Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}

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MessageSujet: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyDim 18 Nov - 18:40

¤ Have you and grab you until you're sore ¤
@Jack Spencer-Kane







Fin Août 1985

Tes talons claquent contre le sol du dinner dans une vibration inquiétante. Toujours irréprochable, pas une mèche de travers, un pli sur ton petit top, pas une fissure sur ton vernis parfaitement appliqué. Tes ongles s’enfoncent dans le verre de milkshake que tu tiens. Ta cible était verrouillée et personne ne serait en mesure de t’arrêter.

Jack Samuel Spencer-Kane. Wesley te l’avait présenté comme étant son meilleur ami. Un peu intimidée par sa réputation de populaire, tu avais pourtant trouvé en lui un ami proche, une oreille attentive, un esprit ouvert. Des rires échangés, tu y avais cru, à cette comédie. Mais les rôles étaient bien attribués, depuis le début. Et toi, tu étais toujours la pauvre cruche qui se laissait berner par des sourires tendres et des regards innocents.

Il était là, confortablement installé sur la banquette, burger dégoulinant des doigts, la bouche remplis de mensonge et de viande broyée. Le coca-cola qui pétille dans le verre au coin de la table, la veste roulée en boule dans un coin du banc, les frites molles, entassées les unes sur les autres, aspergé de ketchup froid. Lui, il était cette frite dorée, croustillante, celle qu’on choisit en premier pour entamer le repas, là où toi, tu étais ce morceau de patate molle, huileuse, celle qui traînait dans l’assiette quand tout le monde était rassasié. Mais la friture, c’était surcoté alors qu’importe.

Tu termines ta marche impériale en te postant face à Kane. Un silence noue tes lèvres mais ton regard brûle tellement qu’il pourrait dévaster la ville entière. Le bleu au coin de ton oeil -proprement dissimulé par ton fond de teint- te rappelle les paroles qui ont caressé tes oreilles la semaine dernière. “Qu’est-ce que tu croies, Mathieu ? Si les mecs venaient te voir, c’est uniquement parce que Kane leur avait dit que tu suçais gratos. Et il avait pas tord, pas vrai, la tarlouze ?”. Une nausée saisie un instant ta gorge alors que Jack pose ses yeux sur toi.

Le liquide rose se mêle aux mèches parfaites du joueur de crosse. Le verre vide suspendu au dessus de sa tête, tes ongles qui grincent contre la matière, le claquement brutal du récipient sur la table.


Ça, c’est pour avoir raconté à toute ton équipe de merde que je suçais des queues à la pelle.


Tu aurais voulu t’arrêter là. Mais tu es blessée, si blessée que renverser ton milkshake sur la tête de ce tocard n’était définitivement pas suffisant. Tu saisies donc son verre de coca pour le renverser sur l’entre-jambe de Kane.


Et ça, c’est pour avoir cru qu’on pouvait être amis, tous les deux. T’es vraiment qu’un bouffon, Kane.


Quelque chose s’est brisé en toi, quand tu as appris que toutes les fois où un gars faisait semblant de s’intéresser à toi, c’est parce qu’un autre lui avait raconté des conneries à côté. Le pire, c’est que tu faisais toujours ce qu’ils voulaient, à la fin. Tu te baissais, tu t’écrasais, tu salissais tes genoux sans jamais qu’ils te tendent la main en retour. Parce que tu avais toujours cet espoir qu’un jour, on t’aide enfin à te relever.
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyDim 18 Nov - 20:37

Il faut remonter quelques temps en arrière pour comprendre le schéma qui se joue ici - le bras déroulé de Jack sur la banquette, les mèches tombantes sur son crâne et qu’il a envie de tripoter toutes les deux secondes, le soda crépitant comme un feu acide, les deux gars de l’autre côté dont il ne remet pas les noms, mais il aime quand ça jacasse pour l’inviter, parler de matchs, de tout ce qui lui passe au dessus de la tête mais qui sert à la remplir. - L’air s’est enflé depuis qu’elle est entrée, elle a dégoupillé son propre corps pour s’élancer dans le dinner, si elle n’avait pas cette allure, le sourire de Jack serait resté planté sur son visage à en manger la moitié, comme font les hauts-parleurs quand il se met à parler et à rebondir dans les oreilles d’Ange.



