Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]

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Sandra Karcy
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Sandra Karcy
"Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] Tumblr_m19t6mcQCT1qjtndio1_400
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MessageSujet: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 16:52

Sandra Karcy
NOM : Karcy PRÉNOM(S) : Sandra ÂGE : 35 ans. LIEU ET DATE DE NAISSANCE : Le 10 juin  1949 à New  York. Pas la peine de lui dire, elle SAIT qu'elle a des rides. Enfin, pas trop quand même hein...? STATUT CIVIL : Divorcée depuis peu. C'est d'ailleurs ce qui a motivé son déménagement à Aster Cove. Elle a la garde exclusive des enfants, au passage. PROFESSION / NIVEAU D'ETUDE : Titulaire d'un doctorat en Biologie moléculaire. Cependaaaant... Sa mauvaise réputation lui joue des tours et elle occupe actuellement un boulot de serveuse en soirée. Elle fait quelques heures supplémentaires en journée en tant que secrétaire personnelle d'un type riche dont elle ne se souvient plus vraiment du nom. En parallèle, elle recherche un métier plus proche de celui qu'elle avait sur New York. CLASSE SOCIALE : Moyenne  à tendance basse, depuis qu'elle ne peut plus exercer le métier pour lequel elle s'est formée pendant des années. Vous la sentez, la colère qui bouillonne discrètement en elle ? Ok, peut être pas très discrètement. BON. PAS DU TOUT. REPUTATION : « Sandra Karcy ? C'est la mère des gamines qui viennent de débarquer à Aster Cove, non ? Et bah vous savez quoi ? Il paraît qu'elle a trompé son mari et que c'est pour ça qu'elle est arrivée ici ! »
« Mais n'importe quoi, elle a divorcé parce qu'elle s'est rendue compte qu'elle n'arrivait plus à être une bonne épouse ! Il paraît même qu'elle lui refusait les draps, si vous voyez ce que je veux dire... »
« Vraiment, c'est honteux, on m'a dit que cette femme refusait de coucher avec son mari pour se réserver à ses amants ! En plus, il paraît que ses filles n'ont pas le même père que le petit dernier ! » « Noooon ? Oh mais c'est affreux ! Surtout qu'il paraît qu'elle a volé la moitié de l'argent de son mari au passage ! »
« Vraiment, cette madame Karcy est à éviter... »


Vous l'aurez compris, Sandra n'est pas très aimée dans la jolie petite ville d'Aster Cove où tout se sait. Les rumeurs à son sujet vont bon train chez les commères et quelques portes lui ont été fermées au nez lorsqu'on a su l'horrible vérité : elle a osé lancer une procédure de divorce contre son mari. Depuis, rien n'y fait. Les regards sont souvent méprisants à son encontre et les gens ont du mal à passer outre cette réputation qui lui colle à la peau. Pas facile tous les jours, d'oser divorcer d'un homme irresponsable. GROUPES : Like a Virgin. Maiiiis... Si on lui apporte des preuves, c'est possible qu'elle change de groupe à l'avenir. CRÉDIT AVATAR : Tag.

       

La pluie battait le carreau depuis des heures et Sandra, cinq ans, regardait les gouttes s'écraser sur le sol, captivée. Ça avait quelque chose de magique, cette façon qu'avait l'eau d'atteindre si violemment son objectif, comme portée d'une rage incontrôlable, une envie de descendre, plus vite, toujours plus vite. Ça avait quelque chose de magique, et les yeux de Sandra n'en loupaient rien, s'inventant des explications rêveuses et pleines de l'innocence d'une enfant.

« Dis maman... »

Sa mère, aussi brune qu'elle, releva la tête de son tricot et adressa un sourire à la petite fille, qui n'avait pas même pris la peine de détourner le regard de la fenêtre.

« Oui mon cœur ?
- Pourquoi la pluie tombe ? »


Un léger rire quitta les lèvres maternelles. Sa princesse, depuis qu'elle savait parler, posait toujours des questions saugrenues, auxquelles elle ne s'attendait jamais.

« Je ne sais pas, mon ange. Il faudra demander à ton oncle lorsque nous le reverrons. »

Une moue contrariée se drapa sur les traits de l'enfant qui se concentra de nouveau sur l'extérieur. Maman n'avait jamais la réponse à ses questions. Quand elle serait grande, Sandra se promit de pouvoir répondre à toutes les interrogations de ses filles. Parce qu'elle n'aurait que des filles. Après tout, les garçons, c'était vraiment nul.






Les années passèrent et petite Sandra devint grande. Ses cheveux s'allongèrent, devinrent indomptables et tombèrent jusqu'à ses genoux, avant qu'elle décide brusquement de tout couper. Le cœur de sa mère se déchira lorsqu'elle rentra, un soir, la chevelure pas plus longue que ses oreilles, le regard fier et décidé. Sandra avait seize ans, un permis en poche, des notes respectables voire excellentes, et l'envie certaine de faire la fête.

Les vêtements qu'elle enfila ce fameux soir lui valurent de retourner se changer dans sa chambre. La coupe, quant à elle, était de toute manière irrattrapable. Il fut décidé qu'on ferait avec et que Sandra ne sortirait pas afin qu'elle puisse dignement réfléchir à ses actes. Environ vingt minutes après que sa mère ait refermé la porte de sa chambre -à clé s'il vous plaît- Sandra se laissait glisser le long de la gouttière pour goûter un peu de l'extérieur. Le jardin fut franchi en quelques secondes. La rue connut une traversée éclair. Quand ses parents se rendirent compte qu'elle n'était plus là, Sandra était déjà loin.

« Mais regardez qui voilà... Ne serait-ce pas Sandra en personne ? »

Un éclat de rire quitta les lèvres rebelles.

« Harry, comment tu vas ? »

Le dénommé Harry s'approcha et déposa théâtralement un baiser sur la main qu'elle lui tendit. L'hilarité de la jeune fille reprit de plus belle.

« Toujours bien, lorsque vous nous honorez de votre présence, ô princesse...
- Arrête, c'est pas comme si je venais jamais ! »


Visiblement décidé à jouer avec elle, le jeune homme imita une moue qu'il voulait studieuse. Elle était plutôt ridicule, selon Sandra.

« Désolée, Harry, pas ce soir, je dois vraiiiiment réussir mon devoir de maths !
- C'est arrivé une fois ! »


Le garçon fit semblant de s'étouffer et éclata de rire à son tour.

« Une fois ?!
- En maths, oui.
- Pardon. Remplace les maths par n'importe quelle autre matière, tu obtiens le même résultat ! »


Sandra soupira, faussement agacée. Ses yeux d'un bleu intense pétillaient d'amusement et indiquaient clairement qu'il n'en était rien.

« Va plutôt me chercher un verre, au lieu de m'ennuyer, Harry.
- À vos ordres, mademoiselle ! »


Une révérence plus tard, Harry quitta les lieux pour gagner le bar. Ce garçon devait être le premier petit copain de Sandra. Son père, d'ailleurs, devait arriver en plein milieu de la nuit, les surprenant dans un baiser très appuyé. Après ça, la jeune fille eut tout le loisir de réviser. La punition fut sévère. Ses notes lui permirent de briller. Le 20 juillet 1967, Sandra apprit qu'elle était reçue dans l'une des meilleures universités du pays. En faisant ses valises, elle oublia d'emporter Harry, dont elle se sépara pour mieux réaliser ses rêves.





