Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)

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MessageSujet: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptySam 10 Nov - 13:20


“ but there's nowhere to go ” Echappée tardive dans cette société corrosive, fuite instinctive pour évincer les cauchemars nuisibles. Elle disparait la poupée, quand la lune vient s’évader dans le ciel de bitume. Comme un appel à la nature primitive, comme une alerte à sa liberté soumise. La bête se réveillant pour se répandre des plaisirs de la nuit, sans limites ou interdits. Eclosion et condamnation. Dans l’obscurité quand les gens bien sont endormis. Ville sommeil et habitants solennels. Manque de folie dans ce petit patelin aux airs hautains. Billie, elle s’enfuit par la fenêtre pour retrouver la brise légère et les rêves précaires. Utopie de sourires bien loin des banalités martyrs. Désir de s’amuser, d’évacuer les hantises dans les bêtises. Elle s’égare simplement la môme dans la grandeur d’Aster Cove sans se douter des monstres bien cachés dans les bois secrets. Pas effrayée ou trop naïve pour s’en soucier.
Elle disparait Billie dans la nuit.
Sans mépris ou folie.
Loin du quotidien serein et de ses parents malsains.


Et elle marche la douce loin des doutes. Animal sauvage qui a besoin de sa dose de carnage. Destruction permanente pour se sentir vivante. Y’a plus d’arrêt, plus de stop pour les urgences ou la démence. Seulement, ce corps qui se balance dans le néant, un sourire absent sur ses lèvres rougies et son palpitant endormi. Myocarde nécrosé depuis des années, jamais stimulé par des battements incontrôlés car l’attachement n’est qu’un testament. Peur de chuter pour un regard troublant, de sombrer pour un charme oppressant. Se détacher toujours avant de se fracasser. Elle se perd toujours plus la poupée, loin des environs familiers et des repères délabrés. Se laissant guider par l’effervescence lointaine, musique presque muette et voix en retrait. Mélange d’agitation et de cohue. Et elle se rue près du vide, pour sentir son coeur battre sous le bonheur éphémère.

Puis ils apparaissent, tous ces enfants rejetés en quête d’un amusement délabré. Certains en train de danser quand d’autres fument jusqu’à se délaver les poumons.  Billie elle s’incruste juste ici, entre les carcasses métalliques. Cimetière de voiture, décharge d’usure. Le néant d’Aster Cove, le trou béant de cette ville. Endroit parfait pour s’oublier. Et on lui glisse une bière entre ses doigts alors qu’elle s’assoit. Adolescent au regard lubrique et au sourire sadique. Tentative d’amadouer la bête avec quelques gorgées alcoolisées. Pour l’attirer entre ses draps rien qu’une fois. Mais l’indifférence dans le merci inaudible, et le môme qui reste à ses côtés quand elle est déjà loin de se faire berner. Y’a que son regard qui rode sur les visages errants et les sourires déments. Puis y’a ce gars pas trop loin d’elle, la maturité dans les traits et les prunelles noircies. Charme insolent et beauté arrogante. Etranger qu’elle n’a encore jamais vu mais qu’elle mate sans retenue. La peau pâle et le sourire douloureux. Impression qu’il a souffert lui aussi des affres de la vie. Et elle sourit un peu Billie. Mais vite, l’attention portée se concentre sur une fille qui vient l’attraper par le bras avec brutalité. « Sale garce dégages de là ! » Violence dans l’haleine alcoolisée, incompréhension sur le faciès de la poupée. Et le rejet quand elle la repousse par sécurité. Car la blonde n’est pas venue pour lutter, juste pour s’amuser. Mais elle revient à la charge le carnage. « Je vais te casser la gueule t’as même pas idée ! Tu crois que je te vois pas draguer mon mec ! »  Et la réalisation, la bière offerte, le con à proximité un peu gêné. L’impulsivité monte dans les veines serrées mais elle tente Billie de la calmer. « Ton mec m’intéresse pas, il m’a offert une bière c’est tout. » Mais la brune refuse la vérité, pas prête à s’avouer les infidélités de son copain malsain. « Tu n’es qu’une petite pute. » Et c’est trop pour la pureté, trop pour la gamine qui évite le plaisir de la chair. Car les insultes s’accumulent et que la brune ne semble pas redescendre. Elle se lève Billie avec cette furie dans le regard. Les poings se figeant, les doigts craquant. Et elle tente la gamine de la frapper et c’est suffisant pour la faire dérailler. Tu veux jouer ? Ok. Le poing de Billie s’éclate sur la mâchoire dans un silence brutale, l’attention se tournant sur les deux poupées délabrées. Et la brune voit rouge, elle l’agrippe quand elle, elle s’extirpe.
Et elle frappe encore et encore Billie.
Sans retenue ni envie.
Car personne ne s’attaque à la jolie.
 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyMar 13 Nov - 8:30


But there's nowhere to go
and there's no way to slow
≈ Billie
Live and work but do not forget to play,
to have fun in life and really enjoy it.


Dans une décharge, sérieux ?” On sent le manque de conviction dans les paroles. On voit les sourcils se hausser. On imagine les questions qui affluent parmi les pensées. Violation de propriété ? Vaccination à jour ? Il ne voudrait pas bêtement attraper le tétanos, alors qu’on vient seulement de trouver un vaccin. “Mais ouais, Theo ! Manière, tu n’as rien de mieux à faire, non ?” Si, bien sûr que si. Il a forcément mieux… comme un marathon cinéma, faire des compiles de musique, écouter ses voisins se disputer jusqu’à pas d’heure. La dernière fois qu’il les avait entendus, ils se disputaient à propos d’une chemise mal repassée. Les Feux de l’Amour bien avant que la série ne soit inventée. Autant vous dire qu’il est en stress de savoir si Nicole va quitter Dylan. Mais aucune excuse ne sort de la bouche de Theo. Trop occupé à survoler du regard les tables des clients. S’assurer qu’ils ne manquent de rien, malgré l’apparition de cet ami qui ne comprend pas le concept de la phrase “je travaille”. “Ah, tu vois ! Donc, tu viens, t’as pas le choix.” Les yeux se lèvent au ciel. Juste pour la comédie. Parce que, dans le fond, l’idée de Mike n’est pas déplaisante. Sortir. Retrouver des amis. Boire quelques verres. Vivre, tout simplement, c’est plutôt plaisant. “Okay, d’accord. Casse-toi avant que tu me fasses perdre mon boulot !

| | |

Cendre incandescente dans la nuit. Reflet démoniaque dans les iris. Fumée qui s’élève entre ses doigts, pendant que l’empoisonnement opère. Et ce sourire qui flotte sur ses lèvres, alors que la nicotine emplit ses poumons. Parce que finalement, la soirée n’est pas si mauvaise que ça. La musique, l’ambiance, les amis. Est-ce que… ? Oui, c’est ça ! Il s’amuse, le petit Theo. Même quand il doit dire adieu à sa cigarette consumée et l’écraser sous la semelle de sa chaussure. Le coude qui s’enfonce subitement dans ses côtes fait disparaître le sourire au profit d’une grimace. “Mais ça va pas ?!” L’indignation est adressée à l’éternel Mike. Toujours là pour l’embêter ce mec, en fait. Et ça se dit ami ! “Arrête de râler ! J’crois que tu as tapé dans l’oeil de quelqu’un...” Il pousse un soupir. Il n’y croit pas. C’est toujours la même chose. Mike fait mine de trouver une femme intéressée par lui et ça se finit toujours de la même manière. “Ouais, encore ta petite soeur avec laquelle t’essayes de me caser depuis… depuis combien de temps, déjà, Mike ? Deux, trois ans ?” Il tourne quand même la tête pour voir ladite personne, Theo. Qui sait ? Une surprise peut l’attendre là, quelque part, dans la foule. La grand-mère de Mike, par exemple. Si c’est la grand-mère de Mike, alors, il ne dit pas non... Okay, c’est faux. Il aurait même tendance à s’éloigner. Hors de la portée de sa canne. Sans geste brusque. On sous-estime le danger des cannes. Et des grands-mères. Mais ce n’est pas une grand-mère qui doit faire face à une fêtarde un peu trop alcoolisée. A moins qu’elle ne cache toutes ses rides et ses cheveux blancs derrière un costume de qualité. Billie, c’est le moment de nous dire la vérité sur ton âge !

