Londerwood House | Raphaël

Richie se sentait tellement mal, qu'il n'avait même pas osé aller en cours le lendemain. Comment aurait-il pu affronter le regard de Raphaël ? Et, si son camarade avait raconté à tout le lycée ce qu'il avait fait ? Il ne voyait pas son camarade cruel, mais peut-être avait-il eu besoin de se confier à quelqu'un ? Les ragots vont si vite et c'était la dernière chose que Richie voulait. Il s'était donc porté pâle. C'était la première fois en quinze-ans, lui le lycéen qui aimait l'école, qu'il faisait semblant d'être malade. Il avait toujours refusé de fuir les primates qui le torturaient. C'était sa mère qui l'avait toujours poussé à affronter ses problèmes.

C'était une technique qui marchait. Ceux qui voulaient tant le détruire ne pouvaient rien faire finalement en réalisant qu'ils n'avaient pas de pouvoir sur lui.
Mais là, Richie avait passé sa journée dans son lit, les rideaux tirés. Il n'avait pas prit le temps pour un petit déjeuner ou une douche. Il préférait se morfondre sous ses draps. C'était dur d'accepter ce qu'il était, ce que les gens lui avaient cracher au visage depuis tant d'années. Il ne voulait pas être toutes ces insultes. Il était simplement un être humain.

Il devait parler à Raphaël. Peut-être qu'il pourrait lui expliquer ? Peut-être qu'il pourrait lever ce doute ? Il arriva à sortir de son lit en milieu d'aprés-midi. Il sauta dans des vêtements sales et ne prit même pas le temps de se peigner. C'était un adolescent, ce genre de choses passaient toujours en second. Il sentait juste le jeune fauve qui n'avait pas sortit son museau de sa tanière. Cependant, sautant sur son vélo, il pédala à en faire exploser son cœur. Plus il accélérait et plus les mots venaient à son jeune cerveau perdu. Ces mots pour implorer le pardon de son camarade.

Richie arriva enfin à destination et jeta son vélo dans un bosquet. Il monta quatre à quatre les marches du perron de la maison Londerwood.  Comment savait-il que Raphaël qu'il habitait là ? Car, il avait déjà ramené son camarade après les cours de théâtre. Leurs maisons n'étaient pas si éloignés l'un de l'autre.

Le cœur fuyant. La goutte de sueur en haut de la tempe droite. Il frappa fort contre la porte. Les cours étaient terminés depuis longtemps. Il avait calculé que le jeune garçon devait être chez lui, peut-être à faire à ses devoirs ?  

« Raphaël ? Raphaël ? C'est Richie. J'ai besoin de te parler.  »

Il s’immobilisa, ses yeux fixant ses vieilles chaussures qu'il n'avait pas prit le temps de lacer. S'inspectant, il remarqua que son tee-shirt sortait à moitié de son jean. Il rectifia ce manque de classe et se rhabilla pour ne passer pour un petit gitan qui venait demander l’aumône. Est-ce que c'est un parent de Raphaël qui allait lui ouvrir ? La petit sœur ? Ou Raphaël viendrait-il lui parler ?

Comme à son habitude pour faire le vide dans son esprit Raph pianoter quelques notes sur son piano, Un grand virtuose ?. Non, je ne pense pas, bien trop brouillon, Raph resté le garçon qui touche-à-tout, voilà pourquoi il avait de nombreuses activités en dehors de l'école, comme le piano par exemple ou bien le violon.

Après tout, il était bien d'une ancienne famille de la Grande bourgeoisie, les dernières marquent des heures de gloire de la famille Londerwood son d'ailleurs visible sur leur maison, qui diffère des simples pavillons bien que le mobilier intérieur ne soit plus de la même époque remplacée progressivement par du bas de gamme, la longue spirale du déclin, son grand-père, c'était d'ailleurs suicidé dans la maison suite au krach boursier qui entraîna la famille Londerwood dans la ruine.

Depuis tout petit, on lui parler de ce potentiel fantôme, Raph avait même déjà cru l'apercevoir, enfin pour l'heure, il joua du piano pour faire le vide dans son esprit surtout depuis l'incident de la patinoire qui l'avait ébranlé intérieurement, a vraie dire cela lui permettait de faire le vide et d'avoir l'impression de flotter dans le ciel.