Lorsque sa mère apprit qu'elle partait à trois heures et demie de route, elle pleura. Mais on ne retenait pas Sandra et ses cheveux aux épaules. On ne retenait pas l'enfant aux rêves plus grands qu'elle, dont les désirs enfantins étaient en passe de se réaliser. Son père l'avait compris depuis longtemps déjà et Sandra le sentit lorsqu'il la serra dans ses bras et lui intima de prendre bien, bien soin d'elle. Le trajet qui la mena jusqu'aux environs de Baltimore et plus précisément à College Park fut à la fois le plus court et le plus long de toute son existence. C'était la première fois qu'elle quittait réellement le domicile familial. Dans son cœur, la peur luttait contre une excitation grandissante qui dévora bientôt tout sur son passage, à mesure que le paysage se métamorphosait. Lorsque Sandra posa le pied dans la gare de son avenir, un sourire plus grand qu'elle mangeait ses lèvres. Le poids des valises n'importa pas. La vétusté de l'appartement ne lui fit rien non plus. Les douches froides des premiers mois n'entamèrent rien de son enthousiasme. Sandra allait réaliser son rêve et obtenir un diplôme en biologie moléculaire. Cette idée suffisait à effacer de son esprit les contrariétés du quotidien, les plats de pâtes à l'eau et jusqu'aux puces de lit qui envahirent un beau jour le vieux matelas de sa chambre désuète. Ces dernières mirent des semaines à partir. Sandra en garda quelques traces, qui ne laissèrent qu'une minuscule cicatrice sur ses côtes, juste sous son sein gauche. Elle décida aussitôt qu'il s'agissait d'une sorte d'entrée rituel dans la vie étudiante. Elle était enfin l'une d'entre eux. Et cette idée la réjouissait plus que tout au monde. À partir de cet instant, Sandra mêla les études et les fêtes et devint populaire très rapidement. Ses sourires, ses clins d’œil et ses éclats de rire lui valurent de rencontrer bien des amis et c'est grâce à l'un d'entre eux qu'elle rencontra Hugh.

Hugh, c'était ce garçon aux cheveux de feu qu'elle rencontra un beau soir à Baltimore. Hugh, c'était cette façon si particulière d'étirer ses lèvres pour séduire, ce petit air à la fois revêche et très sage qui alpaga son cœur en plein vol. Hugh, c'était ce grand mec un peu barbu qui lui offrait quelques regards enthousiastes depuis le début de la soirée. Deux verres d'alcool rejoignirent les mains de la belle tandis qu'elle venait le rejoindre au bar.

« Salut. Je te vois me mater depuis le début de la soirée, et je me demandais quand tu te déciderais à m'aborder. »

Un éclat de rire d'un côté, face au sourire gêné qui se dressa sur les traits de son vis-à-vis.

« J'attendais de-...
- De trouver le courage de venir me saluer ? C'est fait. »


Cette fois-ci l'hilarité changea de bord. Quoiqu'on en dise, Sandra était persuadée que le rire pour les hommes fonctionnait de la même manière que pour les femmes. À moitié dans son lit, comme on disait. Et ce n'était pas vraiment pour lui déplaire... Elle n'était plus une oie blanche, depuis Harry.

« Ok, ok... Je m'appelle Hugh. Enchanté, miss... ?
- Sandra. De même. »


Visiblement, elle avait un faible pour les hommes détenteurs d'un prénom commençant par la lettre H. Harry, Hugh... et elle était presque sûre que son amour d'enfance s'appelait Harvey. Comme quoi...

« Et tu fais quoi dans la vie, Sandra... ?
- Je suis étudiante. À James Clark. »


Sifflement impressionné. C'était dans la poche. Surtout qu'il avait louché une ou deux fois sur ses seins, elle l'avait vu faire. La discrétion n'était pas son fort, mais ça n'importait pas vraiment. Ce qui comptait, c'était plutôt ce qu'il avait dans le pantalon. Et la force de ses hanches. C'était capital, ça aussi.

« Et bien, et bien...
- Et toi ?
- Oh, j'ai validé ma licence il y a deux ans. »


Majeur, donc. Il allait falloir qu'elle taise son âge.

« Licence en quoi ?
- Génie civil. Je suis ingénieur.
- Pas mal non plus, dis donc... »


Un clin d’œil lui donna l'absolue confirmation qu'il lui plaisait. Le reste de la soirée ne fut qu'une formalité. Ils rentrèrent ensemble dans sa chambre miteuse et firent frémir les murs des voisins au point que le vieux grincheux de l'étage d'en dessous trouva bon de frapper au plafond. Lorsqu'ils eurent décroché les cieux pour illuminer leurs ébats, Sandra se blottit contre lui, un gigantesque sourire aux lèvres.

« Au fait, j-...
- Je sais. T'es pas majeure. La prochaine fois, vérifie que le type que tu abordes ne t'ait pas déjà croisée à la réunion des premières années. J'étais là-bas pour partager mon expérience. »


La gêne qui aurait dû naître sur les traits de Hugh s'empara de Sandra, qui s'empourpra comme jamais et bafouilla de vagues excuses peu crédibles. Elle quitta les draps pour se rendre à la salle d'eau. Hugh ne les quitta plus jamais. Deux ans plus tard, Sandra accouchait de son tout premier enfant.






Tout était allé trop vite. Les contractions avaient été terribles dès la première et s'étaient accentuées à mesure que les kilomètres jusqu'à la clinique défilaient. Sandra n'avait pas signé pour ça. Elle avait signé pour donner naissance à un beau bébé tout rose, pas à un alien qui ravageait son vagin dans le but absolu de le quitter.

« PLUS VITE, HUGH, JE VAIS MOURIIIIR ! »

Le concerné appuya sur le champignon, mais rien n'y fit. Le lieu de sa délivrance lui semblait être au bout du monde, et Sandra le hurlait de toutes ses forces. Elle avait rêvé d'un accouchement comme ceux qu'on voyait dans les films, où la femme poussait trois fois et rencontrait son enfant aussi fraîche qu'à la sortie de la salle de bain. Elle avait obtenu l'effet inverse. Horrible. C'était horrible. April n'aurait ni frère, ni sœur. C'était décidé.

« VIIIITE !
- O-Oui bah on arrive !
- NE ME PARLE PAS SUR CE TON !
- Mais c'est toi qu-...
- Hugh. »


Le jeune homme se tut immédiatement. Le ton de la voix de Sandra avait fait mouche et il refusait de payer pour la douleur de sa femme. Au lieu de ça, il accéléra davantage et bientôt, ils arrivèrent à la clinique. C'était un grand bâtiment aux murs saumon et à la devanture extrêmement sobre. Le toit, en tuiles rouges, attirait l'oeil et brillait d'un éclat outrancier lorsqu'un peu de lumière osait caresser ses courbes. C'était présentement le cas et l'allée de béton n'aidait certainement pas à rafraîchir l'atmosphère. Il avait fallu que Sandra choisisse l'un des jours les plus chauds de l'année pour accoucher. Forcément.

