Le moins qu’on puisse dire est que Mackenzie n’a jamais manqué de rien. Déjà toute petite, elle était au centre de toute les attentions, une vraie petite princesse. Elle était choyée, admirée, par tout les gens qui rencontraient le petit ange roux. Les adultes vantaient ses bonnes manières et son esprit vif, son père la chérissait plus tout, même sa nourrice ne pouvait s’empêcher de fondre devant elle.Tous semblaient s’accorder sur le fait que Mackenzie était une merveilleuse enfant !
Tous, sauf sa propre mère. Cette femme était ce qu’on peut appeler…
An ice cold bitch. Même avec sa seule et unique fille, elle restait en permanence froide et distante. Tout ce que faisait Mackenzie semblait l’agacer. Alors, la petite princesse faisait de son mieux ! Elle s’obstinait à être irréprochable, dans ses manières, son vocabulaire, son apparence… Mais ce n’était jamais assez. Sa mère ne se préoccupait que de ce qui n’allait pas.
Et elle n’avait pas à chercher bien loin. Une chose primordiale pour Madame Chandler, elle même avocate, était l’éducation. Chose assez compliquée pour Mackenzie… Elle avait beau être scolarisée à domicile avec un précepteur privé, si ces notes n’étaient pas complètement médiocres, elles n’étaient pas aussi exceptionnelles qu’elles auraient dû l’être pour sa mère. Et ça ne s’arrangea pas, lors de son entrée au collège ses notes passèrent de bonnes à très moyennes.
Mais ce n’était pas ce qui la préoccupait le plus… Bien sûre, elle était toujours obsédée par l’idée d’obtenir l’approbation de sa mère, mais, elle avait désormais un objectif plus large. C’était la première fois pour elle qu’elle était scolarisée avec d’autres gens, et elle comptait bien avoir leur approbation à eux. Mais ça ne lui faisait pas peur, ça faisait des années qu’elle arrivait à se mettre tout le monde dans la poche, elle maîtrisait à la perfection ce subtil mélange d’amour et de craintes.
Elle savait donner l’impression qu’elle était accessible, comme tout le monde, que tout le monde pouvait être son ami… S’il en valait la peine. Car si une personne faisait partie d’une minorité ou avait un quelconque défaut, c’était elle qui guidait la foule avec les fourches et les torches. Et si vous étiez juste au millieux, elle jouait sur les détails pour rendre votre vie meilleure. Vous savez, ce petit détail chez vous que vous n’aviez jamais remarqué ? Qui n’existe peut être même pas d’ailleurs...C’est sans importance, elle, elle vous le faisait remarqué. Mais, elle apportait aussi la solution miracle à ça, gagnant ainsi votre reconnaissance éternelle. Et elle en était fière. C’était ce qui rendait sa vie si facile, elle était belle, riche, et populaire.
Mais seule, terriblement seule. Alors, elle s’était trouvée une amie. Victoria. Dès le premier jours au collège, ou elle savait qu’elle aurait besoin d’une alliée, elle l’avait repérée. Elle était toute seule et avait l’air un peu paumée, mais elle était plutôt jolie. Et Mackenzie sentait qu’elle pourrait en faire quelque chose… Et c’est ce qu’elle a fait. Des années durant, elles régnèrent toute deux sur le collège. Elles avaient même un code couleur, chaque jours, Mackenzie portait du rouge et Vicky du bleu.
Un jours, des broches sont venues s’ajouter à cet ensemble. Une idée, et cadeaux, de Mackenzie. Pour elle, elle avait acheté une araignée, rouge évidemment, et pour Victoria un papillon, bleu. Elles les portaient chaque jours, fièrement, du côté gauche. Elles étaient inséparable toute les deux. Victoria était toujours là pour Mackenzie. Dès qu’elle avait un soucis, elle savait qu’elle pouvait compter sur elle. Et elle le lui rendait...A sa façon, disons. Pour elle, tout ce qu’elle faisait our Victoria était bien suffisant en retour. Après tout, elle lui avait tout appris, lui faisait des cadeaux et lui avait tout appris. Pour Mackenzie, c’était plus que suffisant. Elle lui avait même trouvé un copain en arrivant au lycée !
Même si, ça, encore une fois, c’était dans son propre intérêt… Voyez vous, si Mack’ s’était toujours montrée intéressée par les garçons et avait même eu quelques copains, elle n’avait jamais réellement eu de sentiment pour quelqu’un. Jusqu’au jours ou un déclic se fit en elle… Un baiser, fait en rigolant, pour un paris débile sûrement, elle ne s’en rappelait même plus, avait fait basculer sa vie. Ca n’aurait pas du, c’était un simple baiser sans importance, juste pour tester. Mais alors, pourquoi est ce qu’elle avait des papillons dans le ventre, et l’envie que ça ne s’arrête jamais ? Que sa main ne quitte jamais ses cheveux, ou sa joue. Qu’elle reste près de cette personne, à jamais.
Et puis, il y avait eu d’autre baiser. Toujours en rigolant, pour faire le show cette fois. En soirée, un verre à la main, sous les rires et les sifflements admirateurs des gens, qui, avouons le, aimeraient bien être à leurs places. Juste pour montrer qu’elles osaient, qu’elles étaient plus cool, supérieures à eux. Après tout, ça ne comptaient pas, Victoria et elles étaient bien assez proche pour ça, pas vrais ? Ce n’est pas comme si chaque baiser enfonçait un peu plus Mackenzie dans ses sentiments pour elle.
Alors, elle avait trouvé un copain à Victoria, la rendant ainsi inaccessible. C’était mieux comme ça, après tout, une fille qui aime une fille, ce n’est pas normal. C’est dégoûtant. Alors elle étouffait ça. Et ça fonctionna, un certain temps. Malgré cette petite tache au tableau, elle continuait de régner sur le lycée, avec Victoria en bleue, et Claire en jaune. Tout était parfait… Jusqu’à ce que Vicky décide de tout arrêter.
A ce jours, Mackenzie ne comprend toujours pas ce qui s’est passé. Tout est arrivé très vite, elle est arrivée un jours, en disant qu’elle avait plaqué Andrew, qu’elle en avait marre de tout ça. Evidemment, en princesse pourrie gâtée qu’elle est, Mack avait démarrée au quart de tour. Ce n’était pas dans ses plans, pas comme ça que ça devait se passer, alors ça ne lui plaisait pas. S'ensuivit une énorme dispute, des mots durs, une broche jetée par terre, rebondissant tristement tandis qu’une aile se brisait sur le pavé.
Mackenzie en est toujours folle de rage. Blessée dans sa fierté, elle se range encore plus dans son emprise tyrannique pour se prouver qu’elle n’a besoin de personne. Et que de toute façon, tout le monde l’aime. Capitaine des cheerleader et future reine du bal de la promo, elle en est persuadée, tout ira bien. Elle s’en sortira très bien toute seule.