Les paroles sont audibles. Les reproches sont visibles. Le ton gagne en agressivité, en décibels. Du moins d’un côté. Et puis, en un battement cil, tout est chamboulé. Ou plutôt, en un coup de poing. Le craquement de l’os vient briser l’ambiance. Aïe. Sans s’en rendre compte, Theo s’est totalement tourné vers elles. Le corps aux aguets. Il attend. Il guette. Le moment où tout va s’arrêter tout seul. Mais ça n’arrive pas. Ça n’arrive jamais. Il en sait quelque chose. Et la supposée grand-mère se transforme en Marvin Hagler, l’un des meilleurs boxeurs de ce début de décennie. Elle frappe. Encore et encore. Il ne faut que quelques secondes à Theo pour faire signe à Mike de le suivre. Pour rompre la distance avec les deux gladiatrices. Pour se glisser dans le dos de l’agressée-agresseuse. Alors que Mike en fait de même avec la brune. “Allez, ça suffit maintenant !” Tentative vaine d’interrompre le combat. Alors, les griffes s’abattent sur les épaules, s’y accrochent pour mieux séparer les furies. Pour éviter le carnage. Et il recule de quelques pas, emportant Billie avec lui. Finalement, il la lâche, il la libère de ses serres pour se glisser entre elle et son adversaire. “T'avise pas d'y retourner.” Mise en garde sérieuse. Elle doit avoir la vingtaine. Pas plus. C'est ce que crie la douceur de ses traits. Mais déjà une grande colère sommeille dans son regard. Une colère qui dépasse la simple dispute de la soirée. Il se dresse devant elle. Barrage humain pour ne pas laisser la rage s’écouler contre une cible vivante. “Et toi, t'approche même pas.” Avertissement lancé au petit-ami volage. Trop idiot pour venir près de sa potentielle conquête plutôt que près de sa petite-amie. Peut-être est-il intelligent. S’approcher de sa (ex ?)petite-amie à ce moment précis peut-être un acte suicidaire. Mais il s’en fout, Theo. Son attention se tourne vers l’arrière pour s’assurer que la situation est sous contrôle. Mike a l’air aussi de bien s’en sortir. Quoiqu’un peu dépassé par la fureur (et les postillons) de la brune, balancée à la gueule de tout le monde.

Il se détourne de ce spectacle désolant. Préoccupé par sa propre mission : empêcher un second round. Déterminé à ne pas les revoir s'étriper de nouveau. Ça ferait la joie de tous les fêtards un peu trop curieux. Un peu trop assoiffés de sang. Ils ne se connaissent pas. Pourtant, il croit reconnaître la fougue dans ses prunelles. La fougue de ceux qui veulent vivre. La fougue de ceux qui luttent pour la liberté. La fougue qui vous empêche d'avoir peur au moment de frapper. “Ne la laisse pas te provoquer, tu vaux mieux que ça.” Tout vaut mieux que de se battre, que d'infliger des coups, que d'en recevoir. Encore plus devant des dizaines de personnes qui n'attendent qu'une chose. Qu'il y ait un K.O. Nature humaine répugnante, dégoûtante. Décourageante. On n'apprend rien malgré les années, les erreurs, les leçons. On n'apprend rien. Gamins à la mémoire courte, volatile.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyMar 13 Nov - 15:37


“ but there's nowhere to go ” La pression monte tout comme la tension. Regards dispersés autour des deux poupées. Prêts à aboyer pour voir qui va gagner. Prêts à encourager les inconnues pour plus de cohue. Car la violence est un divertissement pour certains errants. Un spectacle où l’on se permet de noyer nos émotions en scrutant la hargne et la colère. Une diversion loin de la réalité. Ames biaisées par des plaisirs malsains et des fantasmes hautains. D’anarchie et de folie. Mais Billie elle est loin, d’observer cette foule qui s’active à proximité pour avoir la meilleure place face à ce carnage. Premières loges de sa destruction permanente, oppressante. Elle frappe celle qui a osé la traiter, ses poings heurtant des endroits stratégiques pour l’épuiser plus vite. Sa gueule d’ange puis ses hanches. Danse viscérale d’instinct bestial. Et elle se perd la jolie. Dans les raisons de cette hérésie. Dans le pourquoi du comment. Son corps prenant aussi de temps en temps. Entre les coups bas et les fracas. Y’a juste ce vide dans sa conscience, ce manque de douleur saisissant quand ses traits restent sereins malgré les hématomes qu’elle aura le lendemain. Ce rien. Néant de sensations, hantise de la condamnation. Et ce corps qui continue de lutter comme il l’a toujours fait. Car elle ne peut pas chuter.
Pas maintenant.
Pas à présent qu’elle s’accroche à ce semblant de liberté.
Plus personne ne peut t’effleurer.

« Allez, ça suffit maintenant ! »  Et elle n’entend pas la beauté l’avertissement. Elle n’a pas senti la présence derrière elle, la carcasse trop près tout en l’étant pas assez. Il n’y a plus qu’elle, que cette gamine qui la regarde de ses prunelles ensanglantées, avec l’envie de lui arracher ses mèches entremêlées. Chimère lointaine d’un passé enterré. Puis y’a le contact glacial, les mains qui s’imposent sur le corps. L’effleurement puis l’emprise. Et la poupée est saisie de cette peur panique, quand son dos est compressé contre le buste d’un étranger. Quand on peut repérer ce qu’elle est. Cette atrocité qu’on a cachée pendant tant d’années dans une prison délabrée. Bête de foire aux malformations dérisoires. Et la paralysie. L’agonie.
Totale. Infernale. Abyssale.

On t’a effleuré.