Ils étaient arrivés depuis quelques secondes seulement lorsque Sandra poussa un énième cri de douleur. Comme si celui-ci avait été un appel au rassemblement, deux brancardiers sortirent de nulle part et emportèrent la jeune femme à l'intérieur. Hugh eut tout juste le temps de fermer la voiture pour leur courir après. On prépara le couple avant de les envoyer ailleurs. La salle où ils arrivèrent était d'un blanc aseptisé. Au centre de celle-ci se trouvait une sorte d'appareil de torture que sa compagne ne craignit visiblement pas, puisqu'elle ne pipa mot lorsqu'on l'installa dessus. Ça ressemblait vaguement à un lit, si l'on omettait la position carrément obscène que cela lui faisait prendre. Deux femmes, gantées et masquées, s'affairèrent immédiatement autour de Sandra. Celle-ci criait toujours. Un homme, aussi bien vêtu que ses consœurs, pénétra à son tour dans la pièce. Il était grand, et son regard était sévère. Hugh reconnut rapidement le gynécologue de sa femme, qu'il avait jalousé tant de fois à l'idée que celui-ci puisse apercevoir ce qui n'était normalement réservé qu'à lui.

« Elle a déjà perdu les eaux.
- L-les os ?! »


La voix de Sandra vrilla l'air alors qu'elle se cambrait davantage tant la souffrance la terrassait. Les os ?! Elle n'était pas du tout d'accord, elle. Elle n'avait pas duuuu tout signé pour ça. Perdre les os. Pourquoi personne ne lui en avait parlé ?! Tout simplement parce que c'est impossible, pauvre débile.

« Les eaux, madame. Pas les os. C'est normal. Ça veut dire que le bébé ne va pas tarder à arriver. On va tout faire pour que ça se passe au mieux. D'accord ? »

Sandra hocha vigoureusement la tête mais se fit la réflexion que c'était un cuisant échec. Plus jamais. Plus jamais après April. Plus. Jamais.

« Bien. Maintenant, vous allez me regarder et faire exactement ce que je vais vous dire. D'accord ? »

Oui. Oui, tout plutôt que de garder le bébé à l'intérieur. Plus vite elle sortirait, mieux ce serait.

« Alors vous allez inspirer... puis expirer. Inspirer. Puis expirer. Oui, comme ça. C'est très bien. »

Mais que quelqu'un le fasse taire... ! Elle se moquait de savoir comment respirer. Elle, tout ce qu'elle voulait, c'était être délivrée !

« Maintenant... Poussez. »

Elle ne se le fit pas dire deux fois et poussa de toutes ses forces. Cinq heures plus tard, April n'avait toujours pas pointé le bout de son nez. Il avait intérêt à être adorable, ce nez. Sinon, elle allait tuer quelqu'un.

« Poussez. C'est très bien. Continuez comme ça, vous êtes sur la bonne voie madame ! On voit ses cheveux !
- Ça fait une demie-heure qu'on les voit, ses cheveux ! »


Le cri quitta ses lèvres pour mieux transpercer les tympans de son auditoire. Les doigts de Hugh n'étaient d'ailleurs plus qu'un lointain souvenir. Pas de raison qu'elle soit la seule à souffrir.

« PUTAIN MAIS ELLE VA SORTIR, OUI ?! »

April se fit désirer encore trois autres heures. Sandra hurla, tempêta, insulta copieusement le monde alentours, pleura de douleur, et se promit cent fois qu'elle n'aurait plus jamais d'enfant. Pourtant, lorsqu'elle croisa le regard azuré de sa fille pour la première fois, elle en voulut dix autres. April était le plus beau bébé du monde.

« B-bonjour bébé, bonjour... Regarde Hugh, comme elle est belle...
- Bonjour mon ange... »


April fut le premier vrai coup de foudre de ses parents. Ils se jurèrent de tout faire pour la protéger, quelqu'en soit le prix. Lorsque naquit la seconde, la promesse initiale trouva un second nom à honorer. Aurelianne.







Ce n'était qu'un an plus tard. Alors qu'elle avait accouché depuis seulement quelques mois, Sandra  vit ses règles s'arrêter et son estomac se rebeller. Son corps lui hurlait quelque chose que son esprit n'était pas prêt à entendre et il lui fallut deux longs mois avant de se décider à faire une prise de sang. Lorsqu'elle découvrit qu'un second enfant nichait déjà dans son ventre à peine remis de sa première grossesse, Sandra hésita. Hugh n'était pas au courant, elle avait une petite fille de tout juste quelques mois et ne se sentait pas réellement prête à avoir immédiatement un autre enfant. Les médecins lui dirent que c'était dangereux et que les risques de fausse couche étaient majorés. Un temps, elle pensa à se la provoquer seule. Ce serait tellement compliqué, de donner la vie une seconde fois à si peu d'intervalle avec la première, ce serait tellement difficile, d'élever deux enfants sans même savoir si on allait s'en sortir avec un seul, ce serait tellement ardu, que cela terrifiait Sandra jusqu'au plus profond de son âme.

Mais un soir, alors que ces idées la rongeaient sans qu'elle n'ose même en parler à Hugh, elle rentra de cours pour trouver celui-ci attablé devant un verre de Scotch.

« Je suis rentrééééeee... Tu en fais une tête. Il s'est passé quelque chose ?
- Je voudrais que tu t'assois, Sandra. Je pense qu'on a des choses à se dire. »


Elle sut immédiatement ce dont il voulait parler. Le corps crispé en un seul bloc, elle gagna la chaise sans vraiment comprendre comment elle parvint à s'y installer. Rigide à l'extrême, les traits tirés par le stress et le regard voilé d'une couche d'appréhension, elle hurlait au monde entier sa culpabilité. Hugh n'était pas dupe. C'était même un homme très intelligent, la plupart du temps. Celui-ci croisa les bras.

« Tu n'as rien à m'avouer... ? »

Mais les mots ne vinrent pas. Ça faisait un mois complet que les résultats étaient tombés et qu'elle hésitait toujours. Ça faisait un mois complet qu'elle portait des hauts plus amples pour être certaine que personne ne remarque le très léger arrondissement de son ventre. Ça faisait un mois complet qu'elle cachait la vérité à tout son entourage et elle ne savait plus comment l'avouer. Ses yeux s'embuèrent et Hugh repoussa son verre pratiquement vide d'une main. Celle-ci vint prendre celle de Sandra et la serra tendrement. Le regard qu'elle croisa n'avait rien de haineux. C'était plutôt de l'incompréhension qu'on pouvait y lire.

« Oh Sandra, pourquoi tu ne m'as rien dit... ?
- J-je ne savais pas quoi faire, j-j'avais peur et- J-je suis désolée, désolée, désolée... »


Des sanglots libérateurs secouèrent tout son corps. Hugh se leva et la prit immédiatement dans ses bras. Ce soir-là, il fut décidé qu'on garderait l'enfant. Ce soir-là, il fut donné un avenir à Aurelianne. Ce soir-là, ils devinrent officiellement parents de deux enfants. Aurelianne fut autant aimée que sa sœur aînée. Et lorsqu'elle pointa enfin le bout de son nez, ils la trouvèrent tout aussi belle.







