Sujet: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Lun 12 Nov - 9:05
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mar 13 Nov - 0:31
Mon cœur cogne fort dans ma poitrine, je me retourne pour regarder l’autre garçon qui m’appelle, que dis-je ? Il hurle mon prénom, je jette mes yeux sur lui et je lève les bras en l’air, j’ouvre les mains, il me lance le ballon de basket. Je me retourne une deuxième fois et mon épaule heurte celle d’un autre élève qui est dans l’équipe adverse, nous nous bousculons un peu sous l’œil de notre professeur de sport, il garde son sifflet entre ses lèvres mais il ne souffle pas dedans puisqu’il n’y a pas de faute. Je suis suffisamment près, j’arrête de dribbler et je rattrape le ballon, je le serre entre mes deux paumes et je saute pour prendre plus de hauteur quand je lance le ballon au-dessus de ma tête, il rentre dans le panier quand je retombe sur mes pieds, je garde le nez en l’air pour le regarder retomber et mes camarades (ceux qui sont dans mon équipe en tout cas) sautillent à côté de moi en s’exclamant exagérément de joie. Je tourne la tête et je regarde par-dessus mon épaule.
Mon cœur cogne encore, ma bouche est entrouverte et je respire bruyamment mais personne ne l’entend puisque tout le monde hurle et le professeur tape dans ses mains pour attirer notre attention, « allez aux vestiaires, vous avez très bien jouer » dit-il en soufflant dans son sifflet pour signaler la fin du match et du cours. Deux heures viennent-elles vraiment de filer ? J’adore le sport, je ne le savais pas avant de mettre les pieds au lycée.
L’odeur de mon gel douche grimpe jusqu’à mon nez quand je bouge, à chaque fois que je sors des douches il n’y a plus beaucoup de garçons dans le vestiaire mais quelques-uns sont encore là et discutent. Je m’assois à côté d’eux et j’enfile les vêtements de rechange que j’emmène toujours pour pouvoir me changer, j’enfourne les autres dans le fond de mon sac, ils sont écrabouillés sous mes bouquins et ma trousse. Je relève la tête pendant que je continue de faire mes lacets et j’écoute la conversation des gars à côté de moi, j’aime bien ces mecs mais c’est pas encore des potes, j’ai rencontré chacun d’eux cette année seulement. Nous mangeons ensemble parfois, quand je ne vais pas m’asseoir à la table de Royce par exemple, mais il est bizarre ce nouveau vide à l’intérieur de mon bide, il se creuse parce que c’est plus comme avant, seulement mes deux meilleurs copains et moi au collège, sur les bancs et dans les couloirs. Maintenant j’ai un nouvel établissement, des nouveaux enseignants, beaucoup plus de cours et des nouveaux « copains » dans ma classe. Je ne déteste pas le lycée mais je ne m’y habitue pas encore, c’est tout.
Nous sortons tous les cinq ensemble, je réajuste encore mon sac sur mes épaules et je passe mes doigts dans mes boucles humides (car j’ai lavé mes cheveux), je n’aime pas sentir les mèches mouillées s’emmêler autour de mes doigts, ça sèche trop lentement dis-je toujours.
Des gens sont en train de courir, le bruit des pas tombent par terre et lézardent les murs bruyamment, c’est tellement assourdissant que nous nous retournons tous pour regarder d’où ça vient, « on va voir ? » dit le garçon à côté de nous en tapant dans mon épaule parce que je suis juste à côté de lui, je tourne la tête dans l’autre sens et je le regarde et deux s’en vont déjà pour suivre le troupeau qui est passé au bout du couloir en ricanant bêtement, pourquoi pas ? J’y vais aussi. C’est facile de les suivre même si nous ne les voyons plus parce qu’ils vont trop vite et je n’ai pas vraiment envie de courir alors quand j’arrive, mes deux autres camarades sont déjà là, ils restent à l’écart mais ils regardent les collégiens bizuter quelqu’un, mon cœur recommence à cogner quand je reconnais le visage du môme qu’ils emmerdent. Je pousse mes deux « potes » (entre très gros guillemets) pour passer et je laisse tomber mon sac par terre, je voudrais tabasser chacun de ces gars qui viennent de s’en prendre à Georgie mais je n’ai pas le temps, je me jette dans l’eau de la piscine, je suis habillé. Je m’enfonce au fond de l’eau et j’agrippe Georgie pour lui hisser la tête hors de l’eau quand je remonte aussi à la surface, je continue de le tenir en battant des jambes pour nous ramener près du bord, je lève une main et je l’attrape quand nous y sommes, je me tiens là, mon deuxième bras continue de serrer mon meilleur ami. J’ai secoué rapidement la tête pour jeter mes boucles trempées en arrière, quelques-unes collent à mes tempes, les gouttes roulent sur mon visage, je regarde en l’air pour dévisager les petits cons au bord de la piscine.
