[DOUBLON] Les disparus.

SA VISION :   Une sombre nuit d'été, Wilemna crut voir la lumière d'un néon éclairer ses fenêtres. Et alors qu'elle s'apprêtait à sortir pour voir ce qu'il se passait, toutes les portes se sont ouvertes dans une bourasque infernale. La lumière fluorescente à envahi la pièce et Wilemna a senti les mains des "Bonhommes verts" parcourir son corps avant d'être dématérialisée.

SA VISION :   Le soir de sa disparition, Georgie s'apprêtait à fuguer une nouvelle fois de chez lui. Alors qu'il se retrouve dans la forêt qu'il connait si bien, il entend au loin la voix de son père et se met à courir plus vite. Sa respiration se fait plus difficile et la voix de son père se rapproche. C'est alors que ses jambes sont arrachées par de grosses racines et le cri de Georgie retentit en voyant la silouhette de son père sanguinaire.

LIENS :  

• Walter Bishop : Georgie, c'est ce gosse qui lui laisse toujours une drôle d'impression de déjà-vu lorsqu'il le croise, et puis cette envie, presque irrépressible de le protéger. Georgie, c'est ce gosse qui a disparu, comme lui, un beau jour et qui n'est rentré que deux ans plus tard, à une semaine près du moment de son propre retour. Georgie, c'est ce gosse qui provoque chez lui un indescriptible sentiment de culpabilité, lorsqu'il pense à cette semaine d'écart. Georgie, c'est aussi ce gosse qu'il est chargé d'interroger alors que lui-même ne se souvient de rien. En clair, Georgie, c'est ce gosse qui provoque chez lui un élan d'instinct presque paternel dont il ne saisit pas l'origine.

• Royce Standall : Inséparables. C'est le mot idéal pour qualifier l'amitié de Royce et Georgie, et c'est d'ailleurs ce que pense tout Aster Cove en les voyant vagabonder dans la ville. On voit rarement l'un sans l'autre, et sans Jim non plus. Rien n'aurait pu séparer la petite bande à vélos, les coups durs les renforçaient et leurs jeux étaient le sel de leurs journées. Jusqu'à ce que Georgie disparaisse. Royce et Jim ont troqué leurs jeux d'enfants contre la recherche intempestive de leur troisième mousquetaire pendant près de deux ans. Maintenant que le petit McGalaan est revenu, les retrouvailles ont été poignantes, presque déchirantes. Et même si rien ne pourra être comme avant, Georgie sait que ses deux amis sont toujours là pour l'aider à affronter une vie difficile après sa disparition.

SA VISION :   Alors qu'Annie développait ses photos dans la chambre noir, elle remarqua une sorte d'ombre qui revenait sur chacune d'entre elles. Elle essaya de l'effacer avec son doigt mais à chacune de ses tentatives, l'ombre se faisait plus grande et son pouce plus fin. Elle se rendit compte trop tard que la photo aspirait son âme, et elle se retrouva coincée dans le morceau de papier. Arrivèrent les brutes du lycée qui accrochèrent le cliché sur une cible et commencèrent à lancer des flechettes dessus en visant la tête. Et à chaque fois que la pointe touchait un endroit de son corps, Annie ressentait une terrible douleur au membre visé.

LIENS :  

• Alexander Bloomingdale : Annie et Xander. Xander et Annie. C'était une histoire aussi intense et fugace qu'un feu de Bengale. Il n'était jamais entré dans le jeu des 'Annysteria', s'intéressait à ses photographies. Il ne fallut que peu d'encouragements de part et d'autres pour qu'ils se rapprochent. De leur relation de couple chaotique n'est restée que les souvenirs de débats et disputes bruyantes et de réconciliations passionnées sous les regards moqueurs ou avides de leurs camarades. Ils avaient quinze ans et des projets créatifs plein la tête, mais comme d'habitude avec Xander, les choses se sont très vite essoufflées. Xander ne comprenant pas l'amour, ils étaient bien mieux amis. Annie a eu l'intelligence de le voir venir et de rompre la première, préservant ainsi leur relation qui passa sans heurts à une franche amitié. Xander s'en défend et balaiera la question d'un haussement d'épaule, mais la disparition de sa complice l'a affecté.

