Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 (Reese) dreamer, you stupid little dreamer

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MessageSujet: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyMar 22 Jan - 22:40


22 Octobre 1985

Dreamer, you know you are a dreamer
Well can you put your hands in your head, oh no!
I said dreamer, you're nothing but a dreamer
Well can you put your hands in your head, oh no!
I said "Far out, what a day, a year, a life it is!"
You know, well you know you had it comin' to you
Now there's not a lot I can do



La voix de Jack est étouffée derrière le volume, les lacets tirés d’un geste vif pour resserrer les deux côtés de ses baskets, sa tête remuant comme celle d’une de ces figurines caricaturées. Il fait trembler la chaise plantée au milieu de la pièce pour faire un noeud parfait à ses converses. Trente secondes de perdues à tenir une guitare invisible, imiter des basses fébriles. Equilibre du garçon irréprochable, le jean le plus dévisagé de tout le couloir, par dessus le t-shirt blanc immaculé, à quoi est-ce-qu'il joue? Il n’a pas quitté le sourire planté quelque part comme un baiser sur son visage depuis la veille. Il se revoit rouler à droite et à gauche dans son lit comme à bord de la voiture dans laquelle il comptait tracer la route, toute la nuit. En ouvrant le placard il retrouve les pulls accrochés les uns à côté des autres très soigneusement pendant que ses doigts dansent sur ses fringues au rythme de la musique, le visage de Jack se tend et se détend sans arrêt. Il jette l’un des pulls sur le lit, pendant une seconde il reconnait l’odeur de la lessive qui traîne dans les couloirs de la maison continuellement depuis qu’elle est revenue.

Elle ne quitte pas son esprit, elle s’est accrochée quelque part dans la baraque idéale ayant investi la tête de Kane et derrière les rideaux du salon, parfois, il arrive qu’elle se cache, l'appelle par moments, mais c'est bien sa voix qu'il entend de nouveau, tous les jours. L’imagination du joueur de crosse dépasse toutes les attentes depuis qu’elle s’est réveillée, levée comme une de ces personnes inoubliables, et intactes. Et de son côté les chansons enchaînées sont le seul moyen de ne pas trop y penser. - Il ne fallait pas trop y penser. - Il s’affairait à créer ces courtes histoires, le temps de recoiffer ses cheveux, d’y laisser filer ses doigts, il s’amusait à suivre le rythme des paroles. Comme un bourdonnement distrait, Jack était l’insecte paresseux incapable de réfléchir à l’itinéraire pour la grande ville. Il s’était interrompu pour repenser à sa discussion dans le couloir avec Therese Wallis, et rien que la mention de ce nom suffisait à rendre la narration plus abrupte, de sorte qu’elle sembla faire des ricochets dans sa mémoire, il revenait au dégoulinement de ses cheveux sur ses épaules, bordélique c'était le seul mot qui lui venait, l’étrange personnage tantôt chaud, tantôt tiède avec lequel il gardait une proximité malsaine sur les rebords de son crane.

Pour elle ce n’était sans doute qu’un cadeau d’anniversaire, il devait s'en convaincre, la fin du morceau faisait descendre sagement les aiguilles de l’ampli, il attrapait ses dernières pensées et dansait avec, en allant chercher son sac-à-dos, tournant très lentement dans la chambre. Valse en solitaire.

« ...T'as pas l'air con du tout. Non... »

Sa figure s'écrase entre ses mains, il soupire.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyJeu 7 Fév - 14:07

Quand la silhouette familière apparaît au bout de la rue, Reese retient son souffle. Ses bonnes résolutions se brisent au premier battement de cœur, et elle se redresse, sa position soudainement inconfortable, les yeux rivés sur la silhouette encore à distance. Quelques secondes plus tôt, elle laissait retomber son front contre le volant de la Volkswagen, maudissant son agitation, semblable à cette nervosité qui fait parfois piailler sans raison Dennis -sans raison, oui, ce qui devrait logiquement être le cas ici aussi. La logique lui semble lointaine, au devant de l'inévitable -Reese préférerait parfois que la mauvaise foi l'étouffe, plutôt que sa lucidité lui étale les faits avec une honnêteté désarçonnante. Elle se met à pianoter sur le rebord du volant, humecte ses lèvres sèches. Bientôt elle devra lui parler : elle s'éclaircit légèrement la voix, enraillée par la soif soudaine, la nervosité qui la ronge. C'est encore pire que l'autre jour, quand elle s'est retrouvée devant lui, un sourire nerveux aux lèvres. « Uh I uh, I know it's a bit early but I thought it'd be better to give it to you now. To arrange plans. If you want. If you can... » (Euh je euh, je sais que c'est un peu tôt mais j'ai pensé que ça serait mieux te donner ça maintenant. Pour faire des plans. Si tu veux. Si tu peux...) Elle se tient les bras croisés sur sa poitrine, agite une main alors qu'elle parle, devant le casier de Kane : ce dernier tient entre ses doigts l'enveloppe contenant deux tickets de concert. C'est la première fois qu'elle invite quelqu'un « pour de vrai » -quelqu'un dont elle se perd bêtement dans les yeux en un battement de cils, avec la certitude dérangeante d'être lue, instantanément comprise. Ses coups de cœur lui rosissaient les joues avec ferveur, mais avec Jack désormais, c'est comme si les choses étaient à la fois évidentes et parfaitement invisibles. Un dialogue en sourdine, s'opérant sans leurs accords. Reese coince sa main désormais immobile contre ses côtes, sous sa veste. Deux billets, un choix éloquent sur lequel elle garde le silence, retenant son souffle en l'observant. Les mots s'accrochent à sa langue et refusent de franchir ses lèvres closes - « you can go with a friend if you want » (tu peux y aller avec un ami si tu veux) aurait-elle voulu lui dire, magnanime, se parant de ce détachement qui fait sa maigre réputation de geek. Reese cette fois choisit d'être honnête, un peu égoïste, et de se taire : ce concert, elle veut y aller avec lui.

Therese lui fait un signe de la main à travers le pare-brise, lui offre un sourire -son regard s'ancre à lui sitôt qu'il ouvre la portière. « Hey », amorce-t-elle, retenant la suite le temps d'enregistrer le t-shirt blanc, le jean déchiré, la lueur pétillante dans ses iris -sans se rendre compte qu'elle fait écho à la sienne. Plain Kane -Jack dépouillé de ses efforts pour se démarquer, impressionner, plaire. « Did you get out without trouble ? » (T'as pu sortir sans problème ?) Reese rabat une mèche de cheveux derrière son oreille, replace sa main sur la clé et met le contact. L'électricité lui picote le bout des doigts.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyDim 10 Fév - 15:58

« Reese Wallis is taking me out? » (Reese Wallis m’invite à sortir?) Il se retenait de le dire à tout le couloir pendant que les mômes glissaient sur leur skate, main dans la main, bouche dans la bouche et le bubble-gum éclatant contre la joue maladroitement, la sonnerie retentissait, il poursuivait pour ne pas la perdre jusqu’au prochain cours dans un suspens: « That’s a date. Save the day, that’s what they say? » (C’est un rencard. Marquez la date, c’est ce qu’on dit?) Le bouquin de biologie retenant à moitié l’enveloppe il venait l’abattre sur la tête de Wallis, une gaminerie pour la faire écouter une dernière fois: « I’m keeping them just in case you’re tempted to throw them away. » (J’les garde juste au cas où t’es tentée de les jeter.)

