Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 Le chant du cygne | Deuxième disparition.

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JSWKEWRAS
JSWKEWRAS
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MessageSujet: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyMar 16 Oct - 11:37



C'est une longue plongée dans des ténèbres huileuses qui attend Camden. Les ombres l'entourent alors qu'il se sent tomber de plus en plus dans un ailleurs qui le dépasse. Puis le néant semble se déchirer en deux au loin, les voiles de ténèbres se dissipent peu à peu et il doit se battre de toutes ses forces pour s'extirper, comme on tenterait de s'arracher à une mer déchaînée. Ca tente de le retenir et il doit lutter pour s'extraire. Enfin le retour, une plongée à l'air libre qui n'a pourtant rien à voir avec une délivrance. Il se sent tomber sur un parquet poussiéreux et grinçant, les ténèbres se retirant pour emporter avec elles leur silence de tombeau.

Mais cet endroit n'a plus rien à voir avec sa chambre. Il en reste des traces dans le décor environnant mais les murs sont sales et délavés, les couleurs ternes et passées. Un peu comme une copie de tableau faite par un artiste maladroit. Un coup d'oeil et il distingue la rue à travers un voile opaque. Il ne fait pas nuit au dehors, mais pas jour non plus. Un antre-deux étrange déchiré de temps en temps par un flash épileptique au loin. Une vision de cauchemar qu'il n'aurait même pas imaginé voir dans un de ces films d'horreur qu'ils diffusent au drive-in.

Peu à peu ses autres sens lui reviennent. Après la vue, l'ouïe. Mais ce qu'il entend n'a rien d'agréable et il aurait presque préféré retourner de nouveau aux ténèbres et au néant. Ca craque et ça grince au dehors, comme si le monde venait de prendre vie. Un monstre géant qui le retiendrait en son sein. Et quelque part au loin, des hululements qu'il ne parvient pas à identifier. L'air est glacé et une étrange odeur de décomposition flotte dans l'air. C'est comme si le monde qu'il connaissait avait changé. Comme s'il s'était mis à se désagréger en un simulacre fleurant bon la destruction et la ruine. Les ombres s'accrochent encore aux murs de sa chambre et il se rend compte qu'elles ont envahi toute la maison. Est-il en train de perdre la tête ? Est-il prisonnier d'une de ces hallucinations dont ils parlent tous ? Mais il n'est plus temps de se laisser aller à la sidération. Un grognement déchire l'air au loin. Quoi que se soit, ça vient de sentir son arrivée. Et c'est très très content de le voir.


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Disparition de Camden (2)
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyMar 23 Oct - 10:14

Camden reprend son souffle, comme après une longue apnée. L'air emplit ses poumons, heurte sa cervelle, il ouvre les yeux pour ne rien voir, aveugle, seulement relié au monde par l'air vif, agressif qui lui dévale dans le corps. Il est glacial, et sa respiration s'y heurte sans douceur. Il a un hoquet qu'il n'entend pas, sent à peine dans son propre corps, et porte une main à sa gorge, sa peau encore oppressée par la masse écrasante, miasme de noir, contre laquelle il s'est débattu en croyant mourir.

Car il est mort, n'est-ce pas ? Il n'y a aucun bruit, absorbé par un silence opaque et dense, un silence, le froid, terribles, ils se confondent, pénètrent jusque dans ses os. Est-ce qu'il est censé en avoir encore, des os, est-ce qu'il s'agit d'une sensation fantôme ?

La vue lui revient, progressive, alors qu'il halète, immobile, cloué au plancher sur lequel il ne se rappelle pas s'être effondré. Il y a eu la chute, oui, mais il n'y pas eu de fond ; il a cru qu'il tomberait sans fin, englouti par le noir. Il cligne des yeux, il commence à distinguer la lumière, les contours des choses : il tente de se redresser, tout semble gris.

