Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 la guerre des étoiles. tiffany

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MessageSujet: la guerre des étoiles. tiffany   la guerre des étoiles. tiffany EmptyDim 5 Nov - 14:43



la guerre des étoiles.

   
Le bruit du caramel que l'on mastique résonne dans tout la rue. Toutes les têtes se tournent vers ce garçon rondelet, dont les joues s'affublent d'un rouge coupable. Il sourit d'un air nigaud, quoique gentil. Personne ne répond à sa tendresse, les nez sont tournés vers les baskets, aucun regard ne fuse, le silence s'impose. Ils sont tous là à régner comme des charognards, pour obtenir à leur tour un morceau de viande. Ce n'est que la queue pour la cabine téléphonique. La foule est pressée, et chacun sert dans ses doigts fébriles une pièce à enclencher sans réfléchir. C'est à son tour, celui d'Amanda. Elle ne peut réprimer un sourire lorsqu'enfin ses semelles foulent le sol de la cabine. Finalité, satisfaction, plaisir subtile et futile. Elle inscrit le numéro qu'elle connaît déjà par coeur, et le téléphone sonne dans la maison Silver. Soupir d'exaspération lorsque personne ne répond. Pourtant, la mère, Victoria, décroche en demandant d'un ton particulièrement agacé:

« Oui, allô? Victoria Silver à l'appareil., sa voix se calme au flot de ses propos. Elle a l'inflexion des années passées, comblées, insouciantes.
- Maman, c'est moi. Mandy. Ecoute, je voulais savoir si ce soir, je pouvais..., Victoria connaît la chanson, les habituels arguments, les soirées pyjamas qui s'alignent tous les week-end. Cette fois, elle dit:
- Non, Amanda, pas ce soir. Je t'ai déjà dit que ton père et moi étions invités à dîner chez les Parker. Tu gardes ta soeur, il y a un paquet de nouilles sur la table, tu les fais cuire et vous mangez ensemble. Avec toutes ces histoires de disparition, je ne veux pas la laisser seule cette nuit, d'accord?, un râlement sourd que les ondes taisent. La demoiselle grimace, puis gromelle:
- D'accord.
- Merci, ma chérie. Je file, je passe voir Karen avant d'y aller. On risque de ne pas se croiser, alors bonne soirée.
- A vous aussi. Salut... »

Dehors, c'est son amie Jane qui l'attend, en lui offrant les yeux écarquillés par le suspense. Désespérément, Amanda secoue la tête de gauche à droite, avant de se lancer dans des plaintes éternelles. Et les deux adolescentes se lamentent ensemble d'une soirée qui ne verra pas le jour. On maudit les Parker, on maudit la petite Silver, on maudit ces histoires de disparition. Elles remontent sur leur bicyclettes et pédalent, pédalent jusqu'au quartier nord où s'ordonnent les résidences. En ce début de soirée, le soleil se couche, et les étoiles grimpent dans le ciel. Leur silhouettes sont éclairées par les réverbères, et dans l'obscurité qui se prépare, elles brillent.

Devant le pavillon d'un blanc éclatant, les jeunes filles coincent leur vélos, ceux-ci adossés contre le mur qui encadre l'entrée. Mandy se précipite dans sa chambre pour y récupérer le large pull gris de son amie, et le lui rend, désolée de ne point dormir chez elle. Quand Jane claque la porte à son passage, elle laisse traîner derrière elle, un silence lourd, pesant. Quoiqu'on n'en dise, les rumeurs de ces disparitions inquiètent, aussi malgré sa prétendue indifférence, Amanda reste alerte, attentive à la moindre carence de logique, au plus inaudible des cris, à la plus invisible des traces. Alors que seul résonne encore le couinement de ses baskets contre le parquet neuf, elle demande de sa petite voix:

« Tiffany, tu es là? »

Pas de réponse. Les lumières s'éteignent. D'un coup. Réponse subite qui fait s'exclamer l'aînée. En craignant une blague malhonnête, elle attend quelques secondes mais toujours pas de signal, rien pour la rassurer. Amanda remonte en vitesse dans sa chambre, y saisit une lampe de poche, et elle se plante à l'entrée, ne sachant que faire des plombs qui ont sauté. Le monde est muet. Elle s'installe dans un fauteuil qui trône au bord de l'entrée, et y siège en désespérant de ne pas voir Tiffany rentrer. L'attente est longue, et lentement, ses paupières se ferment. Mandy trouve son réconfort dans le sommeil qu'elle a tendance à bafouer, endormie, elle est bercée par cette insouciance où rien n'est réel. La raison se disperse, son esprit s'apaise, et elle dort, tranquillement. La nuit tombe à la fenêtre, le monstre rôde mais pour l'instant, il n'est que dans sa tête.
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MessageSujet: Re: la guerre des étoiles. tiffany   la guerre des étoiles. tiffany EmptyDim 5 Nov - 19:46

la guerre des étoiles

tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a man, boy. but for now it’s time to run.

