Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 Why does it hurt so much? (Billie)

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MessageSujet: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptyMar 5 Fév - 18:47


Why does it hurt so much? ≈ Billie

La portière claque derrière lui. La clé tourne dans la serrure. Le paquet de cigarettes est tiré de la poche intérieure de la veste. Une clope en sort pour venir s’installer entre les lèvres. Le cul, lui, vient s’appuyer contre la carrosserie de la voiture. Là, dans cette position, il peut voir la sortie du lycée. Prêt à observer la vague de lycéens qui déferlera sur le parking à la sonnerie. Il est seulement là par précautions. Afin de s’assurer que Jaewoon ne rencontre aucun problème. Dans l’enceinte de l'école, Theo ne peut rien faire. Mais à la sortie, il peut être là. Garde-du-corps discret. Sans même que le gamin n’en ait fait la demande. Pas besoin. Theo sait trop ce que c’est d’être frappé, battu, humilié. Et puis, être si proche de ce lycée ravive de nombreux souvenirs. Probablement les plus joyeux de son adolescence. Ici, il était à l’abri. Même s’il n’échappait pas aux bagarres. À essayer de sauver les âmes martyrisées. À essayer d’agir, alors qu’il en était incapable chez ses parents. Il a presque un sourire qui flotte sur son visage. Presque. La cigarette est allumée, délivrant son poison si agréable, si réconfortant. Il se délecte de cette sensation, Theo. Il en profite pleinement en l’inspirant. Il a à peine le temps de souffler la fumée que déjà, la sonnerie retentit. Elle remonte jusqu’à ses oreilles, réveillant encore d’autres souvenirs. Moins heureux, ceux-là. Le glas qui sonne le retour en enfer pour le lycéen qu’il était. Mais il se raccroche à sa mission du jour. Il contemple les premiers gamins qui sortent, sacs-à-dos sur les épaules. Trop impatients à l’idée de sortir. Et lui, il se fait vigilant. Pour ne pas louper la sortie de Jaewoon, pour surveiller au loin qu'il ne lui arrive rien.

C’est drôle. On dirait Billie, là-bas. Ouais, c’est drôle. Sauf que Billie, elle est trop âgée pour être au lycée. Elle est trop sauvage, trop mature, pour être encore lycéenne. Alors, il laisse ses yeux parcourir le reste de la foule d’étudiants. Sans s’inquiéter. Parce qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter, n’est-ce pas ? Billie a peut-être une jeune soeur. Elle a peut-être une sosie à Aster Cove. Mais irrémédiablement, le regard revient sur l’adolescente. Comme attiré. Comme obsédé. “Je rêve...” Elle s’est rapprochée, la lycéenne. Et cette fois, il aperçoit distinctement ses traits. Ça ne peut pas être une forte ressemblance. Ça ne peut pas être une jumelle. C’est Billie. Il n’y a pas de doute. Parce qu'elle a cette manière de se tenir, de regarder l'univers. La cigarette tombe de son bec. S’écrase au sol. Il se redresse, Theo. Il quitte son appui, prêt à bondir, prêt à fuir. Il y a tellement de choses qui se passent dans sa tête. La surprise. Assurément. Il pensait qu’elle était majeure. Il l’imaginait au moins étudiante. Il la croyait proche des vingt-deux ans. La colère. Sans aucun doute. Il se sent bafoué, Theo. Trahi par sa naïveté, par les beaux yeux de Billie. Il a été con. Il s’est laissé abuser par ses sentiments. Il n’a pas réfléchi. Il n’a même pas posé une question. Il s’est juste laissé porter. Et voilà le résultat. Il a failli coucher avec une lycéenne. Une lycéenne, bordel.

C’est illégal. Complètement illégal. Il aurait pu avoir des problèmes. Il aurait pu être arrêté. Putain. Il a déjà assez vécu de merdes pour en rajouter une nouvelle couche. Ça suffit. Il en veut à Billie. Un peu. Mais c’est surtout contre lui-même qu’il est en colère. Il a été assez con pour la penser majeure. Il a été assez con pour ne pas voir la réalité. Maintenant qu’elle est au milieu d’autres adolescents, il voit. Qu’elle est jeune. Qu’elle est mineure. Il comprend mieux maintenant. Sa timidité. Sa maladresse. Sa volonté de ne pas aller à l’hôpital. Deuxième putain. Il a été naïf, inconscient. Cette pensée est celle de trop. Celle qui l’oblige à abandonner la voiture pour fendre la foule de lycéens. “HEY !” Ça gronde dans sa voix quand il l’interpelle. Ça gronde à l’intérieur lorsqu’il se plante devant Billie. Il y a tout qui s’effondre. Une confiance donnée envolée. Une relation naissante disparue. Il n’y a plus rien face à cette dure réalité. “Tu comptais me le dire quand, hein, que t’es encore au lycée, bordel ?!” Et l’envie cruelle d’être blessant, de lui demander de le laisser tranquille. L’envie teigneuse de tout rejeter sur elle, alors qu’il a tant merdé, lui aussi. C’est qu’il a déjà trop souffert pour être encore blessé, égratigné, meurtri. Il a déjà trop souffert pour accepter qu’on lui mente.

Il attire déjà trop l’attention, Theo. Bien trop pour lui. Il sent les regards curieux se tourner vers eux. Il voit certains lycéens ralentir le pas et les observer. Ça ne fait que rajouter un peu plus à la colère, à la déception, à la surprise. Les poings se serrent le long de son corps. “Putain, mais t'as quel âge ?! Seize ans ? Dix-sept ans ? Et ne cherche même pas me mentir !” Ça sonne comme des insultes. Ça sonne comme des attaques. Réaction défensive face à ce trop plein d’émotions. Il ne sait pas quoi en faire, de toutes ces émotions. La vague le submerge, l’emporte, le noie. Il se noie, Theo. Il avale les goulées de douleur, il se débat dans la houle tempétueuse. Il tente de se raccrocher à ce qu’il aimait chez Billie. Il tente de retrouver le charme des premières rencontres. Sauf qu’il ne le peut plus. Il n’a plus le droit. Il n’a jamais eu le droit, Theo.

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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptyMer 6 Fév - 0:20


Why does it hurt so much
(Let's give it a minute before we admit that we're through)

Journée banal sans désir bancal. Fantôme qui erre dans les couloirs sans véritables espoirs. Elle traine des pieds la poupée dans ce lycée. Sans motivation ni appréhension. Juste lasse des études, perte de temps infernal, avenir mal tracé. Pas de réelle passion, pas d’envie de carrière. Que les dessins qu’elle imprime dans le papier pour sortir de ses pensées. Et les regards indiscrets qui n’osent pas la scruter de peur de la provoquer. Elle s’ancre dans cette solitude Billie avec un certain déni. Songeant plus aux nuits qu’à cette survie matérielle. Lorsque le soleil s’élève haut dans le ciel. Elle se perd la gamine dans les souvenirs récents, dans les détails charmants. De cette idylle qu’elle n’assume pas vraiment. Attachement de travers, mémoire des lèvres sucrées dans le crâne cabossé. Et que cette envie de s’en aller pour le retrouver. Lui et ses sourires particuliers. Mais y’a les apparences à tenir, la vérité à salir. Toujours pas au courant. Toujours pas au courant qu’elle n’est qu’une enfant. Et les remords reprennent, mordent la confiance amère. Ne pas y penser. Ne pas regretter. Le cahier se ferme sous les doigts agiles, cache la fresque à moitié gribouillé. Puis cette sonnerie qui retentit. La liberté en quelques sonorités. Elle attrape son sac la poupée pour vite dégager. De cet univers carcéral.
De cet ennui bestial.

