Event #6 - Battues

« Fait chier! » Jack avait fait un roulé-boulé en revenant à lui, les paupières brûlantes d’une poussière maudite, il se frottait les yeux en se remettant debout et la lampe, bien qu’éteinte était braquée sur la brume, cette bestiole tout aussi enflammée que les contours de son visage prenait du terrain comme un lion à la poursuite d’une gazelle. Pas moyen de revenir en arrière, pas moyen de poursuivre des cadavres, Jack, ce serait se prendre les pieds dedans! Il passa la langue sur ses lèvres et fit un tour complet sans quitter sa position. 

S’il se concentrait il pouvait sentir son coeur passer au niveau de ses tempes, il se demandait aussi pourquoi il s’était éloigné autant. Sa main revenait par spasmes vers l’arrière, il n’aurait pas dû lâcher Wallis et Ferretti. Alors pourquoi? Tout autour une foule invisible semblait se bousculer comme pour traverser une place bondée, Jack parvenait à braquer sa main, et la lampe faisait à présent office de burin ou autre appareil de commodité.

Le souffle court il tentait de continuer son investigation de là où il était mais il était incapable de dire si ce qu’il entendait venait de la battue ou de la crique elle-même, tous les éléments étaient en train de se confondre. Ils n’auraient pas pu choisir pire jour.

« WALLIS? » Il s’obstinait, le petit alors qu’il s’était bien distancé de la meute et que d’autres loups avaient l’air d’être dans leur sillage. Seulement il restait une part d’absurde à toute cette histoire, ce à quoi Kane s’accrochait obstinément. « REESE? ANDREA? » Un sourire pincé agrippa ses lèvres, il pensait: On a pourtant pas lancé cette foutue battue pour jouer à cache-cache à trente-six, hein?

 « Kane ? KANE ?! » Andy n’a jamais été fan du nabot et de ses cheveux bien coiffés, de son sourire en coin ou encore de la façon dont il tourne autour de Reese sans jamais se décider à l’inviter au diner ou au ciné. Quoiqu’ils ont peut-être sauté le pas, mais Andy n’en saurait rien : il n’est pas vraiment présent, ces derniers temps, il n’a pas non plus discuté avec Reese de ces amourettes de lycée, de la tronche de Kane, des piques qu’ils se lancent sans cesse sans vraiment ni se vexer, ni s’éloigner. Non, Andrea n’est pas très présent, et il s’en rend compte quand Reese sert sa main, fort, très fort. « Je te lâche pas. » Mais c’est sans compter sur la ville, ce qui traîne sur la ville, plutôt, et sur cette brume venue d’on ne sait où - de la mer, il paraît, mais quand il la voit monter, dépasser ses chevilles pour engloutir ses genoux puis leurs mains liées, Andy se demande si on ne leur a pas menti. Sa résolution de ne pas quitter Reese est réelle, mais il sent qu’il va en être autrement. C’est comme un pressentiment, un truc au fond du ventre : la soirée n’est pas terminée. Au loin, plus loin qu’il ne l’avait imaginé, il entend le shérif hurler quelque chose, un grésillement non identifié et puis plus rien. Les lumières ont disparu et les bruits, eux, semblent étouffés par du coton.

Tout va très vite, trop vite et avant de l’avoir réalisé, Andrea est emporté, jeté au sol, l’épaule douloureuse de ce qui semble l’avoir heurté. La peur lui serre le ventre. « Reese ? Reese putain ?? » Sa main est vide - encore chaude, mais vide. Dans sa chute, il l’a lâchée, abandonnée, laissée derrière, certainement. « Reese ? T’es où ? Jack ? » Ce n’est qu’en se relevant qu’il pense à sa lampe et laisse échapper un « merde » murmuré, comme s’il craignait qu’on l’entende. Il tape le sol de la main, puis du pied, fait un tour sur lui-même, deux pas dans une direction puis dans l’autre, sans savoir où il se dirige - vers quoi il se dirige. Il n’a pas pu aller bien loin, non ? Reese devrait être là, à deux ou trois mètres, tout au plus. Il n’a pas roulé longtemps, n’a pas glissé dans le sable de la crique, n’a pas heurté d’autres pieds, un autre corps. Il aurait dû, d’ailleurs, rencontrer une paire de jambe - du moins c’est ce qu’il croit, car les rangs étaient serrés, avant la brume, une ligne fermée, sans blancs, sans vides, presque compacte.