Y’a tout qui se contracte à l’intérieur de la carcasse, tout qui s’amplifie sous le déni. Les larmes s’écoulant sur les cils, la tristesse débordant sur le visage livide. Le me touches pas au fond de la gorge serrée. Le t’avais pas le droit putain. Et l’horreur s’efface quand le gamin se recule pour se mettre entre les deux parasites. Mais elle est déjà plus là Billie. Perdue dans les songes, dans ses cauchemars fiévreux et les enjeux dangereux. « T'avise pas d'y retourner. »  Et elle le pousse lui, la rage déportée sur ce foutu étranger. Celui qu’elle scrutait toute à l’heure avec ce sourire léger. Mais y’a plus aucune légèreté. Que ce poids démentiel sur ses épaules, cette frustration vermeille. Et cette foutue haine dans son regard humide. Prunelles noircies par le mépris. Qu’est ce qu’il t’a pris ? La scène continue de s’intensifier, les spectateurs se serrant pour voir les échos de cette condamnation. Billie elle a l’air si fragile à cet instant. Si vulnérable sous les yeux béants. Elle veut juste s’échapper, que personne ne la voit aussi tourmentée. Et elle n’entend plus rien, elle n’écoute plus les murmures hantants ni les ricanements. Ni les mots pour calmer la tension. Déconnectée de la réalité. Jusqu’à ce qu’il ose encore la rattraper, ce môme qui se prend pour un justicier. « Ne la laisse pas te provoquer, tu vaux mieux que ça. »  Et il n’a aucune idée. Aucune idée de ce qu’elle est au fond, derrière ce visage à la con. Elle n’est qu’une inconnue qui aime se fondre dans la cohue. Tu vaux mieux que ça. T’en sais rien mon gars. Et elle dégage de là, elle fuit sous la lune éclat. Les prunelles brûlant sous les sanglots incontrôlés, les poings ensanglantés.
Elle veut juste s’enterrer.


___________________


Une semaine après.

Piscine municipale. Enfer viscéral. Cours de sport aux répercussions bestiales. Elle avait évité Billie toute la journée la hantise de se retrouver à cet endroit précis. Avec tous ses adolescents excités à l’idée de voir certains corps se révéler. Poupée qui avait cherché un moyen de s’exiler, de trouver une excuse pour s’échapper. Elle était devant ce bâtiment décrépi, le palpitant en furie. Faut que je me casse d’ici. Seule mesure de sécurité, seule issue à ce dilemme délabré. Car elle ne peut pas se monter la beauté. Pas avec son infirmité. Mais le prof la pousse dans l’entrée et vite elle se retrouve coincée avec un maillot acheté face à une cabine pour se changer, vu qu’elle avait fait semblant de l’avoir oublié. Alors elle rentre la môme dans le compartiment, la peur dans les entrailles. Et elle cherche une solution, un moyen pour se faufiler en douce. Echappatoire risquée mais obligatoire. Elle sait. Elle attend quelques secondes puis elle sort avant d’entrer dans la cabine d’à côté rapidement. Et à peine la porte fermée qu’y a son regard qui se pose sur un torse dénudé, les muscles dessinés. Le coeur loupant un raté. Elle avait oublié Billie de vérifier si elle était occupée. Et il se tient là. Lui. Le gamin qui l’avait stoppé cette fameuse soirée. De buter cette brune bouffée par la jalousie. Lui qui avait osé la toucher. Et elle bugue la jolie. Sous l’ironie. Sous le destin qui semble se moquer de ses conneries. Puis elle balbutie. « Je… Je… »  Merde qu’est ce qu’elle fait ? Trouble face au corps masculin un peu trop dénudé. Face à la gueule d’ange au charme déroutant. Elle finit par se cacher la poupée contre les parois. Un mot entre ses lèvres pincées. Désolée.

 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyJeu 15 Nov - 20:21


But there's nowhere to go
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≈ Billie
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Tentative de mettre de l’ordre dans ce chaos. Là où d’autres se contentent de former un joli cercle. Arène vivante, mouvante, dans laquelle les opposées se toisent, se défient, s’affrontent. Il pourrait rester à regarder. Il pourrait tourner le dos et retourner chez lui. Il pourrait, mais l’image resterait gravée dans sa rétine. Adulte incapable d’oublier ce qu’il voit, ce qu’il ressent. Enfant trop longtemps maltraité pour être insensible. Alors il se lance dans une tentative de faire un peu le bien. Pour les autres. Pour soi. Mais à peine lui a-t-il demandé d’arrêter que la boxeuse amatrice le pousse. Mouvement d’éloignement. Besoin d’évacuer un trop plein de colère, d’agacement. Il recule sous l’impact, Theo. Il n’essaye pas de faire un pas en avant. Ce n’est pas nécessaire. Mieux vaut laisser les émotions retomber. Mieux vaut ne pas chercher la confrontation. Surtout, c’est son regard qui l’interpelle. Haine liée aux larmes. Mépris allié à l’humidité. Elle n’est qu’un contraste vivant. Faite d’un corps frêle, d’un regard dur, de larmes enragées. Tant d’animosité dans une personne. Et il veut, Theo, la raisonner, la calmer. Trouver les mots qui feront effet. Ceux qui sortent ne sont pas les bons. Sinon, la furie ne serait pas en train de tourner les talons, de s’enfuir. Sinon, la furie ne l’aurait pas fusillé du regard, à travers le rideau humide. “Attends !” Mot impuissant à la retenir, à la faire reste encore quelques instants. Pour savoir comment elle va. Pour connaître son prénom. Pour comprendre.

| | |

La porte s’ouvre. Je répète : la porte s’ouvre. Dans un grincement funeste. Comme s’il annonçait une fin proche. Et il se retourne, Theo. Parce que 1/ ce n’est pas normal que la porte bouge, alors que ce n’est même pas lui qui l’ouvre 2/ autant affronter la mort en face. Trop de courage dans cet homme. De toute manière, dans une piscine municipale, qui pourrait l’agresser ? Un seau de chlore ? “C’est...” occupé. Pas le temps de bloquer la porte. Pas le temps de finir sa phrase. Ce n’est pas la mort qui arrive. C’est un bout de femme qui s’engouffre dans la cabine. Rapidement. Le regard fuyant. Comme pourchassée par un monstre marin. Et il y a ce moment de suspension. Où chacun réalise ce qu’il se passe. Où ils se toisent. Où ils se demandent ce qu’ils foutent là, bordel de merde. Enfin, ce qu’elle fait là. “Je… Je…” Et il se souvient. D’elle. De cette soirée mouvementée. De la furie qui s’est enfuie, qui a glissé entre ses doigts. C’est elle. La confiance envolée. La fougue disparue. Les larmes essuyées. Qu’est-ce qu’elle fait ici ?

Ce n’est que lorsqu’elle se tourne vers la paroi la plus proche qu’il réalise. Qu’il est à moitié nu. Au trois-quart nu serait plus juste. “Mince !” Il se jette sur le vêtement le plus proche. Le jean. Enfonçant ses jambes dans un jean. Prenant bien garde de rester dans le coin opposé de la cabine. La cabine était déjà petite. Elle devient littéralement minuscule. “Désolée.” Passage de tête dans l’embouchure du tee-shirt. Le bras frôle le dos féminin par inadvertance. Trajectoire non-contrôlée vite corrigée. Comme si l’épiderme avait été brûlé par le contact de ce corps humain étranger. “Ce n’est rien. Ça arrive.” Qu’est-ce qu’il raconte ? Ça n’arrive pas. Jamais. Personne n’entre dans une autre cabine. Personne n’oublie de verrouiller la porte non plus. A dix secondes près, il ne portait plus rien. L’atteinte à la pudeur aurait été à son paroxysme. “Je récupère mes affaires et je te laisse la place.” Mais elle reste là. Et lui, il ne la chasse pas. Il se contente de finir de se préparer comme si tout était normal. Comme si la présence de cette inconnue ici n'était pas totalement étrange.