Les doigts de Kane sont couverts de sel et il a ce geste habile où il prend les frites à la pelle pour les manger trois par trois. Et puis quand il rigole, il a son petit corps joyeux qui remue et les frites s’agitent aussi dans le vide. Rien ne lui coupe l’appétit après un entrainement à Jack, rien. Rien surtout pas la silhouette élancée de l’oiseau de proie en face, celui qui fait se raidir quelques épaules, fendre quelques joues dans la chute progressive de la décence. Mais Jack, quand il la voit est réchauffé par les bords familiers des traits sous ses yeux, de la géométrie propre et mousseuse qui tient son visage en pleine logique, comme si elle n’avait pas peur de la netteté de son trait, des contours bien délimités de son caractère, c’était un ange, beaucoup auraient dit si elle avait été le modèle de beauté auquel on s’attache si fort dans les magasines de mode.

La plupart de ces gars écoutaient de Bowie, la fenêtre ouverte sur la route et pourtant ils osaient la regarder de travers. - Et vous savez ce jour-là, Jack a levé des yeux intéressés sur Ange, mais noyés à moitié d’amitié, parce qu’il s’apprêtait à enchaîner, bonjour, ça va, tu veux t’asseoir? - Pourtant quand elle a rencontré Jack à mi-chemin, il s’est figé. Il a tout de suite compris sans avoir à creuser bien profond, parce que le milkshake passait déjà à l’intérieur de ses oreilles. Ça ne l’a pas empêché de lâcher un: « Mais putain qu’est-ce-que- » et d’entendre distinctement le moment où ses « potes » se sont tus.

Ça avait déclenché un dégradé de couleurs honteuses sur ses joues, mais Jack avait des fils laiteux qui finissaient droit dans sa bouche et à la deuxième attaque, il avait sursauté, brièvement, comme s’il s’y attendait à moitié. Pourtant, Jack, s’est propulsé de la banquette, il est resté là où il était, droit comme un piquet, a regardé Ange en silence. Ange comme assombrie par endroits.
Pour le coup, elle lui avait bien cloué le bec, à ce bouffon de Kane. Des lumières de père en fils, ceux-là. Et je vous assure, il a bien réfléchi une fraction de seconde avant de l’ouvrir:
« ....Bah si tu voulais me la sucer aussi suffisait de demander mon ange. »



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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyDim 18 Nov - 23:59

¤ Have you and grab you until you're sore ¤
@Jack Spencer-Kane







Fin Août 1985

Cette période, tu t’en souviens très bien. Jonah avait quitté la ville, piétinant par la même occasion ton coeur en morceau pour en faire de la poussière. Tu te sentais vide sans lui, sans ses sourires, sans cet amour. Tu avais besoin de réconfort, tu avais besoin qu’on te chérisse, qu’on te montre que tu n’es pas cet être répugnant que les arriérés décrivent. Tu avais besoin de cette confiance qu’Allen avait embarqué dans le coffre de sa bagnole en se barrant d’ici.

Octobre 83, un garçon comme les autres, un membre du club de crosse, pas remarquable mais pas effacé, personne et quelqu’un à la fois. Tu avais senti ses yeux sur tes cuisses à plusieurs reprises mais ses regards animaient ton envie d’être vue. “Tu veux boire un milkshake ? Je t’invite.” D’accord. “On fait un petit tour en voiture ?”. D’accord. “Tu veux voir où je m’entraîne à la crosse ?”. D’accord. “Viens, allons dans un endroit plus tranquille.” D’accord. “Ange, je peux t’embrasser ?”. D’accord. “Ange … Tu peux … ?”. D’accord.

La chemise qui se froisse. La fermeture éclaire qui glisse. Ta gorge qui se sert. Un soupire entre ses lèvres. Tes mains qui agrippent sa ceinture. Un gémissement rauque. Ta main qui essuie tes lèvres. Ses pas qui s’éloignent. Même pas un regard dans ta direction, rien. Tu t’étais dit que ce serait la dernière fois, que tu t’étais faite avoir, que de toute façon, ça ne risquait plus d’arriver.