Mes « potes » s’approchent et font peur aux gamins pour qu’ils dégagent.
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mar 13 Nov - 7:49
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mar 13 Nov - 11:38
Une vive douleur m’attrape la nuque, une autre me saisit les épaules, j’ai mal à chaque fois qu’il me touche parce qu’il se hisse trop fort sur le reste de mon corps mais ce n’est pas grave, je sais qu’il a peur.
De ce côté de la piscine, je n’ai pas pied non plus, pourtant je suis grand pour mon âge mais je sais nager contrairement à mon meilleur ami, alors barboter dans l’eau ne me gêne pas, même si je traîne avec moi le frêle petit brun, tétanisé, qui voudrait sûrement pouvoir s’asseoir sur mes épaules pour être sûr de ne plus jamais avoir la tête sous l’eau.
- Coince les dehors !
Était en train de dire l’un des garçons avec qui je suis arrivé jusqu’ici et ils suivent les collégiens qui s’échappent en courant du gymnase. Mes « potes » ne connaissent pas Georgie mais mes « potes » aiment se mettre dans des histoires alors je les traînent parfois dans mes mauvaises idées, ça m’évite d’infliger ça à Royce même si je sais que le meilleur de nous trois me surveille quand même tous les jours du coin de l’œil, au lycée.
Je détourne le regard quand j’ai le visage de Georgie à côté de mon cou, il est en train de se recroqueviller près de mon torse et est-ce l’eau froide qui le fait frémir ou cette angoisse de tremper dans l’eau, avec moi ? Sa voix se casse même quand il murmure, il m’appelle, je voudrais tourner la tête mais je ne peux pas le regarder car il est caché près du col de mon gros pull en laine, alors je garde la tête haute et je relève les yeux en l’air, je cherche l’échelle pour qu’on sortent de là.
Ma main s’ouvre et je lâche doucement le bord de la piscine mais mes doigts ne s’en écartent pas trop, je m’aide du rebord pour avancer puisque dans cette position et avec quelqu’un dans mes bras, je n’arrive plus à nager. Georgie se rend certainement compte que nous bougeons mais il ne me lâche plus, ce n’est pas si étonnant pensais-je mais je me fais aussi la remarque qu’il faudrait que je dise quelque chose, n’importe quoi, « tout va bien » peut-être ? Ou juste « je suis là maintenant » mais je continue de me taire et je l’écoute pleurer, c’est facile à deviner parce que son corps maigrelet tressaute contre le mien et sa respiration se coupe de manière irrégulière. À chaque fois que son souffle chaud bute contre mon cou, j’ai un frisson, ça me rappelle son souffle saccadé près de ma bouche le soir où j’ai baisé ses lèvres. Je fronce les sourcils en repensant à nous cette nuit-là, c’est un souvenir que je voudrais ne plus être capable de me rappeler parce que chaque détail de celui-ci continuent de me retourner le ventre et ça fait des noeuds avec mes tripes.
Le bout de mes chaussures touchent quelque chose, je tâte plus longuement ce que j’ai sous le pied et je traîne encore nos corps sur quelques mètres, c’est le sol, j’ai enfin pied ici. Alors quand je lâche le rebord du grand bain, ma main vient avec l’autre sous l’eau et je presse ma paume contre le dos de mon meilleur ami pour le tenir un peu mieux.
- Tu peux sortir maintenant.
Dis-je quand on est à côté de l’échelle. C’est tout ? C’est tout. Mes doigts laissent le dos de Georgie pour empoigner plutôt l’échelle mais je ne monte pas à celle-ci, lui d’abord, je veux bien attendre encore un peu dans la flotte même si ma mâchoire du bas tremble un peu parce que je commence à avoir froid.