Les années passèrent et les deux petites filles grandirent presque trop vite pour leur maman. Lorsqu'elle fermait les yeux, Sandra se voyait encore entre les couches et les biberons, à nourrir l'une pendant que l'autre réclamait un repas qui n'arrivait pas. Il avait fallu s'organiser, avec deux enfants en bas âge séparées par une unique année. Il avait fallu apprendre à gérer l'évolution de l'une en même temps que celle de l'autre, apprendre à bercer la plus petite tandis qu'on lisait l'histoire de la plus grande, apprendre à comprendre leurs besoins, à ne pas se perdre dans les différents babillages de l'une, qui n'étaient pas forcément ceux de l'autre, et cet exercice avait été si prenant, si physique, que ses moyennes avaient toutes chuté plus ou moins. Heureusement, ses professeurs étaient compréhensifs. Une fois, l'un d'entre eux avait même accepté qu'elle amène ses filles avec elle. Sandra était persuadée qu'il avait regretté. Si la seconde, encore toute petite, n'avait fait que dormir, la première, plus grande et donc forcément plus éveillée, avait commenté l'entièreté de la leçon avec beaucoup d'intérêt. Une future scientifique, sans doute.
Mais Sandra ne regrettait rien. Elle ne regrettait ni les fêtes, ni les sorties en boîte, ni les soirées entre copines, ni les après-midi shopping. Elle avait trouvé un autre monde, au milieu des couches et des peluches, qui lui allait comme un gant. Sandra n'aurait jamais cru l'avouer un jour, mais elle se sentait Maman. Maman avec la majuscule, Maman comme l'absolue certitude d'être investie d'une mission, Maman comme le besoin d'aimer et de chérir ces petits êtres fragiles qui avaient révolutionné jusqu'à son existence. Sandra se sentait mère jusqu'au bout des ongles et c'était régulièrement une source de conflit avec Hugh, qui ne pensait qu'à faire la fête. Sandra ne comptait plus les after-works auxquels il avait participé, ni toutes ces fois où elle avait reçu des appels incohérents depuis le téléphone de l'un de ses amis.
Tant pis. Il comprendrait plus tard qu'il avait manqué les premières années de vie de ses filles et se rendrait compte de l'erreur qu'il avait faite.

En attendant, Sandra donnerait deux fois plus d'amour à chacune de ses petites pour compenser les erreurs de ce père qui oubliait son rôle.






« San'raaaa 'ien m'ercheeeer...
Hugh ? T'es où ?! Me dis pas que t'es encore b-...
Noooon, j'promets, ch'ui pas bourréééé...
Et tu penses encore que je vais te croire ?! Non mais t'as vu quelle heure il est ?! »


Un éclat de rire au bout du fil.

« Ché paaas !
- Il est deux heures du matin, Hugh ! Tes filles t'ont attendu pendant une heure pour leur baiser du soir ! Tu te rends compte ?!
- Pardooon, j'ferai deux bisous demaaain ! »


Nouvel élan d'hilarité.

« Ça ne compensera jamais ceux que tu loupes, Hugh. »

Sandra raccrocha le combiné téléphonique plus violemment qu'elle ne l'aurait voulu, les larmes aux yeux. Ce n'était qu'un con, qu'un imbécile, qu'un connard, qu'un enfoiré, qu'un...

« Maman ? »

La petite voix lui fit ravaler un malheureux sanglot tandis qu'elle faisait volte face vers la plus âgée de ses deux filles.

« April, mon cœur, tu ne dors pas... ?
- Le bruit m'a réveillée...
- Pardon mon ange.
- Pas grave... »


Une main engourdie vint trouver un regard à demi clos. La petite rouquine, encore jeune pour veiller si tard, réclamait déjà un sommeil qu'elle venait pourtant de quitter. En douceur, Sandra la souleva et déposa un baiser sur le front de sa grande.

« Ouhlala... On va aller se recoucher, nous, d'accord... ? »

Mais l'enfant secoua la tête, une moue boudeuse se greffant sur les traits poupins.

« Je veux papa... »

Le cœur de Sandra se serra.

« Papa arrive bientôt, mon cœur, et il a promis de te faire des tas de bisous demain. D'accord ? »

La petite fille hocha la tête et glissa son visage dans le cou de sa maman. Dieu, qu'elle les aimait, ses bébés... Elles étaient géniales, sensationnelles, magnifiques et merveilleuses. Leur père les aimait aussi, c'était juste qu'il... oubliait ses responsabilités. Un jour, il comprendrait. Il fallait juste lui laisser le temps et être patient. D'ici là, Sandra compenserait. Elle compensait toujours.

Les marches du duplex qu'ils louaient en centre furent gravies plus vite qu'elle ne l'aurait voulu. Doucement, elle poussa la porte de la chambre d'April dont le réveil n'était déjà plus qu'un lointain souvenir. Tendrement, elle la déposa dans son lit et embrassa son front. Deux fois.

« Un pour maman et un pour papa... »

C'était devenu un rituel compensatoire, avec les filles. Deux baisers au lieu d'un, les soirs de week-end, quand papa n'était pas là pour leur en faire un. Deux baisers pour oublier qu'il préférait la fête à la tranquillité d'une vie rangée. Deux baisers pour mieux rêver et ne pas s'imaginer qu'on était moins aimées. Toujours, après ça, Sandra refermait la porte. Toujours, après ça, elle ne pouvait empêcher une larme solitaire de rouler le long de sa joue. Hugh n'était qu'un con. Mais un con qu'elle aimait.







L'automne était arrivé sans prévenir. Le soleil s'était drapé d'un air maussade du jour au lendemain et des trombes d'eau s'étaient mises à couler dans un air de fin du monde. C'était le temps des bottes, des collections de feuilles rouges, or et brunes ainsi que celui des imperméables aux couleurs de l'arc-en-ciel. Aurelianne en avait un vert. Vert grenouille, comme ses bottes. À chaque fois qu'elle la voyait courir dans cette tenue, Sandra ne pouvait s'empêcher de prendre un air attendri. Sa plus petite avait parfois encore des attitudes de bébé et sautait dans les flaques d'eau avant tout pour imiter sa sœur. Celle-ci avait préféré des bottes violettes sur lesquelles étaient dessinés de gentils monstres. Heureusement pour eux, ils devaient posséder des branchies quelque part, car April n'avait de cesse de les noyer dans les flaques. Un sourire permanent mangeait toujours les lèvres des petites, lorsqu'il fallait aller à l'école un jour de pluie. Celui-ci était contagieux et Sandra partait ensuite à ses propres cours le cœur plus léger. Même en hiver, lorsque le ciel prenait des allures apocalyptiques, Sandra possédait ses propres rayons de soleil. Ils se nommaient April et Aurelianne et avaient respectivement trois et quatre ans.

Ce jour-là, cependant, était un jour spécial. Aujourd'hui, et aujourd'hui seulement, les parents pouvaient assister aux cours de leurs enfants. Sandra avait sauté sur l'occasion et était immédiatement allée trouver son mari pour l'enrôler, de gré ou de force.

