Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 i don't know you (reese)

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MessageSujet: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyDim 21 Oct - 12:29

And babe, this isn't right
but if you'd rather dry your eyes-

Jack Samuel Spencer-Kane, âgé de seulement dix-sept ans vient de percer la défense, il court, il court et lève sa crosse ah! Ah c’est un coup de génie, il n’a pas hésité une seule seconde et a entamé un slalom vers les cages adverses! Et il avance, et il a récupéré la balle et IL MARQUE! Deux bras en l’air, le nez comme un bec vers les nuages, l’envie de planter ses genoux dans la pelouse et de scander son propre nom dans un hurlement, une imitation. Jack rit, il s’égare, il s’égare toujours à croire qu’il a trop de choses à penser, tellement de temps à perdre.
Le terrain est vert, vert d’eau, le mois de septembre commence a aspirer les

éclats estivaux, les bois et les sols se recouvrent de brume, presque, il est presque quatre heures de l’après-midi, Spencer-Kane au milieu du terrain, les doigts pincés sur un pétard. Il inspire. C’est un de ces ciels inoubliables, il a séché la colle, séché tout court sur place. Il ne quitte pas sa zone, ressemble à un oiseau de mauvais augure sur son piquet prêt à croasser.

Les deux pieds se positionnent, il part vers les gradins et ajuste ses genouillères, ses coudières, son casque sur le banc, il toise l’objet comme s’il s’agissait d’un parent attentif mais Jack le laisse là où il est, personne à l’entraînement aujourd’hui, forcément. Il n’en est plus à vouloir revivre le moment par bonheur ou bien appréhender le prochain match, à croire qu’il ne cherche que le défoulement. 
Jack s’élance sur le gazon trempé puis s’arrête à mi-chemin, un regard sur l’annexe principale, il entend quelques gosses, on voit des vélos glisser sur le bitume. Jack jette son joint par terre et l’écrase du talon, il compte, deux, trois, quatre mètres et attrape la balle qui roule, roule, dans sa crosse.
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyMar 23 Oct - 10:34

Le crayon de Reese tourne, tourne, et tourne entre ses doigts en une vrille nerveuse. Il ralentit à peine, le temps que le pouce lui redonne son élan, et tape contre la table à un intervalle régulier, note unique, pénible, un cliquetis d’agacement et de colère.

Il n’est pas venu. Après une heure et demie d’attente, à passer de la porte close, à son cahier ouvert, aux tables vides entre elle et les trois autres de la colle, elle finit par comprendre qu’il n’est tout simplement pas venu. Elle se sent bêtement trahie, bêtement en colère. C’est comme s’il ne s’était pas présenté à un rendez-vous, du club, avec elle, comme s’ils étaient liés par la promesse d’affronter ensemble leur punition commune, provoquée par l’union de leurs deux bêtises lors de leur dernier cours de science ; ils ont failli déclencher une catastrophe chimique, à se chamailler au-dessus de leur bec Bunsen. Personne n’a vraiment commencé en premier, ils s’y sont mis de concert ;  ils, pas elle, lui et elle. Kane s’en sort toujours trop bien à son goût, Reese rumine, un goût amer au fond de la bouche. Elle soupire, se trouve bête. C’est idiot, d’être déçue. Elle devrait plutôt être contente de ne pas avoir à subir la vue de son sourire moqueur. Ils auraient passé de toute façon deux heures à se jeter des regards noirs de leurs rangées respectives, à s’envoyer des boulettes de papier sitôt le dos du surveillant tourné ; Reese aurait dessiné sa face de nain dans la marge de son cahier, il aurait répondu en gribouillant ses sourcils froncés, sa tignasse mal peignée, elle aurait fait mine de vouloir le tuer après la colle, aurait répliqué en le transformant en troll sur son cahier. Le temps serait passé vite, certainement.

Elle le trouve sur le terrain de l’école, à courir en levant les bras au ciel comme s’il venait de mettre la balle de sa vie. Il a séché pour venir au lycée ? Le paradoxe lui raidit les sourcils, apposant à son visage un air dubitatif.

Elle s’approche d’un pas décidé, yeux rivés sur Kane qui s’arrête, jette quelque chose qui ressemble à une cigarette, s'élance de nouveau après sa crosse sans la remarquer. Il court vite, l'imbécile. Alors Reese se plante sur son chemin, sans appeler son nom, sans l'arracher à sa course ; elle l'attend son regard s’agrippe au sien, qu'il freine, qu'il tire, qu'il s'en vienne à elle, peu importe, qu'il la voie enfin, au milieu du terrain, l'air volontairement composé, exagérément placide. Il s'approche, elle inaugure : « Kane, salut. C'est l'éclate on dirait. » Tu parles, à faire de la crosse au lieu de supporter deux heures d'ennui mortel... « T’étais pas censé être en colle, y’a deux heures ? » Ses yeux se plissent imperceptiblement. Il a la peau hâlée par les vacances d’été, les yeux qui brillent de s’être pris pour le Michael Jordan de la crosse -à moins que ça n'ait à voir avec l'odeur familière du cannabis qu'il porte sur lui ? Peu importe la cause, Reese croise les bras sur sa poitrine comme pour s’en protéger, et de lui, et de l'éclat qu'il dégage, l'imbécile, sans même sembler s'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyMer 24 Oct - 22:02