Jean, fait. Tee-shirt, fait. Il ne manque plus que… ah oui ! Les chaussettes. Il a le regard qui parcourt le sol de la cabine, à leur recherche. Véritable bordel, composé d’un sac, d’une serviette mouillée, d’une veste, de chaussures. Pauvres bouts de tissu perdus dans le carnage du sol. Sans aide. Abandonnés à eux-même. C’est le don de Thep. Être capable de s’étaler n’importe où, de mettre le bordel n’importe où. Il lui suffit de cinq minutes pour y parvenir. Il récupère une chaussette. Sa jumelle est juste là, sous le pied de l’intruse. Un pied qui est situé au-dessus d’une jolie jambe de laquelle les yeux ont du mal à s’écarter. A force de papillonnement des paupières, il parvient à s’arracher à cette vision volée. Élan soudain de pudeur. “Ahem… est-ce que tu peux… ? Tu marches sur ma chaussette.” Et il s’éloigne, Theo. Le plus possible. Pour lui laisser la liberté de mouvement. Pour ne pas s’imposer dans son espace. Si un espace personnel peut encore exister dans cette promiscuité.

T’es partie rapidement l'autre soir... j'ai même pas eu le temps de te demander ton prénom.” Question posée à demi-mot. Un sourire curieux sur les lèvres. De ceux qu’on arbore quand on cherche à mieux connaître l’autre. Parce qu'elle l'intrigue, cette inconnue. À se battre. À s'enfuir. À faire de nouveau irruption dans sa vie. Toujours de façon plus ou moins remarquable et remarquée.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyVen 16 Nov - 17:04


“ but there's nowhere to go ” Fuite mal calculée, témoin à proximité. Que le silence dément sous les regards timides, sous la rencontre délabrée. Entre manque de chance et déchéance. L’ironie dans les murmures muets, la curiosité dans les prunelles piquées. L’intimidation jusqu’à l’implosion, l’intérêt dans les courbes découvertes, dans la carcasse offerte. Elle ne bouge pas la poupée, découvrant les déliés géométriques et cette mâchoire carrée. Beauté dans les détails et dans le naturel si peu artificiel. Instant de flottement à contempler cet interdit sans songer à son sursis. A cette absence du plaisir de la chair, pour maintenir sa couverture précaire. Désintéressée, renfermée. Apparence trompeuse qui se dément quand elle l’observe cet inconnu avec ce désir amer sous ses paupières. Puis le retour à la réalité, le rouge qui monte sur les joues blanches, l’échappatoire contre le mur pour cacher l’usure. Elle voudrait disparaitre Billie dans le coin de cette cabine, revenir en arrière pour tomber sur un étranger, pas un visage familier, pas un esprit qui peut déceler ses secrets. Mais il est trop tard pour regretter quand elle est face à ses responsabilités. La bouche scellée, les traits intimidés et le corps recroquevillé. « Mince ! »  Et il réalise lui aussi l’ambiguïté, l’absence de pudeur dans le manque d’espace. Le piège renfermé, les circonstances délabrées. Agitation prématurée, la carcasse bouge rapidement pour se recouvrir totalement quand la môme se retient de glisser son regard discrètement sur la silhouette bien dessinée. Curiosité mal placée ou désir de le voir encore un peu dénudé. Elle oublie la jolie un peu cette sécurité habituelle. Ce besoin de se figer dans une prison pour contrôler ses émotions. Une excuse filtrant entre ses lèvres timidement, pour éviter le malaise déjà bien trop présent. Puis le toucher saccadé, le contact furtif trop près de sa peau et ce frisson. Quand il l’effleure encore sans savoir l’handicap de son corps brisé. Tremblements dans la colonne vertébrale, envie de se faire la malle. Mais elle ne bouge pas l’éclat, toujours pas. Paralysée dans le coin de sa cabine, les prunelles figées sur le mur bien trop blanc. « Ce n’est rien. Ça arrive. » Et la compréhension étrange, car non ça n’arrivait pas. Des rencontres dans cet endroit là. Mais elle sourit un peu le fracas contre la façade. Car il lui trouve des excuses quand elle n’en a pas. Facilité pour se sortir de ce merdier.

« Je récupère mes affaires et je te laisse la place. »  Puis la fuite idolâtrée, la chance qu’il lui donne sans songer aux conséquences. La curiosité enterrée et peut être le désir de se retrouver seul. Elle n’en demandait pas plus la gamine prise sur le fait. Juste une issue de secours pour s’effacer loin de cet enfer sans recours. Et il continue de s’agiter le brun dans son dos, enfilant un à un ses vêtements quand elle reste sans jean, oubliant sa condition face à la confrontation. Pudeur oubliée face à la vision dénudée, encore bien ancrée dans les pensées. Effet futile d’une adolescente qui ne connait rien à la luxure, et qui fantasme sur l’usure. Puis la présence se rapproche quand elle reste dans ses rêveries. Un rictus léger sur ses lèvres pincées et les rougeurs toujours dissipées. Et il la ramène encore dans la réalité. Rappel brutal et maladresse létal. « Ahem… est-ce que tu peux… ? Tu marches sur ma chaussette. »  Elle sursaute la blonde, un peu surprise quand il éclipse ses fantasmes. Et elle se baisse la môme pour lui rendre son dû, mais elle ne fait pas attention l’avorton. Au sol glissant, au sac qui traine et à la serviette trempée. Dans sa précipitation et son agitation, elle trébuche pour lui rendre sa chaussette. « Bien… »  Et elle ne finit pas se phrase, quand elle se fracasse contre le torse, la tête la première, les joues rougies. Se rattrapant difficilement sur son t-shirt, la férocité disparait tout comme la confiance lors de cette première soirée. Elle lui fout sa chaussette dans sa main avant de retourner à son coin avec précaution, le visage cramoisi et le corps tremblant. Puis elle tente une diversion, en se rendant compte de sa situation. Enfilant son jean rapidement, elle se maudit Billie. Pour sa connerie. « T’es partie rapidement l'autre soir... j'ai même pas eu le temps de te demander ton prénom. »  Mais le brun tente une ouverture, d’en savoir un peu plus sur la môme abrutie. Pour une raison inconnue.  « Billie… Je m’appelle Billie. »  Elle est hésitante la jolie, le manque de confiance flagrant, l’incertitude démente. Pas habituée à ce qu’on s’intéresse à ce qu’elle est. Car elle repousse les gens avant qu’ils comprennent vraiment. Les plaies et les souvenirs outrepassés. Garder les secrets au dépit des relations naissantes. Plus aisé. « Je peux me retourner ? »  Et elle a l’air vraiment d’une enfant. Quand elle se comporte ainsi, quand elle se noie dans son innocence. Petite pureté qui ne sait pas se comporter. Elle oublie de lui demander son identité. Mais elle se rattrape rapidement avant de passer pour une impolie. «  Et tu es ? »  Première ouverture, elle abaisse Billie les barrières de sécurité. Elle laisse filtrer un peu de familiarité dans sa solitude bien ancrée.
Juste pour comprendre pourquoi il a l’air intéressé.
 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyVen 16 Nov - 20:42


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Les petits espaces. Ils ont quelque chose d’inquiétant. De flippant. Ils menacent à tout moment de rétrécir davantage. Ils menacent de se refermer sur chaque personne. Pas étonnant que le loquet reste ouvert. Pas étonnant qu’il s’étale, Theo. Il a besoin de se sentir libre. Il doit avoir l’impression que l’espace est grand pour se sentir à l’aise. Mais il se rétrécit davantage avec l’arrivée de l’inconnue. Venue surprenante. Venue fracassante. Impossible à anticiper. Impossible à empêcher. Telle une furie, un tourbillon qui entre et sort de sa vie. Il s’attend à tout moment à ce qu’elle s’échappe de nouveau. Son regard embué, ses pas furieux. Il s’attend à tout moment à ce que ce moment se brise. Alors qu’il veut la connaître, cette furie. Cette furie si forte, si confiante et pourtant, si fragile, si timide. Une dualité impressionnante sous une frêle apparence. Il n’a pas le temps de découvrir tous ses secrets enfouis. Trop occupé à réduire le malaise d’une nudité trop présente. Trop occupé à mettre de l’ordre dans cette cabine. Pour la rendre vivable pour deux êtres humains, deux inconnus. Pour la rendre moins étriquée, moins étouffante. Et pendant qu’il s’affaire, elle reste obstinément tournée vers le mur. Comme si un regard de trop pouvait la brûler. Comme s’il pouvait l’aveugler avec un bout de peau nu.

