Mini Event Halloween 2018 | Groupe 1

Le ciel se fait menaçant depuis plusieurs heures déjà. Vous êtes dans les rues d'Aster Cove, la tête ailleurs, les mains dans les poches, peut-être. L'artère où vous vous trouvez est très fréquentée, mais rien d'étonnant à cela : aujourd'hui est un jour particulier. Aujourd'hui, c'est Halloween. Les rires d'enfants vous accompagnent. Un fantôme passe à votre gauche. Une sorcière sans balai lui court après, et peut-être que vous aussi, vous arborez votre propre déguisement. Pirate, vampire ou loup-garou, ce n'est pourtant pas là l'important. La nuit menace déjà et les citrouilles illuminent les allées, de plus en plus fort. Là-bas, un Jack L’Éventreur vous regarde. Dans sa main, il tient un long couteau de boucher et ses vêtements sont couverts d'un sang que vous espérez faux. Il n'y a pas de raison, de toute façon, à part peut-être ce regard sordide qu'il vous lance depuis tout à l'heure. C'est qu'il suit votre démarche, et qu'il a quelque chose d'inquiétant.

« AAAAAHHHH ! »

Comme si quelqu'un avait voulu vous donner raison, un cri déchire le soir et vient heurter vos tympans. La petite sorcière de tout à l'heure s'arrête de courir, bientôt rejointe par son ami le fantôme. Même Jack tourne la tête en direction du bruit et dans une seconde surréaliste, la rue toute entière se tait. Il ne semble rien y avoir à signaler. Le cri fait partie de ces bizarreries d'Halloween que personne n'explique mais qui sont un jeu pour ceux qui le fêtent. Pourtant, cette fois, quelque chose vous dérange. C'est un sentiment étrange, que cette peur impossible à expliquer. Comme un papillon attiré par la lumière qui le tuera, vous vous dirigez vers le bout de l'allée, là d'où vient le cri. À première vue, tout est désert dans ce coin-là. Les maisons du lotissement, construites à l'identique, sont ornées d'un jardin dont les haies sont parfaitement bien taillées. L'herbe est tondue, les par-terres de fleurs sont impeccables et les décorations d'Halloween donnent cette impression de parfaite petite vie. Tout le serait d'ailleurs, s'il n'y avait pas le bruit. C'est un son étrange, que vous n'avez jamais entendu auparavant, ou peut être une fois, cette fameuse fois où l'oncle John a décortiqué le poulet familial. Ce bruit, c'est celui des os qu'on arrache, de la chair qu'on détache et des intestins qu'on mastique.

Mu par une curiosité malsaine, vous passez la palissade de l'une de ces maisons idéales et tombez sur un spectacle innommable. Sur le sol, vous reconnaissez Martine, cette bonne vieille voisine qui vous avait offert du chocolat, pour noël dernier. Au dessus d'elle, vous découvrez son mari, occupé à... la dévorer. Le spectacle est à vomir, et c'est peut-être ce que vous ferez, avant de les entendre. Partout dans la rue, des cris s'élèvent. Lorsque vous tournerez la tête, vous reconnaîtrez certains visages, parmi la foule rendue folle. Quelqu'un, quelque part, hurle de toutes ses forces.

« D-DES ZOMB- »

Vous n'entendrez jamais la suite. Le bruit terrifiant qui suit vous informe pourtant de ce qui vient d'arriver au courageux messager. Car s'il n'a pu finir, vous avez compris. Ce soir, l'apocalypse tombe sur Aster Cove. Les zombies sont ici, et vous allez devoir survivre. Ou du moins mourir en essayant...

L'horreur est entière. Le cri alerte. Le cri réveille. Les masses inertes, sans vie, se redresse dans un gargouillement inhumain.

Ceux qui devraient appartenir à la mort s'observent et se reconnaissent. Ceux qui devraient appartenir à la mort observent et vous reconnaissent. Ils vous reconnaissent en tant que proie, vous dont le corps, soudain, a une odeur dont ils rêvent violemment. Mus par l'envie de dévorer la vie pour la récupérer eux-mêmes, les monstres qui serpentent entre les rues soudain s'approchent des différentes victimes qu'hier encore, ils appelaient famille ou amis. Au loin, vous croyez reconnaître une voix mais ne mettez pas le doigt dessus.

De toute façon, il vous faut fuir. Martine se redresse, le visage à moitié dévoré et un œil manquant, la partie droite de son cou arrachée par les dents de son époux. Ses tripes, répandues au sol, traînent sur celui-ci lorsqu'elle esquisse un premier pas chancelant.

Aucune voix ne sort de la gorge de cette gentille dame. Seul un râle continu s'élève dans la nuit, terrible, d'Halloween 1985. Celle-ci vous promet de nombreux cauchemars, si vous survivez à toute cette histoire.

Certains d'entre vous reculent. Certains d'entre vous n'auront pas la chance de leur voisin. Tandis qu'elle observe la scène surréaliste qui se déroule sous ses yeux, Reese ne sent pas la présence qui se glisse derrière elle. Tandis qu'elle se perd dans la crainte de ce qui la chasse devant, Reese remarque trop tard les doigts qui se referment sur son poignet.

C'est le gémissement qui glisse contre son oreille, qui vous alerte. C'est le visage déformé du professeur de sport du collège-lycée, que vous découvrez.

Comment n'avez-vous pas senti l'odeur nauséabonde qui s'élève de son thorax, d'où pendent des côtés arrachées et où coagule encore du sang ?

Le bruit d'une voiture qui freine de toutes ses forces dans un son de klaxon effréné résonne dans vos mémoires. Le hurlement de peur l'a recouvert, mais M. Tommass est bien mort dans l'accident dont il a été victime. Il s'est extirpé comme il a pu du carambolage, y laissant une partie de sa jambe, rendue traînante par les os brisés qui s'y trouvent désormais. Il s'est sorti du trépas et est venu vous trouver. Ses doigts, à présent, maintiennent le poignet de Reese et les dents qu'il a toujours se tendent vers la gorge de son étudiante.

C'est fou, ce que la vie peut être fragile. C'est fou, ce que la mort peut être rapide. Si personne ne sauve Therese Wallis, celle-ci rejoindra bientôt l'armée des décédés.

Vite. Que quelqu'un agisse. Vite.