Papa aimait Maman très fort. Ses baisers laissaient des traces sur sa peau blanche. Ses mots d'amours faisaient couler des gouttes de pluies sur ses joues. Et chacune de ses danses laissaient de jolies couleurs sur ses poignets.
Rosie avait cinq ans quand Papa t'a faite danser pour la première fois. T'avais douze ans, t'étais toute jeune. T'étais qu'une gamine mais t'avais déjà l'air d'une femme. Et Papa était jaloux des autres petits garçons qui te regardaient trop. Alors il te faisait danser, encore, et encore, jusqu'à ce que la lumière s'éteigne.
Un soir, alors que Papa avait but trop de potion magique, t'as prit la main de Maman et de Rosie pour les emmener très loin de Papa. T'as décidé de revenir sur les terres de ton enfance, les ruelles d'Aster Cove. T'avais à peine seize ans et t'étais déjà une adulte dans ta tête.
Les garçons trouvaient que tu sentais bon. Les filles aimaient être vue en ta compagnie. A l'époque où tu allais au lycée, tu étais la fille populaire. Des notes satisfaisante, toujours prête à aider les autres, une beauté lumineuse. Dix sept ans, le bel âge.
Mais le rêve que t'avais réussit à construire en revenant à Aster Cove commençait à s’effondrer. Alors que les élèves rêvaient de la fac, loin d'Aster Cove, Maman avait du mal à joindre les deux bouts. Tu savais que vous n'auriez jamais assez pour que tu continues tes études après le lycée.
Les problèmes n'arrivent jamais seuls. Maman était au travail. Rosie était chez une amie. Tu étais seule à la maison et jamais tu n'aurais crut voir Papa en ouvrant la porte. Par soucis de nostalgie, vous avez joué à chat et tu t'es mise à courir dans la maison en espérant lui échapper. Pas vraiment adepte de films d'horreur, tu t'es pas dit que le placard était une mauvaise cachette avant de te planquer dedans. C'était étroit, tu avais peur et les pas de Papa se rapprochaient doucement. Et alors que tu voyais son ombre filtrer sous la porte, il a disparu. D'un coup. Au bout d'un quart d'heure, t'es finalement sortit du dressing. Depuis, Papa n'est jamais revenu.
Le temps du diplôme est arrivé. Tes amies sont toutes parties d'Aster Cove pour aller étudier à l'université. Peu d'élèves de ta promotion sont restés. Toi, tu as commencé à faire des ménages, pour aider ta mère. Tu n'avais que vingt ans quand les Kane t'ont engagé.
Béatrice Kane était une très belle femme. Elle avait un doux sourire, des cheveux blonds étincelants, une tendresse pour sa famille inconditionnelle et une considération pour toi que tu trouvais touchante. Elle était belle et tes sentiments pour elle ne cessait de grandir un peu plus chaque jours. Plus jeune, tu n'avais jamais vraiment eut d'intérêt pour les garçons et c'est en rencontrant Béatrice que tu réalisas à quel point tu pouvais désirer une femme. Mais son coeur appartenait à un autre. Elle avait un mari, une famille, un foyer à tenir. Et toi, tu n'étais que la bonne qui venait faire la vaisselle pendant ses réunions avec le club de bienfaisance.
Logan Kane était un homme charmant. Le problème était qu'il avait parfaitement conscience de son charme. Toi, la jeune fille frêle et naïve, aux sentiments entièrement dévoués à sa femme, tu n'avais pas vu venir l'intérêt de Monsieur Kane envers ta petit personne. Ça a commencé avec des "Bonjour, comment allez-vous, Dolores ?". Polis, courtois. Puis, des légères caresses sur les épaules, toutes innocentes. Les petits surnoms. "Ma petite Doll". Bientôt, les mains sur tes fesses et le regard anéanti de Béatrice.
Tu fus virée sur le champs. Personne ne voulut t'engager après. L'histoire du mari aux mains baladeuses se transforma pour devenir celle de la bonne aguicheuse. Les foyers ne voulaient plus t'engager, les hommes le faisaient pour de mauvaises raisons. Un soir, alors que tu envisageais de terminer ta soirée la tête plongée dans cette assiette de frittes froides, cette fameuse serveuse est venue prendre place en face de toi.
Charlie Becket. Tu te souviens de ce visage que tu avais croisé deux ou trois fois dans les couloirs, au lycée, sans jamais vraiment avoir de raison de l'aborder. Et alors que tu étais au bout du rouleau, elle t'a tendu la main et t'a offert une solution. Une carte indiquant une adresse. Celle de l'Aster Pleasure. Et à partir de cet instant, tu pénétras dans le monde de la nuit.