Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 Event #6 - Battues

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ASTER_COVE
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ASTER_COVE
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MessageSujet: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyDim 21 Oct - 20:30

Rappel du premier message :



       
Un long soupir s’échappe des lèvres du shérif tandis qu’il avise l’assemblée des participants. C’est la seizième fois qu’il organise ce genre d’événement depuis le début de sa carrière. C’est la seizième fois qu’il se voit contraint de demander de l’aide à la population en trois ans. Trois ans. Dix-huit disparus. Les noms sont gravés dans son esprit comme autant d’échecs et il a l’amère sensation qu’il s’apprête une fois de plus à sentir l’étau de la frustration enserrer son cœur. C’est pourtant avec une détermination sans faille qu’il se tient devant ses habitants, devant ces gens qu’il a juré de protéger et qu’il ne parvient à retrouver que trop tard, coupés en deux ou sauvés par un étrange coup du sort. Il n’a pas le droit de faiblir. Ses convictions ne doivent pas vaciller. Il est le chef de l’autorité, ici. Il est cette constante, depuis trente longues années, le garant d’une paix qu’il a eu la naïveté de penser immuable. Il est le capitaine de ce navire, et il ne le laissera pas couler sans lui.

Il s’avance et se racle bruyamment la gorge pour attirer l’attention. Ses mains réajustent machinalement son chapeau sur ses cheveux gris. Un brin de nervosité bat en son cœur tandis qu’il balaye la troupe de sa lampe.

« Bonsoir à tous et à toutes. Merci d’être là en ce début de soirée. Je vais être concis et clair, si vous avez des questions n’hésitez pas. »

Dans son dos, les vagues mangent le sable pâle, leur chuchotement interrompu uniquement par le clapotis de l’eau contre les bateaux amarrés là. Il poursuit :

« Bartholomew Caldwell et Camden McKinnon ont disparu depuis une période indéterminée. On ne les a pas vu respectivement depuis le deux et le huit septembre. L’objectif de cette battue est de tenter de les retrouver. Tout le monde a une lampe torche ? »

Les faisceaux lumineux ondulent sur la mer. Il hoche la tête, satisfait.

« Nous avancerons par lignes. Tout le monde garde les personnes à sa droite et à sa gauche en vue, on avance en quadrillant chaque zone avec attention. Si quelqu’un trouve quoique ce soit d’intéressant, criez-le et si vous entendez quelqu’un crier, transmettez le. Des agents sont présents non loin de vous : ils vous rejoindront le plus vite possible, pareil si vous avez un problème. Si vous vous perdez, criez. Ne vous éloignez jamais de nous et si vous ne voyez plus les autres, arrêtez-vous et criez : le but est de chercher les disparus, pas vous. Compris ? »

Un soupir lui échappe à nouveau tandis que les têtes se hochent. Il se tourne vers l’immensité de la plage, déserte et inquiétante. Sa lampe crée des ombres fantomatiques sur le sable gris.

« C’est parti. »


L'assistant surmené du shériff a écrit:

Vous voici à l’une des deux battues organisées à Aster Cove ce soir. Si vous avez plus de 25 ans, vous pouvez également vous rendre à celle de la forêt de Lost Pine, plus dangereuse le suspecte-t-on.

La police étant consciente qu’un meurtrier sévit sans doute dans la ville, les agents sont présents nombreux et vous n’aurez aucun mal à les contacter en cas de besoin.

Vous avez été invités à vous retrouver à la crique ou à Lost Pine à 18h30, afin que tous les travailleurs et lycéens puissent s'y rendre !

Battue de la Crique
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Walter Bishop
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Walter Bishop
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Emploi : Assistant du shérif
MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyMer 9 Jan - 0:52

Le monde est un océan de pâleur dans lequel je me perds, caresse impénétrable du temps qui passe et pourtant, se répète. C'est fou, d'avoir peur d'une brume, aussi compacte soit-elle. C'est fou, de craindre la couleur du divin, lorsqu'on s'en remet à lui pour protéger les siens.

Mes sens sont en alerte, le moindre craquement me fait paniquer et ma respiration s'accélère à mesure que le monde s'écroule autour de moi. Rationalité. Ce ne sont que des illusions. Rien ne peut m'atteindre. Les frôlements que je sens contre moi n'existent pas. Les chiens des enfers ne rôdent pas ici, pas maintenant. Le sang aurait déjà coulé. La mort serait déjà parue. Rien de tout cela n'est arrivé, rien de tout cela n'arrivera, pas ce soir.

« River, pitié, ne te perds pas dans les cauchemars... »

Ma voix n'est qu'un murmure qui se perd dans la brume. Je voudrais qu'il trouve son chemin et la protège mais je me sens si faible, seul et inutile que ma main se resserre sur la crosse de mon arme. Protéger et servir. Je n'ai l'impression de faire ni l'un, ni l'autre. Un soupir quitte mes lèvres tandis que mes pas se perdent en enfer.

Mais même en Enfer, Dieu veille sur mes pas. Même au cœur des ténèbres volatiles, Il prend soin du moindre de ses sujets. Inspiration dans la brume, lointain écho du mien, épaule qui heurte la mienne, Espoir.

Ma main trouve un poignet au cœur de l'invisible que j'enserre fermement. River ? Je voudrais que ce soit elle, mais il m'est impossible de voir de qui il s'agit.

Je revêts à nouveau mon uniforme, mon ton se veut rassurant, je veux donner la certitude à cette personne qu'il ne lui arrivera rien. Pas avec moi, jamais.

« N'ayez crainte, je suis Walter Bishop, adjoint du shérif. Je vous protégerai quoiqu'il arrive. Restez près de moi. »

Je ne sais pas qui j'ai face à moi mais peu importe, il pourrait s'agir d'une illusion de plus que ça ne compterait pas. Je me suis toujours senti mieux lorsque j'endossais mon rôle. C'est presque naturellement que j'attire cette personne à moi lorsque passe un autre monstre. Protéger et servir. C'est ce pour quoi je suis né.
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyJeu 10 Jan - 22:48

Je suis dans un tel état de nerfs que je n'entends plus rien. Le brouillard me bloque la vue mais la peur paralyse également mon audition. Tout ce que je sens, c'est cette force qui me maintien au sol avec violence. Ce sont les graviers de la crique qui maltraitent un peu plus mon corps endoloris. Les meurtrissures qui s'ajoutent au coupures, les impacts tandis que je rue des pieds et des bras sans que cela ne me soit d'aucune utilité. J'ai peur, Seigneur, j'ai si peur. J'adresse une prière silencieuse et désespérée à ce Dieu que j'avais laissé derrière moi. Un dernier appel sans doute immensément hypocrite mais qui d'autre pourrait me sauver quand je suis incapable de le faire moi même ?

Je les entends, les dents qui claques à mon oreille, le souffle bestial. J'ai presque l'impression de le sentir contre ma nuque. Réalité ou illusions, je n'ai pas entendu la voix des autorités, pour moi tout ça est réel, bien trop réel. J'ai peur. Tellement peur. Mon dos est piétiné, labouré. La douleur, je ne peux pas l'avoir inventée non ? Elle m'ancre un peu plus dans la réalité. Le hurlement animal également.