Et l’attroupement se fait rapidement à l’extérieur. Amas de corps qui s’empressent pour retrouver la chaleur de leurs foyers, pour sa cajoler des banalités. Puis elle, au milieu, qui reste impassible, presque livide face à cette réalité. Pas le désir de rentrer. Pour reconnaitre les traits familiers de ses parents, leurs trachées compressées sous les jugements. Billie elle sait ce qu’ils pensent dans leurs non dits. Effrayée par leur propre progéniture, usure face à cet visage poupin. Car il faut la cacher, plutôt que l’exposer. Sait on jamais.
Si le secret, un jour, exploserait.

Dégoût certain, foyer malsain.

« HEY ! » Puis y’a cette voix, celle qui fissure l’équilibre succinct. Cri qui déchire le palpitant sous les vérités ravalées, sous l’identité dissimulée. Et la peur qui fracasse, qui écrase toute la rationalité. Quand elle comprend enfin la beauté que sa couverture est percée. Et qu’il est l’heure de payer. Puis les traits insolents apparaissent, l’agressent sous ses grandes prunelles écarquillées. Theo face à l’écho. Prise sur le fait. Parenthèse fermée. Elle panique la môme en apnée face à l’expression ravagée, face à la confiance déchirée. Un s’il te plait muet aux bords de ses lèvres. Quand elle sent qu’il va imploser. Face à cette foule de regards indiscrets. Quand il se met en danger à cause de ses conneries répétées. Et il la bloque le môme avant les hématomes. Le corps en obstacle, la réalité en pleine face. « Tu comptais me le dire quand, hein, que t’es encore au lycée, bordel ?! » Et il lui crache en pleine gueule. Toute cette haine, toute cette colère, toute cette amertume face à cette trahison. Ebullition d’émotions, cage compressée, envie de gerber. Elle le supplie la poupée de ses rétines tremblantes, le palpitant essoufflé face aux battements. Coeur prêt à être enterré, raison en muet. Peur de le perdre lui. Le seul qui enjolive un peu sa vie. « S’il te plait… » Elle quémande la jolie pour une sortie. Elle tente de les diriger loin d’ici. Pour s’expliquer, pour témoigner de ses hantises délabrées. Mais à peine sa main se lève qu’elle se rappelle. Pas le droit de le toucher. Face à cette audience captivée. Pas le droit de merder. Pour sa sécurité.

Et les poings se ferment face à la gosse, les muscles tendus, la cohue dans les pensées tordues. Il a sans doute envie de la secouer, de lui hurler qu’est ce que t’as fait. « Putain, mais t'as quel âge ?! Seize ans ? Dix-sept ans ? Et ne cherche même pas me mentir ! » Et elle ne lui a jamais dit, jamais menti concernant ce sujet interdit. Pour une seule et même raison : l’abandon. Car qui veut d’une gamine encore au lycée ? Qui pourrait s’attacher à une brute qui n’a pas fini sa scolarité ? C’est interdit ces conneries. Illégal dans cette société bancale. Et elle entend déjà les murmures l’éclat. Les préjugés qui se glissent entre les lèvres pincées, les souffles discrets. Etiquettes prêtes à être collées à son front au moindre affront. Et lui qui continue cette folie. Qui s’enferme dans ce cercle vicieux sous les paires d’yeux. Elle abaisse les siens l’éclat quand elle le supplie pour parler loin d’ici. « Pas ici. Suis moi. » Car elle veut le protéger, pas le blesser. Mais surtout, elle ne veut pas qu’il paie le prix de ses conneries. Il ne mérite pas ça ce gars. Alors elle l’attire un peu plus loin, priant pour que ces putains de gamins trouvent une meilleure occupation que les ragots à la con. Puis elle balbutie face à lui. « J’ai … 17 ans. Je te l’ai pas dit car je savais … Que tu te … casserais. » Souffle tremblant, voix fragile qui a du mal à articuler face à la sentence à perpétuité. Car elle est pas douée la poupée. Elle est égoïste à en crever. Mais elle n’a eu jamais de repères dans son existence amère. Que lui qui s’est ramené dans sa vie sans qu’elle demande quoi que ce soit. Puis l’effroi. Face à la possible perte, face à l’imminente défaite. Elle va le perdre Theo. Et elle ne pourra rien faire contre les maux. « S’il te plait, je te jure je voulais pas te blesser, mais je me suis … je savais pas quoi faire. » Attachée. Le mot est trop compliqué à articuler. Face à la peur du rejet. Et le regard qui se perd dans les rétines noires pour y trouver de l’espoir. Du courage, n’importe quoi, pour ne pas en finir en carnage. « Je t’en supplie crois moi. » Et elle ne veut pas le perdre l’éclat. Elle ne peut pas.
Sinon elle fait quoi ?
Sans lui, sans ce bonheur abruti.
Sans cette putain de morphine paraffine.
Te barres pas, pas sans moi.


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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptyMer 6 Fév - 20:57


Why does it hurt so much? ≈ Billie

Jouet cassé qui n’a pas appris à gérer la colère, à vivre avec les émotions. Le seul modèle qu’il avait se laissait emporter par la haine jusqu’à tout détruire sur son passage. Un modèle maintes fois repoussé. Un modèle maintes fois détesté. Voilà que le gamin reproduit le comportement du père. Voilà que l’adulte se fait bouffer par les sentiments, rongés par les ressentiments. Jouet cassé qui se sent trahi l’espace de quelques instants. Parce qu’il a fermé les yeux sur tellement d’indices. Il s’est fourvoyé et n’a vu que ce qu’il voulait voir. Jouet aux yeux flamboyants, aux yeux colériques. Ils contrastent avec les prunelles inquiètes, désespérées de Billie. Mais il ne voit pas, Theo. Il n’est qu’une furie aveuglée par toute cette mauvaise humeur. Tellement aveuglé qu’il ne voit pas la détresse de Billie. Il n’y a plus rien qui n’existe, à part la révolte coulant dans ses veines, la fureur battant dans son coeur. “S’il te plait…” S’il te plaît ? S’il te plaît ?! L’heure n’est pas à la politesse. L’heure n’est pas à la négociation. Il y a trop de déception en lui pour l’étouffer, l’enfermer. Elle doit s’écouler, elle doit s’exprimer. Et les regards oppressants, curieux, étonnés, ne font que l’alimenter. La déception croît. Elle se mêle à la peur des conséquences. Elle se mélange à la réalité crue.

Elle est mineure, Billie. Elle est mineure, mais elle a déjà commencé à conquérir son coeur. Sauf que maintenant, toute relation n’est plus envisageable. Impossible. Billie le sait. Il n’y a qu’à voir sa main redescendre le long de son corps quand elle veut le toucher. Contact interdit. Comme deux maudits. Ils ne peuvent plus. Et ça fait mal. Ça arrache, ça blesse, ça griffe. C’est douloureux. “Pas ici. Suis moi.” Là, au milieu de la colère, il y a une percée lumineuse. Une éclaircie quand Billie baisse les yeux et le supplie une dernière fois. Alors, il la suit. Pantin docile pour quelques secondes. Dans le fond, ce n’est pas après elle qu’il en a. Elle n’est que le défouloir. Elle n’est que le réceptacle de toutes ses émotions. Elle ne devrait pas l'être. Il ne devrait pas la traiter ainsi. Il le sait. Mais c’est trop. Trop pour qu’il réfléchisse normalement, logiquement. Trop pour qu’il décide de se défouler ailleurs. Elle ne mérite pas ça, Billie. Elle ne mérite pas une bombe à retardement. Elle mérite un gamin de son âge. Intelligent. Ambitieux. Bienveillant.