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mer 14 Nov - 8:44
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mer 14 Nov - 17:59
Je me pousse quand il passe à côté de moi et je tourne la tête pour regarder ailleurs quand il grimpe à l’échelle mais je relève le menton dès qu’il s’éloigne, mes deux mains agrippent à nouveau l’échelle et je me hisse sur la première marche pour sortir de l’eau, mes fringues collent à ma peau, j’avais cours, je ne vais pas pouvoir y aller dans cet état ai-je pensé en baissant les yeux pour me regarder pendant que je monte sur la deuxième marche de l’échelle.
Je reste à côté du bord, je penche un peu la tête et je jette mes doigts dans mes cheveux, j’ébouriffe encore mes boucles pour précipiter la chute des gouttes qu’il y a dedans puis mes deux bras retombent mollement le long de mon corps. Je me retourne parce que le banc derrière grince un peu, c’est Georgie qui se vautre dessus et se recroqueville. Je détourne encore le regard parce que je cherche mon sac à dos, il est encore là-bas alors j’y vais, je le ramasse et je l’emmène avec moi jusqu’au banc où il y a déjà mon meilleur ami. Mon sac glisse gentiment de mes mains et tombe à côté du collégien, je tire sur la fermeture éclair pour l’ouvrir et je plonge ma main dans mon sac.
Je remarque du coin de l’œil qu’il lève la tête, il me regarde sûrement.
- Tiens.
Dis-je en sortant de mon sac un blouson aux couleurs de mon lycée, je l’ai acheté il y a quelques jours. C’est un gros bombers que j’adore mettre, j’ai chaud dedans. Je le laisse tomber (lui aussi) près de mon meilleur ami et ma main retourne dans mon sac, je sens mon pantalon de sport que j’avais tout à l’heure, je peux peut-être au moins porter ça ? Tant pis pour le pull trempé que j’ai sur le dos, je vais sécher les cours et rentrer à la maison.
Je sors mon pantalon, un jogging quelconque, même un peu moche. Je pousse mon sac pour qu’il tombe par terre et je m’assois sur le banc en poussant le bombers pour pas mettre mes fesses dessus pendant que je déplie mon jogging. C’est un peu gênant, non ? Pensais-je en me redressant encore une fois mais, rapidement, juste le temps d’ouvrir la braguette de mon pantalon et je le glisser le long de mes cuisses. Mon caleçon me colle moins à la peau mais il est mouillé aussi, je déteste cette sensation. Je repose mes fesses sur le banc et j’enfile mon jogging à la place de mon jeans. Je remet mes chaussures sans mes chaussettes puisqu’elles sont pleines de flotte elles aussi, j’enfonce tout dans mon sac et je le referme.
Je me lève une deuxième fois pendant que Georgie gémit une grossièreté. Je m’écarte un peu pour pas mettre de l’eau partout et je relève un peu mon t-shirt pour presser un bout entre mes paumes et faire couler l’eau qu’il a absorbé, j’ai le ventre à l’air, ma peau est terriblement pâle. Quand je relâche mon t-shirt, il est un peu « froissé » mais peu importe. Mes doigts retournent dans mes cheveux une dernière fois pendant que je fais demi tour et je me baisse pour ramasser mon sac. C’est à ce moment-là que je remarque qu’il pleure à nouveau. Mes sourcils se froncent un peu.
- Ça va aller ?
Je ne suis pas vraiment à l’aise depuis cette histoire de bisou alors je ne sais pas de quelle manière je suis supposé m’adresser à lui. Pour être complètement franc, j’ai pas imaginé le revoir déjà, je voulais qu’on aient le temps d’oublier ce qui était arrivé, mais nous n’oublierons pas et sûrement jamais.
- Tu devrais demander à Roy de t’apprendre à nager.
Dis-je en remettant mon sac sur mes épaules et je tire encore un peu sur mon t-shirt pour le décoller de mon ventre mais, il y retourne presque tout de suite et épouse ma peau.
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mer 21 Nov - 8:38
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Mer 28 Nov - 20:30
Je hoche lentement la tête de haut en bas quand mon meilleur ami crache qu’il n’a pas envie d’apprendre à nager, je dois insister ? Pensais-je en regardant les manches de mon blouson qu’il porte, les mains de Georgie ne sortent même pas des manches. Je me retourne et je lui tourne le dos, j’allais m’en aller, je voulais le faire, mais il m’appelle et il hausse le ton alors j’arrête de marcher et je regarde par-dessus mon épaule en pivotant la tête pour lui jeter un coup d’œil, il vient dans ma direction en s’excusant d’un « je viens avec toi » et j’accepte en souriant discrètement. Je me retourne à nouveau et je marche à côté de lui cette fois mais nous ne parleront plus, ni l’un ni l’autre, jusqu’à mettre les pieds dehors.