Il y est presque, Theo. Presque habillé entièrement. Mais le bordel est persistant au sol. Chaussettes. Baskets. Veste. Serviette. Sac. Maillot de bain. Il en récupère une de chaussette. Sauf que l’autre est prisonnière d’un pied inconnu. Et il exige de la récupérer. Immédiatement. Sa pauvre chaussette. Jocelyne, la chaussette. Elle a déjà perdu sa jumelle. Il a fallu lui trouver une similaire, une semblable. Une autre congénère avec qui son caractère était compatible. Jocelyne ne peut pas être séparée de nouveau. Abandonnée dans une piscine municipale, telle une vieille chaussette sale. C’est le cas de le dire. Et la demande de libération semble surprendre la geôlière qui sursaute. Arrachant un sourire furtif à Theo. Il la tire manifestement de ses pensées. Peut-être s’était-elle même endormie contre la paroi. On a connu meilleur réveil. “Bien…” Le reste de la phrase s’évanouit au moment où elle percute Theo. Mettant à mal son équilibre sous la surprise. Les bras se referment sur elle. Instinct dont il se défait immédiatement lorsqu’il réalise que le danger a disparu. Enfin, il est toujours présent sous la forme de tissus éparpillés. Mais l’intruse ne risque pas de tomber plus bas. Promis. Alors, il grimace, Theo. En pensant à tout ce qui traîne par terre. Ses affaires éparpillées à la vue d’une inconnue. Embêté par la dangerosité de cet environnement. Véritable piège mortel pour tout être humain maladroit. “Désolé, c’est le bordel.” Il va ranger tout ça. Rapidement. Avant qu’une jambe ne soit cassée. Mais avant ça, il accueille Jocelyne la Chaussette dans le creux de sa paume. Il s’empresse de l’enfiler, alors que sa colocataire de cabine se rhabille à son tour. Cachant des jambes trop furtivement aperçues tout à l’heure.

Chaussettes mises, il attrape ses sneakers. Étendant le bras de part et d’autre de l’inconnue pour les récupérer. Ces cabines. Définitivement trop petites. Définitivement pensées pour une seule personne. Une minuscule personne. Et pendant qu’ils remettent de l’ordre dans ces physiques brouillons, Theo essaye de faire connaissance. De comprendre qui est l’inconnue. Avant qu’elle ne court retrouver sa vie, sa famille, ses amis. Avant qu’il ne la fasse fuir d’un mot, d’un geste. “Billie… Je m’appelle Billie.” Prénom qui traduit une certaine puissance dont elle fait preuve. Prénom qui pousse l’imaginaire à penser à un homme dont elle n'a aucun attribut. “Billie, enchanté.” Il fait rouler les syllabes sur sa langue. Pour se familiariser avec. Pour les mémoriser. Comme s’ils allaient se revoir. Encore. Avec moins de fracas, de surprise. Espérons. “Je peux me retourner ?” Question d’une enfant posée à un adulte. Comme une autorisation, une permission demandée pour mettre fin à une punition. Encore ce contraste avec la gladiatrice d'une nuit. Son regard capte son caleçon de bain. Il l’attrape furtivement pour le fourrer dans son sac avant de répondre. “Oui, oui, tu peux !

Il met la main sur la serviette. Elle finit elle aussi au fond de son sac. Triste sort pour le tissu mouillé qu’il oubliera probablement de retirer en rentrant. Erreur de débutant. “Et tu es ?” Il lève la tête de son sac. Presque surpris par sa question. Venue de nulle part et en même temps, logique. Pris au dépourvu par cette requête. Mais il se reprend. Il se redresse comme pour faire face à cette curiosité. La même dont il fait preuve à son égard. La même qui se retourne contre lui. “Je suis Theo.” Les regards se croisent enfin. Réellement. Franchement. Sans la colère, sans les larmes, sans fuite. Et il peut observer. Ce visage aux traits délicats, aux pommettes candides, aux cheveux soyeux. Ce visage aux allures de princesse. Princesse échouée dans la mauvaise ville, dans le mauvais univers. Il traîne, Theo. Il devrait récupérer sa veste, fermer son sac, dire au revoir et refermer la porte derrière lui. Mais il traîne. Préférant dévisager Billie pour lire toute son histoire dans ses prunelles, pour comprendre qui elle est d’un simple claquement de doigts. Échec. “Comment vont tes poings ?” Souci du bien-être. Inquiétude déplacée. Ils ne se connaissent pas. Deux inconnus l’un pour l’autre. Et pourtant, il questionne, il s’enquiert, il s’inquiète. Avec un naturel presque étrange. “Ton adversaire a dû se réveiller avec un bon mal de crâne, elle.” Et de beaux hématomes, si ce n’est quelques fissures et fractures. C’est que Billie sait se battre. Avec hargne, puissance, détermination. Il n’ose pas imaginer. L’état de l’adversaire si personne n’était intervenu. La catastrophe de la situation. Difficile de se dire que la personne en face de lui a été capable de répondre par les poings. Les apparences font bien leur travail. Elles cachent. Elles camouflent. Elles gardent les secrets. Elles font oublier la réalité. Elles plongent dans un conte de fée. Elles enjolivent. Elles camouflent la dangerosité d'une jeune femme timide.