J’ai … 17 ans. Je te l’ai pas dit car je savais … Que tu te … casserais.” Dix-sept ans ! Bon sang. “Et merde !” Il se détourne Theo. Frappé par l’annonce. Il s’éloigne. Juste un peu. Il a besoin d’une seconde pour avaler l’information. Juste une seconde. Dix-sept ans. L’âge de sa soeur. La haine grandit, s’étend. C’est de pire en pire. Qu’est-ce qu’il a fait, bordel ? Qu’il a foutu ? Pourquoi il a fait ça ? Il pivote de nouveau vers elle, Theo. Prêt à déverser les mots avec toujours plus de colère. “Mais bien sûr que je me serai cassé ! Tu sais ce que je risque ?! T'as conscience que je suis dans la merde ?!” Et qu’est-ce qu’il risque ? Un procès. La prison. Les regards courroucés des parents. Mais surtout un coeur brisé. Voilà ce qu’il risque. Il est déjà en train de se fracturer, le myocarde. Il ne peut pas continuer à battre pour elle. Ce ne serait pas normal. Ce ne serait pas raisonnable. “S’il te plait, je te jure je voulais pas te blesser, mais je me suis … je savais pas quoi faire.” Lui dire, voilà ce qu’elle aurait dû faire, bordel. Ça aurait évité qu’ils en arrivent là. Elle aurait dû lui dire ce jour-là, à la piscine. Elle aurait pu le faire l’autre soir, alors qu’il la soignait. Elle aurait pu lui annoncer avant qu’ils ne partagent le même lit. Elle aurait pu. Mais elle n’en a rien fait. Elle a gardé son âge secret. Et lui, il n’a pas cherché à creuser. Il lui a donné sa confiance sans se poser de question.

Maintenant, ils se font face. Ils s’affrontent. Ils souffrent devant cette réalité trop grande pour eux. “Je t’en supplie crois moi.” Il secoue la tête. Elle est trop jeune pour voir la réalité. Pour comprendre qu’ils ne peuvent pas jouer à ce jeu-là. “Aaaah, mais je te crois, Billie ! Je te crois ! Tu sais pourquoi ? Parce que t’es qu’une gamine ! Tu devais même pas te rendre compte de la connerie qu’on était en train de faire !” Une gamine. Oui, c’est ce qu’elle est. Il s’est laissé séduire par une adolescente. Une grosse connerie. Il faut qu’il arrête. Ça suffit. Il ne peut pas déraper comme ça. Il a déjà eu assez de problèmes. Il peut enfin profiter de sa vie, de sa liberté. Et il a failli tout gâcher en quelques heures. “Merde, tu es mineure, Billie ! Qu’est-ce que je suis supposé faire, hein ?!” Partir. Partir en courant. Couper tous les liens. Ne plus jamais la voir. Ne plus jamais lui parler. Tout simplement. C’est ce qu’il devrait faire. Dès maintenant. Pourtant, il est toujours. À la fixer. À attendre qu’elle vieillisse en l’espace de quelques secondes. Si seulement. Tout serait bien plus simple, alors.

Le ton est plus calme, même si le désespoir est là. Perceptible entre les syllabes. Mais les poings se desserrent. Les muscles se détendent. Un peu. Il se rapproche. Il vient chercher la proximité de Billie. Parce que cette distance, elle est violente. Elle est difficile. Il glisse ses doigts dans la paume de Billie jusqu’à entremêler les phalanges entre elles. “À la seconde où tes parents apprendront qu’on a failli… qu’on s’est embrassés, ils me foutront les flics au cul.” Les doigts se séparent. Il emprisonne sa tête entre ses paumes. Chauffées par le colère. Refroidies par le calme. Et il vient déposer un baiser sur le bout de son nez. Dernier signe de tendresse avant de laisser s’échapper un “Je suis désolé...” dans un murmure. Il sait que ça ne peut pas aller plus loin. Ils le savent tous les deux. Ce serait prendre trop risqué.

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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptyJeu 7 Fév - 15:31


Why does it hurt so much
(Let's give it a minute before we admit that we're through)

La colère s’envenime sous le regard morphine. Rage instable, presque bestiale face à l’ange carnage. Face à la réalité, celle qu’elle avait repoussé pour mieux s’en tirer. Car ça ne devait pas se terminer. Cet étrange lien, ce confort particulier, cette électricité entre les regards taquins. Rien ne devait se terminer. Ni même cette confiance bafouée. Elle aurait tout avouer Billie à sa majorité. Elle l’aurait protégé jusqu’à son anniversaire pour le préserver. Même si ce n’était pas rationnel. Elle aurait essayé l’éclat de dentelle. Car elle refuse de le perdre Theo. D’abandonner ce seul repère familier. Le seul qui arrive à écorcher ses lèvres d’un sourire guilleret. Injustice à cause d’un facteur supplice. Alors elle s’acharne la beauté à le récupérer, à se buter sous ses rétines cramées. Furie qui se fait presque soumise sous ce sacrifice. Elle ravale sa fierté pour se justifier. Pour lui prouver qu’elle savait ce qu’ils risquaient mais qu’elle ne comptait rien répéter. Car elle l’apprécie vraiment l’ignorant. Mais c’est difficile face à cette audience interloquée. Tous ces prunelles attirées par l’agitation à la con. Vautours prêts à s’affamer des restes de la poupée. Pour mieux l’harceler dans les couloirs étroits. Pour se venger de sa violence effroi. Alors elle quémande la belle pour une pause dans leur combat, pour un armistice avant les fracas. Suppliant pour qu’il la suive quelques instants loin des adolescents. Et il lui donne cette chance Theo sans un écho. Juste pour écouter les excuses, pour se nourrir de sa détresse jusqu’à l’ivresse. Et Billie elle déteste ça, devoir se dévoiler, offrir un peu plus de sa personnalité. Seize années enfermées dans une maison n’ayant pas aider à sa sociabilité. Pourtant elle dépeint un peu de ses sentiments dans ses aveux béants.
Plus de choix à présent.
Que d’assumer réellement.

Et l’âge sort, le chiffre explose aux tympans et elle comprend. Elle comprend la poupée que ça va être très compliqué. « Et merde ! »  Sous cette vulgarité, le corps se recule quelques secondes pour avaler la nouvelle, et elle sent la poupée la colère monter. Encore et encore. Jusqu’à l’instant où il va imploser. En laissant Billie en quelques morceaux de verres éparpillés. Mais elle tient la gamine, elle se maintient. Difficilement dans cet équilibre dément. Pour ne pas pleurer, pour ne pas le brusquer. Ne cherchant pas à le blesser juste à lui expliquer. Qu’elle n’est qu’une pute égoïste. « Mais bien sûr que je me serai cassé ! Tu sais ce que je risque ?! T'as conscience que je suis dans la merde ?! »  Mais il continue Theo cette cohue. Il s’acharne à la pourrir la martyr. Car faut bien blâmer quelqu’un. Et qu’elle est le coupable parfait. Alors elle se tait. Même si à l’intérieur tout est en train d’exploser. Myocarde nécrosé qui a du mal à battre dans sa cage thoracique compressé. Souffle saccadé face à la vérité. Je suis désolée. Ok. Elle voudrait lui hurler, lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas s’attacher. Mais c’est trop tard pour se justifier face aux faits. Pourtant elle le fait, elle continue de lutter. Car Billie sans sa fureur ce serait juste une erreur.