Je fronce les sourcils dès que je pousse la porte du gymnase parce que l’air frais de septembre me bouscule pratiquement, mon corps entier frissonne, j’ai la chair de poule sur les bras et mon t-shirt mouillé me semble soudainement terriblement froid. Par habitude je tourne la tête et je jette un coup d’œil à mon meilleur ami pour voir dans quel état il est maintenant mais des mecs ricanent. Je lève les yeux pour regarder par-dessus Georgie et je lui passe devant en lui coupant soudainement la route parce que j’ai reconnu le cartable du garçon qui nous tourne le dos, c’est l’un des deux garçons avec qui j’étais tout à l’heure. Je rejoins mes camarades et je regarde ce qu’ils regardent, ils n’ont coincé qu’un seul des petits cons qui emmerdaient Georgie tout à l’heure.
- Ils sont où tes potes ?
Ai-je demandé au collégien qui lève les yeux pour regarder dans ma direction, il garde les dents serrées parce qu’il a certainement envie de me tenir tête même s’il n’est pas (en ce moment) en position d’avoir le dessus, alors c’est l’un de mes « ami » qui répond à sa place en m’avouant que les autres se sont tirés en courant. Je détourne le regard et je jette mes yeux sur mon deuxième « ami », je ne dis rien mais il saisit ce que mes yeux demandent, celui-ci tenait le collégien par le col de son manteau pour qu’il ne puisse pas s’échapper, maintenant il le secoue un peu pour s’amuser avec lui comme si c’était finalement qu’un torchon puis il le bouscule. Le gamin deux ans plus jeune que nous heurte le mur derrière lui et tombe par terre.
Je passe à côté de mes camarades et je m’approche du collégien, il a sa main par terre parce qu’il a voulu se rattraper quand il est tombé, j’en profite et j’écrase son poignet sous ma chaussure, il était mal tombé par terre alors j’ai certainement cassé les os de son poignet qui était déjà dans une mauvaise position. Mon « ami » recule d’un pas en fronçant les sourcils et l’autre ne bouge pas, il ne frémit même pas malgré la violence de mon geste et les plaintes du garçon à nos pieds. Je laisse ma chaussure sur son poignée désarticulé et je m’accroupis à côté de lui en posant tout mon poids sur son bras, il tire dessus pour essayer de se libérer mais ça ne sert à rien.
- Tu l’aurais noyé si j’avais pas été là, finalement tu t’en sors pas si mal je trouve.
Il continue de geindre en me fusillant du regard, j’ai murmuré pour qu’il soit le seul à entendre ce que je viens de lui dire, il secoue vivement la tête pour que je le laisse tranquille plus rapidement.
Un sourire étire timidement mes lèvres, je lui murmure une dernière menace qui reste aussi entre lui et moi et je me relève enfin. Je m’écarte du garçon qui reste recroquevillé par terre et je me retourne, « on en fait quoi ? » me demande l’un des mecs de ma classe, je hausse les épaules avec indifférence en passant à cause de lui, peu importe ? Qu’il parte quand il osera se relever pensais-je en retournant près de Georgie.
Je retire mon sac à dos de mes épaules et je fouille dedans pendant que je marche, ma mère m’a acheté un paquet de cigarette l’autre jour parce qu’elle est au courant que je fume maintenant, avant c’était une fois de temps en temps pour jouer au mauvais mec, maintenant j’en ai « besoin », je fume un paquet par semaine, parfois un peu plus. Dès que je l’ai, je referme mon sac et je le jette à nouveau sur mon dos, passant juste une bretelle sur mon épaule droite et j’ouvre mon paquet pour sortir une cigarette, la coincer entre mes lèvres et l’allumer, toujours en marchant. Ma mère n’aime pas que je fume, elle me l’a dit mais elle ne m’en a jamais empêché parce qu’elle a conscience que s’est la suite logique à la situation anxiogène dans laquelle je m’enfonce depuis que mon père n’est plus là. Je relève la tête, j’enfonce mon briquet (c’est celui de ma mère en réalité) dans ma poche et je mets ma deuxième bretelle sur ma deuxième épaule. Je tourne la tête en récupérant ma clope entre mes deux doigts et je jette un coup d’œil à Georgie en expirant la fumée blanchâtre qui me passe devant les yeux et s’envole au-dessus de moi. Est-ce qu’il me suit toujours ? Je vais m’asseoir sur un banc, là bas, plus loin, puisqu’il veut rester avec moi, je ne vais pas rentrer tout de suite chez moi.