• KENNY HOLLAND : Kenny, c’est cette espèce d’enfoiré qui a brisé son appareil photo dans la cafeteria, l’enflure à qui elle doit le surnom « Annysteria », celui qui a signé la fin définitive de sa tranquillité à Aster High. Ils se détestent profondément depuis cet événement – et même avant en toute franchise – l’une parce qu’elle le tient responsable d’une grande partie du harcèlement dont elle est victime, l’autre parce qu’elle l’a défié en public et qu’elle lui a tenu tête, jusqu’au bout.
Seul l’avenir décidera toutefois de leurs relations, maintenant qu’ils partagent un glaçant point commun.

SA VISION :   Jeff avait toujours pour habitude de fumer un petit joint à la fermeture de la boutique. Il s'installa donc sur la chaise, au comptoire, posa ses pieds sur la table, et commença sa petite routine. Alors que la fumée montait doucement vers le plafond, cette dernière semblait devenir de plus en plus épaisse. Petit à petit, elle devint consistante, jusqu'à former une forme visqueuse et dégoulinante au dessus de sa tête. Et alors que Jeff voulut se redresser pour partir, il se rendit compte que son corps était paralysé et couvert de cette étrange substance. Bientôt, cette matière recouvrit toute la pièce et Jeff, jusqu'à l'étouffement.

SA VISION :  Nora pénétra la caféteria du lycée avec cette même boule au ventre. Mais le self était quasiment vide, seul un groupe de personnes était réuni autour d'une table. Ils se mirent tous à la fixer et, sans qu'elle ne puisse rien contrôler, Nora se retrouva assise à cette table. Devant elle, un plat contenant une sorte de purée brune. Ils se mirent à crier "Mange ! Mange !" et sous la pression, elle prit une bouchée qu'elle recracha presque instantanément. Très vite, elle se mit à cracher du sang. Binetôt, c'était des litres de sang qui sortaient de sa bouche jusqu'à ce que son corps ne soit qu'une flaque de peau morte.

LIENS :
• KENNY HOLLAND : Ils n’auraient peut-être jamais dû s’entendre. Il était plus âgé, populaire, tyrannique et racketteur, elle était la cible de toutes les moqueries et des mains avides des gamins qui voulaient plus d’argent de poche. Pourtant, si l’on peut reprocher beaucoup de choses à Kenny, le racisme n’en fait pas partie et c’est bien vite qu’il prit la demoiselle sous son aile. Cela ne l’empêcha pas d’être rackettée lorsque le jeune homme avait le dos tourné, mais il n’était pas rare qu’il aille jusqu’à la raccompagner chez elles. Ils venaient plus ou moins des mêmes quartiers défavorisés de la ville, et peut-être au fond ne leur en fallait-il pas plus pour se rapprocher, en dépit de leurs différences.

Heurté par la disparition de celle qu’il voyait un peu comme une petite sœur, comme une protégée tout du moins, Kenny fut soulagé de la retrouver vivante dans l’Upside Down. Les deux jeunes gens furent alliés durant la plupart de leur périple dans ce monde, jusqu’à ce que l’aîné se fasse attaquer par des demodogs, héritant d’une plaie qui serait finalement la clef de sa sortie des Enfers. Nora, pourtant, doit être persuadée qu’il est mort, si elle s’y trouve encore.

SA VISION :  Kenny parcourt les couloirs, avec son air supérieur. Mais aujourd'hui, tout le monde porte un masque à son éffigie. Et quand il passe, les gens le regardent et se mettent à rire, de plus en plus fort à chacun de ses pas. Mais lorsqu'il leur crie d'arrêter ou qu'il essaie de les frapper, il se fait systématiquement repouser, jusqu'à finir par terre. Ils se regroupent alors autour de lui et le tabassent à mort.