Il n’ose pas bouger quand le grognement retentit, tout près de lui. Ou plutôt résiste-t-il à l’envie de prendre ses jambes à son coup et de courir malgré la brume, malgré l’absence visibilité. Il risquerait de se jeter à la mer - l’idée lui traverse l’esprit brièvement, comme un flash, et il se demande si c’est une si mauvaise idée, parce qu’on respire, là, pas loin. Andy n’a rien pour se défendre et se fait silence, l’oreille tendue, la gorgée nouée. Il devrait appeler Reese, il le sait, la retrouver et la garder avec lui, partir chercher Jack, retrouver le shérif et les autres, mais il ne bouge pas. La brume l’a avalé et il a la sensation, soudainement, d’avoir disparu à son tour.

Balbutiements confondus à des débuts d’injures lâchées au vide, typique du gamin exacerbé, Jack n’a pas retrouvé Andrea, ni Reese. Il ne peut pas non plus s’empêcher de hausser les épaules, se rappelant que quelque part c’est de sa faute, mais le fil d’Ariane tiré par la brume continue de l’enfoncer dans le labyrinthe vers le Minotaure. Il connait bien la crique et ses bordures sinistres, même si tout à ce moment lui fait penser que mettre un pied devant l’autre, c’est risquer la chute du haut d’une falaise.



Jack baisse les yeux quand la pression sur ses poumons se remet à appuyer entre les organes, sujet à l’angoisse, il observe très rapidement, scientifiquement. Les pieds de Jack se gluent au sol et il n’essaye pas de résister, tétanisé, même ses pensées ne s’enchaînent pas logiquement, il tourne la tête dans la direction opposée, souffle un grand coup, prend sur lui: « Y A QUELQU’UN? Y A QUELQU’UN? »

Distinctement, le fils impétueux des Spencer-Kane articule mais il n’a droit qu'à la fêlure dans l’air, la sensation d’avoir été happé par un fragment sonore, la goutte de sueur dégoulinant sur la surface de son front. Peut être qu’après tout, il était en train de perdre la tête, peut-être bien.

La brume dévore ton champ de vision, se colle peu à peu à toi, alors que tu serres la main de River sans arriver à distinguer sa silhouette. Ton coeur s’affole, la peur glisse le long de ton épiderme et redresse tes poils mais ton visage reste de glace. Tu avais connu pire. C’est ce que tu te répétais en boucle, dans ton esprit, alors que l’isolement se faisait de plus en plus présent. Et la chaleur de River n’est plus qu’une illusion.

Tes paupières papillonnent, tu tires sur un bras invisible avant de te rendre compte que ton amie n’est plus à tes côtés. Tu sens des présences lointaines, les cris se perdent dans l’opacité du brouillard. Un festival de hurlement te bouscule de tous les côtés. Des prénoms qui se heurtent les uns contre les autres, une onde désagréable qui secoue l’atmosphère, tu ne sais plus où donner de la tête. Un cri déchire l’air.


“RIVER ? RIVER ! RIVER, OU ES-TU ?”


Les voix s’embrouillent dans ton esprit, tu n’arrives plus à faire la différence entre la réalité horrifique ou la paranoïa imaginaire, tu glisses tes mains dans la crème vaporeuse en espérant toucher quelqu’un, toucher quelque chose. Mais bientôt, la pression se fait encore plus forte, elle t'entoure et les cauchemars de l’église agressent tes souvenirs. Tes doigts délicats entourent tes bras fébriles, tu déglutis, la lampe torche t’échappe des mains. Calme-toi, Ange. Tu ne dois pas avoir peur.