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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptySam 17 Nov - 19:17


“ but there's nowhere to go ” Premier pas. Maladresse dans l’approche, gêne dans l’accroche. Elle chute le pantin désarticulé sur le fracas. Avec un manque d’élégance certain et le rouge au teint. Elle s’engouffre Billie dans cette faille minime, contre le corps futile. S’ancrant à cette ambiguïté pas désirée, dans ce toucher difficile à gérer. Surtout quand le môme se permet de la rattraper et que les bras s’approchent trop près de ses dégâts. Ossature atroce, usure d’ecchymoses. Et elle s’écarte la jolie loin de la folie. Avec rapidité, avec cette timidité qui prouve bien son innocence dorée. Jeunesse pillée et barrières de sécurité. Elle retrouve le coin de la cabine avec ses tremblements enfantins et son souffle malsain. Respiration saccadée et troubles dans les pensées. Ne pas songer, ne pas réfléchir. Juste taire les nuisibles de cet effet particulier.  « Désolé, c’est le bordel. » Et l’excuse pour son absence d’équilibre, le silence pour effacer le contact opaque. Billie elle reste de son côté, le temps de se calmer. Quand la carcasse continue de s’agiter pour ranger le bordel désorganisé. Evincer les éventuelles chutes et possibilités de se blesser. Puis la curiosité, le besoin de mettre un nom sur le visage poupin. De comprendre pourquoi elle ne laisse pas effleurer, pourquoi elle se bat comme ça. Elle offre une faille la beauté, un moyen de s’engouffrer dans son existence délabré. Juste quelques syllabes pour qu’il se fasse la malle. Billie, c’est cette identité trop masculine pour une carcasse féline. La dureté au milieu de la douceur. Contradiction à l’image de cette môme condamnation.  « Billie, enchanté. » Sourire en coin, face à l’enchantement qui risque d’être succinct vu les aléas du fracas. Mais elle ne dit rien, garde dans ses poches encore les miettes de sa nature éclat. Puis elle demande une liberté, elle quémande pour se retourner, pour pouvoir encore apprécier la géométrie de ses traits. Petite poupée qui veut mémoriser son visage avant de s’éclipser comme un mirage. Elle s’attache à cette rencontre pour retrouver ses décombres. Juste après. Quand elle fera sans doute semblant de ne pas le connaitre pour se protéger.  « Oui, oui, tu peux ! » Et elle s’exécute tout doucement, admirant ce gamin qui tente d’enterrer toutes ses affaires mouillées dans son sac délavé. Elle n’imagine pas l’odeur en rentrant, mais une fois de plus, elle se retient, elle vient directement sur le sujet.
Qui es tu ?

La surprise se peignant sur ses traits, son regard se relevant vers les prunelles claires. Il hésite un instant, face à la curiosité, la même qui l’avait fait douter.  « Je suis Theo. » Theo. Elle retient les échos la jolie, un léger rictus en coin sur son visage enfantin. Un enchantée au bord des lèvres quand elle le contemple de son air poupin. Et il se perd lui aussi à observer la furie. A admirer les traits et les boucles blondes. Long silence où ils se découvrent dans la cabine étroite sans émoi ou fracas. Juste tentant de déceler les mystères derrière les prunelles austères. Moment de latence complet où elle sent les rougeurs remonter sur ses joues immaculées. Elle n’aime pas qu’on la regarde la poupée. Alors ça lui brûle quand lui se permet de peindre son visage dans ses souvenirs martyrs.  « Comment vont tes poings ? » Et cette inquiétude sortie de nulle part. Ce besoin de savoir. Comment elle va depuis la dernière fois. Le regard se baisse sur ses phalanges meurtries, encore rougies par son excès et ses pêchés. Cette impulsivité à la con qui l’empêche de se retenir ou de se contenir. Et elle caresse Billie doucement sa peau, là où des hématomes persistent et témoignent de son manque de douleur. « Oh ça va. » Légèreté dans les mots, ignorance dans les échos. Je ne sais pass ce que ça fait de douiller. Elle retient le secret, elle lui sourit un peu distraite et il revient lui sur sa folie.  « Ton adversaire a dû se réveiller avec un bon mal de crâne, elle. » Et cette culpabilité minime, cet orgueil qui prend la place de l’anxiété. « Ça lui apprendra à me traiter de pute. » Elle est dure l’usure. Elle se laisse pas faire la misère. C’est comme ça, elle n’y arrive pas. A accepter l’injustice et les supplices. Mais elle ne veut pas qu’il la prenne pour une môme froide le gamin. Alors elle soulève un peu son haut pour montrer les fracas. Ecchymoses par ci par là. Qui se dessinent en une fresque sanglante. « Et elle a pu laisser sa trace aussi. » Sourire incertain, timidité dans le refrain. Elle redescend le tissu pour lui montrer également une griffure au niveau du cou puis elle change de sujet car elle ne veut pas de sa pitié. « Comment on va faire pour sortir d’ici ? » Question légitime pour savoir comment ils vont se démerder pour pas récupérer ces regards indiscrets avec ces étiquettes délabrées. Elle ne veut pas attirer l’attention Billie, elle veut juste s’enfuir d’ici.

 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyMer 21 Nov - 18:13


But there's nowhere to go
and there's no way to slow
≈ Billie
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C’est bizarre. D’être là, à discuter. Sans se préoccuper du contexte. Sans s’interroger. Enfin si, il s’interroge, Theo. Pourquoi elle a déboulé dans la cabine ? Pourquoi cette cabine ? Pourquoi pile à ce moment-là ? La paranoïa n’est pas loin. Mais son instinct se laisse endormir par la timidité, la beauté de l’intruse. Beaucoup trop protecteur et confiant pour se méfier d’une créature à l’apparence si inoffensive. Pourtant, il sait déjà qu’elle peut attirer des ennuis, l’inconnue. Il n’a suffi que de cinq minutes pour s’en apercevoir l’autre soir. Et la voilà de nouveau dans son champ de vision. À le mettre dans une situation compliquée. Mauvaise habitude. Que va-t-il se passer, maintenant ? Elle va se battre avec le premier qu’elle croise (pour le moment, Theo est le parfait candidat) ? Elle va taguer toutes les cabines ? De bonnes questions. Plutôt que de les poser, il préfère aller sur un autre terrain. Il préfère prendre des nouvelles de ses poings. Les yeux se baissent pour apercevoir une peau rougie par les attaques. Il imagine le supplice que ça a dû être. Il imagine le besoin vital de soulager la douleur. Il imagine sans mal.

Oh ça va.” La simplicité de la réponse, alors que l’on parle d’une bagarre. De coups échangés. De poings abîmés. Mais ça va. Comme si Billie se relevait d’une grippe carabinée. Alors qu’en général, ça ne va jamais vraiment. Allure de dure-à-cuire ou pure pudeur. Lui, ça n’allait jamais quand il frappait, quand il était frappé. Il avait l’aplomb de ne pas le montrer au lycée. Il l’avait moins à la maison. Et il essaye de voir, Theo, jusqu’où va cette confiance, jusqu’où va cette légèreté. Il essaye d’y trouver un peu d’humanité pour effacer les soupçons de monstruosité. Bien trop conscient des dommages causés par des pulsions colériques, par des pulsions violentes. Alors, il pose là une dose de compassion, un soupçon d’empathie pour l’adversaire. Phrase lâchée en toute innocence. Génératrice d'une réponse moins innocente. “Ça lui apprendra à me traiter de pute.” Elle semble sûre d’elle, Billie, quand elle siffle ces mots. Comme si elle avait trop l’habitude de se battre. Comme si elle ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Il la regarde avec encore plus de curiosité. Énigme vivante. Il n’a jamais connu de femmes aussi tenaces. Capables de s’affirmer et de sauter au cou de quelqu’un d’autre. Sans même se poser de questions. Sans même regretter.