Quelle ironie. Quelle fichue ironie. Seize ans et visiblement dans l’incapacité de rester seule dans la grande demeure des Silver l’espace d’une soirée. Quand bien même ses intempestives et irritables supplications n’eurent guère l’effet escompté, Monsieur et Madame Silver partirent, migraine lancinent vrillant leurs tempes, mines dépitées après que la cadette de la famille eût claqué la porte de sa chambre aux couleurs trop fades – maigre lot de consolation en comparaison de la soirée qu’elle aurait pu passer seule, si elle ne s’était pas coltinée Amanda. Amanda dont elle supportait de moins en moins le port-altier dignement hérité de leur mère, leur donnant un petit air presque supérieur. Amanda dont elle évitait les regards depuis qu’elle avait dérobé quelques jours auparavant la précieuse lettre qu’elle attendait visiblement avec une anxiété à peine dissimulée. Amanda dont elle se jouait durement, peut-être même méchamment, triste histoire d’une amertume profondément ancrée, dont Tiffany n’avait jamais eu conscience jusqu’à peu. Demandez-lui pourquoi avoir gardé cette enveloppe portant le sceau de la Juilliard (sur laquelle elle avait fait ses propres recherches), plutôt que de la confier à Amanda, comme l’aurait fait n’importe quelle petite sœur un tantinet dévouée et elle vous répondra qu’elle veut la voir souffrir s’inquiéter de son destin, pour une fois dans son existence si brillante. Demandez-lui pourquoi ne pas avoir donné la lettre aux parents, et elle vous répondra qu’elle veut épargner Amanda – doux paroxysme du paradoxe entier qu’est Tiffany. Un soir là voilà occupée à se blâmer de ce qu’elle fait endurer à son aînée en l’observant faire les cent pas dans sa chambre comme une lionne en cage, le lendemain elle se complet à la voir se ronger les ongles au déjeuner, se faisant réprimander par ses parents.

En sortant de la patinoire de la ville, où elle s’applique méthodiquement deux heures entières, les rafales de vent lui semblent un cadeau serti d’un joli ruban rouge, à côté de la froideur de la glace sur laquelle elle s’est retrouvée, le derrière au sol bien trop de fois aujourd’hui. Quand la maman de Brynn la dépose sur le trottoir en face de la demeure familiale, elle lui lance un grand sourire en guise de remerciements et secoue doucement la main pour faire signe à cette dernière et son amie. Ce n’est qu’une fois face à la porte d’entre, dans laquelle elle fait glisser ses clés dans un tintement métallique familier, qu’elle se demande pourquoi tout est si lugubre. Amanda n’est-elle pas encore rentrée ? En fin de compte, elle espère secrètement, Tiffany, que son aînée est rentrée – parce que faire semblant de ne pas craindre la grande maison des Silver une fois la nuit tombée, c’est aisé. Mais plongée dans les pénombres de la nuit, elle ne peut s’empêcher de penser à toutes ces disparitions qui ont rameutées la ville entière. Machinalement, une fois à l’intérieur, la première chose qu’elle recherche, c’est l’interrupteur, sur lequel elle s’acharne quelques secondes (elle a le cœur qui bat la chamade, même si elle sait que c’est ridicule d’être apeurée si facilement), avant que son regard ne s’attarde sur une silhouette affalée dans le fauteuil qui trône non loin d’elle. Une silhouette qui lui semble inconnue, l’espace de quelques secondes : c’est suffisant pour qu’elle pousse un cri de détresse et lance son trousseau de clés à la figure du potentiel assaillant. Est-ce qu’elle va disparaître, elle aussi ? Non pas qu’aux vues du travail monstre qu’elle a à rendre pour la semaine d’après, cela soit dérangeant, finalement. « Mandy ? » Sa voix tremble encore un peu, mais les palpitations de son cœur se sont calmées. Ses yeux s’habituent petit à petit à l’obscurité et machinalement, elle lève les yeux au ciel quand la peur laisse place à l’exaspération. « J-J’ai cru que… » Que quoi, au juste ? Elle-même l’ignore. « C’est sans importance. Désolée. » A nouveau, elle s’appuie contre le mur de l’entrée, jouant désespérément avec l’interrupteur. « Génial. Cette maison disjoncte quand on est toutes seules. » Elle laisse échapper un petit rire nerveux pour masquer sa nervosité. Deux sœurs Silver, elle est certainement la plus peureuse. Elle attrape la lampe des mains de son aînée et se dirige vers un vieux meuble du hall d’entrée dans lequel elle fouille quelques instants, avant de sortir des bougies, l’air triomphant. « Si tu veux aller chez tes copines, je dirais rien à maman », murmure-t-elle tout en pensant l’exacte opposé. Elle illumine le visage de sa sœur à l’aide de la lampe de poche, puis s’avance dans la maison afin d’illuminer la pièce principale.

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