Et pourtant, la semaine qui suivit, les regards des sportifs se faisaient plus appuyés. Des sourires, des clins d’oeil, tu pensais naïvement avoir retrouvé ta confiance perdue. Il y a eu un autre garçon. Puis un deuxième. Un troisième. Et finalement, tu as commencé à en avoir marre de rester à terre quand le cinquième t’a tourné le dos. Ce n’est qu’en septembre 1984 que tu fais la rencontre de River, qui, en corrigeant ton dernier prétendant, à signer l’arrêt du défilé de frustrés. Et pour ça, tu ne la remercieras jamais assez.

Jack se présente à toi, dégoulinant et humide, parfum de fraise et cola mêlé à cette odeur nauséabonde d’orgueil et de condescendance. Tes yeux s’élargissent, tes joues s’empourprent de colère et c’est ton poing vengeur qui vient s’écraser au milieu de la figure de Kane. Les foules s’agitent, les serveurs peinent à t’approcher, au risque de se recevoir une beigne à leur tour. Ta voix vibre dans ta gorge dans un ton cinglant.


Jamais je voudrais de ta p’tite bite de puceau prétentieux, pauvre con !


Tes ailes blanches perdaient de leur couleur immaculé pour revêtir une robe sombre, digne des enfers. Trompes-moi une fois, gares à toi. Trompes-moi deux fois, tu le paieras.

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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyMar 20 Nov - 6:58

Pas de héros dans l’arène pour Ange, encore, encore l’aura chaude des garçons dérangés, attablés, encore, le visage desserré de Jack sous le film collant de honte qu’il sait pertinemment bien porter, comme si ça lui appartenait. Elle devrait savoir depuis le temps que ce n’est pas lui qui portera son blouson en cape saillante, seulement un alliage de deux forces adolescentes - sa réputation et la lessive de sa mère, sorte de nuage toxique qu’il n’a pas quitté et ne quittera sans doute jamais, est-il condamné? - Toujours est-il que les lions semblent moins hostiles, que les griffes d’Ange portent une couleur distinctive, elle montre les dents et il peut sentir un monde trembler que les autres ne perçoivent pas (le leur), pourtant il regarde droit devant, pas à l'horizon mais à cette fille qu’il déçoit, qui porte toutes les douceurs et les tendresses sur ses épaules, qui essaye de garder une composition décente (alors qu’un fauve rôde et s’apprête à arracher des têtes). 



Mais lui ne garde d’elle que ce sourire de travers - celui qui devrait lui aller très bien, faire partie de son décor de garçon parfait, et on aime le surnommer ainsi, alors il surveille l’étiquette bien qu’elle ne tienne plus en place depuis un moment. - Les nuages en papier-mâché se mettent à gonfler et si Jack était attentif, il les verrait bien se gorger d’éclairs et de ressentiment mais il était trop occupé - à toutes les autres choses qui servaient à lui remplir l’estomac, celles qui dégoulinaient de leur âge, auxquelles il prétendait ne pas faire attention. - Elle décoche son poing, Ange, si fort que si elle avait porté la robe d’un tigre, elle aurait absolument défiguré Jack mais tout ce qu’on entend se couple au silence qui règne sur la pièce et les plateaux dévalant une pente raide sur les comptoirs, les couverts se cognant aux assiettes - ces deux garçons sans prénom significatif, le haut de leur corps propulsé de stupeur (mais sans aucun tremblement, parce que pour eux, c’était ce que l’on appelait du haut divertissement).

Jack a ce corps de faible mais les os d’un gosse remonté pièce par pièce comme affublé d'accords métalliques pour le protéger (et il ne saurait dire pourquoi), alors il recule bien fort sur ses converses qui couinent par terre, mais étrangement il tient debout, le piquet, l’espèce de marionnette moqueuse qui va et vient en arrière pour narguer, les billes luisantes d’Ange rencontrent celles de Jack - il sent sur son épaule humide le poids prendre toute la place et l’écraser, il a l’audace de ne pas détourner le regard, de se lécher les babines en animal provoqué.

« Ok, ok si tu le dis. »

Il la saisit au bras, la force dans cette valse où n’importe quelle bestiole remuerait, les membres guindés, elle peut le lacérer, il sait, il sait bien, se glisse sur son territoire déjà affecté par sa présence depuis (trop) longtemps, la mordant presque à la bouche quand il lui vole un baiser agresseur (le seul qu’elle n’attend pas).