Est-ce qu'il est mort en jouant du violon ? Est-ce qu'il est mort au détour d'un bête fa dièse, une nuit sans lune, alors que tout le monde dormait ? Est-ce qu'il a eu crise cardiaque ? Un autre problème physique ? Est-ce qu'on l'a cueilli dans le dos, un meurtrier, un assassin, un de ces monstres dont on parle tant à Aster Cove, alors qu'il se laissait aller à Paganini ?

La vue lui revient, cette fois complète ; il voit, voit qu'il est dans sa chambre, et se relève, s'accrochant à son bureau. Il est encore en vie, alors ? Quelque chose ne tourne pas rond, l'air est trop froid, trop gourmand de ses poumons ; Camden s'approche de la fenêtre sans entendre le bruit de ses pas. A l'extérieur, il ne fait pas nuit. Il ne fait pas jour. Il fait quelque chose entre les deux, et Camden a un nouveau frisson, un pressentiment qui n'annonce rien de bon.

L'ouïe picote ses tympans sensibles, s'invite avec de petits bruits de rien, d'abord, des murmures imprécis, rien qu'il ne connaisse, rien d'identifiable à ses oreilles. Puis son deuxième sens lui revient avec un hululement lugubre, qui résonne contre son corps sur la même tonalité que la noirceur, dans sa chute.

Où est-il ?

Les sensations lui reviennent, une à une, et il aurait aimé qu'elles se tiennent encore loin de lui ; elles ravivent le froid, la nausée blottie dans son ventre, la teneur de l'air vicié, porté par la poussière, l'oxygène décomposé, l'impression terrible que les choses sont là sans l'être vraiment, sont là, alors qu'elles ne devraient pas l'être. Qu'il fait partie de ses choses, et qu'il ne devrait vraiment, pas y être.

Il y a aussi des ombres.
Quelque chose guette.

Camden sent la terreur qui grimpe, la tête bourdonnante, et quitte sa chambre sans se rendre compte qu'il a encore dans les mains son Stradivarius, son archet. Il se dirige vers la chambre de sa mère, en pousse la porte en tremblant : il n'y a rien que le gris, un reflet-miroir de la chambre de Taylor, un grand vide qui se pare des airs de plein. « Maman ? » fait-il, et sa voix est faible ; il continue, plus fort à peine : « Maman ? Grand-père ? » Personne ne lui répond.

Il est seul. Il y a le froid. Le bruits sont là, fourmillent, mais le bruit de ses propres pas, son souffle erratique, les sons qu'il devrait produire semblent se fondre dans la masse du silence.

Terrifié, il retourne dans sa chambre grise -il sent lui aussi qu'il est gris, que sa peau s'est teintée de cette poussière d'un autre monde. Il attrape sa veste sans savoir ce qu'il fait vraiment, se rend compte qu'il tient encore Freddie contre lui ; ce n'est pas le choc, plus que la froideur inhabituelle du bois dans sa paume. Son violon est mort, lui aussi. Cette pensée le bouleverse, et il passe sa veste, tremblant, ne lâche pas son instrument. Il a à peine plus chaud, et le contact du vêtement est tout aussi différent que le reste ; comme si les sensations avaient été passées au travers d'un tamis. Le poids de son Walkman et de son carnet seuls se font sentir, maigre réconfort contre le reste.

Le rez-de-chaussée offre la même vision de mort, les mêmes sensations d'inconfort ; la chambre de son grand-père est déserte, la cuisine et le salon, en réalité une seule même pièce, là comme si on ne les avait pas visitées depuis des ans.

Il ouvre la porte. Son vieux vélo est là, pas exactement à sa place, il y jette tout juste un œil, car dans l'air flotte les relents d'un danger qui guette.
Un nouveau hululement.

La porte claque, l'escalier grince ; Camden rebrousse chemin à une allure paniquée qui ne lui sied aucunement. C'est dans sa chambre ombragée qu'il trouve refuge, et il se laisse aller à terre, les jambes en coton, s'adossant contre son lit, tremblant.

