all the roads you took came back to me (dave)

Tu collectionnes leurs soupirs, t’enivres du parfum de leurs cheveux trop clairs, croque leurs chairs tendres et fait rouler les syllabes de leurs prénoms de ta voix rauque. Tu aimes les femmes, Dave, toutes les femmes. Tu les admires, tu les adules, tu les possèdes au-delà des limites de la décence. Toutes les femmes, celles de ton âge et les plus âgées, les grandes blondes stéréotypées et les petites brunes qui se cachent derrière leurs lunettes à l'air intelligent. Les rouquines, les orphelines, les princesses et même celles qui ne sont femme qu'à l'intérieur. La femme, ce n'est pas ce que tes yeux voient. Tu aimes les femmes de tout ton corps, de tout ton coeur.
Mais il n'y en a qu'une qui ai droit à l'amour de ton âme.
La première femme, l'origine de tout. Celle qui n'a jamais cessé de te regarder comme le plus précieux des être vivants. 엄마. La plus belle de toutes, avec ses cheveux qui se parsèment peu à peu de gris. Maman. Avec les rides qui pointent au coin de ses yeux lorsqu'elle sourit. L'amour tendre et pur, inconditionnel.

C'est parce que tu as été élevé dans un cadre de vie sans obstacle que s'est développé ce côté optimiste, presque je m'en foutiste, de ta personnalité. Les problèmes ? Évidemment que tu en as, comme tout le monde, mais tu n'arrives pas à les prendre au sérieux, persuadé que quel que soit le chemin, tout finira par s'arranger d'une manière ou d'une autre. C'est ce que tu as toujours pensé et finalement, même les disparitions d'Aster Cove n'ont pas totalement réussi à entacher cet état d'esprit. À l'exception près que tu as désormais envie de t'impliquer, d'aider à résoudre les mystères, de te dévouer à la cause d'autrui. Ainsi, tu as dévoilé à tes parents le désir de faire ton entrée à la police dès l'obtention de ton diplôme de lycéen. Cela n'a guère été une surprise pour eux dans le sens où ils sentaient bien depuis quelques temps que tu ne te lancerais pas dans d'interminables études : t'as toujours été un gamin d'action, un peu surexcité, incapable de rester en place plus de dix minutes. L'inquiétude se fait tout de même sentir, derrière la voix et les blagues vaseuses de ton père, au fond du regard ébène de ta mère, mais leur soutien est sans faille en dépit de cela et tu en es extrêmement reconnaissant. Ils ont toujours su croire en toi et cela t'a doté d'une confiance à presque toute épreuve.

À côté de ça ? La vie file à toute allure, les filles, les cours, les potes, les soirées, un véritable cercle sans fin qu'il sera difficile de quitter à la fin du lycée, et c'est pour ça que tu en profites un maximum tant que tu le peux encore. Parce que t'as beau faire genre, tu sais bien que la vie n'est pas toute rose, même à la maison. Tu sens parfois les tensions entre tes parents, sans vraiment réussir à en déterminer les origines. Tu sens bien la noirceur qui plane, menaçante, sur la ville. Mais il est bien plus facile de faire comme si tu t'en foutais totalement.