wake me up before you go (aaron)

" Sans déconner, Ron, t'es encore planté devant ce jeu débile ! Ca fait trois jours que t'es dessus ! " La voix si mélodieuse de sa soeur lui parvient, hurlant à plein poumons, alors qu'il ne lui prête même plus attention. Des années à l'attendre lui faire des sermons, il a fini par s'habituer et par ne même plus relever. " AARON ! Est-ce que tu m'écoutes au moins ?! " Comme seul réponse, il ne lui accorde toujours pas même un regard, toute son attention rivée sur le jeu d'arcade en face de lui. Encore un niveau et il aura dépassé le record de ce gosse insupportable qui ne cesse de le narguer sans cesse au Diner. Il a conscience de sa soeur commençant à perdre patience à ses côtés, mais ce n'est pas comme s'il allait cesser ce qu'il fait pour l'écouter. Deux ans de plus que lui, et la voilà qu'elle se prend pour sa mère. Bon, certes, elle n'a sans doute pas tort, vu qu'il se comporte plus comme un gamin de treize ans que comme un adulte responsable. Sauf que les responsabilités, lui, il les fuit plus que de raisons. Et c'est pour ça qu'il passe les journées à jongler entre son job et les Arcades, à défier des gosses dix ans de moins que lui. Autant dire que quasiment tout son fric y passe, non pas qu'il s'en soucie. Des années que ça dure, et c'est pas demain la veille que ça va changer cette histoire (et puis, ça lui permet d'oublier les trucs super-hyper-pas-du-tout normales qu'il a vu étant gamin. On évacue le traumatisme comme on peut, n'est-ce pas. Donc, les autres, on les emmerde !). Sans doute la raison pour laquelle il a fini le lycée en dent de scie, et qu'il a même pas cherché à intégré l'université. Pour quoi faire ? Pour rester assis des heures durant à s'emmerder écouter des profs raconter des trucs super pas intéressants ? Ouais, très peu pour lui, quoi. C'est le gosse paumé coincé dans un corps d'adulte, que personne en ville ne se soucie même de vouloir sermonner. Tout le monde a fini par capituler, y compris ses parents. Mais pas sa soeur. Ô grand non ! Elle lâchera jamais l'affaire, celle-là ! " Bon écoute, Rosie, t'es bien gentille mais t'es reloue à force. Occupes-toi de ta vie sociale avant de te soucier de la mienne. " La meuf, elle a même pas un petit-ami, et ses seuls amis se trouvent être des son livre et ses cahiers, donc qu'elle vienne pas lui faire la morale. Elle s'empourpre, se vexe, et finit par tourner les talons. Bon débarras. Il aime sa soeur, n'allez pas en douter. Mais à l'avoir sans cesse sur son dos, il aurait parfois aimé être fils unique.