SA VISION : Alors qu'elle dormait paisiblement, Alicia est réveillée par les pleurs d'un bébé. Elle se rend bien vite compte que son ventre est devenu tout rond et que les cris proviennent d'ici. S'en suivent de violents coups venant de l'intérieur, au point d'en déformer sa peau. Alicia souffre mais aucun son ne sort de sa bouche. Finalement, son ventre se déchire et c'est une sorte d'enfant du démon qui en sort dans un rire diabolique. Il vient étrangler la mère avec le cordon ombilical.

SA VISION : Il n'y avait que des miroirs. Rien que des miroirs autour de lui. Certains reflétaient une version de lui à vingt ans. D'autres montraient la dure réalité de la vieillesse. Et alors qu'il essayait de se dégager de cette forêt de miroirs, John se rendit vite compte qu'il était coincé dans une sorte de prison de verre. Ce n'est que lorsque qu'il se mit à pleuvoir du sable épais et étouffant qu'il comprit qu'il était en réalité enfermé dans un sablier. Il avait beau frapper sur les parois, le sable montait depuis en plus vite jusqu'à ce qu'il soit entièrement englouti.

LIENS :  

• Théodore Mathieu : C'était qu'un gars un peu paumé quand John l'a rencontré. Sorti de prison y'a une semaine à peine, des conflits avec sa famille, il avait nulle part où aller. Paris, c'était son lieu de destination, pour les vacances. Ils s'étaient rencontrés dans un bar, près de son hôtel. Sans trop savoir comment, ils ont bien accroché, sûrement parce que John voyait du bon en Théodore. Ils ont discuté, longtemps, il lui a parlé de l'Amérique, de sa ville, de sa pharmacie. C'est peut être parce qu'il était un peu ivre mais John a proposé à Théo de le suivre. Et peut être pour les mêmes raisons que son compère, il a accepté.
John n'a jamais pris le temps de s'attarder sur les racontars de la ville. C'est pourquoi, quand Théodore est arrivé avec lui, beaucoup ont cru que c'était un de ses innombrables fils illégitimes. Et pour cause, John le traitait comme tel. Il lui a trouvé un travail comme garde-chasse, le vieux Roger Caufield venait de prendre sa retraite. Il lui a trouvé une maison, pas trop grande, un peu à l'écart mais tout à fait confortable. John, pour Théodore, c'était comme un père. Un mentor. Un guide. Il lui doit tout et quand bien même il garde cet air détaché, il reste profondément touché par la disparition de son plus grand ami, ici.

SA VISION : C'était encore une de ces réceptions que la famille Kane donnait chaque début de mois. Il y avait cette grande table, avec un repas royal, des invités distingués et une musique élégante. Tout était tellement beau. Mais Béatrice s’aperçut bien vite que tout ce qui l’entourait, les meubles, les gens, la nourriture ainsi qu'elle-même était fait de carton. Elle ne pouvait pas faire le montre geste, les bras tendues devant elle, les autres agissaient comme si tout était normal, avec un grand sourire faux collé aux lèvres. Mais bientôt, elle sentit une sorte de fumée et de chaleur étrange s'intensifier à ses pieds. La cigarette que fumait son mari était bien réelle et les cendres chaudes brûlaient littéralement ses pieds. Et alors qu'elle prenait feu devant tous ses invités, leurs visages ne changeaient pas une seconde, restant bloqués sur un rictus devenu inquiétant.
 