Il reste là, juste le temps de se remettre de la terreur.
Ou le temps de s'y habituer, car quelque chose lui dit qu'elle n'est pas prête de s'en aller.

Là, juste quelques heures.
Il est incapable de bouger.
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JSWKEWRAS
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyMar 23 Oct - 11:55



Le craquement d'un plancher laissé pour compte depuis trop d'années. Le bruit de portes qu'on ouvre et qu'on referme. Celui, délicieux, d'une respiration bien humaine. La peur, qui suinte à en faire frémir sa carcasse. Il y a quelqu'un, dans cette maison qui flaire bon le terrien depuis quelques jours. L'un d'entre eux est passé, et il ne le laissera pas repartir.

Il a faim.

Et elle est trop grande, cette faim. Elle est absolue, irrésistible sirène comme les notes qui s'agitent entre les murs, caressant les cloisons et atteignant ses oreilles comme un indubitable signal. Elles sont fausses, ces notes. Elles sont cassantes, hurlant la peur et chantant la terreur. Elles sont belles dans leur laideur, et lorsque revient le silence, il a alors envie de le teinter des cris de sa proie.

Alors, lentement, aussi discrètement que faire se peut dans un univers axé sur l'absence de son, il avance. Un pas après l'autre. C'est qu'il n'est pas pressé, même si la faim le tiraille depuis longtemps déjà. Il ne sait plus où il l'a entendue, mais toujours est-il qu'il est d'accord avec cette phrase aux allures de sentence, pour le pauvre inconscient qui craint l'horreur plus que la mort. Plus longue est l'attente, meilleur est le repas.

La porte s'ouvre en un terrible craquement, et se referme aussi sec dans un souffle glacial. L'escalier grince et chaque marche est un appel en direction de son repas.

Les pas s'enchaînent, lents, mesurés, jusqu'à la porte d'où émane l'odeur. Ses sens s'agitent, il est aux aguets. Derrière le battant, le corps chaud d'un être sans défense l'attend.

VLAN.

Le bruit du bois contre le mur sonne à la manière d'une guillotine. Enfin, le garçon apeuré paraît. Enfin, l'idée d'un festin solitaire se précise. Enfin, le monstre aux allures de chien pénètre la pièce qu'il désire.

Ce gamin n'en sortira pas indemne. Il se le promet.

Disparition de Camden McKinnon (2)
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyJeu 1 Nov - 11:56

Il y a un claquement sec, soudain, plus proche que les bruits sinistres qui lui traversent les tympans depuis la chute. Camden est aux abois, et son cœur qui déjà peinait à trouver un rythme s'accélère, cavalcade, trébuche dans sa poitrine ; il a la bouche sèche, les pupilles écarquillées, rivées sur la porte, est-ce qu'il a bien entendu ? Il guette, un instant. Parmi les grincements, les crissements, les hululements auxquels ses tympans, encore inaccoutumés à cette mélodie d'outre-monde, s'accrochent, il cherche un son plus clair, plus net. Il cherche un geste, un souffle, l'anomalie qui harcèle ses sens. Une hallucination parmi les autres, oui, car il ne saurait exister de dimension parallèle si obscure, comme s'il était tombé dans une brèche, un entre-deux aux bords trop lisses pour remonter vers la lumière.

Il entend, dans les escaliers. Un autre craquement.

Camden se redresse, trouvant un équilibre précaire, une force inattendue dans ses jambes en coton. Le craquement arrive, comme dans un de ces films d'horreur qui le terrorisent. S'il avait su, il aurait pris la peine d'en regarder, pour s'informer plus. Camden se trouve paralysé, les yeux hagards. Il se rappelle une vieille plaisanterie d'Ash : « Toi dans un slasher, tu serais soit le dernier à survivre, soit le premier à mourir, pas d'entre-deux ! » Il en avait ri, à l'époque. Il avait répondu qu'il serait probablement le premier à mourir, oui ; et là, glacé par la peur, à être incapable semble-t-il de réfléchir, le violoniste a la triste confirmation de ne pas avoir la trempe d'un héros, mais plutôt celle d'un lapin pris dans les phares.