Et y’a tout qui explose.
Tout qui s’immole.
En quelques mots irréfléchis.
En une phrase maladroite pour enterrer la folie.

« Aaaah, mais je te crois, Billie ! Je te crois ! Tu sais pourquoi ? Parce que t’es qu’une gamine ! Tu devais même pas te rendre compte de la connerie qu’on était en train de faire ! »
Parce que t’es qu’une gamine !
Tu devais même pas te rendre compte de la connerie qu’on était en train de faire !
Et c’est trop pour la jolie. Trop pour se contenir encore une fois. Car il la connait pas. Il ne sait rien de son histoire éclat. De ses putains d’années coincée dans un foyer. Car ils ont peur de ce qu’elle est. Elle a grandi la poupée plus vite qu’elle l’aurait voulu. Entre cette rage envers elle même et envers ses parents. Croyant qu’elle n’avait pas droit d’appartenir à ce monde. Pour sa difformité, pour sa différence. Et le premier à l’accepter est en train de la repousser pour un facteur défait. Car Billie elle a peut être 17 piges, mais elle ne les fait pas malgré ses traits séraphiques. Alors elle craque la môme face à la provocation, elle ravale ses émotions quand la colère gronde tout au fond. « Va te faire foutre. »  Et l’insulte, l’agressivité quand elle est blessée. L’envie de le frapper quand ses poings se renferment sous l’impulsivité. Rappel soudain de leur rencontre, de la brutalité dont elle est capable. Gamine qui a trop vécu pour s’avouer vaincu. Elle refuse cette dénigrement à cause de sentiments. Et la voix est brutale sous les syllabes. « Tu me connais pas, tu ne sais rien de moi, alors n’ose pas me juger pour mon âge. Car j’ai peut être 17 ans mais je suis pas une enfant. Alors fermes la ! »  Elle reprend son souffle la poupée, tente de se contrôler. Mais elle rattaque encore, plus fort. « Et je savais très bien ce que tu risquais, je comptais ne rien dire pour te protéger. Résultat : tu viens faire une esclandre devant tout le lycée. Alors ne me parles pas de maturité putain. »  Et elle arrête enfin la poupée de le bousiller, calmant ses pensées enragées. Luttant pour ne pas le finir à proximité de cette foule affamée. Car elle ne veut pas le blesser, mais il lui fait trop mal pour qu’elle laisse passer. « Merde, tu es mineure, Billie ! Qu’est-ce que je suis supposé faire, hein ?! »  Et la réponse logique, le cul de sac sadique. La réalité qui rattrape et qui frappe. Le manque de solutions face à cette équation.
Ils sont foutus.
Perdus.

Et pendant quelques minutes, tout s’effrite. Les émotions en ébullition, la rage à profusion. Ils redeviennent eux sans les enjeux. Ne se cachant plus derrière les attaques sournoises et la colère précaire. Ils s’effacent les aimants tortueux pour retomber dans ce piège affreux. Celui qu’ils n’y arrivent pas. A se détacher. A se déchirer. Et il se rapproche Theo près de l’écho, attrapant ses phalanges pour les entailler. Toucher léger comme un adieu improvisé. Et la conscience crie déjà sous les éclats. Me laisses pas. « À la seconde où tes parents apprendront qu’on a failli… qu’on s’est embrassés, ils me foutront les flics au cul. »  Et elle refuse cette vérité, elle continue de lutter. « Je te promets, je dirais rien. »  Confession du désespoir pour garder espoir. Puis les doigts s’éloignent et elle comprend l’innocente. Que c’est trop tard. Que tout est déjà fini. Même sous le geste attendri, lorsqu’il attrape sa tête entre ses paumes et que sa bouche s’immole contre l’arête de son nez. Elle sait la poupée qu’il va l’enterrer. Et les paupières se ferment alors qu’elle les sent ses larmes impossibles à calmer. Cet océan de tristesse qui va la buter sous la détresse. Et même en les retenant, elle sent l’humidité qui coule sur ses joues rosées. «  Je suis désolé… »  Et ça fait mal, terriblement mal. Bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. Quand il rompt avec des mots dissimulés. Quand il la laisse seule de son côté. Car il ne peut pas assumer. Et elle comprend la poupée. Mais ça l’empêche pas d’être déchirée. Et la voix s’élève une dernière fois, cassée et bousillée sous ses sanglots étouffés. « M’abandonnes pas. »  Le regard est abattu, le visage anéanti quand elle refuse cette tragédie. Car elle a besoin de lui. Plus qu’elle ne le voudrait. Mais le coeur est un petit enfoiré. Et qu’elle n’est que son pantin désarticulé.
Achevé et jeté sur le bitume sans un regret.

« Je vais vous demander de partir monsieur. » Et y’a cette voix qui coupe la condamnation, qui rappelle la réalité. Concierge qui s’interpose pour protéger la gamine apeurée. Et elle voudrait lui dire de s’occuper de ces putains d’affaires mais elle sait que ça serait une erreur. Alors elle s’extirpe avant qu’elle ne se retrouve sous les interrogations. Courant dans une direction loin de tout. Loin des élèves assoiffés, de ce concierge délabré, de lui et de son effet.
Le coeur enterré.
Et l’envie de s’effondrer.

_____________

« Qui était ce gars ? Réponds moi Billie ! » Silence complet, bouche cousue face à ses parents tendus. Nouvelle rapide, merdier perfide. Elle maintient la couverture l’usure. Entre contrôle défait et l’envie de s’échapper. Mais elle ne leur dira rien à ces malsains. Jouant avec leurs nerfs, attirant leurs colères. Jusqu’à l’implosion, la conclusion. « Je le savais que c’était pas une bonne idée de te laisser sortir. » Et la pression, la tension qui monte sous la condamnation. Tout sauf ça. Mais elle n’a plus le choix. « On retourne à l’ancienne méthode, plus le droit de sortir et scolarité à la maison. Et si t’es pas contente c’est pareil. Alors monte dans ta chambre. » Et le regard noir, l’envie de leur hurler dessus, de créer la cohue. Elle les hait la poupée à un point démesuré. Alors elle monte la gamine, s’enferme dans cette prison délabrée. Réfléchissant à une échappatoire, un moyen de fuguer sans se retourner. Pour leur faire comprendre qu’elle n’est plus leur jouet. Elle récupère un sac Billie, fout quelques fringues à l’intérieur rapidement, récupérant quelques billets et ses papiers avant de se glisser par la fenêtre impulsivement. Risque facile à prendre face à la hauteur.  Aucune peur. Trop habituée la beauté. Elle pose ses pieds l’éclat sur le toit. Marchant tout doucement avant de descendre une palissade collé aux tuileries et elle s’enfuit dans la nuit. Sans un regard en arrière, que cette saveur amère.
De rejet.
De haine.
D’abandon.