Bien que l'impression d'être dans le ciel fût éclipsée en même temps que la musique par les bruits de quelqu'un frappant à la porte, stoppant la mélodie, il se garda bien de vérifier qui était derrière la porte avant d'ouvrir, peut-être aurait-il dû ? Surement oui.

En ouvrant, une première fois, la porte Raph observa Richie avant de faire de grands yeux en refermant la porte, intérieurement, il se dit que le pardon était une grande qualité chrétienne du moins voilà pourquoi après avoir repris son souffle il rouvrit  la porte assez rapidement après lavoir fermer la première fois.

- " Richie quelle surprise… Je t'en prie entre que souhaite tu…"

Raph s'installa sur une des imposantes chaises en bois de la salle à manger pour écouter Richie toujours debout en face de la table comme il lui avait montré la place en refermant la porte une fois celui-ci dans la maison.

Richie sentit son cœur littéralement s'arrêter quand il vit cette porte se refermer. Il resta derrière cette moustiquaire que toutes les maisons de Aster Cove possédaient. Il aurait pu y poser sa main comme un appel pour que cette porte ne se ferme pas. Cependant, le patineur était beaucoup trop agité pour cela. Il passait ses mains en continue le long de son jean. Ses mains étaient si moites qu'il aurait pu se presser une citronnade rien que pour ses beaux yeux. Ce qui aurait bien utile, car le jeune garçon avait la bouche si sèche. Il n'allait donc pas avoir la chance de pouvoir s'expliquer ?

Son cœur dans sa frêle poitrine fit un nouveau bond quand la porte de la demeure des Londerwood s'ouvrit à nouveau. Lui, qui était prêt déjà à tourner les talons et à s'en aller. Richie resta interdit même si Raphaël l'invita à rentrer. Il hésita quelques secondes, tapant du pieds sur ce perron, ne sachant pas si c'était la meilleure chose de s'inviter ainsi. Est-ce que les parents de Raphaël étaient là ?  Est-ce que quelqu'un serait derrière la porte et lui donnerait un énorme coup de bible derrière la nuque pour l’assommer ?

« Je te remercie. Je serais pas long.  »

Richie suivit Raphaël et quand il vit son camarade s'asseoir, il sentit qu'il n'était là que grâce à la charité chrétienne de  son ami - même s'ils ne l'étaient pas finalement. Richie leva les yeux pour fixer le crucifix accroché au mur et abandonna un déglutissement sonore. Il avait pourtant longuement répété ce qu'il voulait dire à son partenaire de théâtre, mais à présent les mots avaient du mal à sortir.

« Je suis tellement...tellement désolé pour hier. Je dois être malade où un truc du genre. Je voulais pas te faire du mal ou te mettre mal à l'aise. Cependant, c'est ce que j'ai fait. Tu vas pas me croire, mais quand on patinait tous les deux, je me disais que je voudrais vraiment être ton ami. Et, un ami cela ne fait pas ce que j'ai fait.  »

Dans la tête de Richie son discours ne devait pas être aussi long, mais maintenant qu'il était lancé, il n'arrivait plus à s'arrêter. Il se rendait compte que son acte allait peut-être lui fermer les portes d'une amitié avec Raphaël. Une amitié qui était soudainement importante à ses yeux.

« Tu crois que tu pourrais oublié ce que j'ai fait et être mon ami ?  »

Richie tendit sa main vers Raphaël.

« Un ami bizarre et malade, mais un ami sincère. »

Pardonner où ne pas pardonner que voilà une question pertinente, Raph avait longtemps hésité toute la journée, à vrai dire, il n'avait pas réussi à penser à autre chose que l'incident de la patinoire depuis ces dernières 24 heures, après tout Raph se voiler bien la face lui-même depuis de nombreuses années.

Il avait effectivement une affinité bien particulière avec les garçons, voilà pourquoi, il avait décidé de ne pas en vouloir à Richie, Raphaël pensé que Richie comme d'autres n'avait pas résisté bien que cela soit une information qui reste à prouver.