Sur ces mots il s’éloignait pour ne pas avoir à ajouter un billet de retard à ceux du concert et ce n’est que devant ses camarades qu’il distingua en grosses lettres imprimées: Supertramp.
Le moteur de la fille du professeur de mathématiques tournait, Jack lâcha: « What? You think my mom would pin me to a wall? » (Quoi? Tu penses que ma mère m’épinglerait au mur?) Assis sur le siège passager, il pouvait dévisager leurs deux paires de pompes mais il préférait la regarder elle parce qu’il se trouvait drôle: « If I had had trouble getting out you’d probably be getting ready for my funeral. » (Si j’avais eu du mal à sortir tu serais sûrement en train de te préparer pour mon enterrement).

Now hit the road, Jack

Pendant la première heure disons qu’ils échangèrent plus de CDs que de mots, il aurait aimé improviser un poème absurde devant elle sur les têtes de trolls de leurs professeurs mais pour une raison qui lui échappait ils étaient incapables de sortir du moule semi-sarcastique, semi-ironique du club d’audio-visuel, un peu comme s’ils avaient encore les petites roues à leur vélo. Sur la longueur, fixer les chiffres digitals de l’auto-radio était devenu un calvaire et Jack se mettait à regarder le paysage en espérant y trouver une réponse divine, et puis Reese avait dit quelque chose de drôle, ils s’étaient tordus l’estomac, c’était bon enfant jusqu’à ce que Jack se soit retrouvé à détacher des cheveux de la métisse deux, trois miettes en se fatiguant les joues à sourire pour rien.

Il aimait ses cheveux mais c’était une phrase bizarre à formuler, à la place il lui disait que le chien pouvait lécher tranquillement le sol de la maison des Spencer-Kane tant sa mère astiquait le moindre recoin et puis ils abordaient la quarantaine ou le match de crosse que Jack avait raté. L’envie le prenait tous les deux ou trois kilomètres de lui prendre la main et le contact manquait aussi vif que celui d’une clef dans un moteur, il appréhendait le moment où ça se reproduirait, Jack. « You should stop the car, you’ve been driving for a while… don’t want to be sore. » (Tu devrais arrêter la voiture, tu conduis depuis un bout… tu veux pas finir toute raide.)

Les derniers mots mâchés, peu articulés, se suivaient d’un regard insistant. « C’mon. » (Allez.)
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyLun 29 Avr - 19:04

Cette fois, Kane peut trouver la boîte à gants pleine des cassettes que Reese a pris pour le trajet. C'est un soulagement pour la propriétaire de la Volkswagen : plus d'orc, plus de bracelet égaré par Sasha, seulement assez de musique pour combler des blancs qui sont nettement moins nombreux que ce qu'elle attendait. La cervelle brouillée par leur dernier tête-à-tête, les capteurs confus face à l'oscillation nouvelle de leur dynamique jusqu'alors bien huilée, Reese est incapable de dire de quoi leurs prochains mots seront faits ; s'ils se retrouveront à se regarder comme deux idiots, s'ils n'oseront même pas le faire, et s'enverront au visage des gifles verbales qui feront capoter entièrement la machine. Alors à son soulagement se double un sourire qu'elle peine à réprimer, traçant une courbe ravie d'un côté de son visage -celui qui tire vers Kane, à qui elle jette des coups d'oeil encore brefs, quand elle lui demande de trouver la compilation que lui a enregistré son père, ou quand il s'esclaffe à n'en plus finir à une bête remarque. Avoir à conduire lui ôte une plaie : celle de se retrouver, comme une idiote, accrochée à ses cils de crétin pendant de longues secondes -celle de justifier la longueur accrue de ses oeillades, qu'il capte désormais comme un miracle.

Alors Reese s'accroche légèrement au volant, lorsque la voix nasillarde s'enrobe de douceur. Elle déglutit légèrement, esquisse un coup d'oeil avant de récupérer ses yeux fatigués par la conduite, derrière les lunettes. « Nah I'm fine. » Elle peut sentir les deux prunelles rivées sur sa joue droite, et glisse cette fois un bref regard, un simple aller-retour vers Kane, nonchalamment appuyé contre la fenêtre. "Really, I am », ajoute-t-elle, avant que la dernière syllabe ne la cueille en plein vol. C'mon. C'est le ton, qui lui fait ravaler les protestations au fond de la gorge -sa bouche se pince, et Reese relâche finalement la tension d'un combat qu'elle sait inutile. "Alright."

Have you already been to Portland ?" Reese, confortablement installée contre la portière passager, imite à peu de choses près la posture de Jack quelques minutes plus tôt. Par réflexe, elle passe les premières vingt minutes à regarder la route, puis son regard s'accroche de plus en plus régulièrement, avec de plus en plus d'insistance, au profil de Kane qui se découpe sous son nez. Son visage se fronce, s'étire, s'ouvre et se meut en un panel d'émotions claires, pleinement assumés sur ses traits -un tableau que Reese connaîtrait par cœur, à différents degrés d'extrême. Depuis qu'elle le connaît, en dépit des conditions météo, en toute circonstance intérieure, Jack capte admirablement bien la lumière ; et il lui semble aujourd'hui que cette dernière refuse de lâcher le visage souriant de Kane. A moins qu'il ne s'agisse d'un défaut, à l'angle de ses lunettes ; sa propre vision couvrant Kane d'un film scintillant, comme ceux qu'on appose adroitement sur les émotions maquillées des acteurs d'Hollywood.

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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyMar 30 Avr - 22:36



« Chaka Khan, really? » La largeur de son sourire se décompose dans le rétroviseur, le nez de Jack se plie au bout, il voit passer quelques véhicules pressés dont le moteur vibre en traînant près de la Volks qui elle fait le bruit d’un vieux chat satisfait de gambader moins vite que les autres, même si Kane sait pousser le moteur proprement, il évite de monter les vitesses. Une partie de lui veut que les minutes s’épuisent sans abus, quitte à se coincer quelque part entre deux sorties de route bouchées, qu’il se souvienne des boucles de Reese tentant de suivre le mouvement de l’extérieur sans problème l’année qui suivrait. S’ils restaient coincés toute la nuit dans une station service ça lui irait aussi. « Chaka Khan let me tell you what I wanna do, I wanna love you, wanna hug you, wanna squeeze you too… » Jack suit la cassette. Ils tracent le kilomètre et Kane sent le vent filer droit sur sa tête quand il remonte la vitre d’une main habile, qu’ils n’attrapent pas froid avant le concert. Puisqu’ils passent par les grands axes tout droits, il peut se tourner vers son compagnon de route et lui balancer les quelques paroles qu’il connait, parfois se butant à une impasse. Therese a comme découpé une ligne claire entre le paysage à travers la vitre et elle, toute fine, en longueur et minuscule à la fois, image sur laquelle l’accent de Jack manque de trébucher, il la prend dans sa main, si elle a envie, pense-t-il bêtement.