Et elle tourne la jolie dans cette ville endormie. Comprenant lentement son erreur de débutant. Car il n’y a personne pour l’aider, pas de liens assez forts pour l’héberger. Alors pendant des heures, elle marche sans réfléchir, les yeux abaissés, un bonnet sur sa tempe glacée. Errance de démence. Jusqu’à ce qu’elle lève ses paupières face à cette ruelle familière. Appartement de l’aimant à quelques mètres seulement. L’hésitation, le besoin de s’excuser tout simplement. Avant de repartir. Elle se paralyse quelques secondes la gamine avant de rentrer dans le rez-de-chaussée. Posant son sac, elle récupère un bout de papier et un stylo pour écrire tous ses mots délabrés. Pour ses justifications compliquées, ses non dits interdits. Les minutes passants, elle met du temps la poupée. Ne voulant rien oublier, ne pas le blâmer.  Et quand elle finit enfin, y’a la porte qui vient s’ouvrir sous ses prunelles martyrs. Pas saccadés, visage fatigué. Theo prêt à la défoncer. Elle abaisse son regard directement l’innocente. Trop gênée pour bouger. « Je voulais juste te dire désolé sur ça. »  Elle indique le papier dans sa main, la défaite dans ses traits. Car elle n’espère plus rien du gamin. Juste son attention. « Je suis égoïste et je le sais. J’aurais dû te dire la vérité mais j’avais trop peur de te perdre. Parce que je me suis … attachée à toi. Et beaucoup trop rapidement pour que je contrôle vraiment. »  Confession difficile à articuler. Elle ouvre sa cage thoracique la poupée juste face à son regard ambré. « Et je voulais pas t’embêter donc je vais y aller. »  Elle dépose la lettre dans la boîte aux lettres avant de s’esquiver. Les yeux toujours abaissés, le coeur dans la trachée. Envie de gerber, de s’échapper. Sentiments trop compliqués. Relation impossible à assumer.
C’est mieux pour les opposés.
De se séparer.



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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptySam 9 Fév - 21:14


Why does it hurt so much? ≈ Billie

Les vannes sont ouvertes. Elles laissent s’échapper des litres de colère. Elles créent une inondation des sens, de la raison. Plus rien ne fonctionne logiquement dans ce corps animé par la fureur. Plus rien ne fonctionne correctement quand tout s’écroule. Il devrait s’éloigner, Theo. Il devrait rentrer chez lui et se calmer. Il devrait revenir plus tard, apaisé, réfléchi. Mais non. Il préfère foncer tête baissée. Il préfère être dans l’offensive pour ne pas laisser le temps à Billie de se retourner, de préparer ses armes. Et bientôt, les mots se font maladroits. Bientôt, les mots deviennent virulents. “Va te faire foutre.” Elle a assez subi, Billie. Elle a écouté. Elle a encaissé. À son tour de répliquer. Le premier coup a le don de couper Theo de son flux de conneries. Il lui permet de reprendre ses esprits. Un peu. Il prend conscience doucement de sa bêtise. Il se rend compte qu’il ne devrait pas être là. Absolument pas. “Tu me connais pas, tu ne sais rien de moi, alors n’ose pas me juger pour mon âge. Car j’ai peut être 17 ans mais je suis pas une enfant. Alors fermes la !” Deuxième coup. Encore plus violent celui-là. La colère s’échappe doucement. Les muscles se détendent. Les poings se rouvrent. Fureur refroidie par la colère adverse. “Et je savais très bien ce que tu risquais, je comptais ne rien dire pour te protéger. Résultat : tu viens faire une esclandre devant tout le lycée. Alors ne me parles pas de maturité putain.” Ça fait presque sourire, cette maturité.

Mais il ne sourit pas, Theo. Il fait face à la réalité. Il digère doucement les conséquences. Il imagine les pires scénarios. Toutes les promesses de Billie n’y peuvent rien. Elles ne changent rien. Parce que lui, il le saura. Il saura que ce n’est pas bien ce qu’ils font. Il craindra les ennuis. Il saura. Sauf que ça ne peut pas se terminer ainsi. Pas sur une dispute. Alors, il vient chercher ce contact si familier. Il revient vers elle pour combler les dégâts de la dispute avec un peu d’affection. Artisan venant réparer les bêtises. “M’abandonnes pas.” Elle lui fend le coeur, Billie. Elle le renvoie à ses propres sentiments. Elle le confronte à ce qu’il ressent. Et ce qu’il ressent est un véritable mélange entre désarroi, tristesse et affection. Il ne veut pas l’abandonner, Billie. Pas quand il commence à ressentir quelque chose pour elle. Pas quand ils s’entendent si bien. C’est trop cruel. En même temps, il ne peut pas continuer. Pas quand les risques sont trop grands. Mais est-ce qu’il veut arrêter ? Non, sûrement pas. Pourtant, il s’écarte, Theo, dès qu’il voit le concierge arriver. Comme pris sur le fait. Tout de suite le regard de l’homme lui donne l’impression d’être un monstre, d’être un danger. Peut-être qu’il l’est. Peut-être qu’il conduit Billie sur une pente dangereuse. Son coup d’éclat en est la preuve. Oui, c’est peut-être le cas.

Je vais vous demander de partir monsieur.” Invitation polie, mais invitation qui ne lui laisse pas le choix. Theo lui jette un regard désespéré. Il ne veut pas partir maintenant. Il n’a pas terminé. Il n’a pas répondu à Billie. Mais elle, elle s’enfuit. Elle s’éloigne en courant. Prenant la fuite, comme elle sait si bien le faire. Il l’appelle, Theo. Une fois. Deux fois. Trop tard. Elle est déjà trop loin. C’est foutu. “Monsieur, je ne me répèterai pas.” Le concierge se fait plus pressant. Theo est obligé de capituler. Il ne peut plus rien faire, de toute manière. “Ça va, ça va, je m’en vais !” Il s’écarte, le serveur. Agacé. Abattu. Il ne sait pas ce qu’il va faire. Une chose est sûre : il doit s’éloigner d’ici. Rapidement.

| | | |

Un appel au diner pour les prévenir qu’il ne serait pas là. Une heure à rouler sans destination particulière. Et enfin, le moment où il arrête le moteur pour se poser au milieu de nulle part. Pour se retrouver avec soi-même. Pour goûter à cette tranquillité. Pour remettre de l’ordre dans son esprit. Il est presque sûr de ne pas vouloir continuer, Theo. C’est mieux. Pour elle. Pour lui. Il en est convaincu. Continuer à se fréquenter serait une erreur. Il n’y a qu’à voir le regard du concierge. Un regard qui le hante. Tout comme le regard abattu de Billie. Tout comme ses mots. Il ne sait pas quoi faire, le gars. Il sait qu’il s’est attaché à l’adolescente. Il sait aussi qu’il ne veut pas être un monstre. Il ne veut pas ruiner la vie de Billie. L’accident au lycée est peut-être la preuve qu’il ne doit pas s’approcher d’elle. Il s’est laissé emporter. Il n’a pas réfléchi. Ce n’est pas le meilleur exemple à donner. Ce n’est pas le meilleur comportement à adopter. C'est avec cette idée qu'il reprend la route, Theo. Il retourne dans son studio minable. Le retour va être difficile. C’est ce qu’il se dit. Le retour est encore plus difficile quand Theo arrive devant la porte de l’immeuble. Il reconnaît cette silhouette qui lui tourne le dos. Il la reconnaîtrait entre mille. Il hésite un instant. À retourner dans sa voiture et à attendre qu’elle s’en aille, Billie. Mais il se résigne à entrer, attirant l’attention de la jeune femme. Toute aussi surprise que lui de se retrouver face à face.