Raph installé sur le siège de bois écouta donc avec miséricorde Richie et aussi avec le souvenir de l'autre jour en tête, il fallait lui pardonner de toute façon dans le fond, il était un ami plus qu'aimable est un partenaire de théâtre avec du talent certes pas grandiose, mais du talent…

Par la suite, Raph observa Richie s'approcher pour lui tendre une main amicale, heureusement que papa et maman Londerwood était absent, il aurait fait une drôle de tête en pensant qu'il s'agit d'une répétition pour le théâtre, Raph se leva du siège en observant Richie avec un regard grave.

- " Monsieur Goldwater ... Je vous condamne ... À être mon ami pour le meilleur et pour le pire "

Devant, une main aussi amicale Raph la serra avant de faire un câlin amical à son ami tout en rajoutant.

- " Considère toute cette histoire comme oublier. "

Raph profita de la situation pour sentir l'odeur de Richie particulièrement rustique ...

Richie n'aurait jamais imaginé un seule seconde son camarade comme quelqu'un de violent. Pourtant, quand il s'approcha de lui, il détourna la tête une micro-seconde imaginant Raphaël allait lui balancer un bibelot dessus. Il l'aurait mérité. Goldwater n'aurait clairement pas pardonné si une fille de sa classe s'était jetée sur ses lèvres pour l'embrasser de force. Il était bien moins miséricordieux que l'adolescent qui lui faisait face.

Richie abandonna sa triste mine pour un grand sourire quand il entendit les paroles de celui qui acceptait d'être son ami. Le cœur de Richie fit un double axel dans sa poitrine. Il serra très vite cette main tendue de peur que Raphaël décide de changer d'avis.

« Merci. Tu es trop génial. »

Richie ne put s'empêcher de prendre Raphaël dans ses bras. Ici, pas de baiser ou de geste déplacé. Juste ce moment de chaleur humaine et d’enthousiasme. Richie ne pouvant s'empêcher quand même de sentir les cheveux de son ami. lls sentaient tellement bons. Cela le perturba. Il recula ensuite et se gratta le haut de la tête tout en se raclant la gorge.

« Du coup, mon nouvel ami faisait quoi ? Tes parents sont là ?  »

Cela faisait étrange à Richie de prononcer ce mot : ami. Car, ils n'avaient pas. Il s'était clairement isolé et c'était sa faute. Il en avait eu assez de se faire insulter et malmener. Il considérait les garçons de son âge plutôt idiot et immature. Sauf, bien-sûr Raphaël. Il aimait son côté posé et calme.

« Tu me montres ta chambre ? Je me demande tu as quoi comme poster sur tes murs ?  »

Richie ne savait pas si sa demande était déplacée. Une chambre pour un garçon, c'est son repère, sa bat-cave. Pourtant, Richie se rendait compte qu'il voulait tout savoir sur son ami. C'était plus fort que tout.

Que voila une odeur bien particulière, elle existe ? . Raph avait l'impression de sentir une chaussette sale en serrant Richie contre lui pour un câlin de l'amitié, à vraie dire Raph ne lui fera pas la remarque enfin bon ..., après la légère étreinte, il se recula avant de prendre une bonne respiration d'air frais ... Par la suite Raph écouta Richie avant de rajouter amicalement.

-" Oh, eh bien, je jouais du piano pour me reposer en mélodie."

Il pianota quelques notes sur le piano avant de se retourner de nouveau vers Richie, il écouta encore une fois sa belle voix, heu une minute * le narrateur stipule que l'enfer t'attend au moindre écart Raph * , bon et bien par conscience, on va plutôt dire de manière plus neutre en l'écoutant Raph répondit ensuite.

-" Oh si ta envie, bon par contre je te l'avoue, je n'ai pas de posters désolés."

Oui pas de posters par contre Raph se garda bien de dire qu'il avait des pots de fleurs dans ça chambre, Raph aimé bien la verdure, en plus il considéré  grâce à cela que ça chambre ressembler à une forêt prête à être exploré, après avoir vérifié que la porte principale été bien fermée pour éviter les intrus, Raph fit signe à Richie de le suivre

-" Attention à toi, il y a beaucoup de marches dans cette maison."