Mon désespoir se traduit en sanglot mais je continue de lutter jusqu'à ce qu'un poids d'un genre différent ne vienne percuter mon bras droit. J'arrête de me débattre, un instant, à l’affût et mon ouïe revient comme le soleil après la pluie. La voix est proche et me fait sursauter. Encore une illusion ? Non, cette fois ça me paraît réel.

« Non, je... Suis bloquée. Attention... S-sur mon dos. M'écrase.  »

Les sons sortent de façon désordonnée. J'ai peur pour cette personne inconnue qui s'approche sans connaître le danger qui me cloue au sol et en même temps, égoïstement, je ne veux surtout pas qu'elle me laisse là, toute seule. Je ne veux pas être seule. Surtout pas.

La Chose s'est redressée et j'ai mal. Elle s'enfonce dans ma peau et je sais qu'elle me laissera des marques. Un grognement sourd et animal me parvient alors que je sens la Chose vibrer contre moi. C'est elle qui fait ce bruit, je le sens, je le sais. On ne peut pas inventer ça, si ? Si ?

« Tu l'as entendu hein ? Ça grogne. »

Je lève alors mon visage amoché vers la voix féminine sans pour autant pouvoir distinguer son visage. Ma vision est encore trouble et le sang coulant de mon front n'arrange pas les choses. A l'aveuglette, j’attrape la main posée sur mon épaule. Chaleur contre ma main déjà glacée. Réalité. Elle est réelle. Je la sens, je la palpe et je ne la lâche plus. Comme une bouée de sauvetage au fond de l'océan, une bouffée d'espoir moi qui n'y croyait plus.

Les pas sont toujours là mais pourquoi s'inquiéter de ça alors que je suis écrasée sous un poids bien plus menaçant ? Je n'ai pas entendu les conseils du shérif, tout à ma panique.

Et c'est là qu'Elle s'élance, mon corps brutalement libéré propulsant ma tête vers l'avant alors que ma tempe heurte à nouveau le sol. Peut être que je n'aurais pas du tourner la tête. M'appuyant avec difficulté sur ma compagne d'infortune, je tente de me relever. Mon corps entier n'est que douleur et je n'ose imaginer l'état de mon dos mais je me sens néanmoins privilégier. Quoi que Ça ai pu être, c'est parti. Des larmes de soulagement emplisse mes yeux.

« C'est parti. La Chose est partie. »

Je tremble sans pouvoir m'arrêter. Ce n'est pourtant pas le moment. Je veux partir d'ici. Je veux rentrer chez moi.
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Kenny Holland
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Kenny Holland
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Sur ton walkman : Billy Idol - Hot In The City
MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyJeu 10 Jan - 22:59

La nuit est opaque, épaisse comme du mucus. Elle se coince dans sa gorge quand il tente de respirer, bloque son souffle pour mieux évacuer ses sanglots. Les larmes dégoulinent sur ses joues blafardes tandis que son regard ahuri fixe le néant de toute l'horreur dont il se sent empli. Noeud dans la trachée. Il laisse échapper un hoquet paniqué.

Son esprit le torture à grands renforts d'images inventées, chairs déchirées et yeux vidés, traces ensanglantées dans la brume blanche, impact de corps dans les eaux noires. Kenny ferme les yeux brusquement, comme si cela pouvait le soulager de son imagination, se mord la lèvre dans un effort pour ne pas sangloter davantage. Un mantra haineux tourne en boucle dans sa tête.

Ta faute. Ta faute. Ta faute. Ta faute.

Les larmes trouent ses paupières et c'est d'un hoquet de désespoir qu'il inspire, incapable de tolérer cette vérité.

« … Kenny ? »

La voix l'interpelle et il se fige tout d'abord, tendu à l'extrême, yeux grands ouverts dans l'espoir de voir. C'est stupide. C'est stupide et à mesure que les pas se rapprochent, le jeune homme se demande si c'est réel. Sa respiration accélère malgré ses efforts et il tente, tente en vain de la bloquer pour ne pas se faire entendre.

Difficile toutefois d'ignorer le contact insistant d'un bâton contre sa jambe. Un sursaut le saisit et il recule, recule presque trop pour distinguer le mollet de Jessica et sa voix qui, toujours, continue de lui parler.

« Kenny, c-c'est moi... »

Il se fige, la regarde se baisser comme un idiot, continue de sangloter comme un lâche. Ses mâchoires crispées ne parviennent pas à retenir les pleurs qui lui échappent et il crispe ses doigts dans ses cheveux, presque hystérique, se recroquevillant face au visage trop familier. Son nom lui échappe, doucement, presque inaudible au cœur des sanglots.

« Kenny, ça va... ? »

Il secoue la tête. Ça ne va pas. Ça ne va pas du tout. Il ne sait même plus pourquoi il panique. Il ne sait même plus de quoi il a peur. L'ombre, lui souffle son esprit, tu as peur de l'ombre.

« C-ça.. J... »

Les mots se cognent contre son souffle, se heurtent à ses lèvres tremblantes et ne sortent pas, jamais. Le même scénario se rejoue. Il voudrait lui dire, la prévenir. Elle doit savoir. Il ne veut pas qu'elle meure.

« J-Jess-
- Kenny, doucement. Respire avec moi. Lentement. Comme ça... »

Elle a raison. Il doit... Il a besoin de se calmer. Pour pouvoir parler, pour pouvoir dire. Il doit l'alerter. Il obéit. Jessica donne le rythme et il suit, tentant de joindre la mélodie de sa respiration à la sienne, bloquant les soubresauts qui voudraient faire céder ses barrières. Les tremblements augmentent d'abord, les muscles se crispant sous la concentration, puis s'apaisent. Il souffle. Souffle encore. Compte. Un, deux, inspire. Un, deux, expire. Les secondes s'égrène et la panique perd un peu de terrain. Son corps lui obéit mieux. Il croit pouvoir s'exprimer, veut brûler les étapes de l'accalmie pour mieux tenter de la prévenir. Il ne veut pas qu'elle meure. Il le refuse.

Il se crispe à peine lorsque la main se pose sur son épaule, va la chercher de ses doigts tremblants.

« J-Jess...
- Kenny, tout va bien, d'accord... ? Il n'y a rien. La police le dit, ce sont des illusions. »

Non. Non non non non non. Kenny secoue la tête, frénétiquement, son calme agonisant de nouveau sous l'énième assaut de panique. Elle ne comprend pas. Elle ne sait pas. Elle n'a pas vu.

« J-Jess, non, i-i-ils disent d... »

Il n'arrive pas à respirer, se frustre davantage à tenter de s'y forcer.

« J'ai cru que c'était là aussi, mais... J'ai voulu en frapper un avec mon bâton et il n'a rencontré que du vide. »

Arrêt sur image. Kenny la regarde, son angoisse douchée par la nouvelle. Le désarroi imprègne ses traits et il ouvre la bouche, incapable pourtant d'en sortir une pensée cohérente. Les syllabes s'entremêlent, s'entrechoquent. Rien n'est intelligible. Le jeune homme ne comprend rien de ce qui se déroule. Il l'a vue, cette silhouette. Il l'a reconnue. Et les bruits autour d'eux, les... illusions. Les illusions.