« Tu peux pas dire que j’aie pas respecté ton souhait là, j’t’ai pas fait mettre à genoux, pour une fois. »

Et son visage peut bien se couvrir de haine, et les restes d'amitié qui les noue peuvent bien se délier, fondre en restes amer de cette vengeance sacrée, lui, il n'irait pas s'agenouiller, pour personne.
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyMar 20 Nov - 11:56

¤ Have you and grab you until you're sore ¤
@Jack Spencer-Kane







Fin Août 1985

Il y a dans l’air une atmosphère électrique qui hérisse les poils et fige les silhouettes. La gravité pourrait même leur faire perdre pied, aux combattants que Jack et toi représentez. Foudre oculaire, lame buccale, c’est oeil pour oeil, dent pour dent, qui sait qui s’en sortira vivant.

Les serveurs du diner s’agitent, se bousculent, s’approchent de l'arène à pas de loup. Jack saisit ton bras, le cercle est bouclé, on redoute que le calme du déjeuner ne soit troublé. Tu tires, tu grognes, tu sors les griffes comme un chat enragé.


Lâches-moi, Kane. J’te dis d’me l-

Stupéfaction générale. Les serveurs se regardent en se disant que l’altercation n’est qu’une vulgaire dispute de couple, qu’il n’y a pas besoin d’intervenir, et le regard suffisant de Jack t’enflamme de la plus abominable des façons. Pourquoi les garçons étaient si contradictoires ? Si autoritaires ? Comme si le monde devait leur obéir. Tu dois l’embrasser quand il veut que tu l’embrasses. Tu dois le quitter quand il veut que tu le quittes. Tu dois la fermer quand tu veux que tu la fermes. Baiser furtif mais surtout, baiser empoisonné, tu rejettes le venin dans un crachat sur la joue du sportif. A force de te faire cracher dessus, c’était devenu mécanique de rendre la salive à son propriétaire.

Et les serveurs déjà retourné se retrouvent affolé quand tu te jettes sur le pauvre héritier des Spencer. Corps plaqué au sol, tes ongles plantés au col de son haut, tu sens les larmes montés sans que la colère ne s’en aille.


Tu me prends pour ta pute ?! Tu te prends pour qui, en fait ? C’est pas parce que ta conne de mère a disparu dans l’trou du cul d’la forêt que tu peux te permettre de traiter les gens comme de la merde, pauvre con !


Il y a dans tes paroles des choses vraies, des choses fausses, des mots mal utilisés, mal interprétés mais ta fureur t’aveugle, te transforme et tu te retrouves tirer vers l’arrière par les employés du diner, enfin. Ils te disent de te calmer, te traite en bête sauvage mais tu as déjà troqué tes ailes d’ange contre des cornes de diable.


Foutez-moi la paix ! Vous en avez pas marre de toujours vous en prendre aux mêmes ?! Bandes d’arriérés de merde. Continuez de défendre vos beaux petits protégés à la con. Ce seront les premiers à vous trahir, vous verrez.

Ton visage est rouge de colère, de honte, de tous les sentiments négatifs possibles. Tu as soif de vengeance et Jack ne restera définitivement pas en sécurité indéfiniment.


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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyMar 20 Nov - 20:58

Mais il te faut chasser pour être rassasiée  
Dans ta gueule, des poignards
Taquinent tes mâchoires  
Et dans tes yeux l'espoir  
Allume un feu tout noir, tout noir


Duel ou communion, la bouche de Jack est tiède, il prend l’air d’un autre, d’un de ces garçons électriques et foudroyants sans limites, aux voitures débridées, filant sur la route et allumant le goudron, la main au dehors de la fenêtre. - Est-ce-qu’elle imagine la fuite de tous ceux qu’elle aime comme ça? - Et après, le soleil tape et les vitres veulent fondre, les frites restent dans leurs bacs, les mains des crosseurs dans leurs poches, les lèvres serrées, le rire étouffé par des murmures. Ils sont l’un contre l’autre, jetés et renversés, Ange est au dessus, Jack en dessous.



Il n’aurait pas pensé ça autrement, parce qu’elle était bien plus vivante qu’il ne l’était, malmenée par cette fougue de vivre une vie qu’on ne lui a pas donné, ce qui réveillait Jack, les oreilles rouges et le nez presque là à couler vivement mais il n’a que ce souffle entrecoupé, échappant de ses lèvres, sans qu’il ne puisse réfléchir à une phrase complète.

