Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 now if you never shoot, you’ll never know (theo)

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MessageSujet: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptySam 22 Déc - 2:46


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Le néant a repris son cours sur le temps, banalités moroses et pensées ecchymoses. Y’a pas d’apothéose juste ce chaos. Cet ennui persistant qui perfore les sourires volés et le bonheur merveille. Et l’effervescence des gens la nuit, le besoin de s’évader loin de la morosité pour une soirée en quête d’une éternité. Exil dans ce patelin paumé. Echappatoire pour ne plus broyer du noir. On s’efface un peu pour effacer les enjeux. Les jambes dénudées claquent sous la brise légère, la bouche aspirant cette barre de cancer. Clope bien entamée dans l’obscurité, le bout allumé et les étincelles brillants dans les prunelles claires. Feu dans le crâne, glace dans le corps. Elle apparait la poupée dans ses ruelles bien trop recroquevillées, cherchant un divertissement pour la soirée. Car elle a besoin de détraquer ses songes juste pour quelques heures, fuir le cocon familial qui se renferme sur elle comme un monstre cannibale. Emprise mauvaise, protection hautaine pour garder les apparences bien à leur place. Il faut garder le joyau à distance des mondanités, le protéger des attaques à l’extérieur, des jugements. Pour taire la réalité, pour cacher la nature déplaisante et la laideur oppressante. Elle le voit bien Billie dans le regard de ses parents qu’y a pas que cet amour béant, y’a aussi ce dégoût dans les sourires forcés. Cette prière pour sauver la misère. Pour récupérer un enfant pas différent. Et ça lui donne envie de vomir la martyr, d’hurler jusqu’à ne plus avoir de voix. D’en finir de ce calvaire pour ne plus ressentir cette colère. Mais elle n’y arrive pas, pas assez de courage pour se terminer la gamine mal faite. Trop de lâcheté pour tout arrêter. Alors elle fuit son foyer, elle disparait quand la lune vient dessiner des ombres sur le bitume encrassé.
Pour se perdre dans la nuit.
Sans but précis.
Car ailleurs ça sera toujours mieux qu’ici.

Alors elle rôde l’orpheline pour trouver un remède paraffine. Un mirage loin du carnage. Et y’a la lumière qui vient percer ses rétines. Néons délavés qui attirent son attention à moitié, quand elle fait face à ce dinner où habituellement les jeunes se regroupent l’espace d’une soirée. La cigarette vole sur les pavés et elle rentre la poupée, ses grands yeux écarquillés et sa bouche pincée. Une table seule s’il vous plait. Et à l’écart si possible. Elle tente Billie de s’évader des regards indiscrets, de se retrouver dans cette solitude plaisante pour éviter les interférences. Puis elle s’assoit sur un dossier, cachant ses traits derrière un menu. Mais la curiosité prend le dessus quand elle scrute les alentours. Besoin de mémoriser ses scènes du quotidien, de s’inventer un passé pour avoir des histoires à raconter. Puis y’a ce visage familier qui apparait, qui se balance entre les tables un plateau entre les mains. Elle sourit la jolie légèrement face à ce repère faussé, quand les souvenirs remontent dans ses songes malsains. Que ce soit ces lèvres difficiles à oublier et à ces sourires emplis d’un bonheur insouciant. Et le corps s’active rapidement, elle disparait Billie de son dossier, elle sort avant que le môme daigne remarquer sa présence. S’accoudant à l’extérieur, elle se pose la poupée réfléchissant à ce qu’elle doit faire maintenant qu’elle a retrouvé le seul qui arrive à la faire culpabiliser. Et le temps s’immole lentement. Les heures s’écoulant, la carcasse ne bougeant pas. Puis les lumières s’éteignent à l’intérieur et elle sait ce qu’elle a à faire la misère. Juste lui parler et s’excuser, sans cracher ses mensonges tous récités. Alors elle attend la beauté, dans son coin isolé. Une opportunité. Et il apparait Theo à distance quand il sort ses clés pour fermer le dinner. Presque insouciant, loin de se douter que la furie va tenter de se ramener dans sa vie. Puis un pas. Deux. Et le courage s’essouffle précipitamment, quand un gars s’approche de l’éclat. Une lame entre ses doigts. Panique instantanée, elle reste bloquée la gamine face à l’intrusion. Et y’a la menace qui perce l’air, qui augmente la galère. Quand l’intrus pose son couteau dans le dos de Theo. « Tu vas ré-ouvrir le dinner et me filer tout ce qu’il y a dans la caisse, t’as compris ? » Et c’est trop pour l’écho. Trop pour qu’elle reste cachée, l’impulsivité reprenant son apogée. Elle s’approche la gamine, un air déterminé, les phalanges serrées. Déjà prête à frapper malgré le danger. Puis elle s’impose de sa voix assurée. « J’ai prévenu les flics alors tu ferais mieux de te casser. » Le visage est glacial face à l’agresseur, la voix dure quand elle dévisage cette ordure. Puis y’a ce contact, la lame qui se dépose entre ses omoplates, l’acolyte qui apparait et qui fait trembler l’assurance de la poupée. Il la maintient contre lui, l’enserrant par la gorge alors qu’il murmure tout doucement à ses tympans. « T’aurais mieux fait de rester cacher. » Et l’adrénaline augmente, les poings se serrent plus violemment et elle commence à se débattre la diablesse pour se dégager. Balançant sa carcasse en oubliant le tranchant sur sa chair, le sang coule contre son dos mais elle ne ressent rien la furie. Juste ce contact chaud contre sa peau. Liquide rougeâtre sous les lacérations. Puis elle balance son genou dans les parties du mec qui la retient et elle profite de la surprise des deux abrutis pour attraper sa main à lui. Ses phalanges enserrant rapidement les doigts de Theo, elle le tire en s’enfuyant, les jambes s’activant, la respiration se saccageant. Mais elle est paumée la poupée et elle ne sait pas où aller. Alors elle glisse un regard alerté au brun, un sourire désolé au coin de ses lèvres.
Car ils ne vont sans doute pas aller loin.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMar 25 Déc - 8:43


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

Les gestes s’arrêtent quand la lame pique dans son dos, quand la menace physique se fait sentir. La tension monte. Comme si sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Comme si sa vie ne tenait qu’à cette lame déjà appuyée contre lui. Il ne faut qu’un pas en arrière pour qu’elle déchire les vêtements et transperce la peau. Il ne faut qu’un pas en arrière pour que tout bascule. La tranquillité de la nuit se transforme en cauchemar nocturne. Alors que c’est son moment préféré. Ce moment suspendu dans le temps où tout le monde dort, où il est le seul éveillé. Son havre de paix est abîmé, sali, piétiné par une menace. Il n’en voit que le reflet dans la vitre de la porte. Il n’en sent que la présence. Celle d’un homme qui n’a rien à perdre. Celle d’un homme qui veut juste survivre aux dépens des autres. Et Theo, il ignore comment réagir. Il a envie de rester le plus apaisé possible. Il a envie de rattraper cette soirée calme qui se dérobe déjà sous ses doigts. Alors, il reste stoïque. Il ne bouge pas. Trop habitué à rester sagement en position en attendant que la tempête cesse ou qu’une ouverture se présente. Il se contente de répondre à cette agression physique, à cette intrusion. “Désolé, mais...” La pression se fait plus forte contre son dos. Et l’haleine fétide de l’agresseur se fait sentir dans sa nuque. Trop proche pour être supportable, pour être tolérable. “Tu vas ré-ouvrir le dinner et me filer tout ce qu’il y a dans la caisse, t’as compris ?” Il se tend légèrement, Theo. Agressé par la proximité. Agressé par le ton. Agressé par la lame. Il réfléchit. Rapidement et pourtant, cela lui semble si lent. Comme si le temps avait ralenti pour lui permettre d’agir de la meilleure façon. Pour lui laisser le temps de peser le pour et le conte.

J’ai prévenu les flics alors tu ferais mieux de te casser.” Mais il y a cette voix. Pendant un instant, il pense halluciner, se tromper sur l’identité de la personne. Et puis, il capte son reflet, à elle aussi. Là, dressée dans la noirceur du parking, les poings fermés, le regard incendiaire. Telle une héroïne prête à prendre la défense des plus faibles. Que fait-elle là ? Elle devrait être chez elle. À l’abri de tout problème. Il se serait débrouillé, Theo. Comme il l’a toujours fait jusqu’à maintenant. Sans mettre personne d’autre en danger. Sans impliquer personne d’autre. Il ne peut plus rien tenter. Le moindre geste peut signer la fin de Billie. La sienne aussi. Mais la jeune femme n’est pas de cet avis. Elle laisse s’écouler sa haine, sa colère. Elle laisse déverser toute cette rage enfermée contre son agresseur direct. Alors, il y a un déclic chez Theo. Il envoie son coude dans le diaphragme de celui qui le menace. Et il se retourne. Il lui fait face, alors que le gars est plié en deux. Theo termine en lui décochant un coup de poing dans la mâchoire. Juste avant d’être emporté par la tornade Billie. Tornade incontrôlable. Tornade qui survient toujours à des moments impromptus. Comme si elle avait un don pour sentir les pires moments arriver. Il se laisse emporter par sa force, son énergie. Il se met à courir, à fuir à ses côtés. Avec une seule idée en tête : s’éloigner le plus possible du diner.

Un coup d’oeil en arrière. Il n’y a personne derrière eux. Alors, il tire Billie avec lui pour s’engouffrer dans la première ruelle qui se présente. Et seulement là, il s’autorise à s’arrêter, à reprendre son souffle. À adresser quelques paroles à sa sauveuse du soir. Il y en a tellement qui se bousculent. Qu’est-ce qu’elle fait là. Quelques remerciements. La surprise. Pourquoi elle s’est battue. Mais il n’y a qu’une seule question qui sort. Qu’une seule phrase qui se faufile entre ses lèvres. “Pourquoi t’as fait ça ? Il aurait pu t’arriver quelque chose !” C’était inconscient ce qu’elle a fait. Parce que ça aurait pu mal tourner. Parce qu’elle s’est battue alors que rien ne l’exigeait. Parce qu’il aurait pu trouver une autre manière de s’en sortir. Il n’est pas en colère, Theo. Seulement trop inquiet pour se réjouir du vol évité, des potentielles blessures évitées. Mais il y a la pression qui redescend. L’adrénaline qui quitte les veines. Les épaules qui se relâchent. Il se détend au point de rire en repensant à la situation. Schizophrène qui ne sait plus sur quel pied danser. “C’était fou… ! Comment tu fais pour apparaître toujours au pire moment  ?” Un super pouvoir ? Un instinct ? Aucune idée. Elle est juste là quand il ne le faut pas. Comme si elle sentait les problèmes arriver. Comme si elle se faisait un plaisir de le surprendre au pire moment. “Et merde ! Ma voiture est restée là-bas !” Schizophrène dont le cerveau fonctionne à plein régime, pense à plein de choses en même temps, le voilà qui réalise qu'il est sans voiture fixe pour quelques heures. Il jette un coup d'oeil dans la rue principale. Comme pour vérifier que la voie est libre. Mais il est impensable de retourner au diner tout de suite. À cette heure-ci, sa voiture est la seule sur le parking. Les agresseurs ne manqueront pas de l'attendre là-bas. Il se retourne vers Billie, mais son regard est attiré par la tache qui s'étend doucement dans son dos. Marque sanglante d'une soirée dangereuse. “Hey mais tu saignes !

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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyVen 28 Déc - 3:09


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Danger dans l’adrénaline virulente à l’intérieur des veines serrées, sécurité bafouée pour protéger. Abandon de la légèreté et des excuses mal récitées pour s’en tirer tout simplement. Loin de l’agression et de ses répercussions. Elle avance la poupée de porcelaine, s’interpose dans la situation de travers, la colère dans la trachée et la violence dans ses prunelles claires. Les phalanges serrées, elle entame les hostilités pour attirer l’attention et mettre ses pions sur cet échiquier à l’envers. Invité surprise qui s’immole dans son échec et mat. Qui tente l’audace pour évincer la menace. Mais la reine se fait prendre de court sans possibilités de détour. Poupée attrapée et cajolée dans les bras d’un forcené, on tente de la faire taire et de lui rappeler qu’elle est bien sur terre. Elle, petite justicière aux airs de kamikaze suicidaire. Et y’a le regard en coin qui la maudit d’un qu’est ce que tu fais putain. Car y’a tous ces facteurs complexes, la mise en danger d’autrui, le risque dans la folie. Les variables dans cette atmosphère brutale. Et la conclusion dans l’affront. Le manque de réflexion pour laisser place à l’impulsivité. Le besoin de faire une diversion pour que le brun puisse s’échapper de cette équation. Mais sous les mouvements violents et l’acharnement de la poupée, il s’infiltre dans la danse Theo. Sans échos, juste face à l’échafaud. Il enchaine les coups sous les yeux ahuris de la jolie, poing dans la chair puis sur la mâchoire, il révèle un autre visage l’étranger qui dégoulinait autrefois de bonté. Et elle reste surprise l’insoumise, un peu charmée par cette facette cachée. Mais elle ne prend pas le temps de l’admirer, bien trop préoccupée par leur sécurité pour abandonner le plan initial. Alors elle attrape la paume rapidement l’ange déchu pour tirer le môme loin de ce carnage éperdu. Et les corps avancent rapidement, les regards rivés vers l’arrière, les souffles alertes. Poumons en feu et palpitant cramé.