Il éclate d’un rire dérapant en plein milieu du couplet, le reste de I Feel for you traverse l’habitacle sans l’interpeler, la cassette pourrait enchaîner sur un cliché absurde, sans doute serait-il encore en train de tapoter du doigt contre le volant, à moitié tentant de se concentrer sur la route, convaincu qu’il s’agit du meilleur titre jamais sorti sur les charts. « Nah… Big cities are like beautiful people to me… you go past them once in a lifetime. » Un gros nuage vient s’enrouler au creux du cou du ciel mais Jack suit le filet de soleil perçant entre deux masses difformes, là où ils pourraient s’enquérir d’averses éventuelles, il a peur d’un détail. Pas de tomber amoureux mais de déjà l’être.
Réfléchir à comment remplir ses cahiers de créatures nocturnes et autres personnages désespérés c’est une chose, sortir des fractions de poème à la fille à deux rangées de lui en classe en est une autre. Il n’étouffe pas cette information quand il reste sur les bandes pleines de peinture de la nationale pour dire, les yeux monopolisés de peur de provoquer un accident: « See, I could go anywhere… I don’t know why, it’s a bit stupid. But I could… Though I wouldn’t miss Supertramp for the world, I’d take you wherever. I'd take you away. »
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyJeu 30 Mai - 23:20

« You know Chaka Khan ? » Ses sourcils se haussent et se tordent en une expression à la fois surprise et perplexe ; tout le monde connaît Chaka Khan, mais de là à ce que Kane ne suive le rap de I Feel For You sans prévenir, il y a un monde que Wallis peine à concevoir immédiatement. Mais à les voir tous les deux en route pour Portland, tout semble possible ; et Reese pousse un soupir en tournant la tête vers l'extérieur, sans être certaine que Jack, au-delà de Chaka Khan, perçoive ses mots ou le sourire léger qui s'est instauré sur un coin de ses lèvres : « You and my dad would get along so well. » Du coin de l'oeil elle le regarde, suivant les paroles qu'elle connaît par cœur -son père, puis elle et Dennis ; à la maison, la chanteuse est devenue un emblème, et Reese regarde Kane l'incarner sans broncher, lui pardonnant même les fautes qui l'entraînent à la chute. Les rires s'élèvent, puis elle demande ; elle l'écoute, attentive, détaille son profil à la lumière changeante. Grand soleil, ombragé ; ciel bleu, nuages souples qui s'étiolent dans les yeux rêveurs de Jack.

Therese se décolle de la portière, déplie son bras, change de position alors que les premières notes d'un tube d'Imagination se font entendre. La confession est inattendue, déstabilisante ; elle tente de reprendre pied en se redressant, droite, glissant ses deux mains entre ses genoux serrés. « Well... I'm fine here. » Elle hausse les épaules, comme pour se dédouaner du reste ; ici, Aster Cove, Sasha, Wes -lui. Ici, là tout de suite, lui à ses côtés, surtout. « I guess », rajoute-t-elle selon la tradition adolescente, s'enfonçant un peu plus dans son siège ; les joues rouges, l'embarras nerveux sous la peau, Reese connaît sans encore s'y faire complètement. « It's nice to say so, though. Really. » Un sourire et un coup d'oeil, avant de s'éclaircir la gorge, la voix grimpant dans l'inquisition : « Do you want to go away ? » Une note de compassion s'y épanouit ; Reese entrevoit l'existence fixe de Jack, depuis sa naissance jusqu'ici -tracée des couches-culottes jusqu'aux sourires fiers sur le terrain de crosse, ancrée à Aster Cove sans avoir même le choix de rêver à l'évasion. Il lui a semblé entendre dire, en passant, qu'il pensait peut-être partir étudier ailleurs ; sans être certain d'en avoir le droit, ou même vraiment l'envie.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyJeu 6 Juin - 22:03

« Who made that mixtape anyway? » Son sourire se coince, il manque de froisser sa belle joue, une main sur le cuir du volant. Il en oublie ses plans de fuite vers le Canada, Jack a envie de rire. Ça faisait longtemps que ce n’était pas fort comme ça, l’envie qu’il doit garder au fond de la gorge et qui le gratte sans l’épargner parce qu’il accompagne une certaine Wallis dans l’hilarité. Ce n’est pas le genre de garçon qui tient à retenir les paroles de Chaka Khan mais pour l’apprentie réalisatrice, peut-être bien que si. D’ailleurs elle ne l’épargne pas mais il tente de passer l’éponge, il n’a que deux vagues bizarres à la place des sourcils pour se distraire et il se tient dans le rétroviseur pour ne pas repartir dans la boucle diabolique de leur premier rendez-vous. Ce n’est pas le meilleur moment pour déraper. Vers elle ou, en direction du fossé d’ailleurs.

Il se demande alors s’il a envie de partir à ce point. « Sometimes? » Ses traits se plient quand le soleil coule jusque la Vollkswagen, il regarde les gens de la ville rentrer du travail, se retient d’enlacer le siège de Therese pour ne pas l’enlacer elle. « But I think you’re kinda doing the job? » Il laisse son coeur trébucher à l’intérieur de son corps, s’enrouler avec les autres organes si nécessaire tant que la musique tourne encore et qu’il peut doucement la fredonner, derrière lui les conducteurs s’empressent et s’il fond de l’emmener à un concert, il sait aussi que c’est elle qui lui a confié les billets. « Taking me on a date, bold... Well maybe I'm the bold one. » Jack souffle entre les mètres parcourus.