« Hugh, c'est ton jour de congé, aujourd'hui, non ?
- Oui mon cœur. Tu veux que je passe acheter un truc pendant que tu es en cours ?
- Non, non, mon prof est absent.
- Oh, c'est cool ça... Du coup, tu pourras te charger des courses ? Je dois aller trouver un copain et-...
- Non, pas de copain aujourd'hui. »


A vrai dire, Sandra ne savait plus vraiment quand avaient commencé ses rendez-vous hebdomadaires. Ça avait été un verre, tout d'abord. Pour voir le foot, qu'il avait dit. À l'occasion du Super Bowl. Et puis ça lui avait tellement plu qu'il y était retourné deux semaines plus tard. Pour un autre match, avec James. Elle le connaissait, James. Pas vrai ? Et puis ce n'était qu'un verre... Qui s'était transformé en rendez-vous bi-mensuel, puis hebdomadaire. Ça avait été le temps d'un match, puis d'un match et d'une after. Puis d'une soirée. Sandra avait laissé faire, avait voulu comprendre, fuyant le cliché de la femme pénible qu'on finit par ne plus aimer, et aujourd'hui, elle regrettait. Elle s'en mordait les doigts, car petit à petit, les jours s'étaient étendus, rapprochés, multipliés. Si bien que désormais, Hugh alliait à ses soirées les matchs du mercredi soir et les parties de poker du jour de congé. Une expression surprise se glissa sur les traits de Hugh.

« Je comprends pas, Sandra... Ça t'a jamais dérangée, auparavant.
- Et bien aujourd'hui, ça me dérange. »


Le regard de Hugh se plissa, tandis qu'il cherchait à comprendre. Il sembla trouver une théorie, puisqu'il prit rapidement un air agacé.

« Je t'en prie, Sand', me dis pas que tu crois que je te trompe.
- H-hein ? Non, bien sûr que non !
- Alors quoi ? Pourquoi je peux pas aller boire un coup chez un pote ? Ça va te tuer si je m'absente une heure ou deux ? Sérieux, Sand'...
- Hugh, aujourd'hui tu viens avec moi.
- Pourquoi ?! Ça peut pas attendre demain ?
- Non, Hugh, non, ça ne peut pas attendre !
- T'es chiante, Sand, quand tu t'y mets ! Pourquoi ça te prend d'un coup ?!
- Je suis chiante ?!
- Ouais, t'es chiante. Je sors une fois par semaine en journée, et il faut que tu me prennes la tête ! Et c'est pas comme si je sortais longtemps, en plus. Et puis au début, t'étais bien contente que ça fasse bosser Evie !
- Ne mêle pas la baby-sitter à tout ça !
- Je la mêle à tout ça si je veux. Qu'est-ce qui te prend ?!
- Tu sais quoi, Hugh ? Aujourd'hui, c'est le jour où ta fille aînée -oui, tu te souviens que tu as deux gosses ou comment ça se passe ?- peut aller à l'école avec ses parents. Pas juste sa mère, ses parents, les deux, tu sais ? La maman et le papa. Mais visiblement ça te dépasse. T'as qu'à aller t'enfiler ton putain de verre de merde chez ton connard de pote ! On ira sans toi ! »


Elle avait claqué la porte, après ça. Elle était revenue environ dix minutes plus tard, les yeux rougis et la gorge encore emplie de sanglots. Hugh l'avait regardée avec cet air de chien battu qui faisait qu'elle lui pardonnait toujours tout.

« J'avais pas réalisé... Je suis désolé. Ma réaction était merdique. Je passerai juste après avoir déposé deux trois trucs à la poste. Tu me pardonnes ? »

Elle avait hoché la tête, ils avaient échangé un baiser et Sandra avait quitté les lieux avec les petites, déjà installées dans la voiture depuis longtemps. Hugh n'était pas arrivé à l'heure, ce jour-là. Et lorsqu'il était enfin apparu, Sandra l'avait senti. Il puait le Scotch à plein nez.  







Sandra essuya son front du revers de la main. Elle venait de passer la journée à faire des cartons, mais le résultat en valait la peine : c'était enfin terminé et le petit appartement de Baltimore semblait bien vide, désormais. Seules quelques tristes boîtes lui rendirent son regard, remplies de souvenirs qui ne demandaient qu'à mieux s'épanouir ailleurs. Ailleurs. New-York. Sandra en avait rêvé, de ce retour aux origines. Ça faisait bien trois ans qu'elle attendait impatiemment la fin de ses études et qu'elle regardait régulièrement les petites annonces. Ça avait fini par payer, d'ailleurs. À force d'écumer les journaux qu'elle se faisait envoyer jusqu'à Baltimore, elle avait trouvé une occasion en or. Une petite maison, idéalement située, qui ne coûtait qu'un rein au lieu de deux. Avec leurs deux salaires, le couple Lane pouvait aisément se le permettre. Le mieux, dans tout ça, c'était sans doute la présence d'un jardinet où les filles pourraient jouer à loisir. Un sourire plus satisfait encore s'étira sur les lèvres de la jeune mère. New York, en plus d'être un moyen de se rapprocher des siens, serait pour eux un nouveau départ. Hugh n'y connaîtrait personne. Ça signifiait qu'il ne pourrait pas sortir trop souvent. Et peut-être que ça suffirait à le faire lâcher la bouteille...

« Maman ?
- Oui mon cœur ? »


Sandra fit volte-face pour croiser le regard de sa plus jeune, visiblement intriguée par toutes ces drôles de boîtes. On lui avait expliqué, mais à trois ans tout juste, Aurelianne n'avait pas encore l'âge de comprendre que les cartons étaient liés à leur déménagement imminent. Sandra s'agenouilla pour récupérer l'enfant et embrassa son front. Son doudou dans les bras, la petite fille adressa un sourire à sa mère.

« C'est l'heure de pa'ti ?
- Oui, ma puce, c'est ça. On part pour une toute nouvelle ville. Papa rentre dans une heure. D'ici-là, les déménageurs -tu comprends le mot ?- »


Hochement de tête négatif de la part de la cadette.

« Les déménageurs, ce sont les messieurs qui vont emmener toutes nos affaires dans notre nouvelle maison.
- D'accow.
- C'est bien mon cœur. Tu veux qu'on joue à un jeu toutes les deux en attendant papa et April ?
- Ouiiii ! »


Applaudissant, Aurelianne gesticula jusqu'à ce que maman la lâche. Lorsque ce fut chose faite, elle trottina joyeusement en direction de son jeu préféré, un memory sur les figures du moyen-âge. On y trouvait des princesses, des dragons, des princes, des rois, des prêtres, … Sandra l'avait dégoté lors d'un vide-grenier et il semblait qu'elle avait visé juste. Depuis qu'elle l'avait, Aurelianne ne jurait que par lui, visiblement captivée par cette période propice aux contes. Un beau sourire dévora les lèvres de la jeune mère, qui s'installa plus ou moins confortablement sur le sol.

« C'est d'accord. On va jouer au memory. »

C'était un jeu qui avait le mérite d'être agréable à n'importe quel âge. Et puis... Sandra était fière de voir les capacités de mémorisation de sa petite. Son orgueil de mère s'en trouvait ragaillardi et c'était toujours plaisant. Non, vraiment, cette journée ne pouvait pas être plus parfaite. Lorsque Hugh et April rentrèrent une heure plus tard, ils furent accueillis avec le sourire. Ils partirent pour New York dans la journée et la nouvelle vie tant rêvée de Sandra Lane put enfin commencer.







« Non, je suis désolée, je n'ai pas de tarte pour la paroisse... »

Sandra lança un regard navré en direction de la chose carbonisée qui trônait fièrement au dessus de son four. Elle ne pouvait définitivement pas présenter ça à la vente de charité.