Et c’est lui qui la guide face aux repères faussés, pantin devenant marionnettiste. Ils s’engouffrent dans une ruelle mal éclairée, et ils se permettent un arrêt. Reprenant leurs esprits après cette hérésie. Les bras ballants et les respirations coupées. Et la poupée elle ne se rend pas compte des résultats de son fracas. Bien trop concentré sur lui et son visage marqué mais aussi sur les futures reproches qu’il va lui dicter. Car elle commence à le connaitre un peu ce gars. « Pourquoi t’as fait ça ? Il aurait pu t’arriver quelque chose ! »  Et ça ne tarde pas. Quand elle ne bouge pas le fracas, brute qui agit avant de songer. On ne lui a pas appris à se calmer avant d’exploser. Et ça fait bien des années qu’elle ne croit plus en le pacifisme dans ce genre de situations égoïstes. Mais Theo il finit par se dérider, laissant un rire germer à ses lèvres face à l’adrénaline délectable. « C’était fou… ! Comment tu fais pour apparaître toujours au pire moment  ? »  Et elle rit un peu aussi la jolie, oubliant le contact poisseux dans son dos. « Il aurait pu t’arriver aussi quelque chose si j’avais rien fait. Et un karma de merde essentiellement. »  Petite poupée qui se retrouve toujours dans des situations insensées. Elle est habituée à se sortir d’un merdier pour en tomber dans un autre. Comme un manège sans fin et dont elle ne voit pas la fin. « Et merde ! Ma voiture est restée là-bas ! »  Puis la réalisation, le bordel de répercussions. Et elle qui ne peut pas l’aider, qui ne veut pas y retourner, considérant qu’elle a fait sa part du marché. Elle le fixe sans mots, une grimace sur ses lèvres fines quand elle réfléchit. « T’habites loin ? »  Possibilité de le ramener et il récupérera sa caisse demain. Mais vite l’attention est dérivée sur elle, alors qu’il réalise le brun que la poupée s’en est sorti moins bien. « Hey mais tu saignes ! »  Et elle se paralyse un peu Billie, quand ses phalanges ricochent dans son dos. Le contact poisseux s’infiltrant sur ses doigts, elle les remonte face à son regard. Le visage devenant blanc face aux taches rouges. Elle reste con l’écho. Puis elle reglisse sa main entre ses omoplates pour analyser la gravité de ses maux. La lacération est longue sur sa peau, plusieurs coupures à divers endroits, certaines plus profondes que d’autre. Et elle pisse le sang sur son pull blanc. Suffisamment pour tomber dans les vapes dans une heure ou deux. « Je peux pas aller à l’hôpital. »  Les mots sont méthodiques alors qu’elle réfléchit déjà à comment elle va cacher ça à ses parents. Car elle risque de se refaire enfermée pour cette erreur ensanglantée. Et en même temps elle ne veut pas impliquer Theo de peur qu’il découvre ce qu’elle est vraiment. Mais elle n’a plus vraiment le choix à présent. Car le brun risque de vouloir l’aider, un peu plus maintenant qu’elle a confessé qu’elle ne pouvait pas aller se faire soigner. Retour de merdier. Et elle chute la tête la première dedans alors qu’elle s’active légèrement. Tournant en rond pour réfléchir vite et bien à une solution plus facile ou à une échappatoire futile. Pas le moment de se laisser aller.
Pas l’instant de douter.
Il faut qu’elle bouge la poupée.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyDim 6 Jan - 20:38


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

Et comme par magie, la dureté de l’inquiétude cède le pas à la légèreté des survivants. Rire dément pour se rappeler qu’ils ont échappé au pire. Comme un moyen de décompresser. Comme un besoin d’évacuer la pression. Le rire vient dérider, décontracter, soulager. Le rire vient libérer, défaire, contaminer. Billie s’y met aussi. Contamination en cours. Contraste avec leur dernière rencontre. Comme si rien ne s’était passé. Comme si la froideur avait disparu avec les jours écoulés. Mais Theo, il n’y pense pas. Bien trop soulagé d’avoir évité les ennuis ce soir. Bien trop heureux de voir un nouveau jour se lever. “Il aurait pu t’arriver aussi quelque chose si j’avais rien fait. Et un karma de merde essentiellement.” Il secoue la tête. Peut-être. Peut-être pas. Il n’est pas un héros. Alors, il aurait sûrement écouté, suivi les ordres. Il aurait sûrement coopéré dans l’espoir de survivre à ce vol. Peut-être que s’il avait senti qu’il pouvait avoir une chance de contrer leurs plans, il l’aurait fait. Mais ils ne sauront jamais. Parce que Billie est apparue. Elle s’est débattue. Elle s’est démenée. Et elle a bousculé les choses. Comme à son habitude. Ça le fait sourire, Theo. “Maintenant que tu m’as sauvé, tu vas peut-être avoir un meilleur karma.” Trouver un moyen de contrecarrer le karma. De détruire la poisse pour vivre la chance. Pour enfin, que Billie cesse de se pointer là où il ne le faut pas. Sinon, le pire est à venir. Mais est-ce qu'elle en a réellement envie ? Elle qui ne dit jamais non à quelques coups, qui collectionne les hématomes. Il ne la comprend pas, Theo. Mais en même temps, qu’est-ce qu’il comprend de Billie ? Pas grand-chose. Seulement qu’elle bouillonne d’une énergie destructrice.

Il essayera de résoudre cette énigme plus tard. Pour l’instant, c’est les montagnes russes chez Theo. Comme si son cerveau bataillait pour remettre de l’ordre dans les événements. Comme s’il tentait d’être terre-à-terre face à la folie de l’adrénaline. Et d’un coup, c’est l’électrochoc. Il se souvient. De sa voiture. Abandonnée sur le parking. “T’habites loin ?” Ce n’est pas la distance qui l’inquiète. Aster Cove est une petite ville. Il est facile de la traverser à pied. Son inquiétude ailleurs. Elle est tournée vers sa voiture. La première qu’il ait réussie à acheter. La chose la plus précieuse qu’il possède. Alors, il en prend soin. Il la chouchoute. Il l’entretient. Il ne la laisse pas dans un parking désert avec deux voleurs. “Non, non, ça va aller. J’espère juste qu’ils ne vont pas se défouler dessus.” Pas le temps de prier pour un quelconque miracle. Pas le temps de se poser quelques secondes. Déjà, son attention est attirée ailleurs. Sur le sang qui tache la blancheur des fibres. Sur la rougeur qui teinte doucement, mais sûrement, le textile. Comme une vague qui vient submerger le rivage. La voiture passe au second plan. “Je peux pas aller à l’hôpital.” Il la dévisage, désemparé. Comment ça ? Elle ne peut pas se payer les frais médicaux ? Okay. Peut-être. Soit. Sauf qu’il y a des moments où il faut se résigner. Il ne va la regarder se vider de son sang parce qu’elle a joué l’héroïne. “Mais tu saignes, Billie, tu as besoin de soins !” Il a le cerveau qui tourne à plein régime. À la recherche d’une solution. Il y en a forcément une. Il y en a toujours une. Il faut juste la chercher. Il faut juste la trouver. Les secondes s’égrènent, alors qu’ils semblent tous les deux en quête d’une solution. Deux déterminés à ne pas laisser la nuit devenir un cauchemar. Deux prisonniers d’une situation en quête d’un plan d'évasion.

Puis finalement, il trouve, Theo. Elle l’a sauvé. À son tour de le faire. “Tu peux marcher ?” C’est son plan. Marcher jusqu’à chez lui. Essayer de soigner Billie ou du moins, d’interrompre ce flot constant de sang. S’il le peut avec quelques compresses et bandages. Il n’est pas médecin. Il ne fera pas de miracle. Il ne connaît même pas la gravité de la blessure. Mais il peut au moins essayer. “On n’ira pas à l’hôpital, promis.” Oui, il va la faire entrer chez lui. Il va inviter la tornade Billie dans son studio misérable. Où les livres de cours s’entassent pour faire une table de chevet. Où les vêtements traînent au sol. Où la vaisselle du midi traîne. Son bordel à lui. Comme si lui montrer un de ses endroits préférés n'avait pas suffi la dernière fois. Comme s'il fallait encore qu'il lui montre une part de lui. Au pire moment.

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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyLun 7 Jan - 4:41


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Anxiété envolée, esprits qui oublient un peu le danger dans l’inconscience de l’instant. Plus un bruit entre les gamins téméraires, que ces sourires amers. Expression de leur fuite réussie, de l’ampleur de leur folie. Les épaules s’abaissent, les consciences noient la détresse. Y’a juste ce moment de relâchement avant que les conclusions reprennent et que la panique s’empresse. Quelques minutes en suspens, comme coupées de ce temps qui tourne lentement. Frêle fissure avant l’usure. La légèreté prenant le dessus sur la cohue. Alors les visages se détendent, les lèvres s’immolent en des sourires prématurés. Le poids se relâchant, la pression baisse d’un cran. Et les taquineries reprennent, la complicité oubliée revenant se dessiner. « Maintenant que tu m’as sauvé, tu vas peut-être avoir un meilleur karma. »  Espoir futile mais bon elle laisse un sourire s’étioler sur ses lèvres fines. La timidité revenant narguer ses traits face à la familiarité. Puis le sérieux reprend, sous les rappels incessants. De ces deux gars prêts à tout pour un peu d’argent. Souvenir de la voiture garée, jouet préféré de Theo par sa préciosité. Et la poupée qui tente une approche, un moyen de résoudre son anxiété. Car si la distance lui coûte, elle peut l’accompagner. Mais elle n’est pas vraiment là la raison de son stress. Plutôt dans le fait qu’ils puissent fracasser son bien les malsains. « Non, non, ça va aller. J’espère juste qu’ils ne vont pas se défouler dessus. » Et elle espère aussi la jolie. Car cette voiture semble avoir beaucoup d’importance pour l’inconscient. Comme un souvenir du passé. Un moyen de se remémorer des mémoires outrepassées. Alors elle ne dit rien Billie pour ne pas l’inquiéter plus qu’il ne l’est.
Mais le sang, lui, elle ne peut pas le masquer.

Lui qui s’écoule sur sa peau blanche en une triste sentence. Saveur d’inconscience qui pénalise la démente pour son impulsivité et son agressivité. Frêle furie, elle n’a même pas senti. Cette douleur libératrice, ce plaisir de supplice. Mais elle subit ses vices dans le regard du triste. De ce brun qui s’éteint en voyant l’ampleur de ses erreurs. Si seulement tu avais pas lutté. Si seulement tu t’étais pas mêlée. Mais il est trop tard pour regretter. Car la chair est déjà lacérée et que les peurs viennent se mêler. Celle de la découverte, de ce foyer prêt à l’enfermer pour s’être blessée. Il suffit juste de ça, pour qu’ils la refoutent en éclats le fracas. Alors elle ne peut pas assumer les responsabilités, elle tente d’échapper à cette condamnation prématurée. Le suppliant pour ne pas se rendre aux urgences. Et Theo il reste con. Inquiété par les secrets de la poupée. Le regard dévisageant la môme prise sur le fait, il insiste pour l’aider. « Mais tu saignes, Billie, tu as besoin de soins ! »  Et ses mots là la rassurent sur son choix. Celui de l’avoir repoussé la dernière fois. Car il ne comprendrait pas. Pourquoi elle agit comme ça. Alors elle s’agite la furie pour trouver une solution. Cherchant un moyen d’éloigner le gamin, loin de son auto destruction, loin de ses blessures profondes.
Car il ne veut pas voir ça.
Il ne veut pas contempler l’usure et ses parjures.