Je garde mon sac sur mon dos même quand je suis assis au bord du banc, je tremble toujours un peu dès que le vent souffle et plaque encore mon t-shirt contre mon torse. Par contre, le vent sèche plus rapidement mes cheveux, les boucles ondulent à nouveau et s’emmêlent sur ma tête.
Je lève un peu le menton et je regarde mon meilleur ami, j’ai évité (depuis tout à l’heure) de le regarder, parce que ça m’arrange pas, mais maintenant que j’y suis, j’y reste. Alors mes yeux regardent d’abord dans les siens puis je regarde le reste de son visage, les traits dessus changent, sa mâchoire est plus carrée qu’il y a des mois, quand j’ai envie de m’imaginer de quoi il aura l’air quand nous serons adultes, j’arrive pas à le dessiner autrement que comme il est maintenant, mais il continue de changer tous les mois et j’oublie progressivement de quoi il avait l’air le mois d’avant.
Je tends ma main vers lui pour lui tendre ma cigarette, je ne sais pas s’il fume, s’il en a envie, peu importe.
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Jeu 29 Nov - 20:00
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Lun 3 Déc - 18:49
C’est un détail, rectification, ça devrait n’être qu’un détail quand son épaule touche la mienne. Mon bras retombe le long de mon corps et le dos de ma main cogne gentiment sur ma cuisse, je regarde son épaule, ou plutôt, je regarde le petit espace qu’il y a entre son épaule et la mienne. Je veux me souvenir, pensais-je mais, je l’ai pensé si fort que j’ai l’impression de l’avoir dit à voix haute, est-ce le cas ? Je relève un peu la tête pour regarder le visage de mon meilleur ami, il entrouvre les lèvres et il réplique une ânerie qui n’a aucun rapport avec mes pensées, alors je n’ai rien dit ? Un sourire fend la bouche de mon meilleur ami et il tourne aussi la tête pour me regarder, nos yeux se rejoignent et je me perd à nouveau dans les siens, pourtant ils ne sont pas si profond que ça, j’ai l’habitude de m’y jeter. Mais il y a quelque chose de différent dans les yeux de Georgie, depuis quand est-ce là ? Je ne me souviens plus s’il y avait la même lueur dans son regard avant que je l’embrasse, mais elle n’y était sûrement pas quand nous l’avons rejoint à l’hôpital quand il est enfin revenu. Alors quand est-ce apparu ? J’ai oublié de sourire à sa plaisanterie, suis-je en train de me dire alors, j’étire discrètement mes lèvres et le rictus qui s’y dessine est timide.
Je baisse les yeux pour regarder sa bouche dès qu’il tourne à nouveau la tête, il coince entre ses lèvres le bout de la clope mais il la garde entre ses deux doigts et il tousse en même temps qu’il expire la fumée. Mes lèvres ne s’entrouvrent pas, pourtant il y a pleins de choses que je voudrais lui dire à cet instant, pendant qu’il ne s’imagine sûrement pas que j’ai le cœur épaissit d’une couche grasse et lourde qui me gêne, est-ce l’inquiétude ou la peur ? Je détourne le regard quand il ramène une deuxième fois la cigarette jusqu’à sa bouche et je jette un coup d’œil par terre, j’y trouve presque du courage, s’il m’avait laissé quelques secondes de plus, j’aurais certainement été capable de tout lui dire, « je suis désolé » par exemple, il aurait voulu savoir pourquoi et si j’avais dit « pour tout » il n’aurait toujours pas été satisfait, je le connaît. Alors il aurait fallut que j’énumère sans que mes lèvres tremblent, « je suis désolé si tes frères ne sont plus là et qu’à cause de ce sentiment d’abandon, tu t’imagines tout le temps que je vais m’en aller aussi » j’aurais dit en suite « je suis désolé de ne pas t’avoir trouvé, pourtant je t’ai beaucoup cherché pendant deux ans, je vivais parce que j’espérais encore » et s’il ne m’avait pas interrompu j’aurais ensuite dit quelque chose comme... « je suis désolé à la place de ton père, peut-être qu’il le dira un jour, peut-être même qu’il le pensera, mais en attendant et d’ici là, je te demande pardon pour tous les coups qui on fait mal et ceux qui te blesseront encore » et si j’étais arrivé jusque là, j’aurais dit aussi « je suis désolé de t’avoir embrassé parce que s’aimer ça nous tuera peut-être. Mourir d’être loin l’un de l’autre parce que la société culpabilise les gens comme nous, ou mourir d’être ensemble, parce que ceux à qui nous faisons peur nous tuent » même si l’homophobie n’est pas un peur, c’est de la haine et ça devrait être une honte pour celui ou celle qui en souffre.