Ses dents pincent presque sa bouche dans le sourire accidentel, il tire le briquet de sous l’auto-radio et n’a pas la tête à se froisser quand il ne trouve pas de cigarettes. « I’ll tell you a secret. »  Il appuie sur la pédale de l’accélérateur et monte le son de la cassette. « Everybody wants to rule the world. »
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyVen 7 Juin - 21:05

« My dad. » Reese hausse les sourcils en croisant son regard, l'air suggestif : qui d'autre ? Les morceaux choisis correspondent aux goûts particulièrement modernes de Stephen, que sa fille retrouve régulièrement dans le salon, les enceintes saturées, à suivre le rythme du dernier hit d'Imagination ; son père, toujours en avance, prêt à absorber les tendances et les virages dans l'évolution culturelle nationale, savamment distillées dans ses cours et ses entretiens avec les élèves -le loufoque complet badiné de George Michael et de mixtapes kitsch, il le réserve à l'intimité des Wallis, qui maintenant contamine jusqu'aux tympans de Kane. Sévèrement, semble-t-il, car Jack semble un peu perdre les pédales -y appuie avec une déférence douteuse, en lui assurant qu'elle est tout le contraire de ce qu'elle pense être depuis son premier cri. « You can't beat Sash' at the bold game though... No one can. » Pas même Wes, pas même son père -pas même lui, avec ses sourires à vous décrocher le soleil et ses accélérations soudaines, volume, vitesse, qui trouvent sous les côtes de Reese une résonance à contretemps. Alors qu'il baisse sa garde et s'offre à une discussion dépoussiérée des piques habituelles, Reese découvre une douceur sentie jusqu'alors par à-coups douloureux -une chaleur douce, puis une brûlure indienne sur son cœur d'idéaliste échaudée par les réalités d'Aster High. Alors quand il parle de rendez-vous, Therese se tait et hausse les épaules -elle aurait bien du mal à le contredire, de toute façon.

Ils filent sur la route, et à la fin de la cassette, Wallis retourne cette dernière. Un ambigu « FACE B – get ready babe » y figure, et après un froncement de sourcils léger, elle la donne en pâture à l'autoradio qui l'engloutit, se fait désirer une seconde, et lance la bande. Reese se fige sur son siège ; son regard bondit sur le lecteur comme pour s'assurer que ce ne sont pas simplement là les battements de son cœur -mais que dans les enceintes usées de la Volkswagen s'élèvent bien les premières notes de 10cc. « I'm not in lo-ov... » « O-Kay », fait Reese en découpant les deux lettres-syllabes, pressant jusqu'au circuit de la voiture le bouton stop ; la musique s'éteint brusquement, laissant sur ses joues deux morsures rouges. « Let's stop here. We're almost there anyway, I think. » Elle relève le nez vers la route, cherchant des yeux un échappatoire à la nervosité qui lui picote le corps ; à se rendre compte qu'ils sont bientôt sur les lieux, elle ne fait qu'attiser cette dernière -bientôt Supertramp, bientôt la foule, bientôt la danse, bientôt le sourire de Jack jusqu'aux oreilles. Reese décide qu'elle ne dansera pas, de toute façon ; elle restera là à apprécier sans mouvements inutiles, hochant la tête pour marquer et le rythme, et son contentement de façon parfaitement mature. Elle se trouve ridicule quand elle danse, de toute façon.

Les files de voitures grossissent, et ils défilent dans l'immensité du parking de la salle de concert -à l'extérieur, décor de toutes leurs entrevues particulières, l'excitation palpable des spectateurs, bariolés des couleurs de l'impatience, de T-shirts des précédents show du groupe. Ils trouvent enfin une place ; le ronron de la voiture se tait enfin. « Alright. » Reese tourne la tête vers Jack. « Got the tickets ? » Sans remarquer que son sourire dévore jusqu'à ses pupilles.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyDim 9 Juin - 21:16

Jack se revoit sagement à l’arrière de la BM, le cuir le faisant glisser dans les virages, Sally à sa gauche en train d’éclater le sixième chewing-gum depuis le début du voyage. Il ne sait pas si elle a alterné entre fraise et menthe, en revanche il déteste le bruit de la bulle qui éclate et le parcours de la bouche engluée pour reprendre le contrôle sur la situation. Il n’osait pas le dire à Reese mais au volant il se sentait comme un adulte et non pas coincé dans le reflet du rétroviseur. Un peu de force à ses muscles sur les kilomètres qui suivent et il n’a plus le même tam-tam dans la thorax. C’est quand elle coupe la cassette qu’il dit à voix haute: « But I love that song. » et que les syllabes se tordent les unes sur les autres, tombent et font des roulades. Ses yeux ont tenté de lire le détail de la cassette dans un prévisible échec. Reese Wallis le regarde, il la regarde.

Les souvenirs de la canicule à bord de la BM ne laissent qu’une sensation gelée suivant les rondes de la climatisation, il tapote sa cuisse, se demandant si Reese ne le pousserait pas vers un cas type d’été indien. La silhouette élancée et protectrice de Wesley lui manquait, au moins il aurait su quoi dire sur 10cc, comme lancer un compliment teinté de cynisme sur les paroles mais il ne comptait pas suivre cette route car cela lui rappèlerait une certaine poignée de main avec Stephen Wallis et la tentative ratée de briser la glace par « J’ai lu tous les travaux de votre femme sur x sujets obscurs. » Du moins c’est ce qu’il croyait jusque 10cc.  

Il faisait rapidement le bilan du trajet dans sa tête : il ne s’était pas renversé de chips aromatisées dessus, n’avait pas fini projeté en arrière par un air-bag si ça se trouve absent vu l’âge du modèle de la Volks, sans vouloir offenser le plus respectable des Wallis. Surtout il ne s’était pas mis à reparler de la couleur des tickets de concert qui lui faisaient penser à celle du pantalon de la métisse. Il ne disait pas à Therese que son cerveau était énormément bavard car alors elle aurait pu comprendre qu’il ne pouvait pas tout faire taire d’un baiser éclaté sur sa bouche, et à partir de là l’angoisse le prendrait de sueurs dans le dos.

« Yeah right! » Enfoncés dans la veste en cuir balancée au départ d’Aster Cove sur le siège arrière, Jack se contorsionnait pour attraper les entrées. Ce n’est qu’en attrapant le dehors par la vitre levée pendant son acrobatie qu’il remarquait la foule dans ses carrosses métalliques. Jack était pris de court, une respiration coincée dans l’estomac, il riait, c’était étouffé. Sans regarder Reese il balançait « Hey can I tell you something? »

Les deux morceaux de papier, si précieux se retrouvaient dans la paume de Wallis. « I’ve never been to a concert before. » Jack se débarrassait des Ray-Ban dans ses cheveux et les plantait sur le nez de Wallis. Ses dents, il ne les sent pas monter dans l’expectative, comme une basse remuant dans le lointain, comme si déjà on jouait un hymne à son bonheur.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyMar 11 Juin - 20:23