Il attend, Theo. Il veut savoir pourquoi ? Pourquoi elle fait ça ? Pourquoi elle vient jusqu’ici pour leur infliger cette douleur ? Elle aurait pu rester chez elle et ne jamais remettre les pieds ici. Elle aurait dû. Parce que déjà, le coeur de Theo fond. Il se tord face à la tristesse qui émane de Billie. Il a envie de la serrer dans ses bras, de lui murmurer que tout va bien aller, de la rassurer sur l’avenir. Il en a envie. S’il le fait, il sait qu’il ouvrira les vannes, qu’il incitera à davantage d’échanges. Il ne peut pas le permettre. “Je voulais juste te dire désolé sur ça.” Il observe le papier, la considérant comme la chose la plus fascinante qu’il ait pu voir aujourd’hui. Au moins, il n’a pas à affronter les prunelles douloureuses de Billie. Il est devenu lâche dans la souffrance, Theo. C’est toujours mieux que d’avoir mal, non ? “Je suis égoïste et je le sais. J’aurais dû te dire la vérité mais j’avais trop peur de te perdre. Parce que je me suis … attachée à toi. Et beaucoup trop rapidement pour que je contrôle vraiment.” Il relève les yeux vers Billie, abandonnant le papier. Elle a tort. Totalement tort. Elle se blâme, mais elle n’y est pour rien. Il lui a fait croire qu’elle était la cause de tout ce bordel. Mais ce n’est pas le cas. Il est le seul et unique fautif. Depuis le début. “Billie...” Prénom murmuré pour qu’elle s’arrête. Chacun de ses mots est plus dur à supporter que l’autre. Chaque mot est une nouvelle plaie. Et il en a assez, Theo. Il ne veut pas de ces blessures. Il veut seulement être heureux.

Et je voulais pas t’embêter donc je vais y aller.” Elle balance la feuille dans la boîte aux lettres. Elle récupère son sac et déjà, elle s’échappe. Encore une fois. Peut-être la dernière fois. Alors, Theo la retient. Il attrape son poignet dans un geste rapide. Un geste désespéré. “Billie, s’il te plaît... Tu veux bien rester un instant ?” Il lâche ce bras si fluet, si enfantin. Un bras qui l’enlaçait il y a encore quelques jours. Un bras qu’il pouvait caresser il y a encore quelques heures. Avant de savoir. Il se racle la gorge. Tentative pour gagner un peu de temps. Quelques petites secondes. Juste assez pour mettre de l’ordre dans ses pensées, dans ses excuses. “C’est toi qui as raison. Je ne te connais pas… On ne se connait pas. On n'a pas pris le temps de se connaître et c'est une grave erreur. Si j'étais un vrai adulte responsable, j'aurais pensé à te demander ton âge avant d'entreprendre quoi que ce soit.” Il essaye d’afficher un sourire en coin, Theo. Mais c’est difficile. Ses muscles semblent courbaturés, figés. L’humeur n’est pas à l’amusement. Pas vraiment. “Et...” La langue passe sur ses lèvres. Le regard fuit. L’hésitation transparaît l’intonation. C’est tellement compliqué de faire ses excuses, d’assumer cette part colérique, d’accepter qu’il a fauté. Mais s’il veut s’améliorer, s’il veut être différent de ses parents, il le doit. Sinon, il ne vaudra pas mieux qu’eux. “... je n’aurais pas dû te parler sur ce ton ni me comporter comme je l’ai fait. Je suis navré.” Les excuses sont faites. Pour autant, le constat est toujours le même. Ils ne peuvent pas continuer. Ils ne peuvent pas se fréquenter sans se faire rattraper par la réalité. C’est impossible.

Mais comment faire pour effacer les sentiments naissants ? Comment laisser partir cette promesse d’une relation épanouissante ? Fermer les yeux, tourner le dos et attendre que ça passe. Prier pour que leurs chemins ne se recroisent plus. Peut-être. Sauf que Theo n’est pas encore tout à fait prêt à la laisser partir. Encore besoin de la protéger, de veiller sur elle. Encore besoin de vérifier qu’elle va bien, de lui tendre la main. “Tu ne m’embêteras jamais, Billie. Si tu as besoin de quelque chose, je suis là.” Mais là comme quoi ? Comme simple ami ? Comme potentiel petit-ami ? Il ne le sait pas lui-même. Il veut seulement être là. C’est déjà un bon début, n’est-ce pas ? “Comment va ton dos ?” Chirurgien improvisé qui demande des nouvelles de ses blessures de guerre, là, dans la froideur de l’immeuble. Bien loin de l’intimité dont ils ont l’habitude. Bien loin du cocon qu’ils se sont créés.


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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptyMer 13 Fév - 0:19


Why does it hurt so much
(Let's give it a minute before we admit that we're through)

Journée difficile, peine acide. Les regards se décomposent sous les ecchymoses. Destruction spontanée de ce lien particulier. A cause des mensonges et des vérités cachés. Y’a plus rien à rattraper. Elle a merdé la poupée. Pauvre gamine qui ne s’est jamais attachée à quiconque de peur de tomber. Elle chute à ses pieds. Sans même essayer. Et c’est dur à supporter. Cette fragilité, cette dépendance, cette absence. Besoin de lui dans sa vie. Mais pas le droit de se rapprocher de cet interdit. C’est la dernière fois, promis. Billie elle vient signer sa sentence à perpétuité mais elle s’attend pas à voir son bourreau à proximité. Et pourtant il apparait quand elle est si proche de se disloquer. Lui et ses prunelles noires qui lui avaient fait croire en l’espoir. Ironie du sort, désespoir sous les torts. Elle se sent merdique la séraphique. Terriblement mal face au bancal. Parce qu’elle ne peut pas contrôler ce palpitant avide de battements. Coeur qui bat trop fortement dans la cage thoracique. Malédiction suprême face à l’issue sadique. Barres toi de là. Mais elle se justifie d’abord le fracas. Posant ses mots à l’écrit face à lui. Dans une douleur particulière sous le calvaire. Car ça lui coûte à la poupée de se confier. D’offrir un peu de ses émotions à cette frustration. De juste lui dire qu’elle s’est attachée. Les syllabes resteront muettes sous cette défaite. Car ils n’ont plus le choix les gamins. Bloqués dans cette fatalité. Sans le pouvoir de s’en détacher.
Car il ne veut pas lutter. Theo.
Se battre contre les échos.

Et le brun il n’ose même pas la regarder, hantise de se brûler sous sa vision. Aversion qui devient bien trop réel face à la réalité cruelle. Elle se détache la jolie de son déni, elle se confie quand lui s’enfuit. Préférant fixer ce bout de papier entre ses phalanges serrées. Il écoute la plaidoirie mais tout est fini. Et la môme elle s’effrite dans cette tragédie. Impression de n’avoir pas compté, de rejet. Malgré les circonstances délabrées. Pourtant quand elle confesse sa détresse au travers de l’énonciation de ses émotions. De ses sentiments qu’elle gardait bien trop souvent. Les prunelles se reposent sur la frêle carcasse, prête à partir à la casse. « Billie… » Appel soudain pour qu’elle arrête de culpabiliser face à la vérité. Mais il est trop tard pour se justifier. Le mal est fait. Et elle veut tout lui dire avant de s’enfuir.
Une dernière fois le coeur en éclats.