Qu'est-ce qu'il est con, putain.

L'air contrarié qui s'empare de son visage est rompu par les propos de Jessica. Référence tendre, ceux-ci parviennent même à faire bourgeonner un sourire, mince d'angoisse, sur ses traits blêmes. Il serre davantage sa main.

« Tout va bien, je te le promets.
- Ouais... »

Son regard remercie, ses lèvres restent scellées. Il prend le temps de se redresser, craignant l'affaiblissement caractéristique de ses membres après un moment de panique. L'envie de s'excuser lui prend. C'est pathétique, de perdre ainsi la face. C'est stupide. Un soupir s'échappe de ses lèvres tandis qu'il s'empare du bâton de Jess pour le lui tendre.

« On va rentrer. Et oublier cette grosse soirée de merde. »

Plus tard, il admettra que l'existence a un sens de l'humour plutôt aiguisé. Plus tard, il rira sans doute de cette coïcidence aux allures de destinée. Pour l'heure, se faire pousser par une force invisible n'est pas dans sa liste des meilleures blagues. Le jeune homme se rattrape comme il peut, gorge serrée et cœur battant, se retourne pour espérer distinguer son attaquant.

Rien.

« Putain mais ça va me rendre tar- »

Les grognements retentissent, plus fort, et les mouvements qui résonnent aux alentours gonflent. Quelque chose frôle son mollet. Il frissonne.

« J-Jess... Tu sens ça ? »

Il a besoin de savoir s'il hallucine. Il a besoin de savoir si c'est la réalité qui s'offre à eux ou s'il est perdu dans un énième délire. Un claquement sur sa droite le fait tressaillir. Ses poils se hérissent et ses sens hurlent, hurlent de fuir. La tension se répand dans ses membres d'une toute autre manière. L'adrénaline remplace la panique. Lorsqu'il entend une voix familière crier, crier de douleur et non de terreur, il craque.

Les réflexes se remettent en place. C'est comme un interrupteur, une part de lui qui se réveille d'un coup d'un seul. Il prend sa main, la tire, la place derrière lui. Protéger. Ne pas réfléchir. Les sons prennent de l'intensité. Il entend tout autour d'eux des ombres qui courent. Pas le temps d'hésiter. Ils ne pourront pas se défendre tant qu'ils seront perdus dans la brume.

« Jess. Prends le bâton. Avance. Je te suis. »

Il la pousse vers l'avant, lui ordonne de le prévenir si elle sent ou voit quelque chose de dangereux. Il se place derrière elle. Son regard se perd vers les alentours. Ses oreilles se tendent. Ses sens se démultiplient sous l'énergie vibrante de son instinct. Survivre. Il fera tout pour ça.

« Avance et ne te retourne pas, Jess. Avance. »

Avance et on vivra peut-être un peu plus longtemps.
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyVen 11 Jan - 19:41


La peur, c’est comme une vieille habitude, un sentiment que t’avais constamment sans plus vraiment y faire attention. Et là, au milieu de cette brume opaque, des cris qui se noient dans les vapeurs naturelles, alors que tu es perdue dans une solitude meurtrière, tu luttes de toutes tes forces pour ne pas tomber dans la terreur qui n’a de cesse de te ronger.


RIVER ! BISHOP ? Q-QUELQU’UN ?


Ta voix s’égare dans l’air, tes cordes vocales chauffent, mon intonation de garçon en ressort, un peu malgré moi. Alors tu cesses de crier, d’user de ce son pas assez féminin à ton goût, tu continues de tendre les mains dans le vide, en espérant atteindre une chaleur rassurante. Ce qu’on pouvait être stupide, parfois.

C’est arrivé si brusquement, tu n’as même pas eu le temps de reprendre ton souffle. Ça grogne, ça bave, ça renifle et la pénombre qui dissimule la forme de cette bête rend impossible une réelle identification. L’espace d’un instant, ta voix reste muette avant que finalement un cri déchirant n’échauffe tes lèvres, tandis que ses griffes se plantent dans ton épaules.Tu donnes des coups de pieds, tu t’agites, tu t’énerves.


LÂCHE MOI SALE BESTIOLE A LA CON, KYAAAAH. DÉGAGE, DÉGAGE, DÉGAGE ! A L'AIDE !


La douleur ? Tu la subissais tous les jours, pas de quoi t’exciter pour si peu. L’avantage quand on passait sa vie à supporter des monstres, c’est qu’on était plus surpris de rien. La peur ? Je l’emmerde.

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ASTER_COVE
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ASTER_COVE
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptySam 12 Jan - 23:50



       

Illusions. Illusions. Illusions.

Le shérif répète les mots comme un mantra, comme un bouclier placé entre lui et les sensations qui scient sa raison. Il ignore s'il est possible d'halluciner les coups qui heurtent ses jambes, ne cherche pas à se pencher dessus pour l'instant. Ses doigts déjà le démangent, il veut aller saisir son arme et la braquer partout autour de lui, là où craquements et grognements s'entremêlent, il veut tirer sur les ombres qui cognent ses mollets et piétinent parfois ses pieds. Son cœur cogne violemment sa poitrine. Ses yeux demeurent obstinément clos. Rien ne sert, de toute façon, de les ouvrir. La brume le rend aveugle, le fait tourner en bourrique. Il tente en vain d'ignorer la voix tentatrice qui sussurre à son oreille.

Mais si rien n'est réel, alors que dire des bruits de moteur?

Ces satanées voitures, ce sont leur seul espoir de s'échapper du brouillard. Il n'est pas près de laisser cette lueur, aussi chimérique soit-elle, glisser entre ses doigts. Il a des citoyens à protéger. Il a des vies à préserver.

Le shérif avance, déterminé, sourcils froncés et mâchoire crispée. Ses pieds heurtent des choses qui grognent, qui s'agitent ensuite et déguerpissent. Il a l'impression vorace que la cécité l'a ouvert à un tout autre monde, habité de cauchemars qu'ont déjà évoqué trop de gens dans sa salle d'interrogatoire. Et la question tourne, tourne en boucle dans son esprit détraqué. Qu'est-ce qui ne va pas dans cette ville ? La folie semble s'y répandre comme les vagues envahissent la plage à la lueur du soir, les illusions y sont solides, tangibles, et rien ne paraît appartenir pleinement au royaume du rationnel. Plus maintenant. Il se demande soudain s'il n'est pas trop vieux pour ça, si les témoignages des disparus n'ont pas achevé de détruire ses certitudes et s'il n'est pas tout simplement en train de se laisser emporter par les délires hallucinatoires des victimes de toute cette tragédie. Mais on ne lui donne pas le temps de se morfondre.

« HEY, LA BAS ! HEY ! »

L'homme ouvre les yeux par réflexe et regarde en direction de la voix qui semble l'interpeller. Une silhouette lui apparaît, armée d'une lampe dont il distingue le faisceau, lointaine et pourtant... pourtant, visible. Un sourire ravi s'empare de ses lèvres.