Les chaussures de Kane se recouvrent vite de gadoue, il observe, il voit aussi des brins d’herbe ça et là pendant qu’il piétine, tout pour ne pas regarder en l’air: Ce ciel menaçant précède les appels de phare sur une route mouillée, les bras des sapins se croisant, s’entremêlant pour avaler les sentiers. - Tout se prépare sous son nez mais Kane regarde ses pompes. - Après tout, c’est ce qu’il fait depuis plusieurs années maintenant, si bien que quand elle décolle, lui est au sol, il se plante là, relève la crosse, elle peut tout à fait lire le semblant de terreur éclater sur sa face déconfite, deux grands yeux. Therese.

Jack laisse tomber et soupire. Il baragouine un petit: « On peut jamais être tranquille. » qui perd en intensité sur la fin. Les cheveux de la fille en face comme des forêts épineuses, son expression presque brodée. « Ehehe- Je dois admettre que t’es douée, Reese. Tu m'as trouvé. » Le visage de Jack luit par endroits, il regarde autour d’eux mais personne, l’air est trop chargé, sur les poteaux les affiches des disparus virevoltent. Tout a l’air d’une vulgaire danse. 
Notamment la balance entre Jack et Therese, les tissus de leurs fringues suivant les bourrasques et Jack ne bougeant pas de son piédestal mental, il se dit qu’à la fixer forcément il obtiendra ce qu’il veut, une de ces réponses automatiques: gorgée de gêne ou de méfiance. Une seconde il oublie que c’est Reese qui s’est appuyée sur le bout de ses tennis pour atterrir au plus près et déplumer le nid de son insolence. - Et plus elle approche, plus Jack vit avec sa turbulence. -

Il voit se tendre un pouce ravageur, possiblement échoué sur le menton de Therese, la proximité soudaine lui allume l’intérieur de l’estomac en lumières vives. Pourtant il se ravise et malmène le bout de sa crosse distraitement à la place. Risquer de faire fuir son piaf ravagé préféré? L’heure fait que toute la zone s’est remplie d’une lourdeur agaçante, Jack est dans son élément, dans un ensemble inexact de jour et de nuit, entre deux extrêmes, prêt à regarder la catastrophe monter à tout moment sur l’horizon en chevaliers d’apocalypse. A ceci s’ajoute le fait qu’une nouvelle lumière anime son petit cinéma, il hausse les épaules devant Therese, le prénom de l’adolescente tourne rageusement à l’intérieur de la tête de Jack. « Je sais pas trop, eheh, t’es pas un poil trop près là? Qu’est-ce-que t’as? »
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyDim 28 Oct - 13:38

La voix nasillarde de Jack résonne à ses oreilles, montée sur un rire stupide, une remarque à vous tirer de longs soupirs désespérés. C’est ce à quoi elle devrait s’arrêter, cet enchaînement d’idioties, ce passif de bêta qui ne sait pas faire autre chose de sa carcasse que de la jeter dans des bagarres sans motif ou de longues parties de crosse. Elle devrait s’agacer rien qu’à l’entendre, rien qu’à le regarder, rien qu’à le voir immanquablement remarquer sa présence, la saluer d’une remarque stupide, d’un sourire en coin, d’un bref coup d’oeil, toujours d’une marque qui la sort de son statut d’invisible, lui rappelle qu’elle existe, qu’elle est autre chose même à l’école que cette enveloppe, bien commode, de fille un peu gauche à la discrétion critique, le nez dans ses films, ses comics, avec qui on redoute de se retrouver pour un travail d’équipe. Elle devrait garder la vraie Reese hors du lycée, la partager avec seulement Sasha, Ferretti, son père, et la tenir surtout, surtout loin de Kane.


Elle devrait, oui, et la voilà à venir le chercher sur son terrain de jeu préféré -leur terrain de jeu, mais elle n’avouera jamais qu’elle traîne aussi sur les gradins pour regarder l’équipe s’entraîner, qu’elle y lit, y déjeune, y écoute de la musique avec un oeil sur les silhouettes, les buts et les cris. « C’était pas bien compliqué », répond-elle alors qu'il balaie l'étendue du regard, tentant de forcer un brin d’ironie dans la sincérité qui pointe malgré elle sous l'intérêt de l'abruti. Reese garde ses bras croisés sur sa poitrine, comme pour se faire roc sous le vent qui se lève, et hausse imperceptiblement un sourcil en voyant Jack amorcer un mouvement dans sa direction. Son coeur a peut-être un léger battement de retard ; c’est la même chose à chaque geste qu’il lui adresse, rarement agressifs, bêtement inquisiteurs, comme suivant les fils invisibles qui se tendent et se resserrent entre eux deux, qu’ils soient à l’autre bout de la ville ou coude à coude aux réunions du club d’AV.


