Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 are you there demon ? • Camden

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MessageSujet: are you there demon ? • Camden   are you there demon ? • Camden EmptyDim 2 Déc - 13:15

Depuis deux nuits, il ne se passe rien. Andrea en est presque reconnaissant : son corps, son esprit, semblent enfin reposés malgré les stigmates de sa rencontre avec Kenny Holland. Évidemment, sa mère s’est énervée - pas comme on le fait avec un enfant, non, ce qu’il aurait préféré, mais comme on le fait avec un adulte, à coup de déception et de silence. Teo, elle, a été bien plus franche en le traitement d’imbécile et d’autres noms d’oiseaux dont il ne préfère pas se souvenir. Ce n’est pas grave : sa vie, grâce à quelques heures de vrai sommeil, semble avoir retrouvé un cours presque normal et les cernes qui se sont installées sous ses yeux sont moins marquées, moins profondes ; son teint est moins gris et son sourire plus franc. Quand il se couche, ce soir-là, il espère que la nuit sera aussi calme que les précédentes et, d’une certaine manière, ne s’attend plus à ce qu’il se passe quoi que ce soit. Andy imagine que son altercation avec Kenny a réglé le problème, lui a permis d’extériorisé la colère, la peur, l’angoisse, la culpabilité - tout ce dont il n’a pas vraiment parlé, qu’il a effleuré avec Reese mais qu’il aurait dû affronter, dès le départ, dès le disparition de Camden. Mais il ne s’attendait pas à un tel effet, à un tel retour de baton après quelques mois de discussion, d’attente, d’appréhension. Parce que ce n’est que ça, pas vrai ? Qu’une histoire de tête, de mauvais rêves, de parquet qui craque. Comme tous les soirs avant de s’endormir, Andy se répète que les fantômes n’existent pas, que les démons n’existent pas, que les poltergeist ne sont que la manifestation de quelque chose d’humain et de trop refoulé.

Ce n’est que vers deux heures du matin, qu’il se réveille en sursaut, dérangé par un bruit qu’il n’arrive pas à identifier sur le moment. Son esprit est encore trop embrumé pour qu’il remarque la porte du placard qui bat, doucement, lentement. Tap, tap, tap. Le mouvement ralenti encore et il s’écoule une, voire deux, avant que la porte ne se ferme complètement. Le silence retombe sur la chambre et Andy se redresse, s’assoit dans son lit, observe la pièce. Dehors, un lampadaire éclaire la rue et la lumière s’infiltre à peine dans la maison. Il ne voit rien, vraiment, seul les meubles, leur silhouettes lui apparaissent, au fur et à mesure que sa vision s’adapte. La chambre est vide - lui paraît vide. Personne ne se tient dans le coin, près de la fenêtre ; personne debout, près de son lit. Le reste de la maison ne bronche pas - Teo et sa mère dorment. Elles n’ont rien entendu, ces dernières nuits, comme si les perturbations s’étaient contentées de le déranger lui - comme si tout était confiné à sa propre chambre ce qui, d’une certaine manière, le pousse à croire à une quelconque illumination.

Subitement, les lumières, jusque là éteintes, se mettent à briller faiblement. Un bourdonnement sourd lui parvient, émanant des filaments - du plafonds, de sa lampe de chevet, de celle de son bureau. Andrea, même s’il le voulait, est incapable de bouger. Comme un enfant, il sent la peur l’envahir et envisage, un instant, de se rallonger, de tirer la couverture sur sa tête, de fermer les yeux et d’attendre que tout soit terminé. La déception est remplacée par une forme de désespoir : il était persuadé que tout était terminé. Il reste là, assis, tétanisé pendant un long moment. Les lumières brillent et brillent de plus en plus fort, jusqu’à s’éteindre à nouveau entièrement. C’est à nouveau le silence qui l’oppresse, comme s’il passait son temps à attendre, dernièrement, à attendre que ça recommence, que ça reprenne. Est-il bien éveillé ? Il n’en est pas certain, même s’il en a l’impression. Quelques minutes s’écoulent encore avant qu’il n’osent dire, se sentant à la fois stupide et apeuré : « Qui est là ? », se demandant qui de son esprit ou de son fantôme se manifestera en premier.
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MessageSujet: Re: are you there demon ? • Camden   are you there demon ? • Camden EmptyDim 30 Déc - 7:21

La poussière se soulève lorsqu'il entre. Restant dans le cadre de la porte, il prend quelques secondes pour découvrir les lieux.

Les flocons retombent doucement sur la chambre d'Andy. Camden sent son cœur se serrer bêtement. La chambre n'est pas différente du reste. L'air y est aussi asphyxiant, rendu granuleux par les particules grises, cette neige perpétuelle qui lui colle à la peau, le froid mordant, les grincements inquiétants côtoyant un silence anormal, ressurgissant sur la bande-son étouffée de ce monde désarticulé. La scène est grise, comme chez lui, comme dans la rue, comme au centre commercial. La chaleur encore une fois semble avoir été absorbée par le chaos en personne.

Le violoniste repousse la porte -dans ce même silence angoissant, dénué même du bruit discret d'une porte que l'on ferme avec précaution.

Dans la chambre, le bureau semble prêt à s'écrouler, comme rongé par les mites -ou cette poussière toxique qu'il sent lentement se tapir dans ses poumons. Des livres y sont éparpillés, dans un état de moisissure comparable, au sol, comme dans la pièce précédente, d'autres ouvrages -des images, le titre défiguré d'une bande-dessinée dont il reconnaît la police plus que les lettres, déformées par les ombres. Rien ne semble vraiment défini dans ce monde.