« ICI LE SHERIF !
- AH, SHERIF ! PARFAIT ! VENEZ, VENEZ, VOUS Y ETES PRESQUE ! LA BRUME SE RETIRE !
- JE VOIS CA! »

Un rire léger lui échappe et il accélère le mouvement, son regard affamé dévorant le moindre détail qui s'offre à lui. Il court presque, le sol étant ressorti de la gueule infame de la brume, les moteurs s'approchant progressivement de son oreille. Le soulagement est intense. Les bruits dangereux s'estompent.

La distance qui le sépare des voitures est réduite à quelques dizaines de mètres lorsqu'il s'arrête, constatant avec délice que les nappes blanchâtres s'étaient presque intégralement estompées. Il se retourne, distingue enfin les formes des habitants qui, eux aussi, marchent en sa direction.

Le vieux Jack a le cul vissé sur la proue d'une barque, l'air renfrogné et une clope arrimée aux lèvres. Il hausse un sourcil inquisiteur à son adresse, lui arrachant un rire soulagé tandis qu'il s'avance vers ses concitoyens. Le paysage qui s'offre à lui est fou. La gigantesque mâchoire pâle se recule, libérant ses proies une à une dans un mouvement d'une folle rapidité. Les silhouettes se découpent progressivement sur la toile pâle avant de reprendre couleur, les contours des falaises se dessinant petit à petit avant de disparaître dans la noirceur de la nuit. Un instant il se fige, admirant la beauté dangereuse de cet événement si rare, songeant combien la nature est grandiose.

Puis il s'active.

Les moteurs ont cessé de tourner, les agents se disperssant sur le terrain pour venir en aide aux personnes qui, bousculées – pas attaquées, en est-il certain désormais – sont tombées à terre. Ils comptent, notent les noms, se transmettent les localisations. Tout est revenu en ordre, comme par magie. Tout va bien. Les lampes n'ont plus de spasmes angoissants, les talkies sont parfaitement fonctionnels. Tous ? Non, bien sûr que non. Ce serait trop beau.

« Ici Sierra. Bravo, pour la dizième fois, répondez. »

Il tape du pied, frénétiquement, le cœur battant à l'idée que Walter puisse – encore – avoir attiré sur lui un quelconque courroux divin. Ce gosse a une poisse qu'il n'a jamais vue égalée, et ce n'est pas un compliment. Pas du tout. Putain.

« Walter. Je répète : Walter, réponds-moi. Putain, je m'inquiète. »

Les secondes passent sans retour.

« Walter Bishop, si tu ne me réponds pas, je te mets aux archives pendant deux semaines. »

Rien.
L'angoisse monte comme elle était descendue et, en un juron, le shérif range son talkie. Ses pas pressés se dirigent à nouveau vers la brume qui lentement tire sa révérence. Il ignore l'angoisse qui le ronge à l'idée de s'approcher de nouveau du rideau blanc. Quelque chose s'est passé. Quelque chose s'est passé et il a besoin de savoir quoi. Vite.


L'assistant surmené du shériff a écrit:


TO

BE

CONTINUED


Battue de la Crique
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptySam 12 Jan - 23:54


Aidez-moi, je vous en prie.Je-Vous me recevez ? Oui ? Vous m’entendez ?

Sa voix peine à traverser les frontières de ses cordes vocales. Ça grésille, ça bourdonne, et le chaos sonore ne cesse de s’intensifier. L’appareil glisse entre les mains poussiéreuses de la silhouette, tandis que les signaux sont brouillés par la brume qui pollue l’air. Des Illusions. Des illusions ? Qui a dit ça ? Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Est-ce encore un cauchemar ? Qui parle ? Qui sont-ils ? Fork.

Et d’un coup, ça se bouscule, le corps est heurté par un autre, des doigts se glissent entre son poignet, le froid de l’univers est chassé par ce contact chaud, cette faible lumière au milieu de la nuit terrifiante qui habite son esprit depuis presque trois ans. Une lumière familière.

Ce timbre rassurant, Béatrice, elle n’a pas besoin de le voir pour le reconnaître, Walter. Jeune homme, une branche commune, les feuilles qui s’entrelacent, Spencer et Bishop. Des après-midi d’automne, jeunesse lointaine, insouciance de l’adolescence et orgueil de l’âge adulte.


W-Walter ? Walter, c’est toi ?


Le prénom sonne comme une évidence sur la langue de Béatrice. Les regards curieux percent le brouillard, les effluves de souvenirs remontent doucement. Une course effrénée entre les arbres inquiétants. Fuir, encore, toujours. Et la bête qui rugit, fait trembler les âmes. Un dernier ordre de la plus âgée, une dernière volonté et la veste de Walter qui n’a pas quitté les épaules de Béatrice depuis. Il est partit, elle est restée.

Les traits de l’adjoint se dessinent petit à petit dans la pénombre et les yeux de Béatrice arrivent enfin à capter ceux de Walter. Le visage de cette femme se dégage enfin, mèches blondes poussiéreuses, peau sèche, hémoglobine au coin des lèvres, taches mauves qui creusent les cernes éternelles. Elle est vivante.


Walter, c’est moi, Béatrice, tu me voies ? Walt-


La douleur se relance dans cette jambe blessée. Un pas après l’autre, l’équilibre se perd alors que la main de Béatrice rencontre l’épaule de Walter. Et elle n’arrive pas à y croire, Béa, croire que cette réalité est de nouveau la sienne.


Tu-Tu es réel ? Une illusion ? Non, non, c’est pas pareil, non. C’est réel, dis-moi que c’est réel, Walty !


Elle est brisée, à l’intérieur. Et Dieu sait combien de temps il lui faudra pour se reconstruire.
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Walter Bishop
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Walter Bishop
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Emploi : Assistant du shérif
MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptySam 12 Jan - 23:54

Flashback, boucles blondes, souffle court, cris d'angoisse, goût du sang, pourpre. Douleur, pleurs, ceux d'un enfant, détresse, Mort.

Présent. Boucles blondes, souffle court, stupeur, douleur, hésitation, la sienne, Vie.

« B-Béa... ? »

Flashback. Le bruit des os qui se déchirent, la chair qui s'arrache, le sentiment de honte, la colère, la Haine, Monstres.

… Monstre ?

Présent. Goût du sang, odeur de peur, saveur d'inédit, réalité illusoire ou illusion trop réelle ? Walter tient le poignet d'une femme, et cette femme est un mirage tout droit venu du passé. Sa gorge est serrée, sa respiration saccadée, son regard stupéfait : c'est un fantôme qu'il a face à lui.

Flashback. Culpabilité. Présent... ? Présent. Regrets. Flashback... ? Non, présent. Haine de soi, détresse. Présent, définitivement. Evie face à lui, cheveux roux qui virent au blond.

Comment peux-tu croire que tu les protègeras si tu n'as pas pu La sauver ?