Je pivote juste un peu la tête pour mieux voir la clope qui se consume encore, je l’ai remarque du coin de l’œil, sa main tendue vers moi, je lève les doigts et je récupère ma clope. J’entrouvre enfin les lèvres mais je ne dirais rien de tout ce que je voudrais pourtant dire. Je coince la cigarette entre mes lèvres et j’inspire la fumée, mon torse se soulève lentement.
- Je ne serais pas toujours là.
Dis-je en regardant devant moi, je plisse les yeux parce que quelques mèches de mes cheveux dansent devant mon visage à cause du vent. D’ailleurs, pour ça aussi je suis désolé, je voudrais être capable de lui jurer qu’il ne seras plus jamais seul mais puisque je ne sais pas de quoi demain aura l’air, je n’ai pas le droit de promettre.
Je retire ma cigarette d’entre mes lèvres et je penche très légèrement la tête vers l’arrière pendant que je crache la fumée, elle s’envole au-dessus de nos têtes, j’aimerais qu’elle emmène avec elle toute ma douleur mais je me sens encore plus lourd qu’avant.
- Alors s’ils te poursuivent, ne cours plus autour d’une piscine.
Je ne plaisante pas, d’ailleurs je ne souris pas mais de toute façon il ne me regarde pas, s’en doutera-t-il alors ?
L’inquiétude ou la peur, elle est encore là, cette fois je la remarque dans la question de mon meilleur ami, dois-je mentir ? Me suis-je demandé en détournant le regard, je baisse la tête et je regarde ma cigarette entre mes deux doigts, la paume ouverte vers le ciel et, les cendres qui tombent à côté de mes chaussures, un maigre filet de fumée danse du bout de ma clope et disparaît dans l’air, c’est le vent qui l’emmène.
- Peut-être, oui.
Dis-je et je relève une dernière fois la tête pour le regarder encore.
- Mais c’est moi qui lui ai fait ça et il y a des témoins, je demanderais à mes camarades de dire la vérité, tu ne risqueras rien, j’endosserais tout.
Pendant quelques secondes je ne dis plus rien, je n’ai pourtant pas envie de lui laisser l’occasion de me répondre parce que je sais ce qu’il dira.
- Mais j’ai l’impression qu’il ne dira rien, il risque autant que moi pour ce qu’il a fait et il le sait.
Je penche la tête pour pouvoir jeter un coup d’œil à nos cuisses, l’une à côté de l’autre. J’ai encore ma cigarette entre mon index et mon majeur mais, je relève la main et je dépose ma paume sur la main de Georgie. Très honnêtement ? Je n’ai pas regardé s’il y avait encore des gens tout autour de nous, je n’entends personne marcher, je n’entends aucune conversations, même pas lointaine. Il n’y a que le vent qui siffle quand il souffle trop fort et peut-être, à la limite, le son de mes dents qui claquent parce que j’ai de plus en plus froid.
Ma paume froide épouse le dos de sa main, ce n’est toujours pas un « je suis désolé » mais c’est un « je sais qu’on en reparlera pas, mais ça à compté » parce que je ne sais même pas s’il en a conscience, de ça. Je voulais que son premier baiser ne soit pas volé par n’importe qui, lui ai-je donné l’impression que si c’était moi c’était un « mieux que rien » ou un « ça pourrait être pire » ? Je voulais bien faire mais finalement, n’ai-je pas tout gâché ?
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero Lun 17 Déc - 7:43
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Sujet: Re: I'm slipping into the deep end | ft. James Romero