Ce qu’elle a, elle ? Le visage de Reese a l’air de rester le même, et pourtant Jack, toujours trop proche, peut voir se lisser ses deux sourcils, un vacillement léger sur son expression censée rester immuable. « C’est plutôt à toi de me dire… » commence-t-elle, et puis un doute en décalé ; est-ce qu’elle s’est trop approché de lui ? Elle se reprend : « Avec ce que tu viens de fumer, je serais trop près même à l'autre bout de la ville. » Les sourcils reprennent leur tranquillité souveraine. Reese camoufle la gêne légère, à devoir le fixer, lui répondre comme s'ils étaient de simples ennemis. C'est encore heureux qu'il n'y ait personne, pour elle comme pour lui ; Aster High ne ferait qu'une bouchée de cette entrevue imprévue en fin d'après-midi. Le temps se gâte, mais Reese plutôt que de filer avant l’orage, l’averse ou la tempête qui se prépare, reste plantée, offerte aux caprices du ciel et des absurdités enfumées de Kane. « C’est plutôt toi, qu’est-ce qui se passe ? Ta bande t’a lâché pour la sèche d’aujourd’hui ? » Elle est incapable d’être complètement incisive, avec Jack, incapable de lui parler de joueurs fantômes (il pourrait penser à celui de sa mère), incapable d'y mettre l’emphase et de lui demander si ses potes se sont enfin rendu compte qu’il était profondément… Profondément...
Ses lèvres se pincent ; incapables même de mettre sur ces traits les insultes filant pourtant sur les lèvres des autres.
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyJeu 1 Nov - 2:00

La fumée avait fini par perforer son visage, son haleine, comme le disait Therese empestait. Il gardait de la came au fond de sa poche entre deux tickets repliés pour le drive-in, sur les faces l’encre s’effaçait pendant que Jack tire sur ses mortelles ennemies, roule le papier, prend la main, et bientôt ses doigts sentent fort. Il ne sait pas vraiment quels films il a été voir les derniers mois. Il se souvient de cet été quand Reese lui a tendu la place pour la séance, lui assis à l’arrière d’une vieille voiture, le toit replié, la chaleur des reins d’une fille, ses bras autours de sa nuque - pas de parfum. - Ici tout est très vif et se joue d’eux deux. Le gazon remonte avec le vent comme le long d’une cheminée, la terre humide pousse leurs pieds, quand ils se parlent il y a un semblant de vapeur d’eau s’accrochant à leurs joues petit à petit. Jack inspire: « Mhh, mais je peux plus vivre sans, tu crois que j’suis un junkie ça y est? Mais c’est pas une raison, tu l’sais non? Tu veux rester là? »

Pas d’église, pas de confessional, même pas de grille divine pour les espacer et pourtant ce murmure comme une honte qui file sur la brise, Jack, à l’accent malgré lui désinvolte, elle allume tous les phares de la ville quitte à interpeller les marins sans le savoir. Ou bien peut-être est-ce Jack, après ses mésaventures traîné jusqu’à l’autel qui se rapproche après avoir trop longtemps quitté la terre ferme. Il la suit des yeux, il ne sait pas pourquoi, Jack a tendance à penser qu’elle est dans un train, assise à fixer le paysage, elle, statique mais pourtant dans cette seule optique du voyage et il s’est encore perdu dans le vague à cette seule vision. Elle est là, pourtant, se tient de l’autre côté comme une prière de se dévoiler, l’a attendu, Therese en déséquilibre lui rappelant qu’il ne sait pas se tenir droit, un peu vouté sur sa crosse, Jack admet dans un regard qu’il n’a rien à faire là les sourcils levés très haut. « Non il s’passe rien, il fait beau, j’profite. Y a même une fille avec moi. » Jack pointe du menton la cheerleader endormie dans les gradins. D’une certaine distance il pourrait même dire que c’est un mauvais film pour Reese, ils l’ont remplacée par ce grain de féminité sur pattes, quand la jupe démarque le genre, Jack n’a pas bougé d’un poil mais son sourire a augmenté sur bien deux centimètres.