Elle lui dévoile une partie de sa fragilité, en découvrant des hématomes. Ecchymoses qui arrachent une nouvelle grimace à Theo. “Et elle a pu laisser sa trace aussi.” Elle continue en lui montrant une griffure. Blessure de guerre. Blessure logique quand on se lance à corps perdu dans la bataille. Il se retient de la questionner sur les douleurs, de remettre en doute ses paroles. Le faire ne rimerait à rien. Elle continuerait à nier l'évidence. “Comment on va faire pour sortir d’ici ?” Le changement de sujet est radical. Il hausse les épaules. Ils sont dans une piscine municipale à Aster Cove. Pas dans un film d’espionnage. Pourquoi est-ce qu’ils auraient des problèmes ? “Je suis prêt à parier que personne ne sait qu’on est là.” Mais c’est oublier qu’Aster Cove est une petite ville. Les habitants sont à l’affût du moindre potin, de la moindre raison de commérer. Il devrait le savoir, lui, qui entend des rumeurs à longueur de journée. Alors, il prend quand même ses précautions, Theo. Il ouvre légèrement la porte. Juste quelques millimètres. Et dès qu’il jette un coup, il voit. Il les voit. Ces regards intrigués. Ces gens en maillot de bain, restés dans le couloir, discutant à voix basse. Ces gens qui ont compris qu’il n’était pas seul dans sa cabine. Il referme immédiatement la porte. Il se tourne vers Billie pour reprendre la parole en chuchotant. “Okaaaaay, on a la brigade des moeurs à nos trousses.” Brigade des moeurs ou armée des commères, il ne sait pas trop. Dans tous les cas, le résultat est le même. Il est impossible de sortir discrètement sous leurs yeux.

J'y vais le premier et toi, tu attends dix minutes avant de sortir. Avec un peu de chance, ils en auront marre d’attendre.” Est-ce qu’il y croit ? Pas vraiment. Mais il peut au moins espérer. Alors, il récupère ses affaires. Veste, sac et, n’oublions pas, dignité. Prêt à affronter la walk of shame du mec qui n’a rien fait et qui est pourtant jugé. Il pose un pied dehors, prenant bien soin de fermer la cabine derrière lui. En une seconde, presque tous les yeux ont convergé dans sa direction. “Bonjour… ?” Il y a comme un doute, une hésitation dans sa salutation. C’est qu’il ne sait pas ce qu’on est censé dire quand on sort d’une cabine devant cinq personnes qui vous dévisagent. Tête haute, il poursuit son chemin jusqu’à l’entrée de la piscine. Où il trouve un employé blasé, en train de feuilleter un magazine. La personne parfaite. Theo fonce dans sa direction, entrant dans la peau du mec inquiet. “Excusez-moi… je reviens des cabines. J’ai vu des gens regarder sous les portes. C’est pas très rassurant, surtout qu’il y a des enfants. Faudrait peut-être faire quelque chose, non ?” Il n’en faut pas plus. L’employé abandonne son magazine en se levant précipitamment. Il file tout droit vers les cabines. Theo le regarde disparaître, avant de sortir. Retour dehors, sous la fraicheur. Il hésite avant de rejoindre sa voiture. Se questionnant sur le sort de Billie. Elle devrait avoir le champ libre dans quelques minutes grâce à la complicité de l’employé. En tout cas, il l’espère. Il compte bien s’en assurer. Il laisse tomber son sac à ses pieds. Il se poste contre le mur, juste à côté de la porte. Déterminé à attendre.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyJeu 22 Nov - 14:09


“ but there's nowhere to go ” Visage innocent, esprit sanguinolent. Le contraste est saisissant. Apparence mensongère aux reflets amers. La violence est bien cachée derrière les prunelles chocolatées. Petite poupée toujours bercée dans la sécurité, mais s’accrochant au danger comme un repère. On la démasque quand les mots sont emplis de rage. Et elle apparait la démente derrière la clémente. Sans filtres, ou sans maquillage. Carnage idolâtrant la destruction, plutôt que la stabilité. Elle n’a rien des gamines de son âge. Car elle ne s’est pas habituée à ces rapports humains, seulement à ses instincts. L’adrénaline la guidant dans son comportement, dans ses agissements. Sans rien pour la retenir vraiment. Car Billie elle n’a rien à perdre ni rien à gagner. Elle veut juste profiter de son existence avant de s’apitoyer sur la sentence. De ses pêchés répétés, de ses vices accumulés. Vivre vite, pour compenser toutes les années loupées. Alors elle parle sans réfléchir, un sourire au coin de ses lèvres, la timidité à l’orée de ses joues rougies. Face à ce gamin aussi étrange qu’elle. Poupée un peu décontenancée face à cette interaction stellaire, cette rencontre incendiaire. Il y a quelques jours elle aurait pu le frapper, et là elle se contente de se cacher dans sa cabine délabrée. Ironie du sort qui lui fait éprouver quelques remords. Encore plus quand elle se confie, et qu’il témoigne de cette inquiétude en déni. Intérêt particulier pour une inconnue. Etrangère qu’il avait déjà vu s’érafler dans la cohue. Si loin de la douceur et de l’innocence, s’approchant plus de l’ignorance et de l’inconscience.
Pourquoi tu fuis pas?
Elle ne le saura sans doute pas.

Mais elle dissipe la brutalité Billie. Elle tente de montrer les plaies, les fêlures jamais observées. Celles qui résistent dans la chair, qui perdurent après le calvaire. Cette fragilité derrière la couverture de forcenée. La peau se découvrant sous les phalanges légères, les hématomes témoignant. De ce vide oppressant, de ce manque flagrant. Douleur effacée, jamais ressentie et jamais redoutée. Elle voudrait ressentir la martyr. Juste une fois pour voir ce que ça fait.
D’avoir mal.

Puis la réalité la rattrape, la pudeur des émotions reprenant le dessus sur les confessions muettes. Et la vérité, les quatre murs trop rapprochés, l’ambiguïté. Le besoin de retrouver l’air frais, de juste disparaitre avant qu’on se rende compte qu’elle joue à la con. Le brun ne s’inquiète pas vraiment des répercussions. Haussement des épaules et air détaché. « Je suis prêt à parier que personne ne sait qu’on est là. »  Et la connerie qui s’infiltre d’entre ses lèvres, l’ignorance mêlée à l’indifférence. On est à Aster Cove, mon gars. Elle ne le dit pas. Car l’évidence se trouve à proximité et qu’il va vite se rendre compte de la réalité. Lorsqu’à peine il ouvre la porte de quelques centimètres pour voir quelques curieux en train de jacasser. Petit patelin où il ne se passe rien. Où les rumeurs alimentent les habitants. La tristesse à son apogée. Et Theo il referme la cabine, murmurant dans le silence pesant. « Okaaaaay, on a la brigade des moeurs à nos trousses. »  Et elle rit la jolie, mettant sa main sur sa bouche rapidement pour taire le bruit. Encore essayer de sauver les apparences alors qu’ils sont foutus d’avance. Et le plan se prépare minutieusement. « J'y vais le premier et toi, tu attends dix minutes avant de sortir. Avec un peu de chance, ils en auront marre d’attendre. »  Elle acquiesce légèrement comme une enfant et il disparait l’errant en un instant. Fuyant ce piège étroit pour affronter les vautours tout autour. Et elle se colle à la paroi l’effroi. Ecoutant en retenant le moindre son. « Bonjour… ? »  Hésitation dans la salutation, sourire sur le visage poupin. Maladresse débordante et amusement tordant. Puis l’attente lente. Les minutes s’effilent dans l’exil. Et soudainement l’agitation, la voix d’un employé résonnant, elle profite la môme pour s’évader sans se faire remarquer. Sac entre ses phalanges serrées, mèches sur ses traits et elle trace rapidement à l’entrée.
Pour retrouver sa liberté.