Pourtant, il essaie de la rattraper, de la secouer, de l’aider. «  Tu peux marcher ? »  Et elle acquiesce la poupée car elle n’arrive plus à penser. Paralysée par l’ampleur de ses plaies. Car un hématome est tellement plus facile à cacher que des coupures parsemées. « On n’ira pas à l’hôpital, promis. »  Et elle hésite le temps de quelques secondes, les lèvres pincées, le regard abaissé. Manque de confiance envers celui qui s’approche trop dangereusement d’elle sans savoir qu’elle n’est qu’une gamine cruelle. Il devrait se douter pourtant… Qu’elle ne vaut pas son attachement. Mais elle est dans une impasse la crevarde, paumée face aux conclusions délabrées. Alors elle le suit l’ahuri. Ne sachant pas pourquoi elle se permet une telle liberté. Elle l’observe de ses prunelles discrètes face à sa défaite. Puis les jambes avancent vers l’inconnu, se laissent guider par la cohue. Pendant de longues minutes silencieuses, les doutes s’accentuant sous l’ambiance pernicieuse. Et Theo il finit par arriver devant son appartement alors qu’elle reste en retrait l’écho. Un peu trop perdue pour oser, ou pour s’échapper. Les clés déverrouillent la porte d’entrée et elle s’immisce dans son intimité la beauté. Ce studio étroit où les vêtements trainent sur le sol, où le bordel réside en roi. Et elle observe un peu mais vite la fatigue la tire, l’oblige à accélérer la cadence avant qu’elle tombe dans les pommes. Car elle a perdu un peu trop de sang la gamine en équilibre. Alors elle rentre dans la salle de bain rapidement, poussant la porte, puis se rattrapant contre l’évier, face à son reflet déglingué. Visage blafard et regard hagard. Les tremblements dans ses muscles se répandant, elle n’a plus vraiment le temps. Car elle ne peut pas perdre conscience face à l’ignorant. « T’as des bandages et de l’alcool ? Je vais me débrouiller, juste file moi les au coin de la porte, je ne veux pas que tu rentres. »  Puis difficilement, elle enlève son pull taché, retire son soutif trempé, avant de se tourner pour voir l’ampleur des plaies. Le miroir reflétant le carnage dément. La difformité dessinée par les effluves rougeâtres. Et elle se rend compte la poupée enfin du danger. Car il y a un homme à quelques mètres d’elle qui pourrait découvrir son secret. Et une fois de plus, elle manque de se vautrer face à son corps alerté. Faisant un peu trop de bruit pour ne pas inquiéter Théo à proximité. Alors elle se rassure l’ordure, elle tente un divertissement pour qu’il ne fasse rien l’inconscient. « Je vais bien. »  Voix tremblante, carcasse chancelante, elle ne maitrise plus rien la vaurien.
Mais elle n’a plus le choix.
Elle doit contrôler ce bordel de fracas.
Alors putain, reprends toi.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyLun 7 Jan - 21:32


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

C’est bizarre quand on y pense. Cette manière dont il a de veiller sur Billie. Depuis leur première rencontre quand elle cherchait à se battre. Jusqu’à ce soir où il se sent obligé de l’aider. En fait, tout est étrange dans cette relation. Des circonstances de chaque rencontre jusqu’aux échanges. Rien ne va. Rien ne tourne rond. Un peu comme eux deux, finalement. C’est étrange aussi de laisser quelqu’un entrer chez soi. Surtout une personne presque inconnue. Mais il a étrangement confiance en Billie. Comme si elle ne pouvait rien faire. Comme si elle était sans danger. Alors qu’elle pourrait très bien être une voleuse, une ex-prisonnière, une droguée... ou une innocente hôtesse de caisse. Elle pourrait être n’importe qui. Après tout, il ne sait rien sur elle. Alors que Billie, elle en sait plus. Pourtant, lorsque vient le moment de déverrouiller sa porte d’entrée, Theo n’a aucun doute. Il n’en a pas plus quand il ouvre la porte de son studio. À peine a-t-il eu le temps de poser un pied dans son studio que déjà, Billie trouve la salle de bains en quelques secondes. Elle s’y enferme, comme pourchassée par ses propres démons. La tornade a encore frappé. “T’as des bandages et de l’alcool ? Je vais me débrouiller, juste file moi les au coin de la porte, je ne veux pas que tu rentres.” Rappel des barrières pour se protéger, pour conserver son intimité. Rappel préventif, alors même qu’aucune faute a été commise. Et ça lui rappelle la dureté de leur dernière rencontre. Et ça lui renvoie une image médiocre de lui-même. Une image qu’il a méritée. Alors, il n’a plus qu’à se contenter de répondre, de lui offrir l’aide qu’elle demande. Et de croiser les doigts pour qu’elle aille mieux. “Tu peux fouiller, normalement c’est dans une boîte en ferraille, dans le meuble en-dessous du lavabo.

Il se détourne de la porte pour observer son studio. Un vrai désastre pour les yeux. Alors, il se met en marche, Theo. Tel un automate. Il ramasse les vêtements, premières victimes de sa flemme. Il tire les draps sur son lit défait, deuxièmes victimes. Il jette un regard désespéré à la vaisselle, avant que son attention ne soit attirée par des bruits étouffés provenant de la salle de bains. Comme si Billie se débattait avec un monstre. Il hésite à lui proposer son aide l’espace d’une seconde. Avant de penser que ce serait déplacé. Avant de se rappeler qu’elle a été claire : elle ne veut pas qu’il entre. Alors, il reprend sagement son rangement. Essayant de rendre son studio un peu plus potable, un peu plus agréable. Faisant semblant de ne rien entendre. Et d’un coup, la voix de Billie qui se fait entendre à travers la porte. Comme pour répondre à son inquiétude silencieuse. “Je vais bien.” Il aurait pu être rassuré. S’il n’y avait pas eu le tremblement de trop dans sa voix. S’il n’avait pas vu sa blessure tout à l’heure. S’il ignorait qu’elle se la jouait dure-à-cuire à toutes les occasions. Sauf qu'il sait tout ça. Il sait qu'elle a une blessure importante. Il sait qu'elle a une carapace solide, comme si elle craignait qu'il la juge dès la première faiblesse. “Okay..” Scepticisme dans la voix, mais il ne pose pas de question. C’est inutile. Elle n’a aucun compte à lui rendre. Sauf si elle tâche le tapis de son sang. Là, elle lui devra quelques explications. “Évite juste de t’évanouir ou de mourir dans ma salle de bains.” Ce serait sympa. Parce que sinon, il serait bien dans la merde. Il serait nul pour cacher son cadavre. Et puis, si elle s’évanouit, comment le saurait-il ? Il finirait bien par s’inquiéter au bout d’une heure de silence. Mais il ne saurait pas quoi faire d'une Billie évanouie. Appeler les secours, alors qu’elle ne le veut pas ? La laisser ronfler et croiser les doigts pour qu'elle rouvre les paupières ?

Heureusement, la situation n’a pas encore empiré à ce point. Alors pour le moment, il se contente d’ouvrir le tiroir de sa commode. Il en sort un sweat propre qu’il dépose sur la poignée de la salle de bains. “Je te laisse un sweat sur la poignée, si jamais.” Et il s’éloigne de cette pièce interdite. Il retourne vers sa commode. Désireux de se changer après quelques heures à travailler, dans l’attente d’une douche bien méritée. Il troque son pull pour un autre propre, avant de migrer jusqu'à sa cuisine. Bien décidé à préparer des sandwichs. À dévorer aussitôt. C'est qu'il a faim et qu'il doit bien s’occuper le temps que Billie se soigne. En attendant de retrouver sa tranquillité. Parce qu'il va la retrouver sa tranquillité, n'est-ce pas ? Billie ne va pas rester à vie dans sa salle de bains, pas vrai ?


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMar 8 Jan - 7:08


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Précipitation dans les mouvements, le corps ne suit plus vraiment. Entre les tremblements et la vision qui se saccade, elle lache la pression la poupée en ébullition. Quand elle se rue dans cette salle de bain pour cacher son secret malsain. Mais elle oublie la sécurité, de fermer la porte à clé pour mieux se préserver. Trop préoccupée par le sang qui suinte d’entre les plaies, qui marque sa peau blanche de ses teintes rougeâtres. Fresque minable de couleurs saturées, de ce conte délabré. D’une pauvre gamine qui ne ressent rien. Comme une malédiction aux effluves de condamnation. Et quand elle se permet d’avaler ses émotions, elle se retrouve piégée dans cette prison d’égoïsme, dans ce prisme d’obscurité. Parce qu’elle ne peut pas s’accrocher ni s’attacher. Trop de risques face aux responsabilités. Alors elle s’exile la gamine loin du livide. Loin de cette facilité et des souvenirs défaits. Car elle n’oublie pas la folie. L’instant de liberté qu’elle lui a pris sans jamais se justifier. Ce premier baiser volé et les mensonges récités. Elle n’efface pas les maux en échos. L’erreur de débutante et la conclusion béante. Alors elle continue la poupée à s’enfermer dans ce manège aux mécanismes rouillés. Quand elle fait la grande mais que son corps quémande. Pour un peu d’aide. Mais les mots sont si peu cléments, ordre oppressant. Et la réponse un peu inquiète, le respect alerte. « Tu peux fouiller, normalement c’est dans une boîte en ferraille, dans le meuble en-dessous du lavabo. »   Et elle s’agenouille la môme dans sa précipitation, fouillant sous les tremblements à profusion. Cherchant de quoi réparer son corps cassé. Remplacer les effluves salées par quelques bandages parsemés. Mais la panique s’enlise, le palpitant s'épuise. De battements incohérents quand la peur prend plus de place que l’audace. Elle ne sait pas gérer la beauté. Et elle n’a jamais su se soigner.
C’est pour ça qu’on l’a enfermé.
Car on ne savait pas à quel point elle pouvait se fracasser.


Alors le carnage continue quand les phalanges attrapent l’alcool pour le déverser contre la chair en un mouvement brusque. Et le corps vacille légèrement sous les gestes trop rapides, faiblesse insipide. Sa carcasse la lache. Doucement mais sûrement. Sous les médisances de son inconscience. Mais elle s’acharne la crasse à nettoyer les cendres de ses conneries, rassurant le gamin à proximité sous les bruits indiscrets. « Okay.. »   Et Theo il est sceptique mais il ose pas s’imposer face à la sadique. L’incompréhension dans les échos. « Évite juste de t’évanouir ou de mourir dans ma salle de bains. »  Puis ce sourire à la con face à l’inquiétude dissimulée sous la taquinerie. Il essaie encore le gamin de lui offrir un peu de joie au milieu de l’effroi. Et ça lui fait du bien à la malsaine. De savoir qu’elle n’est pas seule malgré l’urgence. « Je te laisse un sweat sur la poignée, si jamais. »  Puis l’attention, la tentative de l’aider,… Le brun est trop bien. Pour elle et ses fracas cruels. Et elle se recentre Billie sur la tragédie. Sur sa chair ouverte et ses plaies à découvert. Elle attrape une serviette pour nettoyer les taches ensanglantées, tente d’accéder aux marques rosées sans y arriver. Une main posée sur l’évier quand elle tourne de l’oeil, qu’elle menace de s’écrouler. Mais y’a rien qui sort d’entre ses lèvres. Pas d’hurlements, pas d’appel bruyant. Insensibilité dont Theo ne semble pas se douter. Malgré les circonstances délabrées. Puis le désespoir noir. La haine contre sa propre personne car elle n’arrive à rien. Elle est piégée la poupée. Mais elle continue de s’énerver face à son propre reflet. Putain tu peux pas lâcher. Alors le bras se contorsionne un peu plus, les doigts griffant les blessures pour y déposer les compresses. Et elle grogne la beauté face à son inefficacité. Puis la main abandonne, retrouve son homonyme sur la surface froide quand elle se contemple dans le miroir. Qu’elle ne voit que cette lâcheté, cette difformité. Puis le corps s’effondre enfin, les genoux s’explosant au sol quand elle retient ses sanglots la môme. Un bruit sourd résonnant entre les murs étroits. Et elle reste là. Piégée face à la fatalité. Fatiguée de lutter. Furie qui abandonne sa rigueur pour avouer ses erreurs. Car elle ne peut même plus observer son reflet.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMar 8 Jan - 21:22


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

L’attention est obstinément tournée vers le sandwich. Exutoire pour oublier ce qu’il se passe à quelques mètres de lui. Concentration ultime au moment de découper la croûte du pain de mie. C’est qu’il déteste la croûte. Elle a toujours un mauvais goût. Il a toujours besoin de la découper soigneusement, en essayant de perdre le moins de mie possible. Le tout en créant le maximum de miettes. Évidemment. Vient ensuite le moment d’étaler le beurre. Parce que le beurre de cacahuète à cette heure-ci, ce n’est pas la peine. Sinon, il ne dormira pas avant l’aube à cause du sucre. Étape délicate que l’étalage du beurre. Il ne faut pas dépasser. Il ne faut pas trop en mettre, au risque de gâcher le goût. Il ne faut pas trop écraser la mie. Juste équilibre à trouver après des années d’expérience. Et de ratés. Beaucoup de ratés. Il se rappelle encore de cette époque où il préparait les sandwichs de sa cadette. Elle était toujours dans les parages. À surveiller qu’il fasse bien son travail. Et à tremper son doigt dans le pot de beurre de cacahuète. Surtout à tremper son doigt dans le pot. Le souvenir est rapidement chassé. Effacé face au bruit sourd qui arrive jusqu’aux oreilles attentives d’un Theo tentant de rester concentré. Il y arrive. Pendant encore une seconde. Avant que la concentration se fasse la malle. Elle l’abandonne, lui faisant coucou avant de disparaître par une fenêtre imaginaire.

Et alors, les mains arrêtent de s’affairer autour du pain de mie. Préférant prendre appui contre le plan de travail. Le temps d’un combat intérieur. Hésitation à intervenir, malgré la volonté de Billie d’être tranquille. Envie de laisser libre court à son inquiétude. Débat intérieur sans fin. Se demandant s’il ferait mieux de rester dans la cuisine et d’attendre qu’elle sorte. Souhaitant vérifier que tout va bien. Désirant lui venir en aide de quelque manière que ce soit. Se rappelant qu’elle a le droit à son intimité. Il devrait dessiner un tableau mental. Avec une colonne “plus” qui contiendrait toutes les raisons d'aider Billie. Avec une colonne “moins” qui comptabiliserait toutes les raisons de la laisser tranquille. Finalement, c’est le coeur qui l’emporte. Celui qui bat à l’idée qu’elle s’évanouisse là, alors qu’il est bêtement en train de se faire un sandwich. Celui qui souhaite lui apporter un peu de soutien. Il abandonne la cuisine pour rejoindre la porte de la salle de bain. Se contentant d’abord de toquer. Léger appel sonore pour signifier sa présence, sa proximité. Son soutien. “Billie ?” Et ce prénom, prononcé sous la forme d’une question. Ce prénom qui transpire le souci, qui cache bien des interrogations, bien des soucis. “Je vais entrer, d’accord ?” Volonté de ne pas la brusquer. De lui laisser le temps de sauter sur le verrou pour s’enfermer. Ou de lui laisser le temps de se préparer à cette énième intrusion. Les secondes s’écoulent avant que Theo ne pousse la porte. Lentement. Révélant une Billie effondrée. Plus bas que Terre. Écrasée par les blessures, le sang. Accablée par la fatigue, les événements.