Et la conclusion quand elle récupère ses affaires le calvaire. Presque désolée d’avoir dû l’embêter. Elle veut retrouver l’obscurité l’astre éteint, cette solitude dans laquelle elle se complait et elle ne sent aucun regret. Retrouver ce néant qui l’attire autant qui la déchire. Pour oublier les ressentiments et le manque dément. Mais y’a ce bras qui la rattrape avant qu’elle dérape. Contact soudain qui lui tire des frissons sous la friction. Souvenir de leur nuit partagée, mémoire disloquée sous le désespoir. « Billie, s’il te plaît... Tu veux bien rester un instant ? » Et le toucher qui se retire, l’intimité qui s’étire. Pourquoi ? Tu veux quoi ? Elle est fatiguée la poupée de lutter. Face à ces traits qu’elle a juste envie d’embrasser. Fantasme interdit, désir opprimé et caboche abîmé. « Oui. » La réponse est presque muette, mais Billie elle ravale sa défaite. Attendant les mots en échos. Les hématomes qu’il va lui infliger sans la toucher. Et il se racle la gorge le gamin malsain. Quelques secondes pour reprendre sa contenance. « C’est toi qui as raison. Je ne te connais pas… On ne se connait pas. On n'a pas pris le temps de se connaître et c'est une grave erreur. Si j'étais un vrai adulte responsable, j'aurais pensé à te demander ton âge avant d'entreprendre quoi que ce soit. » Et la confession légère, l’excuse déguisée pour prendre le blâme aussi dans leur hérésie. Faute partagée. Conclusion toujours inchangée. Theo il essaie de sourire face à la martyr. Mais c’est difficile, c’est futile. « Et… » La langue glisse sur les lèvres, mouvement qu’elle mémorise la fièvre. Pour se faire du mal plus tard. Pour fantasmer dans le noir. Il hésite le môme à continuer, à s’acharner à offrir des excuses délabrées. Mais il finit par y arriver.  « ... je n’aurais pas dû te parler sur ce ton ni me comporter comme je l’ai fait. Je suis navré. » Et le sourire léger, simple fissure sous l’usure. Car il n’a pas à s’excuser, la colère aide à gérer les calvaires. Et elle a été injuste aussi sous cette haine ahurie.
Sentiments intransigeants qui prennent le dessus sur la rationalité.
Qui brûlent tout sur son passage pour esquisser ce carnage.

Et elle attend encore le remord. Ce moment où elle devra partir simplement. Sans se retourner pour oublier. Mais le brun il rend tout compliqué. En une phrase qui dénonce sa gentillesse délabrée. « Tu ne m’embêteras jamais, Billie. Si tu as besoin de quelque chose, je suis là. » Et le rire qui se libère de la trachée compressée, qu’elle n’arrive pas à contrôler. Elle a besoin de lui mais pas en tant qu’ami. Egoïsme certain, regrets malsains. « J’arrive à peine à te regarder. Alors c’est impossible de t’avoir en ami. Je préfère tout couper que de te demander de l’aide. Crois moi. » Et elle ne cherche pas même à le cacher la poupée. Le fait qu’ils soient bloqués. La douleur de devoir le scruter sans pouvoir le toucher. Elle en crève d’envie la beauté. De juste l’enserrer, de se reposer contre son corps marqué. Elle n’a jamais aussi bien dormi qu’avec lui. Et c’est affligeant ces conneries de sentiments. Mais comment elle fait quand elle s’est habituée ? A le voir comme un repère béant, à s’attacher à ses mimiques doucereuses, à ses lèvres dangereuses. Bouche qu’elle contemple avec insistance à cet instant, se rappelant de leurs saveurs acidulées, de leurs courbes damnées. Bordel ! Les rougeurs reviennent grignoter ses joues blanches tandis qu’elle abaisse son regard ambré. Presque sure qu’il a vu cette inconscience. « Comment va ton dos ? » D’où ce changement de sujet. « Ça va. » Et cette réponse rapide, évasive pour juste tout arrêter. Pour finir cet équilibre succinct, pour reprendre ce contrôle serein. « Je devrais y aller car c’est douloureux de te parler. » Et elle se confie la jolie. Elle la déclare cette difficulté, cette souffrance exacerbée.
Pour mieux s’échapper.
Car c’est dur de se l’avouer.
Qu’elle l’a perdu cet éperdu.



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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptySam 23 Fév - 18:39


Why does it hurt so much? ≈ Billie

C’est difficile. De mettre de l'ordre dans ce qu’il pense. De réfléchir sereinement sous le regard de Billie. De se mettre d’accord sur le meilleur comportement à adopter. Parce que tout ceci va bien au-delà d’un simple flirt entre une adolescente et un adulte. Parce que tout ceci le dépasse totalement. Il ne sait pas quoi faire, Theo. Entre la raison et le coeur. Entre la sécurité et l’aventure. Par contre, il sait ce qu’il ressent. Il a conscience de ses émotions. De ce lien qui s’est créé. De cette inquiétude qui est née. De cette affection qui a grandi. Il en a conscience. Et c’est ce qui le fait douter ce soir. Si seulement il était indifférent. Si seulement il s’en fichait. Tout serait alors plus simple. Sauf que ce n’est pas le cas. Tout importe quand il s’agit de Billie. Il ne peut rien laisser au hasard. Du choix des mots au regard qu’il pose sur elle. De la rapidité de sa respiration au sens de ses pensées. Tout doit être maîtrisé. Afin de ne pas la faire fuir. Afin de ne pas la blesser. Lui faire mal est la dernière chose qu’il souhaite. Il l’a déjà trop égratignée aujourd’hui. Il ne veut pas continuer. Il ne veut pas appuyer sur les plaies béantes. Il veut seulement la préserver. Petite poupée fragile qui ne demande rien, mais qui mérite d’être aimée, protégée. Et Theo, il ne va lui apporter que des problèmes. Il en est convaincu. Alors pour l'instant, il ne peut qu’apaiser les ressentiments. Il ne peut qu’assumer ses responsabilités. Avec toute la douceur dont il est capable. Bien loin de la violence de cette après-midi. Bien loin de la colère dévastatrice.

Et elle rit, Billie. Désespérée. Dépitée. Elle a le rire de ceux qui souffrent. Elle a le visage de ceux qui ont mal. À cause de Theo. S’il n’était pas entré dans sa vie ce soir-là, elle n’aurait jamais eu cet air si triste. S’il ne s’était pas imposé dans sa vie après la piscine, ils n’auraient jamais eu cette discussion. Si. Si. Si. Les “si” ne changent rien au rire de Billie. Ils ne changent rien à la lourdeur de son coeur. Les “si” ne sont qu’un placebo pour donner l’impression que la vie aurait pu être autrement. Sauf qu’elle aurait été bien terne. “J’arrive à peine à te regarder. Alors c’est impossible de t’avoir en ami. Je préfère tout couper que de te demander de l’aide. Crois moi. ” Elle se livre, Billie. Elle laisse tomber les masques. Elle n’essaye pas de cacher ses sentiments. Elle délivre ce qu’elle ressent, sans détours. Ça fait mal, mais c’est nécessaire. Pour qu’il comprenne. Pour qu’il sache. Elle ne peut être amie avec lui. Elle ne veut pas être amie avec lui. Lui non plus n’en a pas envie. Il n’en a jamais eu le souhait. De toute manière, c’est trop tard pour reculer. C’est trop tard pour oublier leur intimité. C’est trop tard pour effacer les quelques souvenirs ensemble. Il se permet encore cette familiarité, Theo, de lui demander comment elle va, de prendre de ses nouvelles. Peut-être la dernière fois. “Ça va.” Il a un semblant de sourire. Esquisse d’une certaine satisfaction de la savoir en bonne santé. “Tant mieux.” Il ne sait pas ce qu’il aurait fait si elle lui avait répondu par la négative. Sûrement qu'il se serait inquiété. Il aurait insisté pour qu’elle consulte. Il ne l’aurait pas laissée tomber. Malgré la récente révélation. Malgré la dispute.