Camden fait un pas mal assuré. Il tremble encore -il tremble tout le temps, les muscles à vif, les nerfs tendus par l'angoisse. Il se force au geste, plongé dans une léthargie terrorisée.

Il sursaute.
Derrière lui, un mouvement -il fait volte-face, au ralenti, stupidement tétanisé. S'il s'était agi d'une créature, il serait déjà mort, par deux fois probablement.

Sur le lit, un amas de couverture, masse informe, enflée, dessinant comme dans un cauchemar d'enfant une silhouette monstrueuse. Dans son angoisse, il croit voir la forme bouger, articulant de nouveau les ombres. Il tente de faire le point sur les ténèbres, qui comme le reste restent perpétuellement floues -elles semblent s'enrouler sur elles-mêmes, épaisses et grises.

Il y a un souffle. Un filet qui glisse contre ses tympans et cette fois, la première depuis des jours, Camden est certain de ce qu'il vient d'entendre.

Ce filet, c'est une voix. Lointaine, comme entendue du fond d'un puits -Camden ne saurait dire si c'est lui qui s'y trouve, ou qui se penche par-dessus la margelle pour saisir cet écho distant, irréel. « Andy ? » Sa propre voix semble étouffée par l'atmosphère chargée de poussière. Son cœur bat trop vite, trop fort, animé par l'espoir fou de ne plus être seul. Il déglutit, tend l'oreille, son cœur lui-même semble ralentir sa course, aux aguets.
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MessageSujet: Re: are you there demon ? • Camden   are you there demon ? • Camden EmptyMer 9 Jan - 21:15


Il y a quelqu’un dans la pièce. Andy n’est pas certain d’avoir déjà ressenti cela - l’impression étrange que l’on marche près de vous, que l’on respire juste là, que l’on vit, sans pouvoir de quoi il s’agit. Peut-être est-ce son imagination qui, encore une fois, lui joue des tours. Oui, voilà : il se convainc que c’est ça, que ce n’est qu’une mauvais tour, une mauvaise nuit. Que les ombres qu’il croit voir bouger ne sont qu’un jeu de la lumière vacillante qui lui bourdonne dans les oreilles. Instinctivement, ses mains ont tiré sur la couverture qu’il a remonté sur son torse. Enfant, il avait l’habitude de se cacher sous les draps en entendant que les monstres s’en aille - il n’aurait jamais pensé que les monstres, étaient bien réels et qu’ils se manifesteraient un jour de cette façon.

Il y a un temps de latence, après qu’il ait relâché la question - celle qui courrait derrière ces lèvres, ces derniers soirs, et qu’il n’avait pas osé prononcé jusque là. Un bref silence, si on peut appeler cela un silence, qui ne dure qu’un instant. Une minute, peut-être deux. Et puis quelque chose d’autre, quelque chose de familier, quelque chose qu’Andrea croit entendre bien que rien n’ait été prononcé. Ses sourcils se froncent et tout son corps se tend, se redresse, oubliant pour une brève seconde le monstre potentiel, celui qui attend, sous le lit, de se saisir de son pied ; celui qui se cache là, juste là, derrière le rideau, derrière le battant de la porte qu’il a laissé entrouverte. Et puis il se rappelle, dans un moment de lucidité, que les monstres ne sont pas réels et qu’il y a peut-être une explication à tout ça. « Peut-être », deux mots liés devenus, ces derniers temps, beaucoup trop familiers. Peut-être fou. Peut-être malade. Peut-être disparu. Peut-être mort.

Camden.

Le nom surgit dans son esprit alors que les lumières vacillent un peu plus fort - beaucoup plus fort. Andy est persuadé qu’un bulbe va finir par exploser et il jette un coup d’oeil inquiet à celui de la lampe de chevet, si près de son corps.

Camden.

C’est une litanie dans son esprit, une répétition de syllabes qui, au bout d’un moment, perdent tout leur sens. C’est ridicule, également. Impossible. Illogique. Mais rien n’est réellement logique, ces derniers temps - tout a perdu du sens, pas seulement le prénom ou l’absence, mais des heures, des nuits entières lui échappent subitement alors qu’il tente de comprendre, de s’expliquer l’inexplicable.

Andrea a besoin de toute sa volonté pour mobiliser ses muscles raidis par la peur. Une jambe après les autres, il quitte ses draps, pose ses pieds à même le sol étrangement glacé. « Camden ? » Il y a derrière le prénom une sorte d’espoir : celui d’une résolution, bonne ou mauvaise, d’une explication. La folie ou l’étrange, le cauchemar ou l’improbable. Tout son être lui hurler que c’est impossible, que ce n’est pas Camden, que Camden a disparu - ou pire -, que Camden ne peut pas être là sans être là, que les esprits n’existent pas. Mais Andy se rappelle aussi les rumeurs qui circulent en ville, les étranges disparitions, les retours encore plus inattendus, et tout le reste. Tout ce qui ne se dit pas, tout ce qu’Holland cache, tout ce qui reste enfoui et dont il se fichait bien, jusque là. « Camden ? Est-ce que c’est toi ? »

Andy sait qu’il a cru l’entendre, mais il ne se souvient plus quand ni comment. Peut-être était-ce à l’instant, ou peut-être n’est-ce jamais arrivé. C’est certainement ça, non ? Une idée, une simple idée dont il vient de se persuader, un moyen de combler l’absence, les rendez-vous manqué, de se rassurer. Andy a passé des heures à mettre en doute sa lucidité et, cette nuit, l’explication ne prend pas. Les lumières retombent, le plongeant dans le noir. Un instant, il se croit seul, à nouveau, et se sent presque prêt à implorer le cauchemar pour qu’il revienne. Pour qu’il lui répondre, ne serait-ce qu’une fois. « Camden ? »
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