Les sourcils de Reese se haussent ; de la silhouette contorsionnée de Jack s'est envolée une interrogation qu'elle attend, patiemment, sur le siège passager. « Really ? » répond-elle en refermant les doigts sur les billets -aussi impeccables que lorsqu'elle les lui a donnés, quelques jours plus tôt ; à ce souvenir son visage manque de se faire manger d'un autre sourire teinté d'embarras -celui d'avoir dévoilé une partie de son jeu à celui qu'elle croyait jusqu'alors être son adversaire. Tous ces efforts pour l'opposer à elle, de l'autre côté de la table, cassant les morceaux de rivalité recollés par le biais de leurs points communs, remontant contre son nez son jeu de cartes bien gardé ; et la voilà aujourd'hui avec ses lunettes de soleil glissées sur le nez, aux portes du premier concert de Kane -à lui sourire d'un air que la Reese pétrie de mauvaise foi jugerait probablement idiot, derrière sa vitre teintée d'affections enfouies et d'honnêteté contrariée. Reese, rôle secondaire jusque dans sa propre existence, se retrouve à vivre un scénario qu'elle aurait si on lui en avait donné l'occasion confié à Sasha ou Ange ; des héroïnes aux contours bien définis, armées de répliques mordantes et prêtes à se jeter dans l'aventure de Portland avec un entrain qu'elle aurait eu de la peine à imiter. Reese, elle, se serait plutôt vue filer sa route en parallèle, à l'ombre de ces personnalités flamboyantes -en se demandant ponctuellement pourquoi une Sasha, une Ange ou même Kane trouve à sa compagnie un quelconque intérêt. « I've never worn Ray-Bans before. I guess there's a first for everything. »

Elle ajuste les lunettes sur son nez du bout de l'index, et, comme prenant conscience qu'elle est en train de le regarder un peu trop longuement, elle se presse contre la portière avec un « c'mon », s'arrachant au souvenir inversé de leur dernière rencontre dans la Volkswagen, avec sur les lèvres un frémissement fantôme.

Reese glisse les mains dans les poches de sa veste, celle-là même dérobée un jour par Kane ; maintenant que les nœuds de leurs colères se défont, ce temps-là lui paraît lointain, comme s'ils étaient d'autres personnes -cette veste même, comme si elle avait été arrachée par un autre imbécile, réclamée la semaine suivante par une Reese faussement nonchalante, parée d'un « whatever » et d'un haussement d'épaules protecteurs. La foule se resserre, au fur et à mesure qu'ils approchent ; à l'entrée dans la salle, un dôme immense qui ferait pâlir d'envie la salle des fêtes d'Aster Cove, ils s'effleurent, puis le coude de Reese se presse contre les côtes de Jack ; elle retire la main de sa poche pour prétendument remonter les lunettes sur ses cheveux sombres -et jette un œil à Kane, se rendant compte qu'il est beaucoup plus près qu'elle ne le croyait. « Crowded », et lui lance un sourire, tandis qu'à côté les spectateurs fourmillent d'une excitation communicative.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptySam 15 Juin - 23:51


Le klaxon devant le sort d’un rêve, Jack ne partage pas, Jack ne pourrait pas décrire exactement l’écart brumeux sur la ligne droite jusque la fille de dos à l’accoutrement familier. Il n’avait pas enregistré pas encore, son cerveau lui faisant des rappels d’une époque qu’il espérait revivre fois cent dans le rétroviseur. Mais les voilà propulsés dans la poussière de la grande ville, dans les billes pleines de Spencer-Kane, se lit la folle attente de la longue queue qui les occupera un moment. Suivant le fourmillement, Jack colle à Wallis et espère être aussi efficace que de la glue, ce qui explique que plusieurs fois le bout de ses doigts s’élancent et il se bloque dès que la fille du professeur de maths joue un de ses tours remarquables.

Comme mélanger aux branches des Ray-Bans ses épaisses mèches de combattante par exemple. Il aimerait lui dire qu’il ne la prend pas pour un gladiateur mais qu’elle pourrait avec sa trouille absente des foules, en apparence du moins, transformer le dôme en arène et lui donner quelques frissons au passage. Jack est branché comme une guitare ou une basse sur une ampli, il se met là où il peut être en contact avec Therese sans qu’ils s’entrechoquent totalement ce qui explique que le mouvement soit prudent mais pas indécis. Il n’envisage plus la poignée de main « par précaution » pour prétexter qu’ils vaudrait mieux sagement unir leurs paumes poisseuses, non.

A la place il suit les dénivelés de son nez, de ses joues, de ses bouts de figure, incroyable, pense-t-il. « Awesome ». Ça lui échappe, il parle de la grande lancée vers les différentes ailes du complexe, bien sûr, il parle de ces grands pèlerinages vers les quartiers provisoires de Supertramp, même quand à force de tenter de fusionner avec Reese Wallis, il est piqué par l’électricité statique. « My bad! » Kane lui dit avec un mouvement de tête quand il prend le coup de jus avant d’attraper sa complice par les épaules, de ciller dans sa direction, lui décocher un sourire qui part comme une flèche avant qu’il ne se retourne pour continuer son ascension.

Ils se retrouvent vite au même niveau, Jack lui dit: « I’ve counted like fifty Breakfast In America T-shirts which I think is impressive. Real, real impressive. »
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyDim 23 Juin - 22:59

Chaque pas est comme une nouvelle vague, faisant affluer vers la sienne la main de Kane, l'arrêtant avant le contact -l'écume l'éclabousse d'une électricité légère, et à un mouvement de foule plus prononcé, Jack la prend par les épaules et décoche un trait en travers de ses lèvres, y laissant un sourire qu'elle rattrape, in extremis, avant qu'il ne mue en l'expression la plus totale de sa béatitude. « 'T's okay. » Les mots s'entassent pêle-mêle sous les secousses, la chaleur des paumes lui reste, transperçant la veste jusqu'à son épiderme quand bien même le contact a été rompu depuis de longues secondes. Jack l'enveloppe après-coup, comme si chaque toucher était fait pour se fondre sous sa peau, y laisser une marque indélébile qui s'incrustera, lentement, sûrement, au fil des jours.

Reese relève les Ray-Ban sur son crâne, et embrassant la foule d'un généreux coup d'oeil, tente de discerner quelques-uns des T-shirts témoignant d'un deuxième, voire plus, concert de Supertramp. « That's cool. Maybe we can get some after the show. » SUPERTRAMP. Énième piqûre de rappel, les lettres imprimées sur le torse d'un de leurs voisins font fleurir un sourire. Reese tourne à nouveau ses pupilles vers Jack, dégagées de la protection teintée des lunettes de soleil.

