they know that it's almost over ♠︎ Ethan

  We're the kids in America • Poing dans le mur. C'est mon âme qui se fissure à l'usure, sans que je me rende compte des dégâts que je cause. Extérieur brisé, intérieur écorché. Des cris, les miens. Chaque vie est différente. Une petite lumière s'allume en un instant, et au fil de la vie, elle devient de plus en plus éclatante, jusqu'au jour où elle s'éteindra. Mais cette lumière vacillait depuis le début en fait. L'instabilité et l'incertitude venaient s'assoir auprès de moi. Trois ans plus tard, ce monde là qui devait me rendre heureux s'effondrait. Figure maternelle qui s'en allait, sans que je sache vraiment pourquoi. Paroles évasives, manque certain au fur et à mesure que je grandissais sans cet amour naturel, mais dans une violence discrète. Temps qui continue à s'écouler, tandis que je tentais de me forger. Façade d'un bad boy, un sourire qui conviendra, une image à façonner quand un simple adolescent découvre la vie. Je restais seul, sans connaitre ce que c'est réellement que d'avoir une famille. Adolescent immature qui trainait dans la ville, qui vivait sa vie à la con. On n'est pas sérieux quand on a 17 ans. Il suffisait d'un pari pour créer le chaos. Un truc qui était sans importance pour moi au début, juste un amusement de passage. Sauf que je me suis pris à mon propre piège, je me suis pris la tête parce que le coeur m'a arrêté avant. Histoire d'une lycéenne que j'observais entre deux cours, une rousse qui comme moi arpentait les couloirs du lycée d'Aster Cove. Au début ça commençait par des discussions banales, une espèce de fausse amitié entre deux lycéens alors que je n'attendais que de passer mon bras sur son épaule et défiler fièrement dans les couloirs du lycée. Elle était là se cachant derrière son casier. J'arrivais avec mon sourire charmeur qui fonctionnait à chaque fois, m'accoudant sur les casiers voisins tandis que j'attendais qu'elle ferme le sien. Seulement, la situation a dégénéré, et c'est vite devenu hors de contrôle sans que je puisse me rattraper, me dédouaner. Réputation de don juan qui vient me coller à la peau. Je ne crachais pas non plus dessus, ça m'apportait une certaine popularité d'être un certain bad boy disait-on. Mais au fond il n'y avait qu'elle à qui je pensais..

  Rebel souls, deserters we are called • Cette lumière elle grandit dans cette obscurité environnante. Parce qu'Aster Cove ne brille plus, elle est plongée dans un mystère qui nous envahit, et qui rythme désormais notre vie. J'attends toujours ce jour meilleur qui ne vient pas. Puis les dégâts s'incruste de plus en plus dans cet organe à gauche de la poitrine. Cet organe qu'on appelle le coeur, qui ne faisait que battre sans savoir comment ressentir. Il y avait ce mur, cet enclos indestructible, enfin c'était ce que je croyais. Je m'asseyais sur le divan de ce drive-in que j'avais côtoyé depuis bien longtemps déjà, habillé classiquement d'une veste en cuir et d'un jean. À vrai dire je connaissais Aster Cove comme ma poche, que trop bien, et la ville me le rendait bien. Je terminais le verre que j'avais commandé, payais, et sortais. La nuit était déjà tombée. Je rentrais chez moi, et sur le chemin, je levais la tête pour une fois, observant ces paysages qui m'entouraient depuis que je suis arrivé dans ce monde. Ces derniers temps, son atmosphère me foutait les jetons. Il y avait cette pression qui me donner envie de foutre le camp, mais à chaque fois je me disais que ça ne pouvait être que des conneries tout ça. Pourtant le Maine a ce genre de paysage qui à la fois calme, et prête à ce mystère environnant. Je le ressentais quand je me trouvais sur le littoral, au pied du phare d'Aster Cove. Ce littoral qui scrutait l'horizon qui s'étendait sur l'Atlantique. Puis en même temps il y avait cette forêt plus loin, on ne pouvait pas savoir ce qu'il pouvait s'y trainait à certaines heures. Nous sommes maintenant quelques années plus tard, nous avons pris deux chemins bien différents après le lycée. Puis, le passé nous rattrape toujours, il reste là à nous rappeler les erreurs qu'on a faite, et il ne nous le pardonne jamais.


 Il y avait ce refrain qui tournait en boucle chez moi. Je restais affalé sur mon canapé, devant la télé éteinte, repensant à cette rousse qui hante mes nuits. Il y avait ces souvenirs qui revenaient sans cesse. Culpabilité inavouée, désirs clandestin, mon regard est vide. Je m'endormais facilement, parce que demain la routine allait reprendre à la distillerie.