Le battant éclate, et le sang de Camden ne fait qu'un tour dans ses veines.

L'apparition est horrifique. Les représentations anciennes sur les panneaux de l'église de la ville, censées illustrer les enfers, font pâle figure à côté de la bête sans tête, la peau luisante, qui lui fait face.
Il y a un fil de bave, qui coule le long de ses babines frémissantes.

S'il ne bouge pas maintenant, Camden mourra le premier, bêtement, sans aucun spectateur pour déplorer sa disparition idiote.

Alors il bondit ; et miraculeusement, ses jambes se débloquent, suivent, et l'adrénaline précipite Camden à la fenêtre, ouverte, qu'il n'a pas osé approcher depuis son arrivée. Il y passe aussi rapidement que lui permet son corps meurtri de peur, et glisse sur les tuiles de l'avant-toit de chez eux, avant de se reprendre le souffle court, s'agrippant au rebord de la fenêtre.

Il va devoir sauter.

Sans son Stradivarius.
Sans son archet.

Il sent son cœur qui se brise à l'idée de laisser Freddie.

En bas l'attendent la haie, d'ordinaire relativement bien entretenue, débordant dans ce monde à l'envers.
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyJeu 1 Nov - 16:03



L'horreur. La douleur. La mort. Le goût du sang entre ses crocs, la peur qui suinte par tous les pores de sa peau, le bruit des os qui craquent et se déchirent, toutes ces choses volent en éclats lorsque l'être si faible qui lui tend les bras s'enfuit par une fenêtre.

Sous-estimé. Rempli de haine, le monstre s'approche, attrape la chose que l'humain tenait dans ses bras et la brise d'un coup sec. Les débris de bois retombent en pluie sur le sol tandis qu'il s'élance à travers la fenêtre. La sensation du froid contre sa peau le grise. L'appel de la chasse résonne en lui tandis qu'il suit le bruit des pas de sa proie.

Les tuiles glissent, tombent à terre et lui avec. Un pas. Puis l'autre. Le garçon se sait poursuivi et cherche à quitter l'habitat. Il comprend sans doute que la sécurité, ici bas, ne sera jamais plus qu'une illusion. Il saisit l'horreur de sa situation et à mesure que tout s'impose en lui, l'odeur de sa terreur se répand dans les airs. Il aime ça. Il goûte les saveurs de son angoisse, en révèle le moindre aspect et s'en amuse.

Un pas à droite. Il sent le garçon sursauter, là, tout contre la haie. Un pas à gauche. Il sent le garçon paniquer, là, tout contre la façade. Il sait qu'il doit fuir, mais où ? Il sait qu'il doit partir, mais comment ?

Il ne s'en fait pas pour ça. Ses pattes sont faites pour la course, ses muscles sont puissants et ses crocs sont sculptés pour la mort. L'humain n'aura pas d'échappatoire. Déjà, il bondit, et c'est dans sa veste que les dents se plantent. Il tire et arrache, découvre Camden de la maigre protection volée à son ancienne demeure. Car l'édifice qu'il s'apprête à quitter n'a plus rien d'un foyer. Et c'est sans doute pour toujours.

Disparition de Camden McKinnon (2)
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyVen 9 Nov - 10:02

Le bruit sinistre du bois qui se brise glace Camden un seul, un très bref instant -une micro-seconde qui chavire pourtant complètement son existence. C’est pire que la chute sans fond dans la noirceur, pire que la créature de mort venu le cueillir ; pire que son esprit qui déraille devant l’inexplicable, la peur, pire que toutes les frayeurs de son enfance, de ses inquiétudes infinies, inconscientes de jeune adulte désoeuvré ; pire que la vie, et pire que la mort, pire que tout ce qui à présent a pu lui arriver.

Le bois éclate, les cordes sautent, résonnent avec effroi aux tympans, au torse meurtri du violoniste. Son coeur vrille, s’étiole, s’effile au même rythme que l’instrument mis en pièces par le fiel féroce de la bête.