La salive avait éclaté et sali ses joues déjà collantes, il souriait si fort que les traits de son visage vrillaient et se confondaient au reste de sa peau, une main passée contre son menton alors qu’il repense à sa langue poussée contre la sienne. 

Ils soulèvent le martyr, les serveurs, dans un jeu de miroirs terrible, avec Ange. Jack attend qu’on l’attache au pilori, les mains plus bavardes que les mots, plus affolées, et jusqu’à ce qu’elle explose en une seule bombe verbale, ils ne comprenaient pas vraiment. Qui pouvait comprendre sinon elle? - Jack l’écoutait, ça lui plaisait, le tour de son cou lançait sévèrement, elle avait voulu le déchirer, il aurait aimé voir ça.

Et il s’imagine, s’enfoncer dans le ventre de la forêt, et il l’imagine, debout et droite et fière, tenir dans chaque main un verre, et avaler tout rond la cerise sur le bord, et trouver ça absolument tendre, juste comme il faut.

Jack, la veste sur la banquette, les yeux ronds des clients, les joues clignotantes de l’ange, les aiguilles tournant sur leurs douze heures, il se tient là, il lui parle:

« Ouais foutez-lui la paix, c’est une femme libérée! Pas vrai? Tu veux dix dollars pour le bisou Ange? Tu veux? »
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyDim 25 Nov - 19:34


¤ Have you and grab you until you're sore ¤
@Jack Spencer-Kane







Fin Août 1985

<< Ne la laisse pas tomber
Elle est si fragile
Etre une femme libérée tu sais c'est pas si facile.
>>


Les paroles de Jack sonne comme une mélodie désagréable, des notes brisées qui flottent entre autour de ta tête, telles des astres destructeurs. Ton coeur a perdu une écaille, il s’effrite toujours un peu plus à mesure que ton regard s’attarde sur son visage suffisant. Tu le regardes et sur le moment, Jack, il te fait de la peine. Ta rage retombe comme un soufflée au chocolat raté, tu te libères de l’emprise des serveurs, ta colère brûle encore, mais reste profonde, maîtrisée. T’as la chanson qui te revient, bribes d’un souvenir d’été, un écouteur partagé, la cassette qui tourne dans le lecteur, le français qui se mélange à l’anglais, une secousse de buste, rire qui prend les poumons, c’était un bel après midi et Jack crachait dessus sans remords. Ça te rendait triste.


T’as gagné, Jack. C’est ce que tu voulais entendre, j’imagine.


Tu t’approches, les épaules lasses, le regard sombre, éteint. Tu le regardes et tu ne voies plus le jeune homme charmant mais un gosse. Oui, Jack était encore un gosse. Comment t’as pu croire que tu pouvais déverser ta colère sur un enfant ? Peut être parce que t’avais pas réalisé qu’il l’était toujours.

Tes doigts glissent sur le torse de Kane, tes ongles vernis contourne les boutons de sa chemise humide. Et ta main continue son chemin jusqu’à la ceinture du garçon avant de se glisser dans son pantalon trempé. Tu saisies brusquement le paquet, t’as les yeux scotchés à ceux de Jack avec un sourire inquiétant. Il voulait te faire passer pour une traînée ? Bien.


Dix dollars, ça suffira pas pour te transformer en homme, Kane.


Ça suffit, maintenant !’. Le spectacle ne peut plus continuer, l’indécence a outré le public et les acteurs se sont fait huer et jeter hors de la scène. Ça bouscule, ça pousse et la porte du dinner se referme derrière les serveurs mécontents. Tu sens les regards écœurés des voyeurs du restaurant mais tes yeux ne voient que le visage de Jack.


A moins que tu ne t’excuses, je croie qu’on a plus rien à se dire, toi et moi.


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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyDim 25 Nov - 22:57

Si Ange était une bête noire, profondément enfouie sous les couches de la femme qu’elle dessinait chaque matin, la femme qu’elle renforçait: Personne n’en avait vu le visage. Surtout pas Jack et leurs yeux enchaînés - ses iris foncés appuyés sur les siens. - Il se tenait raide et les muscles si tirés que ça colorait son visage. Les réactions du corps, elles, ne trompaient jamais, contrairement à Jack. Les hommes étaient des engins bousillés par bien des endroits et c’était juste que par manipulation ils se déclenchent.