Une fois l'avertissement donné Raph s'engouffra dans un escalier plutôt long, sur les murs, il y avait des tableaux représentant certains membres de la famille Londerwood , Raph lui-même avait son propre tableau, enfin le trouvant plutôt de style vieux et démoder, il ne fit pas de commentaires dessus, préférant simplement montrer le tableau de son grand-père, avant de finalement terminer le voyage en arrivant devant la porte de la chambre.

-" Prépare-toi, tu vas découvrir ma réplique de la forêt amazonienne."

Raph poussa la porte de la chambre tout en laissant Richie rentrer en premier, il fut sans aucun doute étonné de trouver dans la chambre de Raph une simple bibliothèque bien fournie avec des plantes un peu partout.

-" Je suis d'accord avec toi, tu dois trouver ma décoration bizarre."

En même temps Raph aimer bien, voilà le principal, enfin du moins, il se souciait peut de l'avis des autres, pendant que Richie effectué certainement un tour de la chambre pour découvrir les environs, Raph s'installa au bord de son lit avant de rajouter de manière quelques peut gêner.

-" Je sais que ma question va te déranger, mais je me la pose depuis la dernière fois."

Raph prit une profonde inspiration avant de rajouter.

-" Je sais que la première fois, tu m'as embrassé sans le faire exprès, mais je me demandais pourquoi tu m'avais embrassé la deuxième fois, tu sais dans le vestiaire ..."

Une question bien étrange oui, enfin Raph avait envie de savoir pourquoi ...

Richie avait hâte de découvrir la chambre de Raphaël , c'était un petit bout de lui qu'il allait lui offrir. S'ils devaient être amis, c'était important pour le jeune patineur. Des amis, des vrais, ne se cachent rien. Ils n'ont pas de secret l'un pour l'autre, mais cela Richie le découvrait bien assez vite.

Son cœur battait la chamade alors qu'il monta les escaliers. Il regarda les tableaux et cela lui fit un léger pincement aux cœurs. Ils n'avaient plus cela depuis longtemps chez lui. Depuis, la disparition de sa mère, plus personne ne prenait de photo chez eux. ils avaient bien les photos de ses frères quand ils étaient jeunes ou plutôt quand ils formaient encore une famille heureuse.

« Je suis prêt. Je suis en sueur comme tu as pu le remarquer. Le climat équatorial ne me changera pas vraiment.  »

Richie se mit à rire et souleva ses bras où des auréoles de sueurs étaient dessinées. Puis, quand la porte s'ouvrit. Richie déploya ses grands yeux en voyant les pots de fleurs. Il ne put cacher sa surprise alors qu'il leva les yeux pour mieux découvrir la bibliothèque. Il s'approcha et toucha une plante du bout de ses doigts.

« Non, je trouve cela génial. » Richie le pensait sincèrement. « Moi, tu verrais ma chambre. C'est le chaos. »

Pour la suite, Richie ne s'attendait pas à cette question. Il vint s'asseoir sur le bord du lit à côté de Raphaël. Il pensait que son ami ne voudrait plus jamais parler de cet événement. Que cela serait rangé sous le lit et que cela irait nourrir les monstres qui attendent la nuit pour vous dévorer les pieds. Il tourna sa tête vers Raphaël. Cette amitié était importante pour lui et des amis ne se cachent rien.

« Tu sais j'arrête pas de penser à cela donc cela va être facile à te répondre. » Il prit une grande inspiration et garda le contact avec le regard de son hôte. « J'en ai eu envie. C'est étrange, cela m'était jamais arrivé. Mais, comment t'expliquer, c'était comme avoir envie d'une glace en pleine été. Tu as chaud et tu es mords de faim. Et, il y a cette glace dans la vitrine. Tu ne veux qu'elle et tu ne veux pas attendre. Plus tu attends et plus cela te fait mal. » Richie fit une pause, ses mains frottant son jean. « C'est cela que j'ai ressenti quand j'ai fixé tes lèvres dans les vestiaires. »