« Non, ce n'est pas que je ne veux pas participer, Cassidy, je pensais que tu le savais. »

Ça n'avait tout simplement pas l'air d'une tarte aux pommes. C'était tout juste, d'ailleurs, si on en reconnaissait la forme. Sans qu'elle ne puisse se l'expliquer, les bords du dessert s'étaient racornis, comme torturés par le traitement que Sandra leur avait infligé.

« Mais bien sûr que si, je veux aider la paroisse... »

Le tout fumait, presque trop délicatement pour le fiasco contenu dans son plat tout neuf. Elle ne comprenait toujours pas comment elle avait pu commettre un tel crime. C'était sans doute à cause de la température du four, mais elle était déjà en retard et personne ne lui avait précisé qu'elle ne pouvait pas faire grimper le thermomètre pour accélérer la cuisson. Résultat... Et bien résultat, il n'y avait pas de résultat. La chose défigurée n'était certainement pas comestible et il était de toute façon hors de question qu'elle approche l'Eglise avec ça. Il valait mieux mentir. C'était toujours plus enviable que de s'attirer les regards moqueurs des commères du quartier. Et la pire de toutes était au bout de la ligne, à lui demander des comptes qu'elle se refusait à lui fournir.

« Bon, écoute Cassidy. Je ne suis pas mère au foyer comme toi ou d'autres. J'ai un travail qui me prend du temps, deux petites filles débordant d'énergie qui aiment particulièrement les activités extrascolaires et encore tout pleins d'autres choses à régler. Bonne journée et à tout à l'heure. »

Raccrochant le combiné, Sandra poussa un soupir. Ce n'était pas sa faute, si malgré tous ses efforts, elle ne parvenait pas à égaler les mères parfaites de sa petite banlieue. Elle essayait, pourtant. Elle passait son temps libre en cuisine ou à la machine à coudre, tentant tant bien que mal de créer de fabuleux costumes d'Halloween et d'étonnants desserts. Ah, ça pour être étonnants... Sandra était prête à parier que personne dans le quartier n'avait jamais réussi à racornir une tarte. Un petit rire moqueur quitta ses lèvres à sa propre encontre. Il fallait qu'elle cache la chose avant qu'une voisine ne la voit. Ouvrant le four à la volée et y replaçant sa « Frankenpie », Sandra s'empara d'un stylo-feutre rouge et d'un post-it fluo. Après avoir laissé quelques instructions pour les filles et pour Hugh, elle attrapa son sac et fila sans plus attendre. Elle était déjà en retard et cet épisode téléphonique n'avait rien amélioré.

Sur le post-it, huit mots, en majuscule, placardés sur le frigo.

« NE SURTOUT PAS OUVRIR LE FOUR. DANGER MORTEL. »











« À ce soir mon cœur. Amuse-toi bien, graine de championne ! »

Un clin d’œil fut adressé à April alors que celle-ci disparaissait dans les vestiaires. Son aînée avait toujours été une pile électrique, et ce depuis sa naissance. Elle avait fait très rapidement du quatre pattes, avait trouvé les pas pratiquement immédiatement après et depuis, elle ne cessait de courir. Elle escaladait les arbres, tombait, passait voir maman en reniflant pour contenir ses larmes, et une fois guérie, repartait de plus belle à l'assaut des branches. Mais ce que sa petite casse-cou préférait, c'était tout de même la natation. Ça lui était venu comme ça, sur le conseil de son père, un beau jour. Depuis, April passait le plus clair de son temps dans l'eau, que ce soit celle de la baignoire, celle de la piscine de jardin ou celle du bassin municipal. Elle nageait, nageait, nageait, encore et encore, pour rendre fier un père qui n'avait d'yeux que pour la bouteille de Scotch qu'il avait toujours à la maison. Sandra n'aurait jamais pensé le dire un jour, mais elle aurait largement préféré qu'il la trompe. New York n'avait rien changé. L'année qui avait suivi leur arrivée, elle avait fini par aller trouver un médecin, en larmes. Celui-ci lui avait annoncé quelque chose d'horriblement difficile à accepter : Hugh était malade. Hugh avait la bouteille facile et souffrait d'alcoolisme. Mais il n'avait rien voulu entendre et les années s'étaient écoulées, lui-même écoulant davantage de litres à travers le temps. Sandra soupira et redémarra la voiture. Il était 16h15 et sa plus jeune finissait son activité du mercredi dans un quart d'heure. Elle expliquerait ses yeux rougis par la vitesse du véhicule, si quelqu'un venait à le remarquer.










« J'suis rentréééé !
- Papaaaaa !
- Papaaaaa ! »


Deux petits ouragans dévalèrent les marches pour se jeter dans les bras du nouveau venu. Sandra sortit la tête de la cuisine, juste à temps pour voir la scène.

« Doucement, dans les escaliers, les puces.
Bonsoir mes chéries... »


Hugh embrassa le crâne des deux rouquines et ébouriffa les cheveux de l'une d'entre elles, tout sourire. Un court instant, Sandra eut l'espoir qu'il soit sobre.

« Bonsoir mon ange. »

Le baiser qu'il claqua sur sa joue rompit tous ses espoirs. Il puait le Scotch à plein nez. Son haleine était nauséabonde, saturée par un trop plein d'éthanol.

« Bonsoir, Hugh.
- Boh tu fais la tête... ?
- Non. »


Oui, elle faisait la tête. Elle était fatiguée de devoir gérer trois enfants au lieu de deux, de réparer les âneries de son époux et d'avoir l'impression d'être mariée à un tout autre homme. Au moins n'était-il pas violent. Mais ses retours en enfance, innombrables, la fatiguaient.

« Eh, vous v'lez voir que'que chose de cool, les petites puces ? »

Les deux gamines hochèrent la tête. Âgées de huit et neuf ans, elles ne pouvaient pas comprendre. Sandra n'était même pas sûre qu'elles se souviennent d'un père sobre. Elle poussa un soupir.

« Je retourne en cuisine. Jouez dans le salon, que je puisse surveiller.
- Ch'ui quand même un adulte, Sand', t'en fais paaaaas... »


Sand'. Elle en était venue à détester ce surnom de toute son âme. Alors qu'il était le signe de leur amour au début de leur relation, il était progressivement devenu un indicateur de sobriété chez Hugh. Lorsque celui-ci avait trop bu, il l'appelait systématiquement ainsi.

« Je préfère.
- T'es chiaaante... »


Hugh éclata de rire. Pas elle.

« Hugh.
- Quoi ?!
- Ne me parle pas comme ça devant les enfants. Compris ?
- Oh, t'as pas d'humour... pardon. Contente ? »


Il fit semblant de soupirer et adressa quelques grimaces aux filles, qui se laissèrent aller à un élan d'hilarité plus que jovial. Hugh se joignit à nouveau à elles, non sans avoir d'abord roulé des yeux. Parfois, c'était un connard. Mais il était le père de ses enfants, et quoiqu'elle prétende, elle ne pouvait nier qu'elle l'aimait. Demain, sans doute qu'il lui offrirait des fleurs. Peut-être même des Azalées, s'il en trouvait. Ses fleurs préférées. C'était tous ces instants qui poussaient Sandra à y croire. Quelque part, au delà de l'océan d'alcool dans lequel il se noyait, Hugh était toujours là. Lorsque les larmes lui montèrent aux yeux, elle se concentra sur les œufs qu'elle faisait cuire. Personne ne remarqua. Ça faisait bien longtemps que Hugh ne s'en souciait plus.










