Aujourd’hui, c’est journée grand ménage et rangement à fond avant l’hiver. Je sais, normalement on fait le grand ménage de printemps, mais personnellement j’ai tendance à avoir beaucoup plus de mal à me mettre à mes corvées ménagères en hiver. De manière générale, je n’aime pas trop m’activer en hiver, enfin, non, ce n’est pas que je n’aime pas, c’est plus que j’ai du mal à m’y mettre et franchement, c’est une vraie plaie en hiver. Alors pour remédier à cela, j’ai décidé il y a quelques années de faire un grand ménage intensif avant l’hiver afin de n’avoir que l’entretien quotidien et un coup d’aspirateur hebdomadaire durant la période hivernale.
Mais alors quand je dis grand ménage c’est grand ménage. C’est-à-dire que je retire les housses des coussins du canapé, mes draps, mes nappes, tout et je lave tout et fais tout sécher dehors. En plus, j’ai de la chance, il fait un temps merveilleux et des températures douces pour la saison. Que demander de plus pour faire sécher du linge en toute tranquillité ? J’ai même mis un disque de jazz dans le tourne-disque pour mettre de l’ambiance. Quoi ? Ne me regardez pas comme ça, c’est une vieille habitude que j’ai, bien avant Julia même ! Cette dernière a bien rigolé la première fois qu’elle m’a pris en flagrant délit de trémoussage intempestif sur un air de jazz ou de swing en agitant un plumeau en rythme.
Bon, il faut avouer qu’aujourd’hui je suis plus calme, et la musique n’est rien de plus qu’un accompagnement pour m’éviter de trouver le temps long pendant que je m’agite dans toute la maison. Actuellement, j’ai fini avec le blanc de la maison, et je commence le sérieux rangement. D’abord mon armoire. Adieu chemisettes, t-shirts légers et bermudas (pas que j’en mette des masses à dire vrai), et bonjour gros pulls tricotés avec amour, cardigans de toutes les couleurs et même les sweat de fête absolument ignoble mais que l’on met quand même lors des fêtes, parce que, malgré tout, on les aime bien ces sweat et qu’on joue sur le ridicule attendu de la situation pour ne pas que ça se voit.
J’entends du bruit en bas et je fronce les sourcils. Quelqu’un serait-il assez stupide pour essayer de cambrioler ma maison en plein jour ? Non, quand même pas. Je ne l’espère pas, parce que sinon la personne risque de déguster. Oh, non, je sais, ce doivent être ces saletés de blaireaux qui ont trouvé un moyen d’entrer pour piller mes placards ! Je vous jure ces bestioles, il faudrait une mission de chasse et d’extermination à l’échelle de la ville entière si on veut un jour en être tranquille pendant un temps. Pas à jamais car la nature trouvera toujours un moyen de reprendre ses droits et surtout ces animaux-là. Alors je descends escaliers, prêt à chasser du blaireau à travers la maison entière s’il le fallait.
Sauf que ce n’est pas un blaireau ou un cambrioleur que je trouve au milieu de mon salon, mais Laurie. Laurie Thompson, le meilleur ami de Marlon et un jeune homme que j’ai vu grandir aussi, le considérant comme un membre de la famille à part entière. Je cligne des yeux, une fois, deux fois, puis m’approche un peu plus, le visage perplexe.
"Laurie ? Pas que je ne sois pas content de te voir, loin de là, mais on avait prévu de se voir aujourd’hui ?"Serais-je en train de perdre la boule ? En tout cas ça tombait moyennement bien, vu que pour le moment, à part la cuisine et la cave qui restaient en état, la maison était sans dessus-dessous avec mon entreprise de grand nettoyage là…
Accueil 