Quelque chose se retourne, au fond de son ventre, comme une bête se pelotonnant mieux contre ses entrailles ; de sa poche de veste, elle tire un petit sac en papier pour se laisser un répit, loin des pupilles chocolat de Kane. « Here. » Elle lui abandonne le contenu : des barres de céréales irrégulières, où trônent entre le granola des morceaux de cacahuètes, de pépites de chocolat blanc, au lait, et de M&m's. « My Dad made it », explique-t-elle en s'efforçant de ne pas sourciller, baissant les yeux sur leur butin, imperceptiblement penchée vers lui. « He uh, he likes to bake stuff and try new things. » Son souffle n'est pas loin -elle perçoit une note acidulée, peut-être du shampoing, dont elle s'écarte souplement pour ne pas y laisser ce qui lui reste de tête, non sans piocher dans leurs en-cas avant de retrouver sa place, encore soumise aux aléas de la vague.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyMer 26 Juin - 17:42


« More like, a thousand! » Il imagine déjà sa chambre tapissée de toutes part pendant qu’il fait l’étoile de mer sur son lit en pensant à… Supertramp, les fossettes inexistantes ont failli se frayer un chemin jusque ses joues, en creusant sous le coup de l’excitation. Jack se reprend en secouant les épaules, histoire de se remettre les énergies en place. Maman n’y verrait aucun intérêt, vu l’absence d’étiquette brodée à fils dorés dans les coutures du vêtement, Jack en ferait sans doute sa taie d’oreiller avant d’enfoncer la tête toute entière dedans. « And you’ll get maybe two hundred, since I’m a generous soul. »

Ses billes roulent curieusement vers ce que lui tend Reese et il s’empare de la collation comme s’il avait été avec elle dans la cour de récréation, à un plus jeune âge. « Yeah, your dad sure makes nice things. » Une claque mentale fila vers sa figure et Jack tressautait. Un petit merci passe dans l’air, si naturel qu’il n’est pas convaincu de l’avoir prononcé la minute qui suit. D’ailleurs, il se demandait si Stephen Wallis était au courant de l’âge véritable de ses élèves, et si non, il voulait bien se porter volontaire à condition que cela exclue les interrogatoires sur, notamment le jour où il a compris que Therese aimait faire tel type de revers à ses manches plutôt que les « classiques. »

A l’inverse de la nuit à bord de la Volkswagen, il n’était pas ébouillanté par la proximité, il n’avait pas l’air de se tenir au dessus d’un précipice sentimental, peut-être que le sucre des granolas était en partie responsable.
Dans la vie, en passant, il y avait toutes sortes de « responsables ». Les invisibles, ceux qui avaient kidnappé Maman, lui-même, quand il se contentait de suivre la ligne des sourcils de Wallis en classe pour « ne pas lui sauter à la gorge » en entendant ses pensées sur le film projeté par le professeur, Jack, une fois de plus quand il s’agit de justifier une baffe bien envoyée. Aujourd’hui, il était témoin d’une bousculade. Bousculade générale, vraiment, l’espèce d’euphorie soulevant la masse de fans, ceux qui tout à l’heure étaient occupés à chantonner dans leurs bagnoles, se dispatchaient dans toutes les directions et c’est là, c’est là qu’une des sardines sortait du rang, couvrant une fraction de seconde Therese Wallis. Au diable la retenue, Jack la réceptionnait, l’entourait, se disant tout de suite qu’il avait besoin de toute urgence d’arrêter de se précipiter.

Mais quand ne se précipitait-il pas pour Wallis? Il mâchouillait encore les délices de Stephen Wallis en laissant descendre ses doigts sur le poignet de Reese.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyVen 5 Juil - 17:15

« Thanks but I don't take charity from lover boys. » Contrebalançant sa réplique, un sourire a instauré ses lèvres alors qu'elle balaie d'un geste ladite charité jusqu'à l'envoyeur, sa main venant heurter gentiment l'épaule du jock. Un seul de ces mille T-shirts serait assez s'il se retrouvait sur le dos de Jack ; elle peut déjà le voir parader dans les couloirs du lycée dès le lendemain, Supertramp 85' en travers de son sourire empli de fierté, soulignant l'origine du vêtement à qui veut l'entendre -ou qui semble avoir des oreilles pour le faire, dans tous les cas. « What ? Yeah I went to their concert. » « Do you want some extra sauce with your beans or not ? » Reese s'esclafferait discrètement dans son coin de cafétéria, jusqu'à ce que ne tombe la question fatidique : « who did you go with ? »

Ses oreilles bourdonnent. Jack a planté sans assurance son regard dans le sien, ne lui laissant pas le loisir d'ignorer la consonance éloquente de sa remarque -le sous-entendu lui arrache un « what ? » incrédule, qui se perd bientôt dans leurs rires, soufflé par le mouvement qui fend la foule, vague invisible s'écrasant sur eux. Reese sent le bras de Jack se refermer autour d'elle, l'ancrant au rivage avant que la marée ne l'emporte, et lorsqu'il la relâche, elle a le cœur qui bat à cent à l'heure. « Thanks », souffle-t-elle, avec l'impression qu'elle sort d'un véritable tsunami, perdant de vue les digues bien solides érigées autour du cœur. Avant qu'une autre déferlante ne se lève, depuis le poignet où Kane a arrimé les doigts, l'écran sur scène s'illumine, déclenchant une turbulence générale, cris électriques sur l'océan de spectateurs.

La main de Reese s'est pressée contre la sienne, sans la saisir. « I'm gonna lose them in the process if I don't... » Reese, rendue fébrile par le soulèvement général, décroche les Ray-Ban de ses boucles et, abandonnant sa paume chaude dont le contact la secoue autant que les piaillements alentours, ralentit un instant son geste en rabattant les branches des lunettes. Des yeux, elle cherche une poche et tombe sur le T-shirt blanc de Kane ; manquant cruellement de confiance en ses gestes, elle accroche les solaires au col immaculé du jock avec l'impression d'avoir à la place de ses mains deux pattes d'ourse pataude. Dennis, qu'elle a longtemps habillé avant de partir à l'école, en aurait été offusqué. « That'll do, good », juge-t-elle en relevant les yeux vers les siens, avec un sourire court-circuité par le courant qui les traverse tous -et se répercute en écho dans la bulle de leurs deux regards.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyDim 7 Juil - 0:26


Wallis était un de ces menus maxi que lui et Papa prenaient sur la route quand il devait aller à la grande ville, quand ils n’avaient pas le temps, que Jack disait par coeur ce qu’il voulait c’est-à-dire une composition privilégiée qu’il dégustait dans le fond du siège à l’arrière. Et en mâchant Jack rêvassait en suivant la route lézardant. L’absence de conversation vite oubliée pour son assortiment préféré. Dans le sachet les bulles de gaz du Pepsi ont l’air plus grosses, contiennent des étoiles, les frites croustillent plusieurs fois dans la bouche et donnent aux pommes de terre l’artifice du produit de qualité, la sauce barbecue a le juste goût entre sucré-salé et le cheeseburger fait pleurer les yeux plissés de bonheur de Jack Spencer-Kane. Dans son format spécial, Therese Wallis fait une taille de plus, ce qui veut dire qu’à côté de Kane, elle peut poser un mètre ruban sur sa tête et lui indiquer le nombre de centimètres les séparant. Pour Kane, quand elle pousse de ses épaisses mèches derrière les oreilles, elles ont l’air aussi douces qu’un baiser échangé avec la fille du professeur. Mais au-delà des améliorations puisqu’elle dépasse Jack, avoir le maximum possible d’elle veut aussi dire, y faire encore plus attention.