« Mais j’dois dire que rien ne vaut ta compagnie Wallis. » Le poing de Kane se ferme distraitement, il a lâché sa crosse, Therese en face il se mord l’intérieur de la joue, un pas en avant et elle basculerait pour se défaire de leur cercle privé, c’est pourquoi il se gêne pas pour faire se cogner leurs genoux dans la seconde. « Tu devrais te souvenir que ma semaine de colle résulte entièrement et inévitablement de toi mais vas-y, enfonce le couteau, enfonce... »
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyJeu 1 Nov - 14:31

Reese rehausse ses deux bras croisés. Est-ce que c'est une offensive, ou une invitation ? Sur le murmure, Reese doute, et s'arme comme elle peut, de ses bras, de son menton qu'elle relève légèrement. C'est souvent comme ça, avec Jack : le chaud et le froid, sans transition, les crocs plantés dans son amour-propre, pour mieux souffler brièvement sur la blessure, très vite, comme un regard qu'on détourne avant que la vérité n'éclate. Jack, qui lui demande si elle veut. Jack, qui lui propose de rester avec lui, quand elle devrait déjà, comme elle l'a dit, être à l'autre bout de cette fichue ville.

Alors Reese hausse les épaules, et porte son regard ailleurs un bref instant. Plus confuse qu'elle ne voudrait elle manque de répondre avec les mots, ravale le marmonnement qui se glisse jusque contre ses lèvres, et enchaîne. Reese en le considérant fronce un peu les sourcils. Combien de joints pour trouver aux nuages gris un air de ciel bleu ? Il tangue comme un marin retrouvant son rhum après une longue escapade en mer, arrimé à sa crosse, et lui indique les gradins du menton, faisant saillir ses pommettes bien dessinées, qui arrachent à la lycéenne un autre morceau de regard.

Elle devrait pourtant savoir qu'il ne fait pas bon, de trop regarder Kane lorsqu'il est si près.

Son regard coule jusqu'à la fameuse fille, une cheerleader qu'elle connaît de vue, terminant visiblement sa nuit enfouie sous une veste, celle de Jack peut-être. Il y a toujours une fille, dans le périmètre de Kane. Reese le week-end le voit inlassablement défiler avec ses rendez-vous, une main autour de leurs épaules, lui adressant à la caisse un grand sourire de m'as-tu-vu grotesque. Elle leur tend leurs tickets avec son air peu aimable, et sitôt que le rendez-vous regarde ailleurs, ses sourcils se haussent en une expression sardonique. Parfois même, Reese se moque un peu plus, et fait semblant de vomir. Et cet idiot de Jack, au nez de son rendez-vous, en rit. D'un rire sincère, provoqué uniquement par le plaisir de la voir faire l'imbécile -il paraît même ne pas se formaliser du fait qu'elle se fiche de lui plus que celle qui l'accompagne. Après tout, elle n'a rien à leur reprocher, à ces filles. « Elle a l'air franchement enthousiaste d'être là », fait-elle en reprenant un peu de son équilibre, ses sourcils empruntant le chemin de cette fameuse expression ironique des soirs de ciné. Elle vacille, bousculée par son sourire qui s'étire, lentement, lui mangeant le visage ; et puis elle trébuche, à la seconde offensive.

« Mais j’dois dire que rien ne vaut ta compagnie Wallis. »  Reese a le rouge qui lui mord les joues.  La remarque la cueille en plein cœur, ignorant la protection de ses deux bras qui soudain paraissent bien inutiles. Sasha lui a déjà dit, à demi-mots, et elle a lu la même chose dans le regard d'Andy. Gaffe à lui, Ree. Les bras de Reese se défont sous l'attaque. Elle ouvre la bouche ; puis fronce les sourcils. Sa faute ? « Pardon ? » commence-t-elle, harponnée avec une facilité déconcertante. Il n'en faut pas plus, avec lui -lui seul, comme elle cherche à ne pas s'en rendre compte. « On n'aurait pas eu d'ennuis si t'avais pas essayé de me prendre la solution des mains dès le départ... Si t'avais pas insisté ensuite, aussi, tu sais quand j'ai dit non une fois, deux fois, trois fois... » Elle compte sur ses doigts, bêtement, les range sans prendre conscience du geste maladroit. Il doit savoir, maintenant, qu'elle est de la race des losers souffrant d'un profond décalage social. « Alors si y'a quelqu'un qui a sorti le couteau le premier, c'est toi, Kane, et personne d'autre. » Elle a recroisé les bras, soutient son regard du même air effronté que le sien, et se rend compte, quand elle a fini, qu'elle est à un nez de lui.
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyVen 2 Nov - 2:32

A elle seule terrain de guerre, la maille saillante sur les bras, Reese en tête de file, les yeux rivés sur l’horizon, il la voit, souvent dressée comme une alouette dans les gradins, le filtre du lycée lui allant bien, la dynamique de la gamine échouée là, en proie à des sentiments contradictoires et Jack, parfois relevant les yeux lors des entrainements. Il aimerait dire ou faire un signe dans sa direction, là où les bancs brillent de ses troupes disparues, personne pour l’aider dans la conquête, Jack voudrait répondre à cet appel cinglant, le son d’une cloche trop vive, cognée trois fois d’affilée pour l’interpeller, l’effet de sa voix dans ses oreilles, il connaitrait presque trop ce paysage ou plutôt cette fille: Therese Wallis. 