Mais Jack avait dix-sept ans, ça lui était arrivé de voir Ange comme les filles en petite tenue dans les magasines, quand elle se collait à Wesley avec son naturel déconcertant, bien sûr il n’avait pas cette image, elle était taboue, elle était bien enfouie. Jack était tétanisé, peut-être parce qu’il l’avait entraperçue, la part d’elle même qui est allée se perdre avec les années, il pensait ne trouver personne dans la descente. Surtout pas elle, surtout pas ce qu’elle représentait pour lui, et il se rejouait en boucle le moment où elle était arrivée, où il avait suivi sa rage avec la sienne, sans se poser la moindre question.



Il se revoit appuyer sur son lecteur et relire la cassette au début, quand il la fredonnait il avait l’accent entrecoupé de maladresse, c’était terrible mais ça lui rappelait ce qu’Ange en avait dit et Ange avait une voix que beaucoup de gamins de leur âge n’avaient pas, c’est pour ça que Wesley insistait pour qu’elle fasse partie des films, il manquait toujours la réponse à la question: Est-ce-qu’elle portait un costume. Et dernièrement toute leur intimité lui signifiait que non, que c’était tout bonnement, naturellement, Ange, dans le bon sillage. Il commençait à la connaître, Jack.

Ça l’a touché en plein dans son égo, il n’y peut rien ça le pique très fort, il remue sauvagement quand on les jette de là. Il a chaud, tout est moite et absurde, comme le fait qu’elle lui adresse encore la parole après la débandade - c’est le cas de le dire. - Jack rit bruyamment.

« Allez te fous pas de ma gueule, t’es venue m’chercher aussi, fais pas ta victime. »
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MessageSujet: Re: [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack}   [FlashBack] Have you and grab you until you're sore. {Anjack} EmptyDim 25 Nov - 23:35


¤ Have you and grab you until you're sore ¤
@Jack Spencer-Kane







Fin Août 1985

<< Au fond de son lit un macho s'endort
Qui ne l'aimera pas plus loin que l'aurore
Mais elle s'en fout elle s'éclate quand même
Et lui ronronne des tonnes de "Je t'aime"
>>


Des peines, tu en as connu des tonnes. Pourtant, il semblerait qu’avec le temps, tu te soies relâchée, t’as laissé le bénéfice du doute s’installer, la naïveté est revenue sans trop comprendre ce qu’elle foutait là, et t’es redevenue aussi conne qu’après le départ de Jonah. Tu t’es laissé avoir par toutes les personnes gentilles et compréhensives qui ont récemment croisé ton chemin, t’as oublié que la plupart du temps, le monde est surtout remplis de connards.

Le cuir couine entre tes coudes, tes mèches sombres glissent le long de tes épaules, ta main se glisse dans ta poche, effleure ton ticket porte-bonheur et saisit ton miroir, ton rouge à lèvres. Dans le reflet de ce cercle argenté, tu voies dans tes yeux la déception que tu n’aurais jamais imaginé ressentir envers Jack. Le stick colore ta bouche, trait délicat, elles se frottent entre elles pour se donner de l’importance. Matériel rangé, tu regardes Kane de haut, avec cet air méprisant qui déformait tes paupières.


En tous cas, j’avais raison. J’préfère sucer les grosses queues de tes copains plutôt que l’asticot qui te sert de bite.


Tu ne t’attardes plus, c’est terminé. Les morceaux d’amitié brisée gisent sur le sol, n’espèrent plus aucune renaissance, crient d’agonie sous les converses de Kane. Tu t’éloignes, le pas décidé, ta silhouette pourrait disparaître dans cette brume inquiétante, rejoindre le fantôme de Béatrice, qu’est-ce que ça pouvait faire, maintenant ? Jack continuerait à jouer les abrutis.

La portière de la vieille bagnole de Théodore grince et ton corps menue s’y cache, c’est tout ce que tu sais faire, te cacher quand ton coeur est blessé. Et alors que le moteur tousse, que la banquette vibre, tu arrache cette larme qui roule sur ta joue pour t’échapper sans un regard vers celui que tu pensais être ton ami.



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