Regard accusateur. Miroir ? Brisé. Douleur, couleur du sang, rouge. Flashback... ? Et présent. Toujours, le pourpre humide de la vie qui s'échappe le poursuit, suivi par les cris, la peur, l'horreur, les monstres.

« W-Walter ? Walter, c’est toi ?
- J-je... B-Béa, je-... »


Voix qui s'arrache, mots qui se mâchent, la douleur est absolue, présent concret qui se dissout dans la stupeur et dans stupeur se cache la peur.

Talkie à terre. Homme à terre ? Non, Âme à terre. Trouble, perte des repères. Quels repères ? Walter ne sait plus où il est et n'est pas certain de l'avoir su un jour. Hésitation.

« Walter Bishop, si tu ne me réponds pas, je te mets aux archives pendant deux semaines. »

Sursaut. Flashback. La voix du shérif sonne et résonne, accroche, déchire et brise la surprise, l'arrache au passé, le ramène à la réalité. Présent.

Voix serrée, estropiée, difficulté à s'exprimer, impossibilité. Caresse égarée dans la chevelure blonde, parfum des souvenirs, soupçon d'automne au milieu des sourires, flashback. Enfance, adolescence, âge de raison, Déraison et Horreur. Veste emportée, goût du sang dans la gorge, gargouillis incompréhensible, larmes dans le regard, énième contact. Présent.

« Walter, c’est moi, Béatrice, tu me vois ? Walt-
- J-Je suis tellement désolé, j-j-... »


Regard dans le vague, traits qui se dessinent, la brume n'est plus qu'un souvenir en devenir, le présent gagne la bataille et Walter reprend petit à petit ses esprits.


Réflexe passé sur l'avenir, veste détachée, posée sur la première, chaleur, Espoir.

« Tu-Tu es réel ? Une illusion ? Non, non, c’est pas pareil, non. C’est réel, dis-moi que c’est réel, Walty !
- C-C'est réel, j-je crois, j-je ne sais pas. J-je suis tellement-... »


Réalité, saignement, Douleur.

« T-tu saignes ? »

Réalité, grésillements, Contact.

« S-Sierra ? Ici Bravo. I-il va me falloir une ambulance. D'urgence. »

Réflexe. Bishop, Spencer, éducation, souvenirs. Flashback ? Non. Non, présent.

« Attends, je... Je vais t'aider. »

Douceur, caresse, sourire, débordement d'émotions. Lentement, les bras la soulèvent. C'est en princesse qu'elle rentrera sur terre. Alors que les dernières émanations d'une brume accusée à tort d'être maudite s'estompent enfin, Walter se dirige vers les renforts. Aujourd'hui, c'est une bataille que les Enfers ont perdu. Cette idée a le don de lui donner de l'Espoir.
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ASTER_COVE
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyDim 13 Jan - 0:17



       

Le shérif s'avance d'une démarche fluide et rapide, anxieux mais déterminé. Si l'un de ses agents est en danger – n'importe lequel mais, peut-être, s'il se l'avoue, Walter plus encore que les autres – il veut en avoir le cœur net. Il veut lui venir en aide. Son cœur palpite dangereusement fort contre sa cage thoracique, chaque battement comme un coup dans sa poitrine. Il marche presque plus vite que la brume ne recule, au final, et son estomac se noue davantage à chaque pas qu'il prend en direction de l'Enfer dont il est enfin parvenu à s'enfuir. Peu importe. Ses états d'âme sont dérisoires.

Dégainant un talkie, il parle en fixant le vide blanc du regard.

« Alpha, appelez un médecin. Vu le nombre de personnes qui sont tombées on va avoir besoin d'un médecin sur place. Rien d'urgent à priori mais bon... Terminé.
- Bien reçu Sierra. »

Il soupire, se mord la lèvre. Il a dit médecin, il aurait voulu demander les secours. Dieu sait dans quel merdier Bishop s'est encore fourré. Un juron inquiet lui échappe à l'idée. Bon sang, ce gamin a le don de lui mettre les nerfs en boule. Petit con.

À cet instant, comme si Walty n'était capable d'accéder à ses demandes que s'il l'insultait dans l'intimité de son esprit, l'appareil grésille de nouveau.

« S-Sierra ? Ici Bravo. I-il va me falloir une ambulance. D'urgence. »

Arrêt sur image. Le shérif se met à courir tandis que la brume lentement s'efface. Urgence. Urgence. Les mots se répètent et s'enchaînent dans son esprit. Sa gorge est nouée, une brume de sueur perle sur son front. Essoufflement. Il plisse les yeux pour distinguer les silhouettes qui se dégagent de la brume.

Ils émergent ensemble de la marée blanche. Walter porte quelqu'un, des mèches blondes crasseuses ornant un visage tapissé d'angoisse. Une dame. Pas n'importe quelle dame.

« Q-qu'est-ce que... »

Autour de lui se tournent les visages. Les habitants regardent le brouillard filer pour mieux distinguer leurs amis, leurs maris perdus dans la battue. Et ils voient. Stupéfaction, angoisse, excitation. Les exclamations s'enchaînent et le shérif se rue, inquiet, au chevet de son adjoint.

Et de Béatrice Kane.

« Bon sang Walter, tu me les feras toutes. », murmure-t-il en arrivant.

Un regard vers cette femme dont il a vu trop longtemps le sourire parfait, placardé comme un hommage dans les couloirs du commissariat. Il prend sa voix de flic pour dissimuler son désarroi.

« Madame Kane, je suis le shérif. Ne vous en faites pas, les secours arrivent. »

Il fait signe à son adjoint de filer, écartant les curieux qui désirent se presser autour d'eux d'un ton sec et cassant. Le seul qui aura le droit d'approcher ce soir porte le même nom de famille que Béatrice, et il a cru voir son visage dans la foule des participants. Pauvre gosse...


Soufflant, il continue de superviser les opérations, ordonne à ce qu'on prenne en charge la sécurité de la disparue, va chercher ceux qu'on a perdu.

« Sierra, j'ai trouvé un gamin dans une barque. »
« Sierra, on a une gosse qui a l'air toute retournée, là. »
« Sierra, on a un gamin avec une griffure. »
« Nous aussi. »


Il souffle, se concentre, poursuit. Ce soir, la nuit sera longue, mais le pire a été évité. Mieux encore. Ce soir, ils ont retrouvé quelqu'un. Pas le disparu qu'ils attendaient, pour sûr, mais le shérif prendra ce qu'on lui donne et rien ne l'empêchera de célébrer cette maigre victoire. Car l'arrière de son esprit toujours s'active et projette des doutes qu'il craint d'écouter. Qui donc a libéré Béatrice Kane ?, par exemple. Ou encore, à quel type d'illusion est soumise cette ville ? Il veut le découvrir. Non, il va le découvrir. Plus de délire, plus d'illusions. Il va mener une enquête de concret.



Passant, il ignore deux policiers qui plus loin se rejoignent, échangeant un regard inquiet en soulevant ce qui reste d'une veste en jean. Un réglisse dévale de la poche, unique vestige des lambeaux de tissus. On dirait que des lames de rasoir ont réduit le vêtement à néant.