Il s’approche de Billie. Pas bien compliqué quand on voit la petitesse de la salle de bains. Un pas suffit pour être à ses côtés. Un geste suffit pour s’agenouiller à côté d’elle. Le regard s’attarde à peine sur le dos meurtri, sur les déformations inattendues. Le regard est scotché à ce visage, dont il commence à connaître les traits. Un visage si souvent déterminé, passionné, colérique. Et qui ce soir n’a jamais semblé aussi perdu, fragile, vulnérable. “Est-ce que ça va ?” Il la connaît, la réponse. Ça ne va pas. À moins que ce ne soit sa technique pour se soigner. Comme ça, agenouillée, les compresses de travers, le corps vautré, les yeux humides. Mais il a comme un doute.  Alors, doucement, il l’aide à s’asseoir. Il l’invite à se laisser faire, l’espace de quelques minutes. Juste le temps de recouvrir ses plaies saignantes. Juste le temps de reprendre un peu de force. Il se place derrière elle, dans son dos. Soignant improvisé qui découvre l’horreur juste sous ses yeux. Le dos ensanglanté, les blessures à vif, le travail à peine commencé. Et puis, les prunelles se posent enfin sur les omoplates. Comme intriguées par ces formes étrangères. Curiosité piquée par des reliefs inhabituels. Mais bientôt, la conscience le rappelle. L’oblige à se mettre en action. “Tu me dis si je te fais mal, d’accord ?” Il se lance dans une tâche dont il ne connaît pas grand-chose. Seulement quelques rudiments appris sur le tas. Pour s'occuper de ses propres plaies infligées par d’autres. Il se met au travail. Nettoyant. Désinfectant. Pansant. Bandant. Les gestes sont rapides, comme une volonté de ne pas faire durer l’instant. Les gestes sont maladroits, intimidés par ces soins apportés à quelqu’un d’autre. À Billie. Les gestes sont légers, désireux de ne pas faire souffrir plus que de raison. Et finalement, les doigts s’éloignent de cette peau inconnue lorsqu’il est enfin satisfait du rendu. “Ça devrait être bon, maintenant.

Il l’espère. Mais qu’est-ce qu’il en sait ? Peut-être que les plaies sont trop larges pour cicatriser sans points de suture ? Peut-être qu’il n’a pas assez serré le bandage ? Peut-être que… peut-être que… Peut-être. On verra, n’est-ce pas ? Maintenant que les blessures sont pansées, il prend conscience. Cette proximité. Cette intimité. Poussée toujours plus loin. Toujours dans des contextes différents. Toujours gênante. Toujours intrigante. Il chasse cette gêne, en se raclant la gorge. Reculant pour redonner à Billie son espace vital. Mieux encore, il se remet sur ses pieds. Attrapant le sweat suspendu à la poignée pour mieux le tendre à sa patiente improvisée. “Je te laisse te rhabiller. En attendant, je vais te préparer le meilleur sandwich que tu n’aies jamais mangé.” Tentative d’optimisme, de détourner l’attention. Comme on le ferait pour un enfant souffrant. Comme on le ferait pour faire oublier la douleur. C'est qu'il ne sait pas quoi faire avec Billie. Son instinct lui dit de fuir plutôt que de la serrer dans ses bras et de la réconforter. Alors pour quitter cette promiscuité, il ne trouve rien de mieux que l'alibi du sandwich. Deux tranches de pain de mie qui prennent soudain une allure gastronomique.



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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMer 9 Jan - 4:59


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

La carcasse s’écroule sous le poids de cet univers de travers. Elle tombe la poupée, abandonnant cette lutte précaire, subissant chaque aspect de son calvaire. Le dégoût, la haine, la tristesse, la colère… Emotions en ébullition, explosion spontanée. La bombe est dégoupillée, désarmée face à sa propre vulnérabilité. Tel un soldat laissé à l’arrière, elle n’a plus de repères. Seul ce désespoir amer. Celui qu’elle avale depuis tant d’années pour ne pas se fissurer. Pour repousser tous les jugements à proximité. Car elle a peur Billie de ce monde dans lequel elle a chuté. Peur de se faire dévorer par l’inconnu et la cohue. Elle est terrifiée la beauté, c’est pour ça qu’elle frappe avant d’être blessée. Masque frigide et sécurité livide. La brutalité pour tromper les apparences, pour jouer les marionnettistes égoïstes. Comme ça pas d’erreur, pas de rancoeur. Ni fissure dans l’usure. Juste cette carapace vorace. Et tout s’écroule aujourd’hui dans cet appartement taudis. Tout ce qu’elle a retenu pour persister dans cette société damnée. Tout ses espoirs rasoirs. Elle dégueule toute sa fragilité quand elle n’a plus la capacité de se cacher.
Ça fait mal Billie d’être en vie.
Pourtant c’est ce dont tu avais envie.


« Billie ? » Puis l’appel, le rappel. Qu’elle n’est pas seule dans cette tragédie. Il est toujours là lui. A se manifester dans des situations insensées, à essayer de comprendre la môme cassée. Car il veut sans doute la voir rire plutôt que pleurer. « Je vais entrer, d’accord ? » Il s’impose face à l’ecchymose. Et elle ne riposte même plus la perdue. Plus la force de le dégager de sa vie, plus le besoin de l’exiler pour sa propre sécurité. Il va voir la monstruosité, le secret jamais révélé. Cette partie d’elle qui répugne par son aspect. Mais il mérite de savoir la vérité Theo. Même si ça le fera fuir à distance loin de la démence.
Car elle est laide la jolie.

Pourtant, le brun ouvre la porte et s’approche d’elle, les traits tirés face à cette vision ensanglantée. Serviette rouge et dos déchiré. Même le visage est contaminé par les traces des phalanges apposées. Carnage digne d’une scène de crime. Destruction exposée face au regard alerté. Le gamin il contemple cette fresque minable, s’abaissant à son niveau pour scruter le minois en éclats. Et elle se cache un peu l’orpheline de ses doigts. L’exposition face aux prunelles lui semblant trop cruelle. « Est-ce que ça va ? » Elle ne dit rien la môme, car ça parait trop évident. Entre son corps recroquevillé, ses sanglots ravalés, sa chair charcutée. Elle est bousillée. Et paralysée rien qu’à l’idée qu’il découvre sa difformité. Alors quand il s’approche d’elle, qu’il essaie de la manipuler, elle a un mouvement de recul, la terreur se lisant dans ses prunelles. Puis elle finit par céder, serrant ses poings face à cette sentence prématurée. Elle abaisse sa garde pour qu’il prenne les armes. Et il se glisse Theo dans son dos. Il reste silencieux face aux maux. Aucun mot quand il découvre la particularité, l’atrocité de ses os malfamés. Il analyse juste les plaies, scrute l’ampleur des désastres avant de reprendre sans audace. « Tu me dis si je te fais mal, d’accord ? » Et elle murmure la gamine ce soupir presque muet, cette vérité damnée. « Ça risque pas. » Mais il ne l’écoute plus la cohue. Il s’acharne à guérir la martyr. Désinfectant les meurtrissures pour mieux les cacher derrière des compresses. Il efface l’enfer de ses phalanges, offrant à la blessée des tremblements à chaque fois qu’il lui impose son toucher. Horreur d’être éraflée à cet endroit précis. Elle se maintient Billie pour ne pas faire de conneries, se mordant la lèvre sous la torture d’usure. Car ça la répugne, dégoût qu’elle ravale pour ne pas lui faire plus de mal. Mais le gamin est rassurant dans ses mouvements, il ne s’enfuit pas sous le cauchemar sanglant. Pas un seul jugement. Comme si c’était normal. Qu’elle n’était pas bancale. Puis le contact disparait et elle relâche son anxiété. « Ça devrait être bon, maintenant. » La voix détendue face à la môme perdue. Pourquoi tu te casses pas ? Pourquoi tu restes là ? Elle ne comprend pas l’éclat.
Elle ne comprend plus.

Mais il s’éloigne un peu Theo, lui laissant un peu d’espace vital face à cette intimité infernale. Nudité compliquée, ambiguïté trop exposée. Attrapant le sweat, il lui tend sous ses yeux béants. « Je te laisse te rhabiller. En attendant, je vais te préparer le meilleur sandwich que tu n’aies jamais mangé. » Et l’incompréhension perfore les traits, la reconnaissance aussi. Mélange contradictoire d’émotions envers l’avorton. Pourtant, elle glisse sa main Billie jusqu’au vêtement mais à la place de saisir le textile, elle ancre ses phalanges sur le poignet comme pour lui dire de rester. Son regard toujours tétanisé et l’envie de s’échapper. Mais elle ne bouge pas la poupée. L’observant en l’interrogeant dans son silence défait. Puis elle tire timidement son bras pour qu’il revienne à sa hauteur, ne forçant pas trop pour éviter de le brusquer. Et il la rejoint au sol alors qu’elle se rapproche de lui en quelques secondes. Petite poupée qui tente, qui essaie de décrypter les pensées en fixant les traits. Elle analyse son visage, intimidée par cette proximité. Mais elle finit encore par briser la distance, grignotant les quelques centimètres entre eux, alors que sa main se lève pour rejoindre sa joue mais reste paralysée avant de le toucher. Et pendant quelques secondes, il ne se passe rien, le silence berçant ces deux errants. Quand ils se découvrent sans interférences, quand ils cherchent à saisir leurs nuisances. Et avec sa timidité, elle ose la beauté. Elle ose casser cette quiétude quand son regard s’immole sur les lèvres pincées. Quand ses prunelles restent accrochées à ce fruit défendu. Et tout doucement, elle vient piller son souffle, effleurant sa bouche de la sienne en le fixant. Puis le baiser qu’elle avait réfuté, le baiser qu’elle vient réclamer. La chaleur qui revient se manifester dans son corps tétanisé. Elle a peur la gamine du rejet et ça se sent dans l’hésitation de ses lippes, dans la délicatesse de son toucher. Mais elle essaie. Puis elle se recule un peu face à sa propre maladresse, face à son inexpérience flagrante, les rougeurs s’immolant sur ses joues blanches.
Et maintenant elle attend.
Elle attend son jugement.
Cet abandon mérité, ce dégoût damné.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyDim 13 Jan - 18:01


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

C’est délicat. De s’imposer dans l’univers de quelqu’un. D’entrer dans son intimité. De côtoyer sa nudité. C’est délicat. Mais nécessaire. Tout bonnement impossible de la laisser seule. Alors, il s’invite à ses côtés. Il se fait le plus petit possible. Pour ne pas devenir une présence incommodante, imposante. Il se veut à l'écoute, prêt à arrêter à la moindre douleur. “Ça risque pas.” Il n’en est pas certain, Theo. Ne la croyant pas une seconde. Des blessures comme celles-là ne sont pas indolores. Elles lancent. Elles arrachent des frissons. Elles provoquent la chair de poule. Elles mettent à mal l’esprit. Elles ne sont pas anodines, ces blessures. Elles ne laissent pas insensibles. Theo a du mal à les observer sans grimacer, sans imaginer la souffrance derrière. Il préfère se concentrer sur ses gestes, sur les soins à apporter. Parce qu’il n’a que ça pour oublier l’horreur du dos. Au moins quelques instants. Et lorsqu’il termine, la réalité le submerge de nouveau. La précarité de la santé de Billie. L’inconscience de l’emmener ici plutôt qu’à l’hôpital. L’atrocité des coupures. Puis, cette intimité dans laquelle il s’est invité. Il est temps de la restituer. Il est temps de s’effacer pour offrir à Billie un peu de tranquillité. Mais les doigts de la jeune femme s’ancrent autour de son poignet. Naufragée cherchant à retenir la seule bouée accessible. Il ne se dégage pas, Theo. Lui rendant son regard. Cherchant à décrypter ses yeux. Il ne voit que de la fragilité, que de l’inquiétude. De la peur. Comme s’il était dangereux. Comme si elle était dangereuse. Dangereux en quoi ? Les prunelles ne le disent pas.

Il se laisse tirer, rejoignant Billie contre le carrelage froid. Plaçant son visage au niveau du sien. Dévisageant cette créature nocturne, sauvage. Le tout dans un silence religieux. Dans une sérénité étrange. Il a le sentiment que quelque chose se passe, Theo. Quelque chose d’important. Ça se joue dans cet échange silencieux, dans ces yeux qui s’observent, dans ces respirations échangées. Doucement, la main de Billie s’approche. Exploratrice guettant un animal. Exploratrice hésitant à entrer en contact. Prête à prendre la fuite, au moindre mouvement brusque. Avant qu’enfin, les peaux ne se rencontrent. Fusionnent pour laisser passer la chaleur. Moment de curiosité, à la découverte de cette sensation du toucher. À la manière de deux personnes découvrant ce sens pour la première fois. Bientôt, cela ne suffit plus. Bientôt, Billie se rapproche pour initier l’attaque des lèvres. Assaillante inattendue, assaillante inespérée. Contact intense. Contact surprenant. Contact rompu. Distance rétablie. Laissant un Theo indécis, surpris. Incapable de se décider sur le comportement à adopter. Incapable de savoir quoi dire. Incapable de savoir que penser. Juste le vide de la surprise. “... pourquoi ?” Il tente de raccrocher les wagons, Theo. De mettre de l’ordre dans tout ça. Mais il y a des pièces manquantes. Des vérités énoncées. Des vérités marquantes. Des vérités blessantes. Des vérités faussées ? Des émotions modifiées par la fragilité ? Des émotions exacerbées par les événements ? “Je croyais que tu...” Il ne comprend plus rien, Theo. Il y a juste ces rougeurs qui gagnent les joues de Billie. Des rougeurs timides qui attendrissent le coeur, qui font taire les interrogations à moitié formulées.