“M-Monsieur Caldwell ? Cam ? CAM ? MONSIEUR CAL ? Y’A QUELQU’UN ?”


Ton souffle est faible, tu t’accroupies en cherchant ta lampe, à l’aveuglette. Tes mains refusent de garder leur contrôle habituel, tu te fais violence pour ne pas tomber dans la panique. Tes murmures se fondent dans le chaos, comme une incantation invisible.


“La brume va se lever, on va tous se retrouver, aller boire des milkshakes avec des pancak-R-RIVER ? RIVER ! J-JE SUIS LA, RIVER !”


Les cordes vocales d’O’Leary résonnent pour de mauvaises raisons. Ange, dans quoi tu t’es embarquée, cette fois ?

« ANDY ! »

Reese se retrouve seule.
Seule comme elle ne l'a jamais été, comme si d'un coup d'un seul, plus rien n'existait en dehors de cette immense nuage obscur, étouffant les sons et les lumières, le souffle de vie de Reese, qu'elle sent encore miraculeusement filer entre ses lèvres. C'est une sensation qui la pénètre jusqu'à l'os, d'autant plus forte qu'elle rompt avec la brusquerie de la bousculade, leur course à l'aveuglette, la surprise brutale de la main d'Andy lâchant la sienne. Plus rien, soudain.

Elle devrait pourtant entendre des cris, des dizaines, la voix puissante de Ferretti à seulement quelques mètres -mais rien, croit-elle. Rien, jusqu'à ce que le bruit de son cœur se fonde dans le décor, jusqu'à ce qu'un grognement se fasse entendre, à sa gauche, derrière elle, et des bruits de pas qui se détachent sur le fond de la nuit blanche. « JACK ! ANDY ! » reprend-elle en avançant de nouveau, d'une voix déjà cassée par l'angoisse. Qu'est-ce qui leur arrive ? Dennis ? Ange et Jae ? Tous ces visages connus dont elle est incapable d'appeler le nom ; un grognement sonore retentit au devant de ses pas, Reese a un hoquet de peur, et d'un mouvement brusque, on l'y projette avec violence.

Reese mange la poussière, le choc lui coupe la respiration ; dans son coude se déclenche une douleur lancinante, elle serre les dents. Une inspiration, elle remue au sol, se tourne. Elle a atterri sur le côté, on l'a secouée en lui arrachant sa veste, et elle se redresse sur son bras valide. Autour d'elle, des bruits qui ne devraient pas être. Des déchirements, de plus en plus assourdissants ; Reese semble avoir oublié comment respirer, alors qu'elle se relève complètement. Dans quoi se sont-ils fourrés ? Est-ce que c'est la fin, pour eux tous ? Une seconde durant, elle a un flash : les grands titres dans les journaux, le massacre d'Aster Cove, les dizaines de morts, autant de disparitions, un tremblement de terre phénoménal sur la scène nationale.

Alors, une voix s'élève, un filet de lumière au travers les déchirements et les pas, qui résonnent si forts qu'elle a l'impression qu'ils proviennent de l'intérieur. Kane ? Au milieu du chaos, elle serait incapable de le dire ; elle entend tout juste la voix, et que les bruits n'existent pas.

Alimentée aux récits de fiction, Reese suit le fil du script. On ne pourra pas enlever aux évènements une mise en scène remarquable -Wallis aimerait rencontrer celui ou celle qui a écrit la brume, les sons, la voix qui filtre au travers du brouillard.

Elle inspire, alors qu'autour d'elle l'étau sonore se resserre. Son coude lui fait mal, elle se concentre sur ces mots comme on invoque une formule magique, mais son esprit glisse vers Jack et Andy, Dennis ; et cette violente bousculade, est-ce que c'est une illusion, ça aussi ? Est-ce que Kane suivra le bruit des moteurs ? Probablement : c'est une poule mouillée qui s'accroche à sa chaise quand il faut disséquer un œil de bœuf. Il suivra la voix comme on suit le Messie, ça ne fait aucun doute. Reese s'accroche à cette certitude, à défaut de pouvoir agripper sa main anxieuse, et au-delà des doutes inspire profondément.