« Un deux ! Trop dommage, Chevalier Elfe, le monstre arrache votre bouclier mais vous n'êtes pas blessée !
- Noooon !
- T'en fais pas, j'arrive ! J'attaque ! »


April, transformée en Troll Ninja pour l'occasion, s'empara du dé, qu'elle lança avec enthousiasme. Celui-ci retomba sur la table et vola le sourire de la pré-adolescente en même temps.

« Un ? Un ?!
- Ouuuuh ! Echec critique ! Ça fait mal, ça. Le monstre se jette sur toi et te blesse mortellement. Si tu ne fuis pas maintenant, tu meurs !
- Bon, on va fuir.
- Ok mam-... Chevalier Elfe ! Lancez ! »


Sandra ferma les yeux, en appela aux dieux du jeu de rôle, puis joua. Toute la joie du monde s'afficha dans son regard. Un six.

« Réussite critique ! La fuite est un succès et la plaie du Troll Ninja n'est pas si profonde que cela. Vous survivrez.
- Trop cool !! Maman, t'es la meilleure !
- Pas Maman, April ! C'est le Chevalier Elfe !!
- Et moi je suis le Troll Ninja, alors t'es priée de pas m'appeler par mon prénom, Aurelianne !
- Maître du jeu !!
- Les filles, les filles, on se calme ! De toute façon, il est déjà tard et on va devoir arrêter si on veut arriver à temps pour le resto. Ok ? »


Les demoiselles rechignèrent un instant mais abdiquèrent bien vite. Un sourire fier mangea les lèvres de la mère de famille, qui se fit un devoir d'aider ses petites à ranger. 10 et 11 ans. Elles grandissaient à vue d’œil et l'époque des couches n'était désormais qu'un lointain souvenir. Et Dieu qu'elles étaient belles, ses princesses... épanouies, souriantes, heureuses. Sandra était de ces parents qui prônaient le droit de s'affirmer et de se construire à son image, plutôt que de répondre aux standards. En avance, presque visionnaire, ce choix de vie lui valait le regard dépréciateur de toutes les mères des alentours. Ce n'était rien. Seul comptait le bonheur de ses enfants. Le reste était illusoire et elle faisait très bien sans. Sandra avait fait le deuil de son mariage, celui de son rôle de mère idéale et ne s'en portait que mieux. La vie avait repris un peu de son quotidien morne et plaisant, et Hugh, ces temps-ci, était plus tranquille. Il ne s'était énervé qu'une fois, à cause du manque, ces derniers mois. Elle soupçonnait qu'il avait trouvé où se procurer d'autres bouteilles, vu qu'elle refusait de lui en acheter. Ce n'était rien. Ce n'était jamais rien.










« Hugh, je ne le garderai pas. »

La voix tremblante et le regard rempli de trop de larmes, Sandra affronta celui de son mari, visiblement dévastée. Elle avait découvert la semaine passée qu'elle était enceinte de bientôt trois mois. Après avoir longuement pleuré, puis réfléchi à la question, elle avait décidé d'annoncer à son époux la décision qu'elle avait prise.

« Je ne veux pas d'un enfant dans ces conditions. J'ai déjà pris contact avec un médecin qui m'a dit qu'il pratiquerait ça au plus vite et-...
- Sand'... T-tu peux pas faire ça, tu peux pas avorter...
- Hugh, c'est mûrement réfléchi. J-je ne veux pas d'un troisième enfant alors qu-que... »


Un temps de silence avait été nécessaire à la poursuite de sa sentence. Il avait malheureusement été brisé par les sanglots de deux adultes qui ne se comprenaient plus depuis longtemps.

« A-alors que tu passes ta vie à boire. Mary m'a appelée, tu sais ? Je suis au courant, pour mardi. »

Seules des larmes lui répondirent. Alors Sandra continua.

« Tu rentres tous les soirs rond comme un ballon et maintenant, tu loupes le travail ? C'est plus possible, Hugh. Je ne peux pas élever un petit dans ces conditions. »

Puis, il l'avait coupée.

« J-je vais changer, Sandra, je te le promets ! J-j'arrête de boire, e-et je serai plus présent, c'est juré ! »

Mais Sandra n'était plus dupe depuis longtemps. Ça faisait 13 ans, qu'elle avait accouché d'April. Treize ans d'un quotidien aux odeurs de Whisky et aux élans alcoolisés.

« Hugh, c'est non.
- S-Sand', je t'en supplie, j-je serai exemplaire, je te le jure, je te le jure, je te le jure... »


Tout en suppliant, il se jeta à genoux. Le cœur de Sandra mourut dans sa poitrine et les larmes, douloureuses de trop de retenue, dévalèrent ses joues. Brûlantes. Elles étaient brûlantes de souffrance, amères comme une endive et acides comme un citron. Elles étaient brûlantes comme une pluie d'été sur un béton trop exposé. Elle secoua la tête. Une fois.

« H-Hugh...
- Pitié, Sand'... Je te jure que tout va changer... »


Elle secoua la tête. Deux fois.

« N-non, je te dis qu-...
- Sand'. S'il te plaît. Imagine que ce soit un garçon. Tu n'as pas envie d'un garçon... ?
- S-Si, mais...
- Alors garde-le... I-imagine comme les filles seraient heureuses, à l'idée d'avoir un petit frère. Aurelianne en meurt d'envie depuis qu'elle a sept ans... ! »


Elle secoua la tête. Trois fois.

« T-tu promets des choses en l'air, Hugh. J-je n'ai plus confiance, j-...
- Sandra, je te le jure, cette fois, c'est pour de vrai. J-je viderai toutes mes bouteilles sous tes yeux, c'est juré. Pitié, laisse-moi une dernière chance... !
- S-Sous mes yeux ?
- Sous tes yeux. Je t'en supplie, Sandra, je t'aime, j'aime les filles, et j'aime déjà le bébé dans ton ventre. Pitié, ne me retire pas le droit d'être père à nouveau... ! »


Alors elle avait abdiqué. Ses yeux avaient versé davantage de larmes et lorsqu'elle avait parlé, sa voix s'était encore un peu brisée.

« C-c'est ta dernière chance, Hugh Lane. Sois-en digne. »

Il avait promis. Sandra accoucha six mois plus tard d'un petit garçon qu'ils appelèrent Evan. Dieu a pardonné. La mascarade dura jusqu'au premier anniversaire du bambin. Puis Hugh brisa de nouveau sa promesse.










« Allo ? »

La journée avait bien commencé. Sandra était partie au travail à l'aube, après avoir embrassé Hugh qui était encore en vacances, contrairement à elle. Il était prévu qu'il s'occupe des enfants jusqu'à son retour, ce soir. Hugh l'avait prévenue qu'ils partaient à la piscine vers 14h, et il était précisément 14h01. Au début, elle avait pensé qu'il l'appelait pour l'informer de leur départ. C'était ce qu'il faisait tout le temps, maintenant. Il lui avait dit que ça l'aidait à rester sobre. Elle l'avait cru et répondait systématiquement au téléphone. Mais cette fois-là, il ne s'agissait pas de Hugh. Une voix féminine, inconnue au bataillon, lui demanda si elle parlait bien à Sandra Lane.