« Putain, c'est quoi ce délire.... ?!
- Je sais pas, ça craint... »




L'assistant surmené du shériff a écrit:


C'est ainsi que s'achève l'événement de la battue de la Crique ! Nous espérons qu'il vous a plu ! Comme toujours, vous avez quelques jours pour réagir aux événements ( Jack, on te voit ) !

Il est 19:35 et la battue s'achève dans l'épuisement général. Les secours arriveront bientôt pour emmener tous les concernés à l'hôpital.

La brume s'efface et progressivement, les policiers vont à la rencontre des habitants. Vous aurez peut-être eu la chance d'apercevoir Béatrice quitter les lieux dans les bras de l'adjoint du shérif, sinon vous allez en entendre parler très rapidement !

Pour rappel, Walter a été tiré au sort parmi les participants.

+ C'était mon premier event alors vos retours, bons comme mauvais, seront très appréciés ! Merci beaucoup d'avoir suivi cette aventure jusqu'au bout !

Battue de la Crique
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyDim 13 Jan - 15:02

Le vol néfaste s’étend et couvre le ciel de ces nuées d’oiseaux sans visages pendant que les talkies du commissariat grésillent et se laissent bercer sur les ondes. Jack lève les yeux, pendant qu’il restent fixes, sur le ciel recouvert, ses globes, remplis d’inquiétude sont visités par toutes les ombres des ailes agitées de ces annonceurs de mort. Peut-être n’y-a-t-il pas de corbeaux au dessus des arbres, mais tous les cris à force ressemblent à une alliance funèbre, au pied des falaises. Et si quelqu’un était tombé, et si la panique avait absorbé les cris de détresse, s’ils s’étaient confondus. C’était un désastre, un désastre sans nom, ils allaient marcher sur les pots cassés des semaines durant. Et si ils se retrouvaient avec un cadavre sur les mains...

Les tirs d’ailes s’éloignent, Jack oublie la pression sur le coin de sa nuque, passe une main sur sa poche de quoi attraper une cigarette. Il entend déjà les moteurs plus fort et puis très vite la coupure, quelques halètements, quelques cris du coeur, comme si après l’effort un voltigeur s’était élancé au dessus du vide et avait laissé les spectateurs bouche-bée. « Foutu brouillard, c’est pas trop tôt. » La géante vague aveugle commence à retomber sur la crique, inoffensive, si l’on se risquait à l’en qualifier, ils ont échappé au tsunami de peu. Le papier s’humidifie au coin de ses lèvres, Jack pose les deux mains près de sa bouche pour obtenir une flamme mais avant d’appuyer sur le briquet, il hésite, dans sa grande imagination une étincelle ferait tout péter. 



Il distingue quelques silhouettes, le rire se contient à l’extrémité de sa clope, il le ravale: Ce que tu peux être con Kane. La faible lueur se dandine entre les feuilles de tabac roulées, il inspire un grand coup, sa bouffée d’air frais. Le vieux chien du postier court vers les vagues, il n’a pas l’air traumatisé, mais ailleurs le silence est quasi religieux, et Jack pourrait presque dessiner une ronde imprécise dans le filet opaque de la scène. A mi-chemin il a hésité à crier les noms de Ferretti et Wallis mais pour une raison qui lui était inconnue, il craignait que la tranquillité étrange ne s’effondre sous ses paroles, il ne se sentait pas d’humeur bavarde non plus, il les chercherait des yeux, ça suffirait. 

Comme les croassements avaient cessé, le gamin des Kane n’avait plus de boule dans l’estomac, il pouvait entendre le tissu de ses fringues frotter et les appels répétés des organisateurs de la battue, parfois un petit sanglot lointain, de soulagement il présume. Puis petit à petit, les regards se mirent à couler dans sa direction, et Jack prenait taffe sur taffe. Jack remarquait bien l’ambulance mais il se concentrait sur la couleur des phares bien en hauteur: Ça faisait, rouge et bleu, bleu et rouge. S’il avait été moins fatigué, les pires scénarios lui seraient venus en tête, mais il n’en était plus là, le ronronnement du véhicule tournait dans ses oreilles, il était distrait par les couvertures isothermiques qui faisaient des miroirs de couleurs vives, Jack était monopolisé par tous les détails, c’est comme s’il ne remarquait pas l’éléphant en plein milieu du magasin de porcelaine.



Si les portes n’avaient pas été ouvertes il n’aurait pas jeté un clin d’oeil après avoir balancé sa clope par terre, après tout. N’importe quel gamin aurait été curieux, se serait approché pour espérer comprendre le dénouement de leur quête suicidaire, l’intérieur de son ventre était infesté de peurs vivaces, prêtes à lui faire cracher ses poumons. Il chassait la voix anxieuse qui lui répétait; Non pas ça, pas ça, pas ça. Tout mais pas ça.

« Walter, ça va- c’est qui dans- l’ambulance, j’demande juste parce que j’ai perdu les gens avec qui j- j’étais. »
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyDim 13 Jan - 20:03


 « Je vous dis que ça va. » « T’es blessé, gamin. » « Une égratignure. » « Ça saigne quand même pas mal pour une égratignure. Tu vas aller voir un médic, au moins pour désinfecter ça. » Quand la brume s’est enfin dissipée, Andy était encore au sol, comme pétrifié par l’apparition-disparition du souffle rauque et puant. Il en avait oublié la douleur et n’aurait certainement pas bougé tout de suite si l’officier ne l’avait pas ramasser par le col de sa veste, sans délicatesse. La secousse le ramena à la conscience, droit dans son corps, comme une bonne claque. Peut-être qu’il aurait dû lui donner un claque justement. Lui remettre les idées bien en place - car pour sûr, ce ne pouvait être que des illusions. Le mot tourne dans sa tête pendant un moment, tout le temps que prend le trajet - le court trajet, finalement - de l’endroit de sa chute au point de rassemblement. « Tu bouges pas de là, je vais chercher quelqu’un. » Andy se contente d’hocher la tête, la tournant à droite et à gauche pour tenter de retrouver les visages connus. Il y a Jess et Kenny, Ange et une jeune femme qu’il ne connaît pas vraiment, dont il connaît le nom - River - mais à qui il n’a que rarement l’occasion de parler. Il y a les gamins, aussi, et une ambulance. Une ambulance ? Les sourcils froncés, Andrea se tord le coup et s’éloigne de quelques pas, profitant de l’absence de l’officier.

« Reese ? Reese ?! » Elle apparaît. Elle était juste là, à quelques mètres, dissimulée derrière une paire d’épaules trop larges, une veste en cuir usé - un badge de flic sur le poitrail. Elle est juste là, elle est entière. Les yeux d’Andy la scanne, de la tête aux pieds puis des pieds à la tête encore une fois, un second tour, une vérification. Elle n’a rien. Reese n’a rien. Le soulagement s’élève dans sa poitrine, le libérant d’un poids dont il avait presque oublié la présence - avec la bête. « Eh! Je croyais t’avoir dit de ne pas bouger ! » Il sait que les intentions de l’officier sont bonnes l’élancement qu’il ressent dans le bas de sa jambe ne l’empêche pas d’avaler les quelques mètres pour prendre Reese dans ses bras. Il sait que, si Teo avait été là, la sensation aurait été la même : la peur puis le soulagement, si intense qu’il ne se souvient pas avoir vécu quelque chose de similaire. « Tu m’as fait flipper. » Son ton est presque léger alors qu’il écrase la gamine contre son torse, prolongeant l’étreinte un instant pour bonne mesure. Il n’est pas vraiment prêt à la relâcher mais il finit tout de même par desserrer l’étau de ses bras avec un soupir. Reese est un peu pâle, et il me met cela sur le compte de la trouille qu’ils viennent d’avoir.