Par moments quand il lui adresse la parole, Jack ressent le besoin puissant de poser son index et son pouce contre son nez dans le souvenir harassant de son nez brisé, un an en arrière, puis Therese reprend son histoire là où elle l’avait arrêtée et Jack oublie la fracture évidente de laquelle résultait leur fréquentation. « C’est parce que je l’ai fatiguée- » Un oeil jeté à la fille allongée sur les bancs et Jack s’interrompt, il pourrait aller dans le détail, il se devait de le faire d’ailleurs mais il avait tendance à l’épargner quelques secondes - pour ensuite oublier. - Il préférait maintenant l’électricité dans le courant brutal qui les animaient et alors la voix de Therese se remettait à percer le ciel pétant de bleu autour d’eux, Jack écoutait d’une oreille attentive.

La voix de Wallis montait en octaves, elle comptait, un, deux, trois, se renfrognait quand tout à coup, Jack fermement la capturait aux bras mais rien de plus, seulement ses paumes toutes chaudes entourant Therese et frôlant les coudes de la fille au casque luisant, elle qui saurait mener une armée en solitaire et arriverait tout de même à la fin du combat mais Jack se figeait une fois le geste accompli, ils restaient là, Kane provoquant le contact - celui qui brûle quand il n’est pas voulu et parfois irrite les contours des sentiments. - Jack incapable de s’en empêcher comme si la force pointue de son mal allait avec son comportement, il devait appuyer là où ça risquait de faire mal quitte à risquer une énième brisure. - « Mais pourquoi t’es vexée, alors? C’est que tu voulais que je vienne? Tu voulais pas être seule dis? T’es pourtant pas comme ça d’habitude, tu regardes de loin, t’attends, tu t’laisses pas attraper pour un protocole que tu connais par coeur et qui t’vaut déjà probablement un A. Un A+ si ça se trouve. » Therese parlait trop. Therese était venue après tout, Therese voulait de lui. - Ils étaient seuls sur le ventre du terrain et pourtant, toute l’humanité qu’il lui offrait les autres heures, ici s’étaient effondrées sous une force invasive, et déconcertante. « Je te manque? » Une main dans la poche, il tire une cigarette et la retourne habilement avec le pouce avant de l'approcher de sa bouche... ou celle de Therese peut-être?
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyLun 5 Nov - 10:02

Il amorce une imbécilité après l’autre, esquisse un pas en avant, puis esquive à sa droite ; c’est une valse, entre eux, prévisible dans son inconstance, une vague qui s’abat sur la rive et se retire sitôt qu’on croit la saisir. Ils finissent difficilement leurs phrases, vont rarement au bout de leurs intentions. Jack et Reese ont l’air de ne pas se supporter un instant, et de ne plus pouvoir se quitter le suivant. Emporté par la danse, il fait à la cheerleader une allusion grivoise, s’interrompt avant d’entrer dans le détail de leur folle après-midi derrière les gradins -qu’elle soit réelle ou tout droit sortie de la caboche créative de Kane. Reese en tire un léger soulagement : elle n’a pas envie de glisser sur ce terrain-là, où Jack accumule les filles et les expose en trophées. Il peut bien faire ce qu’il veut, se persuade-t-elle ; c’est aussi qu’elle redoute de le voir être l’auteur d’une de ces listes dégradantes sur des bouts de papiers échangés en classe, des classements de décolletés et des photos prises en douce de Mackenzie ou McNamara, troquées derrière une porte de casier.

Sa voix s’élève et retombe, et alors que la colère bourdonne encore sous sa peau, Jack franchit le dernier pas qui les séparait encore. Ce n’était qu’un voile, à vrai dire, et il ne fait que le repousser en apposant ses paumes sur ses bras croisés. Un geste simple, banal, un contact en douceur. Pour Reese qui se dérobe aux étreintes faussement passionnées de son père, regarde les autres de son âge se prendre par la main, le bras, se caresser la joue et les cheveux, se rouler des patins aux yeux du monde sans qu’elle ne comprenne vraiment, ce serait assez pour un coup de coude dans les côtes, une distance imposée d’un geste violent. Jack empiète sur son terrain, se dit-elle ; elle esquisse un léger mouvement de recul, s’arrête. Il y a ce qu’il lui dit, il y a la façon dont ses yeux noirs accrochent les siens. Il la connaît par coeur, lui disent les mots et le regard ; il la voit comme elle est, l’imbécile. Il sait qu’elle se tient à l’écart, d’habitude, qu’elle s’en fiche, d’habitude, et laisse son partenaire faire le travail quand il insiste. C’est bien ça le problème, et il le lui rappelle : elle n’est pas comme d’habitude quand elle est avec lui. « C’était un travail d’équipe », fait-elle sans grande conviction, maigre défense contre la chaleur des mains de Jack, la sensation troublante qu’elles diffusent jusque loin dans sa chair.