Alors, doucement, les doigts frôlent ces couleurs nouvelles. Pour en apaiser la brûlure. Pour les empêcher de s’étendre davantage. Regard doux sur ce visage féminin. Sur cette créature si frêle ce soir. Et il tremble. À l’idée de briser cette magie. À l’idée de ne pas regoûter à ces lèvres dont il ne connaît que peu de choses. À l’idée de brusquer, d’effrayer. Mauvais souvenir qui hante le fond de ses pensées. Alors, doucement, il vient embrasser cette bouche. Se familiarisant avec ce geste, avec cette sensation, avec cette personne. Se réconciliant avec ces lèvres en fuite. Laissant ses doigts se faufiler dans les cheveux, descendre dans la nuque. Pour mieux répondre à son invitation. Pour mieux calmer la maladresse. Et puis, vient le moment de s’écarter. Moment inévitable. Il réalise. Que Billie n’est pas dans son état normal. Que la nuit est déjà bien avancée. Que le sang a coulé. Que tout ceci n’est peut-être que le résultat d’une soirée mouvementée, effrayante, sanglante. Que tout ceci pourrait s’arrêter dès l’aube avec le recul et l’énergie pour réfléchir.

Tu veux dormir ici cette nuit ?” Penser à la suite. Afin de se raccrocher à du concret. Afin de ne pas se laisser porter par le moment. Afin de ne pas être séduit par la créature échouée sur son tapis. “Ça me rassurerait de t’avoir à l’oeil.” Aveu soufflé. Il préfère qu’elle dorme ici. Pour s’assurer qu’elle va bien. Pour ne pas la laisser errer dans Aster Cover. Seule. Blessée. Vidée. Alors que deux abrutis traînent quelque part et pourraient lui tomber dessus. Alors que la force lui fait défaut.

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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMer 16 Jan - 9:44


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Hésitation pleine, tendresse blême. Elle érafle la vie la jolie. Dans cette inertie étrange, dans cette inquiétude ahurie. Peur de dépasser les limites, de le voir prendre la fuite. Elle rattrape le corps sans un remord. Gamine qui ne veut pas être seule, pas encore, sous les remords. Elle joue entre carnage et audace. Un peu terrifiée des équations sans solutions. Un peu paralysée par les répercussions. Mais y’a son coeur qui dérape dans la cage thoracique quand le sadique s’approche de son visage pudique. Instant de flottement avant la sanction pressante. Moment de découverte sans défaite. La poupée elle le contemple de ses grandes prunelles écarquillées, les tremblements dans ses muscles ankylosés.  La carcasse en apnée et le souffle saccadé. Contrôle surfait quand elle songe à cette folie. A cette envie de juste céder à la tentation, de reprendre toutes ses erreurs à la con. Mais sans regretter le lendemain, sans se noyer dans cette culpabilité malsaine. Car il est bien le seul à l’accepter malgré sa difformité. Son regard n’ayant pas changé face à la monstruosité. Et ça la terrifie encore plus Billie. Que ce soit lui. Parce que peut être qu’au fond elle l’aime bien ce con.

Alors elle s’avance la démence, elle s’adapte à cette sentence. S’accrochant à la chair, soupirant son calvaire. Car y’a de l’hésitation dans chacune de ses actions. Cette hantise du rejet, cette agonie de l’abandon. Mais c’est qu’une môme la jolie. Qu’une gamine qui ne sait pas comment gérer toutes ses conneries. Funambule sur son fil tendu qui tente de rester en équilibre au dessus du vide. Elle se rattrape à ce regard misère, à ces pommettes meurtrières. Charme insolent dont elle a du mal à se détacher. Effet qui la pousse à se libérer. Theo il a une de ces gueules d’anges, celles qui vous donnent envie de vous écorcher les phalanges. Alors sa paume essaie de retrouver les traits pour mieux s’ancrer dans cet instant insensé. Pour s’injecter cette dose de courage avant le carnage. Puis les prunelles se posent sur les lèvres fines, quand elle n’y arrive pas la poupée. A le toucher, à se brusquer. Et la bouche se glisse contre la sienne avec délicatesse. Dans un risque dément. Quand elle ne réfléchit plus vraiment et qu’elle veut se droguer à ce goût sanglant. Cette saveur jamais oubliée de premier baiser. Elle arrête de penser la poupée, laissant la chaleur la consumait. Plaisir flagrant face à cette liberté, désir conséquent sous les antécédents. Puis le retour en arrière, l’observation de cette surprise sur le visage interloqué, le besoin de se cacher. Car elle a laissé l’instinct prendre le dessus sur sa rationalité. Elle en crevait d’envie Billie. De juste le toucher, de l’embrasser sans interdit. « … pourquoi ? » Et il ne comprend pas lui. Après les non dits et les compromis. L’incompréhension dans les échos, la tension dans les maux. Car elle a menti la jolie. Elle ne fait que mentir la martyr. Pour se protéger elle mais aussi lui. « Je croyais que tu… » Et les rougeurs montent sous la honte des mensonges. Timidité qu’il avait bien saisi le damné. Lorsqu’il avait essayé de se l’approprier. Dans cette rivière délabrée.

Mais il ne la laisse pas s’empourprer. Refus de l’échappatoire, relent d’espoir. Accroches toi à moi, encore une fois. Dans ses doigts qui effleurent les joues rosées. Dans ses traits qui se détendent face à la liberté. Alors Billie elle le scrute intimidée. Moins effrayée, plus rassurée. Quand il hésite et qu’elle persiste.  A lui offrir un léger sourire. Et il revient contre elle, capturant ses lèvres avec douceur pour éviter la moindre rancoeur. Toute la pression s’évadant, elle s’accroche l’enfant. De ses phalanges tremblantes, de sa bouche quémandante. Elle caresse la mâchoire carrée, se laisse porter par les battements de son palpitant. Bonheur sincère tout contre son calvaire. Et Theo il l’enferme entre ses doigts. Emprise entre ses mèches blondes pour mieux érafler sa nuque. Frissons sous la friction. Elle subit la jolie toute cette folie. Puis il s’écarte le brun un peu plus loin. Pour éviter que la tentation se transforme en tension. Pour garder sa contenance face à la démence. « Tu veux dormir ici cette nuit ? » Et elle sourit encore la tragédie. Oubliant presque tous les affres de cette soirée pourrie. « Ça me rassurerait de t’avoir à l’oeil. » Baume au coeur, chaleur dans les entrailles. Elle acquiesce simplement comme une enfant. Un sourire en coin face au gamin. Avant de revenir encore une fois contre lui pour lui voler un peu de souffle ahuri. Besoin de se l’approprier, de le toucher pour noyer l’anxiété. De se sentir encore en vie. Et elle finit par se détacher pour mieux enfiler ce sweat et cacher sa nudité. Puis elle se lève difficilement Billie, se retenant contre les parois du mur pour se relever. Avant de filer vers le lit pour enfin s’écrouler. Car elle est fatiguée la poésie, après cette nuit. Alors elle enlève son jean en se tortillant, le balançant assez loin avant de se réfugier sur les draps. « Je dors en culotte, j’espère que ça te dérange pas. » Avertissement innocent, même si elle voudrait bien qu’il s’empourpre un peu le serein. Et elle garde son sourire en coin quand elle le mate en retrait. Qu’elle ose le provoquer sans cette peur de merder. Car elle est enfin prête la poupée.
Prête enfin à s’accrocher à quelqu’un sans ressentir ce besoin de s’éloigner loin.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMer 23 Jan - 18:09


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

Soirée incroyable. Soirée surnaturelle. Il n’arrive pas à savoir si tout cela est réel ou non. Peut-être est-il simplement en train de dormir dans son studio. La bave au coin de la bouche. La respiration forte. Les cheveux décoiffés. Peut-être. Ou alors, il vit vraiment cette soirée. De l’agression au diner jusqu’au baiser dans la salle de bains. De l’adrénaline jusqu’à la surprise. Mais dans ce cas, cette soirée risque d’être mémorable. De celles dont on ne se lasse pas de se souvenir. De celles dont on aimerait garder une trace. De celles dont on rêve parfois. Il se raccroche aux quelques éléments qui lui rappellent que, oui, tout ceci est vrai, trangible. Il se raccroche à la sensation des lèvres contre les siennes. Il se raccroche à la douceur de l’épiderme de Billie. Il se raccroche au froid du carrelage. Il se raccroche. À tout. Parce qu’il n’est pas grand-chose, Theo. Il n’est que ce gamin d’Aster Cove qui y a grandi, qui avait de grands rêves, qui s’est retrouvé à tout abandonner. Il n’est que ce gamin qui a oublié de rêver, de penser, d’imaginer, de faire. Il n’est que ce gamin transformé en robot qui répète jour après jour les mêmes gestes, les mêmes phrases, les mêmes expressions. Au milieu de cela, il y a une boule d’énergie, une percée dans sa zone de confort. Il y a Billie et sa candeur, sa force, sa détermination. Elle n’a pas encore perdu ses rêves. Elle n’a pas perdu le goût de la vie. Elle croit encore que tout est possible. Et elle continue de lutter. De ses poings. De sa colère.

Il ne peut que se raccrocher à ce tourbillon, Theo. Se laisser emporter. Se laisser séduire. Il devient presque addict sous les lèvres qui se pressent. Au rythme des souffles qui s’échangent. Il ne peut déjà plus se passer de cette sensation. Du coeur s’emballant. Du temps se suspendant. Des peaux se frôlant. Et puis, il y a la réalité de la situation. Le sang. La blessure. Et le constat très simple : elle ne peut pas partir dans cet état. Alors, il l’invite, Theo. Il lui propose de rester encore quelques heures. C’est le silence qui lui répond. Le silence et le hochement de tête. Le silence et le sourire. Le silence d’un baiser. Un nouveau. Il est presque tenté par l’idée de la serrer contre lui, de ne plus jamais la lâcher. Pour éviter qu’elle ne fuit dans la nuit. Mais il se détend. Il se laisse aller contre ses lèvres. Il accorde un peu de confiance à cet être éphémère. Et ça fait du bien. De ne plus penser. Juste de vivre le moment présent. Le contact s’interrompt. Permettant à Theo de se relever pour mettre un peu d’ordre dans cette salle de bain. Véritable enfer médical. Il attrape Billie quand elle tente de se relever. Alors qu'elle cherche la solidité des murs pour ne pas s’effondrer. La faiblesse au rendez-vous. Soulagement intense à l’idée qu’elle reste. Qui sait ce qu’il pourrait lui arriver dans la rue ? Finir évanouie dans une benne à ordures, entre une peau de banane et un rat mort ?

La salle de bains est abandonnée, au profit de la cuisine où Theo range rapidement sa tentative de sandwich. Ce sera pour une autre fois. C’est que les occasions ne manquent pas de manger. Dans son dos, il entend l’invitée bouger, se tortiller, se préparer à dormir. “Je dors en culotte, j’espère que ça te dérange pas.” Il ferme le frigo avant de se retourner. Gestes lents, comme calculés, comme réfléchis. Le cerveau peine à enregistrer l’information, à comprendre ce que cela implique. Il rame. Il bugue. Il fonctionne à plein régime. “Tu...” Il est désarçonné, pris au dépourvu. Il n’a pas fallu longtemps pour que Billie redevienne cette forme sauvage, animale. Pour qu’elle balaie sa fragilité et le décontenance. Et il rougit, le gars, se rappelant la nudité que cela impose. Réalisant qu’il vient de faire entrer une femme dans son lit. “Okay, d’accord.” Il reste un moment debout, à observer ce bout de femme qui s’immisce dans ses draps. Invitée. Inattendue. Cherchant à faire la part des choses. À se demander ce qui est bien, ce qui ne l’est pas. Est-ce que c’est correct de la rejoindre ? En même temps, où peut-il espérer dormir ? Mais il va se réveiller, Theo. Il va retrouver cette réalité. Une réalité dans laquelle Billie fuit. Parce qu’elle ne reste jamais en place, Billie. Elle ne laisse personne l’approcher, encore moins la toucher. Elle ne montre pas ses fragilités. La vraie Billie ne peut pas être cette personne dans son lit. Cette personne n’est qu’une vision, un songe. Prête à s’évaporer dès qu’il posera les doigts dessus.

Finalement, l’automate se met en marche. Il se rapproche du lit pour en allumer la lampe de chevet. Pour mieux s’en éloigner afin de trouver l’interrupteur et de plonger la pièce dans une semi-obscurité. Il tourne le dos à Billie pour se défaire de son jean. Il le laisse choir sur le sol avant de rejoindre le lit. Avant de rejoindre Billie. Il hésite un instant. Une dernière fois. Comme pour se laisser une porte ouverte. Mais cette porte, il la referme quand il s’allonge sur le lit, quand ses doigts se mêlent à ceux de Billie. “Ça t’arrive souvent de sauver des hommes en détresse ?” De mettre sa cape de super-héroïne et de porter secours à tous les gens agressés. De se foutre totalement des conséquences pour seulement agir, agir et encore agir. Parce qu’il y a urgence à vivre, à expérimenter. “Tu devrais te reposer.” qu’il lui dit, alors que sa main se décroche des phalanges immaculées pour frôler le bras, caresser l’épaule, conquérir la blancheur de la joue. Elle ne s’évapore pas, Billie. Elle ne semble même pas se figer ou vouloir s’enfuir. Un miracle qui le dépasse amplement. Un miracle qu’il ne va pas réfuter. Geste contradictoire face aux paroles. Geste qui appelle à l’éveil, paroles qui recommande le sommeil. Et il vient récupérer encore un peu de son souffle. Une dernière fois avant qu’elle ne s’effondre. Une dernière fois avant que l’énergie ne manque.