Il ne dit rien de la bête, ayant l’étrange impression que rien de tout cela n’est vraiment réel. Ça l’est, pourtant, si réel qu’il peut le sentir contre sa peau, brûlant, mais ce n’est pas le moment. Andy a besoin de temps, pour assimiler, pour comprendre. Pour faire le tri entre ce qu’il sait et ce qu’il croit savoir - pour en parler avec Therese, et peut-être avec les autres, ou peut-être pas. Les voyants de l’ambulance finissent toutefois par attirer son attention et il remarque Jack qui se tient là, une expression au visage qu’il ne lui a jamais vu encore. Gardant un bras autour des épaules de Reese, les mots lui échappent, tout bas, de peur de déranger une scène qu’il ne comprends. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » [/b]
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyDim 13 Jan - 21:06





Event #6 - Battues

I destroy my ennemies

Recroquevillé dans la barque, les cris ne faisaient qu'augmenter mon angoisse. Il me semblait aussi percevoir des bruits de pas, des sortes de grognements. Je fermais les yeux plus forts, plaquant mes mains sur mes oreilles pour ne plus rien entendre. C'était à peine si je ne voulais pas aussi cesser de respirer. Pour ne pas qu'ils me trouvent. Faire semblant d'être mort pour éloigner le mal.
J'aurai dû rester sagement chez moi. Pourquoi est ce que j'avais voulu aider à chercher les deux derniers disparus ? Ce n'était pas comme si d'autres personnes n'allaient pas le faire. Le professeur Caldwell et Camden étaient appréciés des habitants. Leurs disparitions n'étaient donc pas passés inaperçus. J'aurai bien aimé qu'on les retrouve, coincé quelque part. Une situation qui expliquerait pourquoi ils étaient absents depuis trois jours. Mais la brume était un mauvais présage. Un signe que personne n'aurait dû venir sur cette crique, et comme les autres on allait se faire avaler.

J'ignorais combien de temps j'étais resté caché dans ma barque. Je ne pouvais pas me rendre compte que la brume s'était levé. Je n'osais pas ouvrir les yeux. Une main sur mon épaule m'avait fait sursauter et j'avais poussé un cri. Essayant de frapper ce qui m'avait touché.

- Hé calme toi petit ! C'est fini, la brume s'est levé

Je l'entendais ensuite parler tout seul. Est ce que c'était un policier ? C'était vraiment fini ? Je mordais mes lèvres, des larmes de soulagement coulant sur mes joues.
Ayant surement remarqué que j'ouvrais pas les yeux, le policier m'avait aidé sans poser de questions à me lever. Il continuait de me rassurer tout en me guidant sur la crique. Au bout, il y avait une ambulance qui s'occuperait de moi. Peu m'importait, je voulais être n'importe où qu'ici. Même si j'avais pas les moyens de payer des soins, je pourrais sortir une fois là bas. Marcher à l'aveugle. Aish, je ne savais pas ce que j'avais au bon dieu pour mériter tout ça. J'espérais que les autres s'en étaient mieux sortis que moi. Qu'il n'y avait au aucun mort.

Assis à l'arrière du coffre d'une ambulance j'attendais qu'un médecin vienne me voir. Je gardais ostensiblement les yeux fermés. J'entendais des pas se rapprocher de moi.

- Bonsoir je suis le docteur White, peux tu ouvrir les yeux ?

Hésitant, je finissais par ouvrir un œil puis le deuxième. C'était un peu flou - à cause de ma légère myopie - mais il ne faisait plus nuit noire. Le médecin venait mettre une lumière pour regarder mes yeux. Puis il regarda si je n'étais pas blessé quelque part.

- Tout à l'air normal, on va juste vous emmener en cellule psychiatrique pour vérifier que tout va bien d'accord ?

Je regardais d'un air sceptique le médecin. Je n'étais pas fou. J'avais bien vu le sang sur mes mains, entendu des grognements dans cette brume. Mais la folie était condamnée et je n'avais pas envie de terminer ma vie dans un asile. Mieux valait donc hocher la tête à tout.

☾ anesidora
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Walter Bishop
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Walter Bishop
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyDim 13 Jan - 23:46

Tout se déroule trop vite. Les pas se perdent dans la foule, les médecins les entourent, il la tient contre lui, doucement, il veut la protéger du monde et lance quelques regards sévères à ceux qui approchent un peu trop près. L'ambulance les attend, les lumières en sont autant de phares qui se reflètent dans son regard. Il s'y dirige naturellement, à travers les visages inquiets et ceux, surpris, dépose presque tendrement Béatrice sur le brancard, puis murmure.

« Je reste avec toi, c'est juré. Je reviens dans une minute. »

Il quitte les lieux, se poste à l'entrée, croise les bras, tremblant encore un peu sous le coup des émotions qui le submergent. Dans sa tête, les images d'une autre réalité défilent, fortes et fragiles, tout à la fois, prêtes à bousculer des montagnes mais soufflées par un regard.

Deux yeux perdus se posent sur ses traits, mutilant les cris pour ne plus en faire que des chimères. Jack Spencer-Kane, lointain cousin, fuite en avant des derniers mois alors que le happaient les souvenirs. « Ta mère est morte et c'est moi qui l'ai tuée. » Trop difficile, impossible, il revoit les cris, il entend à nouveau les pleurs, sent encore les effluves sanguines qui Les affolent, Les affolent, Les poussent à la chasse. Attrape.

« Walter, ça va- c’est qui dans- l’ambulance, j’demande juste parce que j’ai perdu les gens avec qui j- j’étais. »

Voix brisée, hésitation, stupéfaction. Walter est ému, heureux aussi, de pouvoir annoncer qu'il n'a pas abandonné à une mort certaine celle qui le hante depuis des mois, lui rappelant sans cesse qu'il n'est pas digne d'Evie, pas digne de l'enfant qui croît en elle, ni de porter l'insigne qu'il arbore si fièrement. Hypocrite, lui murmure-t-elle en rêve. Heureusement tout est fini, elle n'est pas morte et elle est revenue du côté de la Vie. Doucement, Walter approche. Lui aura le droit de passer, lui pourra la voir. Ils passeront la quarantaine ensemble, ce n'est pas un drame. Il sait très bien qu'ils ne ramènent aucun symptôme, rien.

« Jack... »

Main sur l'épaule, soupir, inspiration.