Qu’est-ce qu’il se passe, si elle dit oui ? Qu’est-ce qu’il se passe si elle accepte la cigarette, abaisse sa garde, laisse retomber cette tension qu’ils s’infligent quand ils se croisent ? Reese se rend compte, brusquement, comme si elle venait de voir que la pièce manquante de l’engrenage se trouve entre ses doigts. Elle se rend compte, dans un battement de cils, et sa gorge se serre, offrant la réponse là, juste au nez de Kane. Il y a un léger silence, comme un battement, un tempo manqué qui se fait plus révélateur encore au coeur de leur cadence effrénée d’ordinaire. Reese reprend vite la mesure, avant que la mélodie ne se rompe, et grogne : « Je fume pas. » Pas de ça, plutôt, et elle détourne le regard, la tête, un instant. Puis enfin elle hausse les épaules : « Je me suis fait chier comme un rat mort, c’est tout. Harper a même pas somnolé, aujourd'hui, deux heures à faire semblant de copier des lignes. » Reese s’ouvre, juste un peu, honnête, et lui jette un coup d’oeil, enfin. « On avait dit qu’on faisait le concours du portrait du surveillant le plus moche, aujourd’hui. » Toute bornée qu’elle soit face à lui, elle n’est jamais capable vraiment de le planter là, de partir, de laisser la mauvaise foi pourrir et enterrer leurs rapports. Il y a de la lumière, là-haut entre les nuages, et Reese enfin pousse un soupir.
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyMer 7 Nov - 1:45

Craquelé, le sourire qu’on entend si bien dans la radio du lycée se découpe tant il est grand sur le visage de Jack et quand sa bouche s’échauffe il a entre les poumons et le coeur la fumée incendiaire du tabac, descente en rappel contre ses bronches. « Vraiment? ‘Me rappelle pas du tout, t’es sûre que t’as rencontré le même Jack à la dernière colle? Tu sais, on court la ville. »  
Moins fort sur la dernière syllabe, il se doit de jouer l’enfant tragique, il inflige les discours-cadavres dans le fond d’une salle brune quand elle tient la caméra et que ses doigts en glissent légèrement pour quitter l’objectif trente secondes, vous savez, cet instant de rupture nette dans le dialogue? Il dit à Therese: Quoi? Continue de filmer, t’as fumé ou quoi?
Question sordide, le bruit de la batterie chauffante comme filtre, il affronte Therese, il l’affronte mais à la manière pixels, prêt à lui fondre dessus dans les arcades. Et ce rire qui éclate comme la fin d’un supplice, lui récitant les derniers passage du script après avoir marmonné quelques tortures personnelles. Leur refuge, la couleur des écrans, les yeux de Jack s’attardant dessus, il fulmine, dès qu’il trouve une idée, se secoue.



Ici il est statique, le toucher lance un court jet d’électricité, il ressemble à un engin pété. Et au départ il n’a pas lâché Therese, il a arrêté de soutenir la clope, elle est, retombée contre sa bouche et puis, l’instant d’après ça ne l’amusait plus. 



Non vraiment il savait quel genre de circuit il était en train d’allumer, il la revoyait dans cette minuscule salle, là, à le fixer, à déglutir, il avait parlé de la disparition, pourquoi les bois n’étaient pas le meilleur endroit où filmer, qu’ils étaient pas obligés d’y aller mais qu’à ce stade, il s’en foutait totalement, tout ça dans un chuchotement, tout ça comme une confession. A Therese: Regarde nos terreurs, Therese.
Et aujourd’hui sa voix va si peu haut que d’habitude, les oiseaux de malheur volant au dessus d’Aster Cove ouvrant fort les ailes n’avaient aucun bec à pincer sur le stade.

« Tu sais y a des trucs plus marrants à faire avec ses mains que copier des lignes. » Il appuie sur le « avec ses mains. » Jack rigole et le mégot tombe et la cigarette aussi, il tire Therese vers lui, il tourne la tête et crache de l’air; ils la tire si fort qu’il emmène son poids avec, qu’il l’écrase sur la pelouse, au risque de lui faire mal. Ils sont tombés ça y est. « Des trucs bien, bien plus marrants Ree. »
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyDim 11 Nov - 15:17

Sitôt qu'elle s'ouvre, craquelle juste un peu le masque de faux-semblants et de méfiance, Jack s'engouffre dans la brèche, s'empare du filin de confiance honnête, idiote qui en filtre. Il tire, secoue, s'amuse comme un diablotin de provoquer l'agitation en Reese avec son sourire mordant, sa voix nasillarde, son culot de crétin. Les joues de Wallis se parent de nouveau d'un rouge colère ; honteuse, d'avoir encore une fois été assez stupide pour être sincère. Elle se referme comme une huître, instantanément sous le souffle moqueur de Kane, retire le contact de ses bras à ses paumes, quelques centimètres à peine, les pressant, plus raide, contre sa poitrine. Les mains de Jack comme aimantées suivent, et elle pince les lèvres, son regard s'assombrit. La vague arrive.