Quoique son coeur soit porté ailleurs par les batteries éclatant en rythme contre les enceintes histoire de réchauffer le public, les rougeurs sur le dessus des doigts de Kane vient d’un enchaînement plus complexe de signaux cérébraux. L’un deux lui crie qu’il ne doit pas perdre Reese dans la foule, et quand il fond sur le surnom de la fada de caméras en tous genres, Jack trébuche lamentablement sur ses répliques préparées à l’avance. Sans être exhaustif il répète pendant que les moutons blancs, noirs, beiges se bousculent autour d’eux. Est-ce-que tu vois bien? Tu veux quelque chose à boire? J’ai appris toutes les paroles de l’album, Tu sais c’est mon meilleur cadeau d’anniversaire, T’aimes vraiment Supertr--

Un mince filet de lumière passe au milieu de la scène et dans la nage émerveillée des regards, l’impatience s’accroche aux cris, aux chuchotement mêlés de souffles coupés, on entend un charabia global dans lequel Jack peine à distinguer l’évolution de Reese dans ce décor. Ses cils coulent avec lenteur sur son t-shirt, elle ne le sait pas mais en tirant sur le tissu elle pourrait emmener accidentellement sa poitrine entière, Jack est aussi fondant que le jour dans le dos des spectateurs. Aussi naturellement, la cascade des émotions, les naissances des étourdissements de la musique fredonnée donne son courage à Kane et lui, qui n’est pas croyant bénit tous les dieux, dont on parle, dont on ne parle pas d’avoir laissé à son niveau les pouces, index, majeurs, annulaires et auriculaires de Therese Wallis. Jack prend la main de Reese et les métronomes de l’avant-concert s’affolent. Il a tracé le long de ses doigts en la croisant d’un regard manifeste, tête éclairée de bas nuages, eux, remplis du son des basses. Jack lui dit en toute confiance: « I like it, my new nickname. Loverboy? »
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyDim 7 Juil - 15:37

Leurs paumes semblent fondre l'une dans l'autre, fusion entraînant des symptômes que Reese peinerait à nommer devant le médecin de famille. Vertiges, palpitations, souffle court -rougissante, elle bute sur le reste de la liste des sensations indicibles, ignorant si la médecine moderne pourra expliquer la horde de papillons qui a pris son envol dans son ventre, à la tache écarlate qui vient d'éclater sur sa poitrine. « Mais si là, regardez » leur dirait-elle en leur montrant son torse immaculé. « Vous ne sentez pas ? » La fleur invisible ; en dépit de ces manifestations inédites qui la mettent en déroute, Reese n'est à vrai dire pas certaine de vouloir qu'on l'en soigne. Quelques mois plus tôt, quand Kane chamboulait émotionnellement et physiquement une Reese prompte aux colères éruptives, aurait-elle rugi en exhibant son cœur gonflé : « Enlevez-le moi tout de suite ». Le pronostic aurait été fatal et Reese, impuissante, aurait longuement considéré son battant intoxiqué, oubliant de voir le sourire campant à l'orée de ses lèvres.

« Yeah I found out there was another Bernard at school. » Lèvres, pommettes, regard -la déflagration du sourire de Jack lui brûle le visage et Wallis doit reprendre son élan avant de continuer, le temps d'habituer son corps, s'il s'habitue un jour, à la chaleur de Kane qui s'y propage à une vitesse hallucinante, portée par les cellules grisées de Therese. « And, it suits you so... If you like it I mean... » Les rougeurs se fondent à sa peau sablée, caméléon mis à jour par sa gestuelle embarrassée : elle incline légèrement la tête sur la dernière syllabe, détourne brièvement les yeux, une pause dans la marée que provoquent les yeux chocolat de Kane, y revient avec, encore, le même sourire aux lèvres. Son cœur a quitté sa poitrine pour se nicher entre leurs doigts, scellant ce geste qui traîne, inachevé bien en-deçà de leurs interminables répliques vengeresses et de leur attaques décérébrées. C'est comme si la mer sous leur barque s'était apaisée et que les bousculades n'avaient plus lieu d'être, soufflant un vent frais sur leurs têtes échauffées par les insolations répétées, déclenchant les sourires et les gestes longtemps retenus, occupés qu'ils étaient à maintenir à flot leur embarcation primaire.

Les remous proviennent cette fois de la foule et, arrachant Therese de leurs oeillades, les premières notes de musique se font entendre sur scène. C'est un autre frisson qui parcourt sa nuque échauffée d'émotions, et alors, poussée par l'élan collectif, un mouvement de cœur incontrôlable, ou les deux à la fois, Reese se penche vers lui et dépose ses lèvres au coin des siennes. « Happy birthday Kane. » Sa peau de caméléon peine à suivre l'avalanche d'émotions colorées qui lui déferlent sur le visage, passant par toutes les teintes de l'arc-en-ciel électrique où elle baigne, près de lui.
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyVen 12 Juil - 18:18


Le tambour dans le corps sec de Kane avait commencé à battre pour Supertramp quand il avait demandé dans un éclat de voix ce qui passait à la radio entre un aller et un retour vers l’église, ils étaient tous bien habillés et Jack tripotait le col de sa chemise, pendant que les sourcils de Beatrice, sa mère, se tordaient. Ils n’écoutaient pas autrement qu’avec leurs yeux, ce qui contrariait beaucoup Jack. Jack avait l’oreille, son activité préférée consistait à faire semblant de jouer au piano ou à la guitare certes, mais il avait l’oreille. Ainsi dès que les coupes musicales arrivaient sur l’ennuyeuse station pré-configurée par sa génitrice, Kane bondissait sur l’appareil.

Il avait deux grands amours. New Order et Supertramp, le second depuis soixante-dix neuf le faisait pleurer de tout son long sur son lit, surtout la nuit quand il pouvait allumer son walkman en toute tranquillité. « Thanks! » Très bêtement il manqua de répondre au bisou renversant de Therese Wallis par : Happy Birthday Wallis, mais ses mots s’enfoncèrent avec maladresse aux coins de ses joues qui s’allumaient autant que les projecteurs sur scène. La combinaison ruisselante d’affection de Wallis et Kane mettait le joueur de crosse sur les rotules, il voulait applaudir sur du vide, comme majorité du public mais pour une toute autre raison que la leur. Jack s’esclaffait puisqu’ils se tenaient la main, il n’émit aucun son en claquant tous leurs membres ensemble dans un bazar de phalanges autres os tous fins. Jusque présent, il avait deux grands amours.