« Oui, c'est bien moi m-mais qui est à l'appareil ?
- Service des urgences de la ville de New York. Je vous appelle au sujet de l'accident. »


Le visage de la jeune mère vira au blanc craie. Un accident. Son cœur s'emballa.

« U-un accident... ?
- Oui, madame. Votre mari et vos trois enfants sont avec nous, et nous avons besoin d'une personne responsable. Pour les soins. Rassurez-vous, rien de grave, c'est simplement la procédure.
- J-j'arrive immédiatement. M-mais mon mari est inconscient... ? »


La peur, la terreur drapa le regard bleu. Les mots qui suivirent la dévastèrent en même temps qu'ils l'apaisèrent.

« Non madame. Votre mari va bien. Simplement...
- S-simplement ?
- Votre mari est saoul. Il est totalement incohérent.
- … Je suis en chemin.
- À tout à l'heure, madame Lane. »


Des larmes de rage mordirent les yeux de la jeune femme. Hugh avait rechuté, mais pire que tout, il avait osé conduire les enfants malgré tout. La peur céda progressivement la place à la colère. Lorsqu'elle arriva à l'hôpital et qu'on lui annonça qu'April allait garder une cicatrice de l'inconscience de son père, sa décision fut prise. La petite famille plia bagages le lendemain matin. Quelques mois plus tard, Sandra obtint la garde exclusive des enfants et s'envola pour Aster Cove sans un regard en arrière, le cœur brisé et ses rêves envolés. Dans le même temps, elle redevint Sandra Karcy.










« Ce n'est vraiment pas possible... ? Vous savez, j'ai une formation, je sais faire des prises de sang. J'ai un doctorat ! »

Avant qu'elle ne puisse ajouter le moindre mot, son interlocuteur raccrocha et Sandra s'effondra sur sa chaise. Ça faisait une semaine qu'ils étaient arrivés, et c'était comme si le travail la fuyait. Lorsqu'elle donnait son nom, la réaction était identique. Le poste était pourvu, ou l'annonce n'était plus valable pour une autre raison, elle ne correspondait pas au profil recherché ou on s'était trompé dans l'intitulé initial. Sandra en était persuadée, c'était la faute de sa vieille voisine à qui elle avait eu le malheur d'annoncer spontanément son divorce. Elle avait bien vu ses traits se fermer et son ton se pincer, mais elle avait préféré ne pas en faire cas. Visiblement, c'était une erreur. Mamie avait de l'influence et s'en était servie pour saper sa réputation à peine installée. Un soupir quitta les lèvres de la jeune mère alors qu'elle essuyait la joue d'Evan.

« Maman va se retrouver à faire des heures de ménage, hein mon cœur... ? »

Le bambin gazouilla et ouvrit grand la bouche pour recevoir une cuillère de bouillie supplémentaire. Pendant qu'elle la lui offrait, le regard de Sandra s'égara sur l'annonce qu'elle avait entouré au feutre rouge et nommé « dernier recours ». Le diner du coin recherchait une serveuse, ne demandait aucune expérience et offrait sa chance à n'importe qui. Les qualités demandées étaient simples et efficaces : il fallait être sociable, souriante et rapide. Sandra cumulait ces différents traits de caractère et savait posséder toutes ses chances. Pourtant, elle ne parvenait pas à s'y résoudre. Le salaire n'aurait rien à voir avec celui qu'elle avait avant d'arriver ici.

« Serveuse, c'est toujours mieux que femme de ménage, hein... ? »

Evan applaudit joyeusement sa mère. Sandra y vit un signe. Après trois autres appels infructueux, elle se résolut à postuler. Elle décrocha le poste sur le champ. Elle commençait dès le lendemain.
Deux semaines plus tard, parce que son salaire ne suffisait pas à maintenir leur train de vie initial et qu'elle avait suffisamment de temps libre pour se le permettre, Sandra appela un certain John Fitzpatrick pour un boulot de secrétaire à mi-temps. Forte de cette seconde victoire, elle décida que leur vie à Aster Cove, au milieu des couches, des conflits avec ses filles et des boulots de misère n'était pas si mal, après tout. En plus, la ville possédait un magasin spécialisé dans les comics. Elle pourrait s'y faire. Et ses grandes le pourraient aussi.
AINSI VA LA VIE
  
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"Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] Tumblr_oxkognMvtS1tduc9ro1_400
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Sur ton walkman : Billy Idol - Hot In The City
MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 17:12

Salut la MILF :perv:
Et bienvenue :perv:
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 17:53

Passage sur portable.
Je n'ai pas voulu attendre pour souhaiter la bienvenue à ce nouveau personnage que j'ai hâte de découvrir !!! Tu connais la maison, fais comme chez toi et bonne aventure avec ta nouvelle demoiselle :cute: coeur love u hug hug in love slurp
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 19:53

re-bienvenuuuue
une vieille \o
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 21:10

Kenny, tiens toi tranquille ! Merci ♥️

Merci Joshua ♥️♥️♥️♥️ J'espère qu'elle te plaira !

"U-une vieille ?! Mais j'ai tant de rides que ça ?!" Merciii ♥️
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 21:22

maman :cute:

Elle est parfaite mignon
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Mon coeur ♥️

Elle répond que ce sont ses filles, les perfections.
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptySam 10 Mar - 23:31

Je suis officiellement amoureuse de toi. coeur
Bienvenue, bb ange
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Alors marions nous. ça tombe bien, je viens de divorcer 8D

Merciii ♥️
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptyDim 11 Mar - 22:10

MOOOOOOOOOOOOOOOOOOM !!!! :red: :red: coeur hug coeur coeur coeur

J'ai trop hâte de lire le reste... bave ET TU ME DONNES TROP ENVIE DE FAIRE MON TC AUSSI, JE VAIS ME METTRE A JOUR FRENETIQUEMENT, IIIIH !!

Re-re-bienvenue sinon ma belle. mignon kokoro I luv u
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"Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] Tumblr_m19t6mcQCT1qjtndio1_400
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Baby giiiiiiiiiiiiiiiiirl ♥️♥️

J'ai hâte de voir débarquer ma grande, grande fille. ♥️

Merciiii ♥️ Me too. ♥️
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptyLun 19 Mar - 11:15

Re !!! Kat est trop canon !!!
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MessageSujet: Re: "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings]   "Il y a autant d'atomes dans une seule molécule de notre ADN qu'il y a d'étoiles dans une galaxie ordinaire. Et cela vaut pour tous les êtres vivants." [Sandra Karcy | Kat Dennings] EmptyMer 28 Mar - 17:46



       


Bon voilà, tu sais déjà que je suis hyper fan, haha. love u J'ai adoré suivre l'histoire de Sandra, elle est tellement attachante et forte, je l'adore ! J'ai trop, trop envie de la voir en jeu et puis, MAMAN QUOI ! hug La meilleure maman de la Terre, elle sent bon et elle est badass hinhin. Hâte de faire mon ado chiante avec toi, j'aime cette famille de tout mon petit kokoro.  love u  superman LANE/KARCY FOREVER !!


Félicitations, tu peux désormais poser tes bagages à Aster Cove et partir sur les traces du demogorgon ! Mais avant de chausser tes rangers, nous t'invitons à recenser l'avatar et le métier/niveau d'études de ton personnage.




Bienvenue sur Aster Cove ta fiche est validée !
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