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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyVen 25 Jan - 17:12


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Découverte de l’autre au travers du toucher, infime appréhension face à cette tension. Tentation dévorée sans un regret, sous les lèvres acidulées, sous l’échange des souffles saccadés. Impression d’exister dans cette pièce étroite, de ne pas se cacher derrière l’effroi. D’être juste soit. Sans les nuisances et les incohérences qui rongent sa vie. Souvenirs malsains de cette folie. Entre captivité et sursis. Billie elle lache prise dans sa fragilité, dans ce besoin de se raccrocher à celui qu’elle évitait. Car elle en a marre la jolie de lutter contre ses envies. Reine de pique qui abaisse ses armes pour offrir un peu de coeur. A ce gamin dont la douleur brille encore dans les prunelles dentelle. Attachant malgré sa maladresse détresse. Elle aspire entre ses lèvres tout ce plaisir merveille. Sensations en ébullition et palpitants battant à l’unisson. Plus de barrières de sécurités ni l’obligation de s’échapper. Les doigts s’ancrent à la peau, se repèrent sur l’écho. Emprise de la chair pour effacer les calvaires, soulager les galères. Poupée qui se libère de cette misère, qui donne de l’importance au précaire. Elle l’embrasse, elle s’embrase. Dans cet appartement délabré, contre sa carcasse musclée. Retrouvant un peu de bonheur dans cette chaleur. Puis la proposition, l’inquiétude sous les mutilations et le sourire à la con. Elle acquiesce la beauté sans songer, avant de revenir contre sa bouche boudeuse pour lui voler un peu de ses expirations. Drogue doucereuse à la dépendance dangereuse. Intérêt dévoilé dans l’intimité, sans les mensonges pour l’accompagner. Juste la vérité, celle qu’il lui plait. Et Theo il doute un peu moins du maux, presque prêt à y croire à cet espoir. Celui que la furie reste avec lui. Puis l’espace reprend, les corps se distancent pour retrouver un équilibre clément. Loin des frictions et des frissons.
Et la carcasse se méprend un instant.
Quand elle manque de se vautrer la poupée sur le sol ensanglanté.
Fragilité dans les entrailles et esprit fatigué.

Une main vient l’aider, rattrape son poignet pour la soulever, elle et son sourire particulier. Car c’est la première fois qu’on l’aide l’effroi. Qu’on lui accorde cette attention à la con. Alors elle saisit l’opportunité, elle se laisse guider dans cette nouveauté. Avant de zigzaguer jusqu’au lit pour mieux s’étaler. Poupée qui a besoin de se reposer mais qui ne pense qu’à s’amuser. Elle veut vivre vite avant d’étouffer. Comprendre tout ce qu’elle a loupé alors elle provoque la môme, elle se transforme en cette bête impulsive, en cette tentatrice corrosive. La beauté sauvage elle dessine ce mirage. Illusion de volupté, corps dévoilé. Elle s’enlève son jean avant d’interloquer l’hôte de sa nudité. Stratège bien pensé, manège qui se renferme petit à petit sur le déni. Quand la tête se tourne lentement et qu’il bugue un instant. « Tu… »  Esprit endommagé, erreur dans la matrice face au supplice. Puis les rougeurs sous la contemplation de cette môme bestiale et le sourire qui s’étire sur les lippes cannibales. Amusement dans les traits et fierté de cet effet produit. Gamine qui comprend enfin cette folie. « Okay, d’accord. »  Et l’appréhension, le regard qui ne change pas de direction. Il admire le môme les courbes innocentes, cette carcasse clémente. Intimidé face à cette image mirage. Puis la panique dans les pensées, la volonté de ne pas la brusquer, de ne pas la voir s’échapper. Elle voit Billie le dilemme intérieur, la peur de l’erreur. Mais il finit par céder le délabré, quand il s’active pour mieux se rapprocher, allumant la lampe de chevet pour mieux offrir cette obscurité. Mais elle peut encore observer la poupée le gamin qui se déshabille timidement, les rougeurs grignotant ses joues lentement quand elle ne cache pas son regard indiscret. Petite voyeuse qui découvre les déliés masculins dans son silence serein. Puis l’hésitation, l’instant en suspension. Theo il finit par se glisser à côté d’elle, attrapant les phalanges de l’ange. Dans une douceur attendrissante, dans cette ambiguïté démente. « Ça t’arrive souvent de sauver des hommes en détresse ? »  Elle rit la jolie face à lui, dévorant ses traits de son regard innocent, de cette malice tendre.  « Jamais. Mais faut croire que t’as plus d’intérêt que les autres hommes en détresse. »  Puis ce sourire timide qui s’étire quand elle se confie la martyr. Qu’elle avoue un peu son attachement sans en dire trop cependant. Les doigts caressant la peau sous son aveu. « Tu devrais te reposer. »  Et il coupe court le môme à la tentation, à l’appel de la volupté dans la nuit malgré sa paume qui remonte lentement contre son bras, créant des frissons dans le corps en ébullition. Caresse d’allégresse qui finit sa course contre l’épaule puis la joue et qu’elle subit tout d’un coup. Il est tendre Theo, mignon dans cette innocence qui a le don de la mettre en transe. Gamine jamais éraflée, jamais tentée, elle ressent enfin ses émotions délabrées. Ses envies secrètes, inavouées, ce besoin de savoir ce que ça fait. Quand un corps ondule contre le sien. Quand les carcasses s’accordent dans un parfait accord. Curiosité jamais piquée mais fantasmée. Elle brûle la poupée de ses rougeurs, s’immolant avant même d’avoir essayé. Presque honteuse face à ses pensées. Pourtant, quand le brun revient contre elle pour lui piller ses lèvres dans la douceur, elle ne songe plus l’éperdue. A l’étendue de doutes, à cette cohue d’anxiété et d’appréhension. Elle prolonge ce baiser comme si la distance pouvait lui coûter. Besoin de respirer à l’orée de sa bouche. De savourer le goût de ses lippes pour mieux les mémoriser. Elle tremble un peu la môme face à cet inconnu, laissant son instinct prendre le dessus. Et une de ses mains vient se poser dans son cou, quand elle se recule un peu à bout de souffle, le minois rosé et un sourire léger. Son nez vient flirter contre le sien dans cette intimité quémandante. Puis elle ose la môme prolonger le toucher. Dans cette découverte des sens, dans ce besoin sans incohérences. De chuter pour quelqu’un. De souffrir de son absence. Elle lui offre cette fissure à l’usure. De devenir plus important que la plupart des gens. Et elle s’approche un peu plus, elle grignote la distance dans sa démence. Quand les corps se collent et que son autre paume se glisse sous le t-shirt du gamin dans une douceur incroyable. Elle découvre Billie les courbes sous ses doigts, caresse tendrement la chair sans effroi. Son regard glissant sur sa main timidement, scrutant ce qu’elle fait pour ne pas trop le brusquer. Car elle ne veut pas l’obliger la môme, encore moins l’offusquer. Alors elle le regarde de son regard tremblant Theo, sa bouche légèrement mordillée sous les échos. Puis elle finit par céder contre ses lèvres, les rattrapant timidement dans son insolence maitrisée.
Car il est tout ce qu’elle veut respirer…


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMer 30 Jan - 20:59


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

Il a le coeur qui balance. Bercé doucement par le rire de Billie. Bercé par ses sonorités si légères, détendues, sincères. Il a les yeux qui ne lâchent pas son visage. Admirant la manière dont ses traits se meuvent sous l’hilarité. Observant l’effet du rire sur sa bouche, ses joues, ses yeux. Et il sourit, Theo. Peut-être un peu bêtement. Peut-être un peu naïvement. Mais il sourit spontanément. “Jamais. Mais faut croire que t’as plus d’intérêt que les autres hommes en détresse.” Le sourire grandit, s’étend, explose. Amusé par l’idée. Honoré par tant de privilèges. Attendri par la timidité de Billie. Finalement, le sourire disparaît lorsqu’il tente de jouer l’adulte responsable. Lorsqu’il se fait terre-à-terre. Lorsqu’il revoit le sang des griffures de la lame. Elle doit se reposer. Prendre des forces. Retrouver l’énergie qui lui fait défaut. Mais il y a le coeur qui dicte autre chose. Il anime la main qui remonte le long du bras. Il donne vie à cette caresse contre la joue féminine. Theo, il ne quitte pas Billie du regard. Impossible de détourner les yeux. Impossible d’échapper au trouble. Il n'a pas réellement envie qu'elle s'endorme. Ni d'éteindre la lumière. Ni de se laisser gagner par le sommeil. Et il sent qu’elle aussi, elle ne peut pas échapper à cette énergie nouvelle. Une énergie qui les empêche de s'allonge côté à côté et de simplement fermer les paupières. Une énergie qui se fait tentante. Ils font tous les deux face à cette envie commune. Sans chercher à fuir. Sans chercher à se repousser. Doucement, à force de baisers, de caresses, de regards, de sourires, ils s’apprivoisent. Ils se saisissent de cette énergie, ils se l’approprient, ils la font leur lorsque les lèvres s’approchent, se frôlent, se pressent.

Les bouches s’éloignent, se séparent. À la recherche d’oxygène. Mais elles restent proches, laissant les nez se côtoyer, se toucher. Suspendant le moment présent. Rendant fragile chaque respiration. Alors que Billie explore Theo à même la peau. Ses doigts se faufilent sous le textile. Et Theo, il brûle sous le toucher de la jeune femme. Il s’embrase sous ses phalanges exploratrices. Il se laisse gagner par un frisson sous la douceur de la jeune femme, face à cette proximité physique. Elle l’observe, Billie. Comme s’il était créature dont elle attend les réactions. Comme s’il était un objet dont on s'inquiète de la fragilité. Il sourit pour répondre au regard timide. Sourire rassurant. Sourire bienveillant. “Tu ne vas pas me casser, promis.” Ces quelques mots pour tenter d'apaiser les inquiétudes, de chasser la timidité. Ces quelques mots pour créer l'intimité. Le coeur manque un battement quand elle se mord la lèvre. Moue terriblement adorable. Moue terriblement séduisante. Ses prunelles doivent trahir son désir, car elle vient lui voler un peu de son âme. Encore un peu. Il en profite, Theo, pour laisser ses doigts courir contre son épiderme. Ils se faufilent sous le sweat. Frôlent la hanche pour arriver dans le dos. Ils l’attirent un peu plus contre lui. Besoin de réduire un peu plus les millimètres entre eux. Lorsque les lèvres se séparent, Theo se redresse. Il enlève son tee-shirt afin de mieux s’offrir aux doigts aventureux de Billie. Le vêtement est balancé au loin. Geste négligé quand les pensées sont occupées ailleurs. Sont tournées vers la tentation charnelle que représente Billie.

Il revient vers elle, mais cette fois, il s'en prend à son sweat. Le tissu se fait doucement, mais sûrement, dérangeant. Là, Theo découvre la douceur de sa peau du bout de ses lèvres. Il n’y a pas de hâte dans les gestes. Seulement de la lenteur afin de mieux profiter, afin de savourer chaque instant, afin d'ancrer chaque sensation dans sa mémoire. Il glisse autour du nombril. Il marque l’épiderme de ses baisers avant d’abandonner la partie. Avant de retrouver ce visage si gracieux et si sauvage à la fois. Une énigme dont il n'a pas encore trouvé la solution. Et il se perd, là, tout contre son cou. Dans la chaleur de la clavicule. Dans le parfum de la peau. À creuser du bout des lèvres le sillon d'un désir profond.

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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyVen 1 Fév - 0:34


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)

Regards échangés au flux de ce silence défait. Les pensées s’agitent sous le contact électrique. Liaison brûlante dans ces rétines attirées par la curiosité, captivées par cette poupée. Pourtant la beauté qui n’a rien de particulier sauf sa difformité. Qu’on préférait sans doute juste croiser à cause de son impulsivité. Jamais assez pour beaucoup de gens, juste une illusion constante qui s’enfuit quand la vie devient glissante. Mais Theo il ne bouge pas, il préfère scruter l’éclat. Dans ce requiem silencieux, sans enjeux. Contemplant les lignes de son visage, s’attardant sur les détails de ce mirage. Il la dessine cette fresque ensanglantée dans ses mémoires. La rendant captive de ses souvenirs, comme une muse martyr. Et Billie elle s’ancre à cette folie. Elle retient elle aussi. Chaque détail de ces traits, ces sourires discrets comme une droguée en manque de sa dose. Sentiment étrange de dépendance. Autre que ses pilules de liberté. Autre que tout ce qu’elle prend pour se sentir vivante. Plus puissant, plus dément que la nicotine, que la morphine,… Si différent aussi. Que tout ce qu’elle a ingurgité pour oublier son déni. Mais elle l’efface là la jolie, toute cette anxiété, cette peur du rejet. Cette anxiété insatiable, increvable, elle disparait à l’orée de ses lèvres sucrées, au toucher de ses phalanges tendres. Et Billie elle en redemande.
Encore et encore.
Pour se crever le coeur.
Pour buter ses remords.

