(flashback) petit remontant avant une nouvelle rentrée ; bartholerick

et on se souvient de ces moments, des bons comme des mauvais tout en gardant une point de nostalgie... c'est toujours un véritable plaisir, malgré tout.

(c) MΛ☾ΛЯON

Mi-août. Le dinner vient tout juste de se vider. Il est presqu’une heure et les gens retournent travailler. Tu as l’impression d’avoir travaillé le double de ce que ça a été en réalité et pourtant, c’est la même chose que d’habitude. Tout le monde rush le midi pour venir se prendre un petit quelque chose à manger et le dinner est comme une fourmilière qui ne cesse de se promener de long en large dans cet espace. Malgré tout, vous réussissez à trouver votre cadence, à ne pas vous foncer dedans et à continuer de servir les clients. Vous y êtes habitués, depuis le temps. Enfin, même si t’as pris une année de congé pour enfin avoir ton diplôme, les deux autres années, tu y avais un peu travaillé, donc on peut effectivement dire que tu connais bien la routine. Tu déposes ton carnet sur le comptoir, tout en prenant une des dernières commandes et en donnant la facture au client. « Bonne journée, messieurs ! » t’exclames-tu, en souriant et en leur tendant le bout de papier. Ils te rendent ton sourire et te saluent silencieusement avant de pousser la porte du dinner. Tu soupires et tu regardes autour de toi. Y’a encore certaines tables à aller nettoyer, alors tu prends un torchon, tu le trempes et tu y vas à fond pour rendre le tout propre.

La porte se fait entendre une autre fois et le dinner est presque vide. C’est tellement fou, chaque fois, t’es impressionné par tout ce monde qui entre et qui sort. Mais chaque fin de midi, ils sont déjà tous repartis travailler. Même si c’est un service rapide, il y a toujours du monde, dans le coin. On y mange toujours bien. Tu y as aussi quelques souvenirs, autant avec tes parents qu’avec la bande. Tu es vraiment heureux de pouvoir travailler ici avec des gens que tu connais. Tu ne t’imaginais pas aller ailleurs, en fait. Même si plusieurs portes s’étaient ouvertes à toi et que Lulu t’avait dit que tu pouvais parfois changer le mal de place, tu le faisais déjà en essayant de te perdre sur le lac ou sur l’eau. Donc, ce n’était pas la peine d’aller ailleurs pour ça. Et puis, tu es trop attaché à Aster Cove pour quitter ses lieux. Il n’y a pas que les parents qui t’on fait prendre cette décision, mais les copains, les gens d’ici. Y’a quelque chose que tu veux pas quitter. Pendant que c’est tranquille, tu décides de compter ta caisse pour voir si tu balances et la clochette se fait entendre sur le comptoir. « Un instant. » dis-tu, avant de relever la tête. « Monsieur Caldwell, » souris-tu. « Ça fait plaisir de vous revoir. Je vous donne le menu ou ce sera comme d’habitude ? » Un ancien prof. Enfin, pas si ancien que ça, vu que tu as eu la chance de le revoir dans l’école il n’y a pas si longtemps.

La rentrée approchait à grand pas, et j'étais à la fois pressé de retrouver les murs du lycée et en même temps stressé par la possibilité de me faire attaquer si je m'étais un pied en dehors de chez moi. Ce qui s'était passé lors de la soirée à l'orphelinat n'avait pas arrangé ma paranoïa mais je devais inspirer profondément et sortir. Un petit peu. C'était ce que m'avait conseillé mon psychologue : d'avancer à petit pas. Déjà, j'arrivais à aller jusqu'à son cabinet, c'était une bonne chose d'après lui.
Alors quand était venu l'heure du repas et que j'avais constaté que mon réfrigérateur était vide, j'avais pris à nouveau une grande inspiration pour aller jusqu'au Dinner. La vérité, c'était que je n'avais pas fait les courses depuis Lost Pine. Je m'étais plutôt commandé des pizzas quand j'avais vraiment faim. Car la peur me tenaillait tellement l'estomac que je n'arrivais pas à avaler quoique se soit.
J'espérais qu'au Dinner, j'arriverais à manger correctement ou au moins de boire un des bons milkshakes qu'il servait. J'étais arrivé à la fin de la pause déjeuner pour ceux qui travaillaient. Il n'y avait pas grand monde dans le restaurant, et ça me rassurait d'un côté et de l'autre pas vraiment. Et si jamais une créature faisait son apparition ? Je secouais la tête pour chasser mes angoisses, respirant profondément avant de m'approcher du comptoir. Je reconnaissais l'un de mes anciens élèves, me rappelant qu'il bossait ici.

- Bonjour Emerick

Ca ne faisait pas si longtemps que ça que le jeune homme avait quitté les bancs de l'école. C'était un passionné de poésie, et surement l'un des rares élèves qui m'écoutait quand je leur faisait étudier des poètes.

- Je suis aussi ravie de te revoir...La même chose que d'habitude ça sera parfait

Ca me manquait tout de même le milkshake à la banane et les petites frites. Vu le piètre cuisinier que j'étais, je n'allai pas me risquer à réaliser ce genre de recettes. Je n'avais de toute façon pas de mixeur ni de machine à frites chez moi. Il était donc plus rapide de se rendre ici, où des gens qualifiés faisaient la cuisine pour moi. J'avais bien évidemment penser à embaucher une cuisinière quand je m'étais retrouvé tout seul après mon divorce. Seulement, avec les mégères d'Aster Cove, on aurait surement raconter qu'elle ne venait pas que pour cuisiner. J'avais donc préféré rester avec mon problème.