Le rouge s'intensifie, grimpe jusqu'à ses oreilles heureusement dissimulées sous ses boucles brunes. Ses mains, quoi ? Reese peine à suivre, croit avoir mal entendu ; son cœur cogne contre sa poitrine. Il a un rire, laisse s'échapper sa cigarette à peine consumée, et sans lui laisser le temps de réagir, l'attire à lui. « Qu'est-ce que tu f- », commence-t-elle sans jamais finir ; en voulant freiner des quatre fers, elle fait qu'accentuer leur déséquilibre. Ils chutent, virevoltent et s'écrasent dans un « humpf ! » douloureux de Wallis. « Des trucs bien, bien plus marrants Ree. » Jack est sous son nez, ou plutôt elle est sous le sien : il l'écrase de tous son poids, ses muscles, lui coupe le souffle de ses débilités en chaîne. Elle l'a agrippé dans la chute par le cou, comme un réflexe ; son cœur semble prêt d'exploser, gonflé de confusion. Il y a de l'angoisse, de la colère, de l'embarras, d'autres teintes d'émotions qu'elle peine à identifier sous les premières. « C'est quoi ton problème ? » Reese jure difficilement, pourtant elle manque de ponctuer sa phrase d'un « putain » bien senti ; ce sont les mains plus que le reste qui la mettent dans tous ses états, ces trucs marrants dont on s'esclaffe en douce, devant les magazines osés et les polaroïds dégotés on-ne-sait-où. Jack est pourtant censé être différent.

D'un geste brutal, elle profite du déséquilibre général et le repousse, décoche l'une de ses jambes d'allumette, envoie un genou, un talon là où elle a une chance de faire mouche, jusqu'à ce qu'elle s'en libère. « Je te jure ! » Reese est furieuse, ses cheveux désordonnés dardant comme des éclairs autour de son crâne alors qu'elle lui décoche un regard à la hauteur de son courroux. Elle jure en se redressant vite, réajuste son sac, bringuebalant, en bandoulière, s'écarte, recule, se plante juste là un bref instant. « Fous-toi tes mains où tu veux, Kane, et laisse-moi tranquille ! J'en ai rien à foutre que t'ailles pas en colle, rien à foutre que tu sois aussi con quand tu pourrais être complètement... » Brusquement, elle s'interrompt, scelle ses lèvres avant que l'horreur déboule sur ses mots -elle n'est même pas sûre de la suite, ne veut pas savoir. Le rouge enfle, et avec un « RHA ! » final, comme la ponctuation éloquente de la fin de leur échange, Therese se détourne et s'éloigne de son pas d'éléphant rageur.
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyLun 12 Nov - 1:14

La poussière remonte dans la salle, au dessus du projecteur et les particules se baladent entre deux millimètres pendant que tous stationnés sur les chaises, les gamins chuchotent et laissent leurs genoux nerveux secouer. Jack les fixe ou plutôt il a les yeux accrochés au vide et le crayon mordu dans la bouche. Les mains de Therese remuent dans tous les sens et elle fait des petits mouvements de balancier en tapant parfois d’une main avec l’autre. Si elle était un volcan, elle aurait déjà détruit la ville et brisé des rêves. Ils ont oublié le bruit que fait la machine mais pas Jack, Jack sait très bien comme elle vibre, comme le son rentre dans une oreille et investit l’intérieur de la tête. Il n’y a rien de plus infectieux. Si, il y a Therese.

La chute inévitable.

Jack veut ravaler son sourire mais il déborde. « J’ai aucun problème. » Il a chuchoté, ça a dû frôler son visage mais elle se remplissait comme une fiole dans la salle de chimie, Jack, ses yeux tombaient un peu avec ses yeux sur les siens, elle aurait pu les avaler avec sa phrase Therese alors les mots étaient venus appuyer désagréablement sur le front de Jack. Il avait tout crispé en essayant d’interrompre le mécanisme et il avait vrillé, en suivant Reese, Jack déglutissait, il restait là, prêt à faire éclater un rire sous le souffle tiède et effaré qui s’entre-échangeait sur la pelouse, de Therese à Jack, de Jack à Therese. 

Si elle plongeait dans sa tête, elle tirerait son prénom et le réduirait en miettes, laisserait tomber les restes sur Jack et bon débarras.