Car elle ne devrait pas la poupée craquer. Trop jeune pour lui, trop gamine aussi. Et elle le sait qu’elle le met en danger dans cette intimité. Il suffirait d’une rumeur pour que ses erreurs explosent cette réalité. D’un cliché pour stopper cette dépendance alarmante. De simplement d’un peu de curiosité pour tout exploser. Pourtant elle refuse de s’échapper, de fuir encore une fois face au martyr. Car y’a cette symbiose, cette osmose dans leurs interférences. Dans leur façon de s’érafler, de s’appréhender par le toucher. Cette saveur de drogue sur le palais. Alors elle ose braver les mensonges encore retenus dans sa trachée, elle abrège le dilemme omniprésent que lui hurle sa conscience. Pour entrer dans la danse. Pour taire les mots tremblants contre ses lèvres démentes. Baiser volé, précipité moins maladroit que le premier, elle tente l’incompétente. D’apprendre le requiem des corps en accord, d’anticiper les gestes sensuels pour se faire cruelle. Car elle veut qu’il la désire comme elle le fait. Qu’il crève à chaque soupir, à chaque effleurement. Qu’il se sente aussi libre qu’elle. Et ses doigts ricochent sous le tissu pour peindre la cohue des sentiments. Brûlure au bord des phalanges quand l’ange se permet de dessiner son torse. Découverte des sens tout contre lui face à l’hésitation dans cette poésie. Car Billie elle a peur. D’aller trop vite, d’enchainer les étapes trop facilement sans lui demander concrètement ce qu’il veut vraiment. Alors elle contemple de ses prunelles timides les rétines noires pour reprendre espoir. Attendant une réponse, n’importe quoi pour éloigner l’effroi. Et Theo il lui donne ça. « Tu ne vas pas me casser, promis. » Le sourire s’agrandit comme l’envie. Désir d’aller lentement, de prendre son temps. Alors elle revient contre cette bouche enivrante, pille encore ce souffle jusqu’à l’apnée. Car elle veut le respirer tout en entier. Se nourrir de ses respirations jusqu’à l’exultation. Et le brun il se fait plus serein. Plus entreprenant aussi dans cette poésie. Ses phalanges viennent se perdre sur sa hanche. En un frôlement excitant avant qu’il se saisisse de son dos pour la rapprocher l’écho. Encore plus. Toujours plus. Et elle brûle la jolie tout contre lui. De cette impatience, de ses émotions en ébullition. Perdant un peu de son souffle, contrôlant plus sa rationalité, complètement damnée. Puis tout s’empresse dans cette ivresse. Quand il se soulève Theo pour enlever son haut. Et la gamine elle détaille ce corps jamais vraiment contemplé. La gorge serrée, les yeux figés. Intimidée face à sa beauté. Car le môme est bien trop beau pour elle. Mais elle ne lui dira jamais de peur qu’il puisse s’envoler. Egoïsme entier, possessivité qui se creuse déjà dans ses pensées.

Et ça se détraque à l’intérieur quand il joue avec son coeur. Quand les mains se font plus aventureuses, plus pernicieuses. Son sweat se soulevant légèrement sous les doigts entreprenants. Puis cette sensation damnée. Ce putain d’effet. Sous les lèvres qui se pressent contre sa chair dénudée. Elle crève la poupée de ce toucher alors qu’il ne l’a même pas vraiment éraflé. Et il la torture l’usure. Prenant son temps pour la goûter, pour dessiner sur son ventre une constellation de baisers. Sa cage thoracique se soulevant rapidement, son corps se compressant.   Et enfin le visage revient à sa hauteur pour l’observer quelques secondes avant de s’attaquer à sa trachée. La bouche creusant son cou douloureusement, pour descendre sur sa clavicule. Peinture abstraite d’effleurements et de tremblements. Et le contrôle qui devient plus difficile à chaque instant. Elle crame Billie totalement, les joues enflammées, la respiration coupée. Alors elle se fait plus impulsive, plus incisive dans ses mouvements. Quand elle récupère son visage rapidement pour jouer avec l’arête de son nez et le rappel soudain de cette lenteur souhaitée, de cette sensualité. Il veut jouer et elle veut participer. Alors elle ne l’embrasse pas l’éclat, elle se fait désirer. Dans cette étrange connexion, dans ce besoin de provocation. Seules ses lèvres viennent mordiller son oreille lentement quand elle use de ses charmes déments pour le faire craquer. Tout doucement, subtilement. Et ses phalanges repartent en reconnaissance sur les lignes de son torse, traçant chaque muscle de ses ongles, repeignant les contours avec bienveillance. Elle découvre Billie le corps masculin avec cette envie. Cette même envie qui la bousille de l’intérieur. Alors elle cède un peu à l’avance, elle attrape le bas de son sweat pour se l’enlever lentement avant de le jeter loin d’eux. Dévoilant sa poitrine dénudée et ses cicatrises parsemées. Entre féminité et impulsivité. Résumé de cette existence délabrée. A toujours lutter pour persister.
Mais ce soir elle ne se bat pas.
Elle ne résiste pas.
Car elle aime bien être au creux de ses bras.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyVen 1 Fév - 20:14


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

Il a faim, Theo. De ce nouveau corps. De cette proximité. Il a soif, Theo. De découverte. De moments passés à deux. Il a le désir qui bat dans les veines. Faisant accélérer son myocarde. Perturbant sa respiration. Il fond. Face à cette chaleur, face à ce regard brûlant. Face aux inspirations troublées de Billie. Les corps se rapprochent. Attirés comme deux aimants. Les corps se répondent, se frôlent, se touchent. Pour mieux reculer, se repousser et torturer. Encore un peu plus. Jusqu’à en perdre la tête. Et ça ne saurait tarder. Parce qu’il y a cette envie entre eux. Il y a cette volonté de s’offrir l’un à l’autre. Mais tout ceci n’est qu’un jeu. Une partie d’échecs où chacun avance ses pions pour faire flancher l’adversaire. Une partie bienveillante dans laquelle la compétition n’existe pas, seulement les sentiments de l’autre. Le bien-être. Ça taquine les sens, ça joue sur les réactions de l’autre. Pour lui offrir une dose de plaisir. Pour créer un besoin profond, vital. Il finit par se déshabiller, Theo. Brève interlude qui le ramène tout près de Billie, de ce corps tendu vers lui. À la recherche de son attention, de ses caresses, de ses baisers.

Il se perd, tout contre sa silhouette, avant d’être rappelé à l’ordre par Billie. Par ses mains qui l’encadrent pour mieux le diriger vers son visage, pour mieux se jouer de ses sens. Ses lèvres sont inaccessibles. Ses lèvres sont hors de portée. Elles n’en sont que plus irrésistibles. Il doit se raccrocher à son regard fiévreux pour jouer le jeu, pour accepter les règles. Mais même les yeux se défilent quand elle vient emprisonner son oreille, déclenchant une décharge électrique dans tout son corps. Il s’abandonne. Il laisse s’échapper un soupir, témoin d’un souffle interrompu l’espace de quelques secondes. Mais elle n’en a pas fini, Billie. Elle a encore plein d’autres projets pour lui. Elle revient à la charge, de ses doigts chatouilleux. Elle déchaîne les frissons de désir sous la pulpe de ses doigts. Et doucement, Theo, il redécouvre son propre corps. Il apprend à l’aimer autrement, à travers le toucher et le regard de Billie. Un regard qui se fait timide. Comme si elle posait les yeux sur une créature inconnue et impressionnante. Une timidité qui rappelle presque la pudeur des premières fois. Il n’a pas le temps de s’arrêter là-dessus, Theo. Parce qu’elle lui fait tourner la tête. Parce qu’elle est en train de retirer son sweat, de dévoiler un corps entraperçu précédemment. Cette fois, la nudité se fait dans un contexte différent. Bien loin de l’urgence médicale. Bien plus proche de la passion. Il suit chacun de ses gestes. Il capte la lenteur de ses mouvements. Comme pour faire durer l’instant ou le torturer davantage. Juste retour des choses quand il s'est fait si lent tout à l'heure.

Finalement, le sweat est abandonné. Délaissé. Il n’aura pas servi longtemps, qu’il se fait la réflexion. Mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas ? Le vêtmeent disparaît pour plus d’intimité, pour plus d’égalité. Le textile laisse derrière lui une peau dénudée, offerte au regard masculin. Des yeux qui se veulent bienveillants face aux affres de la vie, face aux traces d’une histoire tumultueuse. Theo plonge sur ce buste à découvert. Il rejoue les partitions de ce physique, parcourant les cicatrices, frôlant les lignes épurées, avec la même attention que Billie. Découvrant une histoire mouvementée, compliquée. Il peut le deviner. Et les questions germent doucement au fil de ce contact : pourquoi ? Pourquoi toutes ces traces ? Que s’est-il passé ? Parce qu’il en a, Theo. Parsemant son corps de marques. Elles ont chacune une histoire. Peu glorieuses. Peu joyeuses. Mais elles font partie de lui. Tout comme les stigmates sur l’épiderme de Billie sont des éléments de son vécu. Il se promet d’en connaître toutes les origines pour mieux cerner la folie dont elle fait preuve, la force qu’elle dégage, la volonté de vivre qu’elle démontre. Avant ça, il s’approprie ce corps. Du bout des doigts, du bout des lèvres. Jonglant entre les sensations pour mieux titiller les sens. Méticuleux, il commence par les hanches. Dessinant le contour de la culotte. Revenant sur les traces de son exploration précédente. Il poursuit. S’attardant sur les côtes. Évoluant au rythme des respirations. Il glisse vers la poitrine. Parcourant les reliefs. Créant une cartographie de corps si particulier. Et puis, il revient chercher ses lèvres. Bien trop longtemps mises de côté. Bien trop longtemps exclues. Il les capture afin de mieux mémoriser leur goût. Il profite. De chaque instant. De chaque seconde. Parce qu’elle peut toujours le repousser et s’enfuir. Cette peur, elle persiste. Tenace. Mais il la repousse, Theo. Pour se consacrer entièrement à ce moment. Pour en profiter jusqu'à ce que tout s'arrête. Pour ne pas regretter. Pour ne jamais regretter.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyLun 4 Fév - 1:00


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)


Attirance bestiale, tentation infernale. Les corps se frôlent, les phalanges s’accrochent, les lèvres se décrochent. Guerre de sensations sous cette ébullition. Lutte de tremblements sous les mouvements. Les pulsions prennent le dessus sur la rationalité, sur les peurs ravalées. Ils envoient tout balader les gamins pour un peu d’apnée. Un peu de liberté loin de cette réalité. De cette relation compliquée, des conséquences alambiquées. Entre la vérité tranchante, l’écart d’âge et les carnages. L’issue est inévitable mais elle s’enfonce le mirage à y croire. A cet attachement naissant, à cette tentation délectable. Rêve d’une môme qui ne veut plus se contenter des règles de cette société. Plus se conformer à respecter ce qu’on lui a toujours récité. Elle emmerde le bon comportement, celui qu’on lui a dicté pendant tant d’années. Elle emmerde aussi les étiquettes qu’on pourrait lui coller. Celle qui sont difficiles à entendre, qui restent en interférences dans les songes. Elle envoie tout chier la poupée. Pour profiter de cette vie qui lui a toujours paru être une tragédie. Mais pas aujourd’hui. Pas contre lui. Elle s’embrase sous les doigts pernicieux, sous les enjeux dangereux. Sans un regret, sans redouter de quoi sera fait le lendemain. Car elle sait ce qu’elle veut et c’est ce gamin. Et ça se sent dans chacun de ses gestes défaites, dans ses accroches en alerte. Le besoin, l’envie, la folie. Et elle sourit Billie. Comme elle a jamais sourit de sa vie. Légère dans cette misère. Heureuse dans ce manège. De sensations, d’ébullition, de contagion.

Alors elle le rattrape le môme quand il s’égare. Quand il s’évertue à accentuer cette cohue. Juste pour retrouver ce regard noir, contempler ses traits espoirs. Beauté insolente qu’elle avait repéré sous la lune agitée. Charme insensé qu’il l’avait fait craquer. La poupée elle est captivée. Par ce reflet, par son impulsivité, par sa bonté. Par ses yeux hantants et son corps qui bouge férocement contre le sien. Et pourtant elle ne sait rien. Encore de lui et de ses péripéties. Elle voit ses cicatrises qui rongent sa chair, qui rappellent l’enfer. Les mêmes qui tarissent sa peau en échos. Et ça lui donne simplement envie de les embrasser, de les aimer à un point démesuré. Car il est beau Theo. Beau dans ses imperfections qui font de lui ce qu’il est aujourd’hui. Mais y’a ce jeu qui commence, cette démence qui rappelle l’envie noire. Désir de luxure insupportable, intenable. Elle crève de lui la jolie. Sous ses rétines cramés, sous sa carcasse malmenée. Elle se retient pourtant de juste céder. Car elle veut que cette première danse soit sans interférences. Alors elle mordille le lobe de son oreille, elle vient murmurer toute ses envies entre ses crocs tendres. Et elle l’entend ce soupir béant, cette respiration saccadée sous l’effet. Fierté et sourire entier, car c’est elle qui le fait trembler. Et elle revient la gamine pour arpenter de son regard timide ses courbes, pour redessiner les déchirures et les meurtrissures du bout de ses phalanges. Maladresse qui hurle l’inexpérience, ivresse qui crie à la dépendance. Elle se fait artiste la gamine sur la chair, peint les calvaires pour soulager les souvenirs amers. Et elle finit par céder pour se révéler. Dévoiler ce corps qui la gêne autant. Manque de confiance flagrant. Envers cette enveloppe ingrate, envers ce complexe oppressant. Mais elle s’offre la gamine.
Elle montre ses fissures et son usure.
Son histoire délabrée et les marques qu’elle y a laissé.
Comme une preuve de sincérité.