« Personne n'est plus en danger. »

Regard tendre, ce n'est définitivement qu'un gosse. Un gosse orphelin depuis trois ans et qui s'apprête à découvrir qu'il n'en est rien et que les fantômes du passé, ceux qui nous apprennent à vivre sans eux, peuvent brusquement reparaître, du jour au lendemain.

Comme lui.

« Assieds-toi, tu veux bien... ? »

Il l'attire au bord du véhicule, guidant ses gestes aussi tendrement qu'il le peut. Il a besoin qu'il s'assoit, il ne veut pas que le gosse défaille en apprenant la nouvelle. Une fois que celui-ci est installé, il prend une nouvelle inspiration.

« On... recherchait des disparus, aujourd'hui. Et... On a bel et bien retrouvé quelqu'un. »

Pause. Puis...

« Pas ceux qu'on cherchait, mais... »

Un bref instant, Walter se demande s'il y a une façon saine d'annoncer ce genre de choses. Le gosse est assis, c'est déjà ça. En fouillant dans sa mémoire, il revoit sa lointaine cousine, enceinte, un sourire aux lèvres tristement artificiel. Il revoit ensuite le petit garçon aux boucles brunes, si fragile, sans savoir qu'il devra affronter tant de choses, plus tard. Sait-on jamais ces choses à l'avance, de toute façon... ?

« Jack, c'est ta mère. C'est ta mère qu'on a retrouvé. Elle t'attend dans l'ambulance, et je serai là aussi. Elle va bien, sa blessure ne met pas ses jours en danger. Elle est rentrée, Jack. »

Libération. Le poids de la culpabilité s'envole en même temps que les mots quittent ses lèvres. C'est toujours plus facile, de dire les choses. Une leçon que Walter ne retiendra jamais vraiment.
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyMar 15 Jan - 17:45

Férocement, il était hanté par la sensation du poids contre son corps, le dialogue insistant et incohérent lui restant gravé dans une langue morte en tête. Jack s’approcha sans oser déchiffrer ces messages cryptés ancrés dans son esprit. Il trouvait le personnage d’habitude si droit de Walter Bishop enveloppé par les restes de cette journée infernale. Jack n’avait plus autant de contenance que ce qu’il espérait, il était tenté de se mettre en quête de ses compagnons de lui-même, d’éviter d’être mêlé davantage au drame, car le mot désignait bien par un sous-titre le dénouement de la battue. Le gamin des Kane était pourtant le genre à chercher les problèmes, il aimait le bruit de la cohue, quand les foules se bousculaient en fond, mais quand la chute finale n’appartenait pas à l’écran survitaminé d’une télévision, la tension était tout autre. La crique était le théâtre d’une tragédie, les gros titres des journaux allaient suivre, les questions aussi.

Jack déglutissait en entendant les quelques mots articulés par Walter. « …Tu m’as foutu la trouille pendant une seconde je- » Le déguisement anxieux n’avait pas su rassurer Kane, ses yeux tournaient comme des satellites autour de planètes gigantesques, Kane s’esclaffa, les éclats de peur avaient agité ses doigts sur la fin de son rire, il hochait la tête, même si la demande de Walter lui paraissait exagérée. En s’asseyant la gravité prit une autre dimension, d’ici il pouvait voir l’ensemble du paysage, et enfin, il reconnaissait des visages.
Il n’eut pas le temps de les identifier tous, les comptant d’abord machinalement, Walter poursuivait, Jack augmentait le poids des additions sur le boulier imaginaire, laissant la pression s’évader par tous les pores de sa peau. Kane accrochait le regard du shérif, pas certain de comprendre, encore fasciné par la capacité de ces hommes à poursuivre des chimères, mais définitivement intéressé par ce qu’il avançait: « Comment ça? J’croyais que c’était pour rassurer les gens moi, les battues. » Sur la dernière syllabe, l’enfant cale, il se dit que c’est le bon moment pour ne plus écouter, qu’il peut poser les yeux à l’intérieur de l’ambulance et se répondre à lui-même.

Walter ce n’était pas le genre à plaisanter, d’ailleurs il avait l’air si habité par la situation que ça lui foutait les jetons, il se redressait sur son assise, haussant les épaules, jusqu’à ce que finalement les mots fassent sens et deviennent phrase. Il était tard, du moins, il était tard après ce qui était arrivé, et pour n’importe qui. Jack se frottait les yeux. Il était debout avant d’y avoir pensé, Jack lâchait dans la direction de Walter: « De quoi tu parles c’est débile- » Il tentait de se concentrer sur le brancard derrière Bishop. Il revenait en arrière immédiatement, levait un index pour le planter sur Walter, c’était pas pour être méchant, il était pas en train de se mettre en colère, mais la silhouette était dessinée dans un coin de son esprit depuis le moment où il avait passé des yeux les portes du véhicule, inévitablement. « Qu’est-ce-qu’elle vient foutre là-dedans hein? Tu te moques de moi? Pourquoi elle serait... Pourquoi? »
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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 EmptyMar 15 Jan - 23:38


Le sang qui longe la jambe déchirée de Béatrice se mêle aux grains de sable humide. Le premier pas dans cette réalité qu’elle a cherché à retrouver, ces dernières années, et les particules de souvenirs qui s’évaporent à mesure que les secondes passent. Et bientôt, la gravité semble mourir à mesure que les bras gonflés de Walter soulève ce corps vidé d’énergie.

Bien enveloppée dans la veste que Walter lui a laissé dans l’autre monde, Béatrice respire le parfum rassurant du garçon, sa conscience lutte pour la maintenir éveillée. Et d’un coup, alors que la brume meurt sous les pas de Bishop, la blonde commence à s’agiter, sans que son corps ne parvienne à suivre sa soudaine excitation. Ses murmures forcent les frontières de ses lèvres tandis que son souffle peine à accompagner ses paroles.


W-Walty .. Mes-Mes enfants, où-.. Jack, Sally, où sont-ils, je …


Les paupières fragiles tremblent, ses prunelles s’accrochent à peine au visage du shérif, les mots se perdent dans la lourde atmosphère, les gyrophares de l’ambulance l’aveuglent dans un mélange de couleurs violentes. Et d’un coup, Béatrice, elle se rend compte que le monde tourne autour d’elle, que la foule s’agite, que certains la regardent et elle n’a même plus la force de faire bonne figure.

Elle a cette étrange impression que le brancard est la couchette la plus confortable sur laquelle elle s’est allongée depuis un moment. Mais qu’est-ce que ça voulait dire, un moment ? Depuis combien de temps exactement ? La grande maison, le beau jardin, Jonesy qui aboie, la tarte au four, la vaisselle dans l’évier, le salon lumineux, le luxe d’un foyer à l’abri du besoin. Tout ça, elle le connaissait si bien. Alors pourquoi elle avait l’impression d’en être si loin ?


Je veux … Je veux mes enfants … mes enfants.


L’énergie n’est plus suffisante pour continuer ses demandes, Béatrice parvient à peine à distinguer les silhouettes de Walter et de …


Jack ? Jack … Jack.


Murmure alors que l’inconscience la dévore férocement.

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MessageSujet: Re: Event #6 - Battues   Event #6 - Battues - Page 4 Empty

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