Il pourrait bien mourir là, tout de suite. Il pourrait bien se jeter sous les griffes du monstre pour plonger les mains dans les restes de désastre, saisir la catastrophe de ses doigts, le dernier souffle du violon entre ses paumes. La tragédie le fige, dans le temps, dans le cri muet qui se prend dans sa gorge, et s’il n’y avait pas eu l’inclinaison de l’avant-toit, la semelle lisse de ses chaussures, Camden serait probablement resté paralysé de peine jusqu’à ce que la mort le cueille.

Camden glisse soudain, pousse enfin ce cri, transformé en surprise, venant du torse ; il se rattrape de justesse à la gouttière, d’une prise maladroite qui si elle se brise sous son poids, lui permet de réduire la vitesse de sa chute, d’en dévier assez la trajectoire pour le précipiter dans la haie.

La réalité du cauchemar le frappe brusquement, entre les branches folles des arbustes, comme une bouffée d’air de sang et d’écorchures. Camden se redresse avec une précipitation de bête prise en chasse, râpe un peu plus ses joues aux plantes mal entretenues, le souffle court. Là-haut quelques tuiles tombent, et le temps qu’il s’extirpe contre le bitume, le prédateur saute souplement à quelques mètres.

Ce dernier lui apparaît sous toute son horreur, révélé à la lumière de l’entre-jour. Camden recule alors que ses crocs se dévoilent, ses babines s’ouvrant comme la fleur carmin d’une plante létale. Ses pieds s’emmêlent, il heurte la façade. La bête n’attend pas, plus : elle bondit tous crocs dehors.

Il crie, tranchant brièvement l’air saturé de mort et de poussière. Les crocs agrippent un pan de sa veste, l'avant-bras érigé en protection précaire, tirent, arrachent impatients ; Camden se défait brusquement de sa veste, l’envoie d’un coup de pied réflexe, heurtant vêtement et bête d’un coup de pied réflexe.

Cette fois, il n’attend pas lui non plus. Son coeur s’échauffe, l’adrénaline explose et dénoue les circuits glacés de peur. Camden se rue, la tête bourdonnante de vide, aussi vite que possible vers son vélo posé contre le mur. Qu’il ne soit pas rouillé, que les roues soient encore gonflées ; il n’a pas le temps de prier qu’il se précipite sur la selle. Ses pieds tâtonnent alors que le vélo part déjà sous l’élan, et s’ancrent finalement aux pédales après les balbutiements.

Il ne sait pas où il va, il ne cherche pas à comprendre le paysage de terreur qui s'ouvre à ses yeux. Tout son être n'est tourné que vers une seule chose : pédaler et fuir, fuir au plus vite.
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyJeu 22 Nov - 15:08



La proie s'en va, soudain n'est plus qu'une ombre promise à un trépas futur. Mais pas maintenant. La bête pousse un grognement de dépit, gratte le sol, mesure la distance qui déjà, grandit, et finit par hurler sa frustration aux ténèbres orageuses. Douleur. Faim. Il a faim mais ne mangera pas aujourd'hui. Le regard qu'il n'a pas fusille la silhouette auditive de Camden, qu'il devine au loin, et c'est rageusement qu'il retourne au violon, rageusement qu'il déchiquette les restes de l'instrument dans un craquement aussi sonore que possible.

Crac.

Il ne restera rien de la chose de bois qui semblait tant importer au garçon.

Crac.

Les souvenirs d'un monde révolu s'effacent à mesure qu'il en arrache l'essence. Camden, désormais, appartient à celui-ci et devra lutter pour sa survie.

Crac.

C'est un univers de ténèbres, qui l'attend, un endroit où chaque seconde peut sceller un destin, où l'estomac, toujours, est à l'envers.

Crac.

C'est d'ailleurs tout ce qu'est ce monde. Un monde à l'envers...



edispU nwoD .



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