Et Theo il reste muet. Face à cette peinture déchirée, face à cette môme qui se fait plus de mal que de bien. Entre dépendances diverses et violence ivresse. Elle s’est infligée la plupart de ses plaies la poupée. Juste pour ressentir, pour avoir l’impression d’exister. Et le brun il contemple cet acharnement, cette lutte insatiable de ses prunelles bestiales. Presque charmé par les plaies, presque attiré par l’histoire ensanglantée. Et elle rougit la jolie face à ces rétines bloquées. Trop intimidée pour bouger. Trop troublée pour le cacher. Et il reprend Theo cette folie, cette chaleur ahurie. Entre ses doigts, du bout de ses lèvres. Quand il jongle pour lui offrir de multiples sensations. Et qu’elle se plie Billie. A chaque frictions, à chaque frissons. Les phalanges s’attardent sur les hanches, puis s’immolent contre les bords de son sous vêtement lorsqu’il prend son temps. Pour la perturber, pour l’obliger à ressentir ses émotions décuplées. Pauvre gamine qui perd l’esprit contre lui. Elle soupire à chacun de ses baisers, elle crève à chaque toucher. Et lui, il repeint cet art abstrait, il remonte petit à petit sur ce corps délabré. Embrasant ses côtes, embrassant ses seins. Elle brûle la poupée d’électricité gémissant entre ses lèvres pincées. Subissant chaque attaque avec un plaisir dément. Avec une envie de plus en plus prenante. De juste se donner, de murmurer son prénom encore et encore sous la danse des corps. Puis il revient Theo contre ses lèvres, les pillant plus férocement, les savourant. Et elle quémande la droguée, elle subit l’effet, réapprenant encore à respirer au gré de sa bouche. Les doigts flirtant dans les mèches emmêlées, elle aspire les saveurs, les apprend par coeur. Puis elle se fait plus animale la furie, elle repousse le bancal, en roulant entre les draps pour se retrouver au dessus de lui. Contrôle qu’elle se permet quand il lui donne cette confiance miraculée. Il n’y a plus d’espace entre la chair, plus de nuisances dans leur hérésie. Juste elle collée contre lui. Palpitant contre palpitant. Souffle contre souffle. Regards mélangés et sourires partagés. Et le désir toujours plus affamé, le besoin de le rendre taré. Les doigts glissent contre ses hanches, se perdent sur le bassin pour flirter avec la lanière de son boxer, elle caresse la peau l’écho. Elle joue avec l’impatience et l’absence. Et les phalanges s’immiscent un peu sous le tissu, pas trop loin, pas assez pour le faire abandonner. Juste assez pour le tenter. Puis elle finit par se cambrer, sa poitrine glissant contre son buste quand elle le dévore du regard, quand elle parsème ses envies noires contre sa chair à l’air. Elle abuse la poupée, elle l’use. De ses lèvres fines, de ses courbes perfides. Le fessier remontant petit à petit pour offrir cette vision de paradis quand elle descend de plus en plus dangereusement. Elle embrasse chaque parcelle de sa peau, parsème les traits de sa pureté. Elle se permet même de glisser sa langue lubrique sur ses côtes dans cette danse sadique. Puis elle se relève enfin, s’asseyant sur lui, bassin contre bassin. Et pendant un instant, elle se perd dans sa fragilité. Dans son corps prêt à lâcher. Vertige insensé sous son mouvement trop rapide. Se rattrapant sur son torse, les mains à plat sur sa chair, elle glisse dans cet enfer. Les paupières fermées face à l’instabilité. Elle se sent presque partir la martyr. Dans l’inconscience, dans le néant pendant un instant. Vision troublée, respiration saccadée.
Pourtant elle lutte la poupée.
Pour ne pas s’effondrer dans un malaise délabré.
Pour ne pas sombrer.
Pour ne pas le laisser tomber.
Dans cette frustration éhontée.


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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyLun 4 Fév - 18:38


now if you never shoot, you’ll never know ≈ Billie

Ça se découvre doucement avec bienveillance, avec curiosité. Comme deux explorateurs débarquant sur une île déserte. Ils évoluent sur un terrain inconnu. Ils se familiarisent avec des reliefs à peine aperçus. Ils se font aventuriers pour mieux explorer. Ils se font audacieux pour mieux expérimenter. Et les souffles qui s’échappent sont autant d’encouragements. Et les gémissements qui s'évadent sont autant de promesses sur la proximité d'un paradis proche. Ils guident. Ils conduisent. Ils incitent. Theo les suit méticuleusement, ces indices. Insistant sur les zones érogènes. S’amusant des émotions. Billie est à sa merci, ainsi. Tendue vers ses lèvres, vers ses doigts, vers son corps. Elle est à sa merci et pourtant la seule préoccupation de Theo est de poursuivre cette exploration physique. De lui offrir quelques émotions uniques. De pousser encore plus vers la perte de l’esprit. De donner une autre utilité à ce corps. Il est davantage qu'une enveloppe charnelle martyrisée par les blessures. Il est bien plus que cela. Magnifique machine capable de lui offrir de belles sensations, de lui donner un avant-goût du plaisir. Il le prouve à Billie au fur et à mesure qu’il fait son chemin sur sa peau de Billie. L’explorateur qu’il est ne s’arrête pas dans sa quête. Il poursuit. Il persiste. Jusqu’à revenir se presser contre ses lèvres, contre son bassin. Le temps de quelques secondes. Le temps de se perdre sous le contact de sa bouche, de ses doigts dans ses cheveux.

La situation se renverse rapidement. En un mouvement. Elle bascule sous l’impulsion de Billie. Theo se retrouve collé au matelas, une Billie sauvage contre lui. Cette proximité ne fait qu’alimenter un peu plus le désir qui monte. À son tour d’être à sa merci. À son tour d’être l’objet de toutes les curiosités. À son tour de ressentir la folie. Il ne peut que poser ses mains sur ce corps encore trop méconnu, encore trop peu apprécié. S’ancrant sur ses cuisses pour mieux tenir. Mais ça ne suffit pas. Il décolle, Theo. Alors que Billie parcourt ses hanches, alors qu’elle se joue de son boxer. Aucun vêtement ne l’arrête, car déjà ses doigts volages s’invitent dans la chaleur de cette intimité. Il n’est pas sûr de pouvoir résister, Theo. Il n’est pas sûr de pouvoir supporter davantage, Theo. Face à cette torture qu’elle lui inflige. Il n’est qu’un cobaye qui subit les caresses tentatrices. Il laisse échapper un râle. Supplique pour l’inviter à poursuivre ou à s’arrêter. Impossible à dire. Billie lui offre un moment de répit. Une parenthèse bienvenue quand elle retire ses doigts. Avant de mieux signer sa fin. Les doigts s’enfoncent un peu plus dans la chair, à mesure qu’elle le consume de son regard. Il brûle, Theo. Il s’enflamme sous ses yeux flamboyants, sous le contact de sa poitrine, sous ses lèvres pernicieuses, sous sa langue dévoreuse. Ça fait presque mal. Ce désir. Cette envie. Ce besoin vital d’aller plus loin. Sensation intense affolant le myocarde, désorganisant le souffle, dérangeant les sens. En même temps, il se complait dans cette douleur. Il y trouve du plaisir. À sentir ce corps danser contre le sien. À n’être que spectateur quand elle érige son séant, alors qu’elle sollicite tous ses sens en le parcourant de sa bouche. Le souffle est court. Le souffle est perdu. Bien trop faible devant la sensualité et la tentation.

Et la rupture quand elle se redresse, quand le rythme s’interrompt. Pendant un temps, cette rupture est mise sur le compte du jeu. Avant que Theo ne réalise. Avant qu’il ne revienne dans la réalité. Celle où Billie est blessée et a perdu du sang. Celle où elle est encore fragile et a besoin de repos. Là, juste sous yeux, elles semble s’accrocher au peu de force qui lui reste. “Billie ?” Il est inquiet, Theo. Soucieux de la voir vaciller. Soucieux de la voir si fragile. Alors, il se redresse. Il s’assoit et passe ses bras autour d’elle pour ne pas la déséquilibrer, pour l’empêcher de chuter. Il la serre contre lui, petite chose fragile dont il a la responsabilité cette nuit. Il retire un bras afin de venir au contact de sa joue, afin d’attirer son attention. “Ça va ?” Définitivement non, ça ne va pas. Il connaît déjà la réponse. Et ça a le don de mettre fin à tout désir de luxure. Il n’imagine pas combien cela doit coûter à Billie de se montrer ainsi. Fragile. Désorientée. Étourdie. Il n’y a pas de faux-semblants. Il n’y a que la réalité de ce corps qui la lâche cette nuit. Il n’y a que la vérité criante d’une fatigue qui la rattrape. C’est que la vie de super-héroïne est fatigante. “On devrait se coucher, je commence tôt demain.” C’est faux. Il n’est pas supposé reprendre le travail avant l’après-midi. Mensonge éhonté. Mais elle n’est pas obligée de savoir, Billie. Elle n’a pas besoin de savoir qu’il essaye de la préserver, qu’il tente de réduire la culpabilité qu’elle pourrait ressentir. Theo en prend toute la charge. D'autant plus qu’il lui avait conseillé de dormir avant de lui faire des avances.

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MessageSujet: Re: now if you never shoot, you’ll never know (theo)   now if you never shoot, you’ll never know (theo) EmptyMar 5 Fév - 8:47


now if you never shoot, you’ll never know
(And I wanna fight But I can't contend)


Rôles inversés, modèles caricaturés. Les échanges sont tremblants, les frissons déments. Dans cette danse en corps à corps. Entre sensualité et impatience délabrée. Ils jouent les gamins à celui qui craquera le premier. Redessinant la chair dans leurs calvaires, dans leurs soifs insatiables de sensations, d’émotions. Et la poupée elle est démente dans son avancée sur cet échiquier. Reine de coeur qui pique innocemment, qui balance les pions précipitamment. Elle l’embrasse, il s’embrase. Effet précipité sous les doigts inquisiteurs et les provocations douceurs. Besoin de lui faire plaisir, de lui faire ressentir. Ce bonheur incisif, cette chaleur brutale, infernale. Elle glisse Billie dans cette intimité, sous le tissu délavé pour lui arracher quelques soupirs saccadés. Et elle l’entend ce râle qui se méprend dans sa trachée. Cette frustration en ébullition, cette invitation à demi mots. Pourtant elle continue la jolie cette folie. Pour profiter de chaque instant, pour mémoriser chaque détail de cette cadence bestiale. Se nourrissant de ses rétines cramées, de sa chair brûlante. Elle donne tout la gamine contre lui. Et elle sent qu’il subit. Dans ses phalanges qui s’accrochent à ses cuisses, dans ses empreintes qu’il imprègne encore plus contre sa peau. Il se maintient à ce corps Theo de peur qu’elle s’enfuit en un écho. Mais elle se relève la beauté, s’assoit sur ce trône de chair et l’enfer soudain. La carcasse qui crache. Cette fatigue, cette fragilité, cette vulnérabilité. Moment en suspension loin de la tentation. Entre vertige et malaise livide. Les mains se posent à plat pour éviter les fracas. Équilibre livide et vide perfide. Elle la sent enfin cette impulsivité regrettée. Ce corps qui n’arrive plus à lutter. Et le brun il la rattrape rapidement, glisse ses bras autour de la silhouette frêle pour évincer les éclats. Inquiétude dans la gestuelle, anxiété pour elle. Et le palpitant qui loupe un battement. Sous cet attachement qu’il démontre inconsciemment. « Billie ? » Le corps se serre contre le sien, tente de la maintenir dans ce silence malsain. Et elle s’accroche la poupée tout doucement, s’ancre à ce repère attendrissant. L’esprit luttant contre le néant. Puis cette main contre sa joue, cette douceur pour contrer la noirceur. « Ça va ? » Elle acquiesce un peu la beauté, d’un mouvement de tête léger, cachant un peu la vérité. Car elle déteste cette position de faiblesse, cette détresse. Préférant se montrer cruelle que dévastée. Furie qui n’abandonne jamais. Elle tente encore de lutter. Mais Theo il n’est pas con, il le sent qu’elle ne tiendra pas cette nuit contre lui. « On devrait se coucher, je commence tôt demain. » Et elle a un sourire léger sous cette excuse délabrée. Elle sent la poupée le mensonge dissimulé juste pour la rassurer, pour la réconforter. Et elle se laisse guider quand il l’emmène près du matelas, quand il remonte les draps contre leurs carcasses échauffées. Douceur dans les mouvements, bienveillance dans sa clémence. Elle se laisse tomber contre lui lentement l’enfant. Les corps toujours imbriqués, les souffles encore saccadés. Et elle se perd contre son cou, une main contre son épaule. Murmurant un  « merci » presque muet contre sa trachée. Elle l’embrasse son cou une dernière fois avant de sombrer loin de la réalité. Avant de laisser son corps l’abandonner entre les bras de Morphée.
La faiblesse prenant le dessus sur l’ivresse.
Mais elle se promet quand même la poupée de finir ce qu’ils ont commencé.


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