« OUCH! » Il se tient les côtes et la douleur appuie quelques secondes là où elle l’a touché, puis quand ses doigts se baladent sous les rires il peut sentir toutes ses côtes s’agiter alors qu’il se tord au sol comme un ver. Jack a les cheveux emmêlés de gazon et des couleurs sur les joues, elle parle et dès qu’elle parle, Jack se redresse, du moins il lui offre sa tête sur un plateau pour mettre un coup de pied dedans, si ça lui chante. Le reste de son corps est chaud, il a l’air de s’être allumé, Jack voit derrière Reese, le ciel qui s’est drapé, s’est couvert mais pour lui tout va bien. « T’as jamais songé à devenir championne de lutte? »

Elle poursuit et Jack se remet debout, l’herbe dégouline sur ses fringues, il jette un oeil à la crosse abandonnée à quelques centimètres de la dispute. La dispute. Jack suit la fille à la caméra, elle jauge son plan, elle inspire, elle a quelques élans de voix et il voit la scène en entier, le goût sucré du soda remontant dans ses souvenirs, il attend le grand final. Elle coupe ses phrases. Pourquoi est-ce-qu’elle coupe ses phrases. « COMPLÈTEMENT QUOI WALLIS? ATTENDS ME DIS PAS QU’T’ES EN COLÈRE LÀ! T’ES DÉGÉNÉRÉE WALLIS!! C'EST ÇA T'ES COMPLÈTEMENT DÉGÉNÉRÉE! »
Quand elle marche, elle écrase tout, lui y compris.  
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MessageSujet: Re: i don't know you (reese)   i don't know you (reese) EmptyDim 18 Nov - 9:12

Dégénérée. En colère.

Aux appels de Jack, Reese manque de se retourner pour lui prouver le contraire. Avec tout ça c'est elle, la dégénérée ? C'est elle qui le plaque au sol sans prévenir, lui tient des propos imagés avec un sourire éloquent et hurle ensuite qu'il est cinglé quand il lui tourne le dos ? Wallis s'abstient, ravale sa fierté et son absence de colère en pinçant les lèvres, gardant le cap, tout droit vers le bout du terrain où elle trouvera refuge. Se retourner voudrait dire reprendre le combat, entamer un nouveau ballet avec Jack -un pas en avant, en arrière, ses paumes sur ses coudes, des provocations jetées au visage. Durant la danse, elle n'est cette fois pas certaine de pouvoir garder l'équilibre. Elle a fait un premier faux-pas avec cette phrase inachevée, entrouvrant la porte juste assez pour qu'elle se coince, et ne craint rien de moins que de laisser filer la suite à la prochaine pirouette. Elle a déjà les joues roses, la tête qui tourne.

Elle se mord l'intérieur des lèvres, fronce les sourcils. Dégénérée.

Il n'a pas tort finalement, avec ce qu'elle vient de manquer de dire. Dégénérée, de revenir se heurter à lui comme un bête moineau à une baie vitrée, d'être assez naïve pour être honnête. Honnête avec un jock. Honnête avec l'idiot qui s'est moqué d'elle dès les premiers instants, avant même qu'elle ouvre la bouche, avant même que l'étiquette de loser ne lui soit apposée. Les mots sont dangereux avec Jack, sitôt déballés qu'il les lui épingle sur son front d'idiote. Dégénérée oui, sans aucun doute, d'être aussi stupide que lui. « J'suis pas en colère ! », éructe-t-elle finalement, une brève explosion sans les éclats, incapable encore de s'armer du ton, des mots qui pourraient écorcher Jack. Elle a à moitié tourné la tête, que sa voix porte jusqu'à lui -qu'au moins il soit clair qu'elle n'est pas, en plus d'être dégénérée, une hystérique aux colères violentes et surfaites. Du coin de l'oeil, elle peut le voir planté au milieu du terrain, là où elle l'a laissé ; lui ne verra heureusement pas ses joues rouges de colère -non!- et de confusion -qu'il ne voie rien Jack, est certainement ce qu'il y a de mieux.

En revenant à sa fuite, elle peut voir la cheerleader qui se redresse, alertée par les braillements de Kane. Reese manque de croiser son regard, presse un peu plus le pas en croisant ses bras complètement contre elle, se terrant cette fois dans son mutisme borné, comme si elle voulait disparaître aux yeux de la blonde. Reese ne tient pas à alimenter les rumeurs déjà florissantes après l'été et ses déboires, et Jack sera sûrement de son avis -ils ont comme un accord tacite, celui de ne pas dévoiler au monde leurs échanges. La hiérarchie d'Aster High ne laisse pas de place au malentendu : Jack est sportif, plein aux as, bêtement sociable même si bagarreur, Reese une nerd qui rase les murs et s'enferme les plus beaux jours de l'été pour regarder ses films préférés. Ils n'ont strictement rien à faire ensemble. De près comme de loin.
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