Des ronronnements de moteur se font entendre, dans la masse grouillante de bruits. Reese opère et détache les pas, les déchirements, tout ce qui n'est ni la voix ni le ronronnement familier du reste. Elle choisit de croire, et avance dans la brume, aveugle, la peau mordue par un froid brûlant. « Dennis ! », reprenant confiance alors que les bruits s'estompent un peu. Un bruit, devant elle, et Reese entend des sanglots. Elle tâtonne, et heurte du bout de ses baskets un obstacle imprévu. « Y'a quelqu'un ? Vous m'entendez ? » Reese se penche, et sous ses mains découvre un corps ; elle manque un battement, avant de réaliser qu'il bouge encore. « Tout va bien ? Vous pouvez bouger ? » Au même titre que son cousin, elle ne connaît @River O'Leary que de loin ; mais alors qu'elle pose une paume sur son épaule, le visage est tourné vers le sol, et Reese n'en distingue pas les traits encore.

Spoiler:

Kane crache un coup par terre, incivilité ou pas, il est en train de se ruiner la gorge à user de son gosier comme un piaf malmené au fond de son nid. « ‘Chier. » Le revers de sa main passe sur ses lèvres et quand le courant revient dans sa lampe, il peut entendre d’autres idiots se tordre les cordes vocales pour atteindre les deux bouts de la crique.


Il commence à sentir le poids de l’avancée à l’aveugle lui retourner les tripes dans tous les sens, commence à marmonner des OK à peine audibles quand il s’agit de répondre aux hués des filcs. Comme dans les films, la plupart des mots qui percent dans l’essaim de malheur sont des cris à moitié étouffés par ce qui cause des interférences.



Mais bon dieu, ce n’est pas comme si les gens étaient en train de communiquer en langage morse. Jack continue de frotter ses pompes contre le sol, pas de grands pas, pas de folies, de toute manière il n’a aucune idée de où il est, de combien il s’est éloigné de Andrea et Reese. C’était quoi son problème aussi? Kane, l’allumé, le déchiré, ce serait si ça se trouve une belle addition à son épitaphe, qui sait?

Le murmure lui revient en tête, le faible contact contre sa peau, ici, mais qui est-ce-que ça pouvait bien être. C’est là que Royce ou un autre des gamins du coin sortirait: Qu’est-ce que ça pourrait bien être? Il entendait Wallis s’esclaffer depuis sa chaise grinçante dans la salle d’audiovisuel, ça lui restait dans le crâne collé comme un air de matelot ravagé, allez avance saleté. Un pas de plus et si ça se trouve, la brume tomberait enfin.

Il y a des bruits, tout autour, des bruits qu’il ne peut pas identifier. Il est persuadé d’entendre Jack, quelque part, Reese aussi, et peut-être même Kenny au loin, sans qu’il n’en soit bien sûr. « JACK ?! REESE ?! HOLLAND ?! » Andy entend d’autres voix mais n’est pas sûre de leurs identités. Son épaule est endolorie par la chute et, dans le noir, il est incapable de se repérer. Il s’en veut d’avoir lâché la main de Reese, de l’avoir laissé derrière, de s’être laissé déstabilisé. Il tente d’oublier - qu’il a peur du noir, que ça fait des jours qu’il en est terrifié, comme quand il était enfant, quand il n’avait que dix ans. Oublier qu’il entend des bruits nouveaux, ce soir, des bruits qu’il voudrait d’origine animale mais ça non plus, il n’en est pas certain. « BOUGEZ-PAS ! CONTINUEZ À PARLER ! » Parce qu’il doit les retrouver - il n’a pas d’autre choix. Il les sait, là, à quelques mètres tout au plus, tend la main, tend le bras, fait un pas, puis un autre avant de s’arrêter à nouveau. Il y a quelqu’un derrière lui - ou quelque chose, qui respire, fort, trop fort. Dans sa chambre, le soir, quand il éteint la lumière, il n’y a personne. Les choses bougent, les sons émergent, les lampes vacillent, mais il n’y a personne pour respirer sur sa nuque, pour le regarder, depuis les ombres. Andy se sent observé. Pire, il se sent traqué, et la panique remonte le long de sa colonne, envahit sont estomac tel une vague d’acide. Pris entre l’envie de s’enfuir et de vomir, il inspire, profondément. Ça n’a aucun effet.