« I like you... » Jack dit, il se mit a gigoter pendant que son jean peinait à suivre le mouvement de ses hanches. « …for taking me today. » Il ne sautillait pas, parce qu’il n’avait plus l’âge mais à l’intérieur de son petit crâne qu’il avait l’habitude de rembourrer avec du coton pour éviter que le bruit de la fête ne s’échappe, il retenait une flopée de feux d’artifice dont la poudre était à quatre-vingt-dix neuf pour cent composée de la métisse aux yeux pleins de Louisiane. Ses eaux chauffés de soleil, le brûlant de ses sincérités, le goût encore bloqué sur le palais de Jack d’un chocolat aux vertus euphorisantes qui n’avait sans doute rien à faire dans sa bouche si l’on jetait un oeil aux listes de courses jaunies des Spencer-Kane oubliées au fond de la véranda. Le pour cent restant était sa passion pour Supertramp.

Il aurait bien rembobiné sa phrase à sa première moitié, mais l’heure était au spectacle, il laisse un baiser rapide sur la tempe de Wallis et les assemblages de rouge, vert, jaune néon lui montent aux joues.

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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyVen 12 Juil - 20:03

Deux heures d'apnée dans un bain d'adrénaline ; les veines de Reese en sont encore gorgées lorsqu'ils sortent du concert.

Autour d'eux, la foule s'éparpille ; indifférents au mouvement de cette dernière qu'ils suivent sans s'en rendre compte, étoiles coincées dans les yeux et les sourires, les voix extatiques de Kane et Wallis s'enchainent et se recoupent au rythme du répertoire de Supertramp battant comme s'ils y étaient encore contre leurs tympans. «  That was amazing -super amazing » ; repus de notes électriques, ils s'accrochent et s'agrippent au fil des regards et des rires, se rentrant l'un dans l'autre dans leurs pas ivres de bonheur. «  Give A Little Bit especially was – I mean it has always been a favorite but... » Les boucles de Reese dansent autour de son visage, rougi sous les lumières et les balancements libérés de son corps d'allumette ; elle s'était pourtant jurée de ne pas danser, sautiller, de garder sur ses bras une camisole de force imaginaire, une contenance mesurée sur les traits -avoir l'air cool jusqu'au bout, apprécier en adulte avant l'heure. L'excitation, celle des autres, celle de Kane et la sienne, ont eu raison de ses principes de roc imprenable. Et maintenant, le cœur battant la chamade, Reese laisse ses mèches folles voguer librement, au gré de ses hochements de tête approbateurs. C'est que ses mains sont prises : veste ceinte autour de sa taille, l'une tient le T-shirt souvenir, l'autre tient celle de Jack, leurs bras se pressant contre leurs côtes. Difficile de retracer le ballet de leurs paumes : les premiers applaudissements les ont vite séparées, avant que Dreamer ne les réunissent de nouveau, leurs phalanges s'accrochant pour mieux se relâcher au rythme d'une vague ou d'un souffle, une longue marée traçant sur les lèvres de Reese un sourire large comme elle n'en affiche jamais.

S'éloignant de la foule, ils regagnent la Volkswagen, tanguant comme deux marins soûls de la liqueur sucrée qui leur coule sous la peau. Dans un rire provoqué par une des répliques du jock, Reese dépose la bouteille sur le toit de la voiture, enfile sa veste ; l'air de la nuit s'est glissé contre son épiderme en ébullition. «  You cold ? » demande-t-elle en sortant les clés de la voiture de sa poche. «  If not let's have some proper drinks. » Elle se dirige vers le coffre qu'elle ouvre d'un tour de serrure : des cannettes de Canada Dry et de Mountain Dew, de Coca-Cola pour les mettre sur un terrain d'entente. Ree dépose son T-shirt à l'intérieur, et, s'asseyant sur le rebord du coffre, offre à Jack une cannette de Canada Dry, ainsi qu'un sourire où l'on peut compter l'ensemble de ses quenottes. « Try not to spill it before you drink some of it, at least. »
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MessageSujet: Re: (Reese) dreamer, you stupid little dreamer   (Reese) dreamer, you stupid little dreamer EmptyDim 14 Juil - 13:29


Les cordes vocales de Jack vibrent, il entend dans les fumées des instruments encore chauds contre les câbles le grésillement distinct, quasi imperceptible et se soupçonne aussi d’avoir ruiné un timbre propre aux Kane, il ne le regrettera pas, cela dit d’être muet après ce soir. C’est quand, encore à moitié sourd Jack pétille dans la direction de Reese qu’il sait qu’il a gardé un soupçon de voix, un ensemble distendu et flottant comme sur une vague d’ondes folles, un petit éclair quand il lui rigole dessus entre deux fans, les bras levés qui s’éloignent en dansant dans l’immensité de la nuit. « You sang your heart out, I don’t- I can’t even begin to comprehend how you’re talking to me right now. »

Il découvre pour la première fois la mince pression des minutes après le dernier rappel, les larmes bloquées dans le fond d’une fierté maladive en train de dégringoler par tous les pores de sa peau pendant que Reese le tire autant qu’il la pousse, et dans ce courant imparable, il n’a pas vraiment les mots, il n’a pas vraiment de quoi expliquer ce qu’il vient de vivre. Il ne peut même pas dire pourquoi il a énormément envie de pleurer.

A la place les morceaux de lune, resplendissant au dessus viennent caresser son visage et les doigts de Kane s’endorment entre ceux de Ree, ils titubent et Jack peine à compter les points au sol qui forment la terre en entier.
En retard sur la fonceuse qui lui sert de partenaire particulière, il commence à classer les chansons qui l’ont retourné plus ou moins, il n’y arrive pas. Il se sentait de dire « toutes » il avait chanté, c’était ou bien à demi-mot ou à gorge déployée mais pas entre les deux. Devant la Volkswagen, Jack resplendit en voyant les contours de ses paumes striés de rouges sanguins, alors qu’il ravale toutes les émotions, il sent le contact métallique familier d’une cannette entre ses doigts, et ça y est, le voilà de retour.

« Fine, then I’ll drink all of it. » Le pschit fuit dans le grand espace pendant que les voix s’échappent, distantes dans l’air frais. Les pieds sur un rouleau de belle tempête, il observe l’iridescente Wallis, il aimerait lui dire tout ce qu’il a pleuré de joie sans avoir à l’articuler directement, mot pour mot, parce qu’il a la corne sur les côtés, l’espèce de protection tissée sur les paupières, accidentellement, il l’aurait embrassée trois fois plus ce soir, s’il ne l’avait pas eue déployée contre son gré. Sa tête revient, les bulles lui montent au cerveau, il souffle dans l’ouverture coupante et rit, sans pouvoir s’arrêter. « OK, maybe not all of it. » Il détend ses muscles, à l’intérieur voyagent un millier de fourmis, Jack est à moitié abruti mais abruti heureux. « You want a Canada Dry flavoured kiss, Walls? I’ll take a Mountain Dew one tho. »
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