Je devrais y aller car c’est douloureux de te parler.” Et c’est la panique. D’un coup, tout s’effondre. Elle veut mettre fin à tout ce cirque. Elle veut arrêter cette conversation. C’est trop pour Theo. Parce que ça lui fait du bien à lui. D’être dans le déni. De croire qu’ils peuvent rester dans l’antichambre de leur relation. De penser qu’ils peuvent se contenter de ça. De ces conversations dans le couloir. De ces quelques mots polis. Mais Billie, elle le réveille, elle le secoue avec sa fraîcheur et son honnêteté. Elle le force à ouvrir les yeux. Alors, il les ouvre, Theo. Les paupières se lèvent. Les prunelles se posent sur Billie. Probablement la plus belle rencontre qu’il ait faite ces dernières semaines. A-t-il seulement envie de passer à côté ? Veut-il seulement lui faire ses adieux ? Certainement pas. Alors, il ouvre encore plus grand les yeux, Theo. Il a fini d’être aveuglé. Il a fini de se tromper. “Ça n’a pas besoin d’être douloureux.” Mais c’est dur d’exprimer ce qu’il pense. C’est dur de mettre des mots sur ses émotions. Il aimerait que ce soit plus simple. Il aimerait qu’il y ait un outil pour lire dans ses pensées. Il aimerait être plus doué, aussi. Sauf qu’il y a comme une lacune dans son éducation, dans son apprentissage. Tout semble plus complexe quand il s’agit d’exprimer ce qu’il a sur le coeur. Pourtant, il s’accroche. Il fait l’effort. Il a une bonne raison de le faire. “On n’a pas besoin non plus d’être amis, on peut juste... passer du temps ensemble pour voir où ça nous mène ?” Il se rapproche de Billie. Bouffée d’oxygène après avoir trop longtemps retenu sa respiration. Retrouvailles avec cette proximité qui lui est déjà indispensable. Il approche des doigts hésitants du visage féminin pour y cueillir une mèche rebelle et la placer derrière son oreille. “Juste une soirée...” Il murmure. Prière adressée à Billie. La seule personne dont il se soucie vraiment ici. La seule personne dont il s’est attaché.

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MessageSujet: Re: Why does it hurt so much? (Billie)   Why does it hurt so much? (Billie) EmptyDim 10 Mar - 16:57


Why does it hurt so much
(Let's give it a minute before we admit that we're through)

L’espoir s’efface dans les nuisances éparses. Cartes mises à terre, anxiété à l’envers. Y’a plus de faux semblants, plus de mensonges béants entre les deux pantins. Que la réalité amère et les saveurs du calvaire. Que cette distance dictée par les règles, par les limites d’une société. Mais elle n’a pas choisi la jolie de s’attacher à lui. Elle a juste subi. Et elle se retrouve ainsi. Un sourire faussé sur ses lèvres fines, le regard vide face à cet équilibre tangible. Les prunelles évitant les opales noires, pour éviter de reprendre espoir. Elle a merdé, et elle doit payer les frais. Alors elle essaie de s’échapper la môme, de ne pas endurer plus de maux dans les échos. Car elle n’a plus envie de s’infliger de plaies, plus le désir de mémoriser les détails sur ce visage poupin. Elle ne veut plus rien. Car Theo il ne luttera pas pour le fracas. Elle le sait déjà… Trop de risques pour une relation futile. Trop de peine encourue pour une cohue. Et le pire c’est qu’elle n’arrive même pas à lui en vouloir. Alors elle se contente la môme de ravaler ses hématomes. Répondant simplement aux interrogation en mentant. Habitude bien ancrée de toujours masquer la vérité. Car faut pas trop se livrer, après ça fait trop mal d’assumer.

Mais non ça ne va pas. Est ce qu’un jour ça allait vraiment ? Entre la captivité et le mal à s’adapter. Entre la peur d’être découverte et des rumeurs défaites. Entre la pression des parents et les murmures brûlants.  Entre lui et ses conneries. Semblant de stabilité qui s’est fait la malle et qui fait mal. La poupée elle n’a jamais eu vraiment le temps de souffler. Et il suffit de voir sa situation actuelle pour comprendre qu’elle ne va pas bien. Fuguant pour trouver une liberté éphémère.

Et lui ça lui va ses mensonges éclats. Car il ne la connait pas tant que ça. Et c’est sans doute ça le plus affligeant dans ce lien oppressant. « Tant mieux. » Il se contente des mots en échos, des traits maquillés pour se persuader. Et c’est le moment parfait, celui parfait pour s’évader. Alors elle tire sa révérence la poupée. Elle efface le courage pour devenir ce mirage. Revenir à cette position de solitude, cette abysse de quiétude. Car au moins ça fait moins mal quand elle est seule. Et peut être que c’est là qu’il se rende compte Theo que ce n’est pas ce qu’il veut. Car y’a un déclic soudain, une prise de conscience omniprésente dans ces prunelles teintées d’incohérences. Réalisation qu’elle ne peut pas faire semblant l’enfant. De s’accrocher à cette illusion de relation. Qu’il la perd cette précaire dans cet échange misère. Et enfin, il la regarde Billie avec son regard ahuri. Refusant de la perdre ainsi. « Ça n’a pas besoin d’être douloureux. » Et elle ne comprend pas le fracas. Où il veut en venir, à ce qu’il pense le martyr. Mais y’a cette pression qui s’évade quelques secondes loin de ses épaules, ce poids qui disparait le temps d’espérer. Ne joues pas avec mes émotions dans le fond. Et Theo il cherche les bons mots, il ne veut pas brusquer le maux. « On n’a pas besoin non plus d’être amis, on peut juste... passer du temps ensemble pour voir où ça nous mène ? » Et elle hésite Billie car elle n’y croit pas. A cette proposition, à cette occasion. Car c’est trop beau pour être vrai, c’est juste une fissure face à l’usure. Un moyen de la garder pour lui pour une soirée afin de mieux la jeter. Mais il s’approche le gamin, il bute les songes malsains. Et elle rougit la jolie face à lui. Toujours autant intimidée par son effet. Peut être même qu’elle recule un peu Billie contre le mur face aux doigts hésitants. Car elle ne veut pas espérer plus qu’elle ne le fait. Mais il arrive le brun à la calmer, à lui rappeler qu’elle n’est pas seule dans cet univers carnassier. En attrapant une mèche rebelle pour mieux la caler derrière son oreille, toucher rassurant, contact brûlant. Et l’effet qui reprend, le regard qui se méprend. La belle elle le regarde le cruel. Avec cette maladresse, avec cette détresse. « Juste une soirée… » Et elle finit par céder, parce qu’elle ne peut pas lui résister. Elle attrape simplement ses phalanges pour y mêler ses doigts, entrelacement innocent. Et elle hésite à trop s’approcher, à piller ses lèvres dans un opportunisme certain. Car elle a cru ne plus pouvoir l’embrasser. Car ça lui manque de juste respirer contre cette bouche acidulée. Alors elle se met des limites la jolie, elle vient juste l’enlacer dans cette parenthèse dorée. Son petit corps tremblant contre le sien. Dans ce bonheur serein. Et le murmure discret, la fragilité qui s’expose face à l’osmose. « Ne me fais pas espérer s’il te plait. » Et elle ne bouge pas l’éclat, elle ne veut plus bouger de là.
Car elle y a cru à cet abandon.
Et qu’elle refuse cette condamnation.


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