« LES BRUITS SONT DES ILLUSIONS. JE RÉPÈTE : LES BRUITS SONT DES ILLUSIONS. » Dans un moment où la lucidité lui échappe, Andy se demande comment la voix peut lui parvenir - de qui s’agit-il, exactement ? Du shérif ? De Bishop ? Andrea n’est même pas certain que Walter soit présent, il n’a pas vu qui participait à la battue, n’a fait que tenir la main de Reese, observer Jack en se retenant de l’envoyer chier - il n’a rien fait. Ses mains sont vides, horriblement vides, sans sa lampe torche, sans rien pour se défendre. Pourquoi devrait-il se défendre ?

Le grognement le fait sursauter. Andy se retourne, tiré de son immobilité par le grondement sourd qui semble tourner autour de lui. Un claquement, comme des… dents qui s’entrechoquent. Des dents ? Des crocs, peut-être. C’est cette image qui lui reste en tête, celle d’une gueule pleine de crocs, une gueule difforme qu’il ne peut voir, qu’il ne fait qu’imaginer, qu’il sent se rapprocher à chaque pas. Andrea est persuadé d’entendre les pattes - est-ce vraiment le mot approprié ? - s’abattre sur le sol.

La douleur est fulgurante. Le cri lui échappe, incontrôlé, alors que la chaleur se répand contre sa peau, dans son muscle - la peau blessée, le sang qui coule. Andy ne sent plus rien : ni le sol contre sa jambe, qui a cédé sous l’assaut, ni son coeur qui bat brutalement dans sa poitrine. Ce n’est pas la douleur qui l’anesthésie, mais bien la terreur. La bête est là, mais est-ce vraiment une bête ? Andy recule, repoussé sur le dos par il ne sait quoi : une odeur fétide, douceâtre, accompagné d’une tiédeur qui lui retourne l’estomac. Le souffle court sur sa joue, dans son cou. Il jurerait que les dents claquent, tout prêt et que la bête - le monstre - laisse échapper un bruit, un grognement de satisfaction.

Andy ne voit rien, plus rien, depuis que la brume l’a avalé et que sa lampe a roulé au loin. Il ne voit rien, mais ferme tout de même les yeux. L’haleine fétide se rapproche. À quel moment, exactement, va-t-il sentir les crocs se refermer ? Va-t-il seulement les sentir ? En aura-t-il le temps ? Le grondement vient de loin, des entrailles de la bête, peut-être, et ça n’a rien d’animal ou d’humain.

Et puis plus rien. Les secondes s’écoulent, une minute peut-être. Le silence remplace tout ce qui tenait là, tout près de lui, l’instant précédent. Andy respire brusquement, ayant oublié de le faire. Ce n’est toujours pas la douleur qui l’empêche de bouger, bien qu’elle soit vive, lancinante, brûlante. C’est la terreur, encore, qui le tient là, cloué au sol. Ses bras cèdent sous son poids et, alors qu’il se maintenait encore tant bien que mal sur ses coudes, Andy s’étale de tout son poids sur le sol froid. Quelque chose se forme dans sa gorge, un cri, un hurlement, des larmes ou peut-être un grondement. Il ne bouge pas, ne parle pas, ne hurle pas, incapable d’esquisser le moindre geste.