LIENS :  

• Penelope Bishop : Béa & Penny étaient très amies au lycée même si peu de gens, et probablement elles-mêmes, ne comprenaient pas comment cela pouvait arriver. Béatrice était populaire et superficielle, Penelope aimait vagabonder dans la forêt et ne passait pas autant de temps à choisir sa tenue. Mais elles passaient quand même un temps considérable ensemble, même si Béatrice avait la fâcheuse tendance de la rabaisser, ce à quoi Penelope n'accordait que peu d'importance et l'emmenait dans ses aventures au grand dam de Béa. C'était peut-être pour ça qu'elles se supportaient, après tout. Une amitié sous le signe du je t'aime, moi non plus. Et peut-être que Penny était une des seules personnes avec qui Béa arrivait à être honnête. Mais Penelope finit par partir à New York alors qu'elle, elle était destinée à être la parfaite femme au foyer depuis la fin du lycée. Peut-être enviait-elle la liberté que pouvait avoir Penny, peut-être préférait-elle son mode de vie à elle par-dessus tout. Dans tous les cas, Penelope regrette de s'être éloignée de son amie lorsqu'elle apprit sa disparition avant de revenir à Aster Cove.

SA VISION : Alors que Walter se rendait au commisariat comme tous les matins, les locaux du shérif avaient quelque chose de différent. Toute l'architecture avait changé pour donner l'impression d'être dans une sorte de tribunal sombre et inquiétant. Le Shérif se présenta fièrement devant Walter pour lui annoncer le procès du plus grand meurtrier d'Aster Cove. Et alors que les gardiens apportent l'accusé au visage masqué, Walter semble reconnaitre cette silhouette. Le sac de tissu retiré, le jeune homme découvre avec horreur que ses soupçons étaient vrais : Le meurtier était en réalité sa fiancée. Alors, il s'emporte, répète que c'est une erreur, que c'est impossible. C'est le rire inquiétant de cette dernière qui met fin à sa plaidoirie, et à l'instant où Walter pose son regard sur elle, elle sort de sa bouche une oreille ensanglanté portant une boucle fleurie appartenant à sa petite soeur. Dans un élan de colère, il tire son arme et la pointe sur la jeune femme. Mais au moment de tirer, il hésite et reste figé sans savoir quoi faire.  

SA VISION : C'était un jour comme les autres. Grand-Père Nick prenait sa petite tasse de thé au fond du dinner. Il y avait ces deux ado's en plein rencard à côté de la fenêtre, se partageant un milk-shake à la fraise. Le shérif qui prenait son café au comptoir avec un morceau du journal d'aujourd'hui. Et Charlie était là, avec son petit tablier, à parader entre les banquettes pour servir du café à ceux qui en demandaient. Une musique démarra, un mélange de techno et de musique psychédélique. La pièce s'assombrit et fut bientôt envahie d'une multitude de couleurs flashy. Un groupe de strip-teaseuses arriva et commença à se frotter à Charlie dans une danse lascive et suggestive. Les clients présents la regardaient, et applaudissant mécaniquement en jetant de la petite monnaie qui blessait ses genoux découverts. Et Charlie se laissait entraîner par les femmes sans savoir quoi faire, alors qu'elle rétrécissait à vue d’œil, jusqu'à atteindre la taille d'une pomme. Les gens commencèrent à se déformer, en hurlant des "Danse, danse danse !"

SA VISION : Le couloir n'a jamais été aussi long, les pieds de Simon ne semblent pas avoir d'atteinte sur le sol, il flotterait presque, ses yeux posés sur la silhouette frêle de la créature en face de lui. De dos, incapable de lui faire face, comme noyée dans le mythe cauchemardesque d'Orphée. Je suis simplement allé me chercher un verre d'eau, se répète-t-il, les yeux fixés sur la forme désamorcée, presque une bombe en face de lui lorsqu'elle se retourne, à portée de main et pourtant si loin. C'est elle ! C'est Olivia ! C'est ta femme, Simon ! Ses regards fuient d'un côté et de l'autre, c'est indécent, il l'a retrouvée, il l'a retrouvée ! - Et puis sa peau, qu'il remarque violacée fonce, les traits de son visage se craquèlent, elle s'effondre péniblement sur le sol. - Lui ne sent plus la partie inférieure de son corps, il s'immobilise, perd la vision, l'odorat, le toucher, s'efface...