Et la brise légère frappe son frêle corps. Soupir de satisfaction et inspiration lourde. Elle profite la jolie juste de cette vie. Un peu trop tumultueuse, un peu trop dangereuse. Mais à l’effigie de sa folie. Puis le regard se perd à l’horizon et le gamin n’est pas parti. La carcasse posée sur le mur, les yeux rivés sur le visage encore rougie par la timidité. Et ce coup ci, elle s’avance vers lui, premiers pas avant les éclats. Un sourire en coin et les doigts jouant entre eux. « Merci pour … ça. »  Confiance ravalée, maladresse enclenchée. Elle se fout à côté de lui et elle dépose un baiser sur sa joue. Geste qui lui parait banal, ou normal, mais qui ne l’est absolument pas. Mais elle s’en rend même pas compte le fracas. Puis elle se recule un peu avant de se justifier encore une fois. « Et désolée pour la nuit dernière. »  Effort de tout mettre à plat. De faire table rase de tout ce qui a pu se passer pour se rattraper. Lui prouver qu’elle n’est aussi horrible qu’à ce qu’il parait.
Malgré sa difformité.

 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptySam 24 Nov - 22:41


But there's nowhere to go
and there's no way to slow
≈ Billie
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Une simple impulsion et la porte s’ouvre sur l’extérieur. L’occasion de retrouver un air pur, le calme de la ville. Bien loin des échos de la piscine, des rires, des chamailleries. Et des problèmes. Surtout des problèmes. Il profite de cette tranquillité, de ce moment en suspension. Comme ces soirs où il conduit pendant des heures jusqu’à se retrouver loin de toute âme qui vive. Juste pour se retrouver avec lui-même. Juste pour se sentir libre, seul. Point minuscule observant la voûte céleste. Là, adossé au mur, il savoure sa chance, sa liberté. Il sait que bientôt, il devra enfiler son uniforme et se présenter au diner. Comme presque tous les jours. Et comme presque tous les jours, il devra se plier aux attentes et aux besoins des clients. Être disponible, souriant, serviable, patient, rapide. Sans jamais flancher. Sans jamais s’arrêter. Sinon, c’est toute une musique minutieusement composée qui s’abîme, se brise. Sinon, il faut réparer les morceaux, les recoller. Rattraper les dégâts avec de nouveaux sourires, de nouvelles courbettes. Vie de serviabilité. Vie de chien. Alors oui, il savoure. Il profite de ne devoir rien à personne. À côté de lui, la porte s’ouvre de nouveau. Mise en danger de sa liberté, de sa tranquillité. C’est la frêle silhouette de Billie qui s’échappe de la piscine municipale. Petite tornade qui le repère immédiatement.

Il se redresse, sourire flottant sur les lèvres. Elle a réussi à s’échapper de l’enfer des commères. Saine et sauve. Ce n’était pas gagné. Elle a toujours ce teint rougi. Comme si le froid s’attaquait à son épiderme avec violence. À moins que ça ne soit la timidité qui l’habite. “Merci pour … ça.” Pour quoi ? Ne pas l’avoir virée de sa cabine ? D’avoir provoqué une diversion ? D’avoir partagé un peu d’adrénaline ? Il n’en sait rien. Et en même temps, il n’a pas l’habitude. Qu’on le remercie. Alors, il tente une pirouette. Pour cacher l’incompréhension. Pour camoufler le carence en confiance. “Tu ne vas pas le croire, mais j’ai une grande expérience en fuite de cabine.” Mais l’humour ne suffit plus quand le baiser est déposé. Contact léger, furtif. Presque rêvé. D’ailleurs, il se demande. S’il n’aurait pas imaginé, ce contact. Si son cerveau ne lui jouerait pas des tours. Le trouble, il ne peut plus le cacher. Il se laisse gagner par lui. Presque sans lutter. Presque sans s’en rendre compte. Billie vient d'abîmer la carapace du mec blasé avec l’innocence et la simplicité d’une enfant. “Et désolée pour la nuit dernière.” Le sourire le gagne. Gangrène qui s’attaque aux lèvres. Qui empiète sur les yeux. Il laisse le silence s’écouler, en même temps que ses pensées, ses questions. Il ne sait pas quoi faire avec Billie. Femme destinée à apporter des problèmes. Irrémédiablement. Il n’a pas besoin de preuves. Il en a suffisamment jusque là. Pourtant, si la raison lui hurle de partir, de s’éloigner, l’instinct fait son propre chemin.

Il n’excuse pas, Theo. Parce qu’il n’y a rien à excuser. Il aurait pu oublier cette soirée, s’il n’y avait pas eu cette dualité dans son regard. Il aurait pu passer au-delà, si elle ne l’avait pas heurté de toute sa puissance. Enfin, peut-être qu’il aurait oublié cette nuit-là. Mais pas elle. Pas l’énergie, pas la haine qui découlait d’elle. Il se contente plutôt de sortir la clé de sa voiture, de ramasser son sac. Avant de prendre la parole. “Je te dépose quelque part ?” Comme ça, elle pourra peut-être lui expliquer pourquoi elle fait irruption dans sa vie. Régulièrement. Obstacle perpétuel à son quotidien morne, routinier. Rappel que la vie est pleine de surprises. Souvenir d’une existence plus spontanée. Une spontanéité qu’il a presque oubliée. Elle n’a jamais vraiment eu de place dans sa vie. De la vie d’enfant à celle d’adulte. Mais ce n’est pas faute de l’apprécier, la spontanéité. D’aimer sa légèreté, sa fraîcheur. Lui l’amoureux de liberté. Manifestement encore trop ancré par les épreuves pour se laisser gagner par elle. Mais il n'est pas trop tard. Il n'est jamais trop tard. “Ça nous laissera le temps de discuter… et j’en profiterai pour découvrir ce que tu faisais dans ma cabine.” Parce qu’après tout, ce mystère n’est pas résolu. Et il avance déjà vers sa voiture, Theo. C'est seulement à mi-chemin qu'il jette un coup d'oeil vers Billie. Pour voir si elle vient ou si elle fuit. Pour voir si elle lui accorde sa confiance ou si elle se méfie. Créature imprévisible de jour comme de nuit.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyLun 26 Nov - 6:50


“ but there's nowhere to go ” Fuite réussie, liberté ahurie. L’air s’emballe dans la gorge serrée, expie les poumons compressés. La peur s’éteignant aussi soudainement que l’appréhension. Petit bout de femme tétanisée face à cet univers qui l’entoure. Qui feinte l’aisance envers les vautours. Elle ment comme elle se méprend. A cause de cette plaie qui ne cicatrisera jamais, à cause de cette confiance altérée. Corps mutilé par les désavantages des gênes, par une erreur dans son codage. Robot mal programmé, aux mécaniques rouillés. Elle vit au travers de sa conscience, alerte à chaque journée pour éviter de se faire démasquer. Frêle gamine qui refuse la réalité, qui la tort pour se l’accommoder.  Elle joue avec le feu quand elle le regarde lui. Ce gars au regard noir et au sourire espoir. Petite bulle de lumière dans son existence misère. Alors elle s’approche quand ses pensées se décrochent. Fais pas la con. Trop tard. Et elle le remercie lui pour lui avoir sauver la mise. Pour ne pas l’avoir balancé dans cette piscine délabrée, pour atteinte à la pudeur ou attaque sauvage dans cette cabine trop étroite. Besoin de dire quelque chose, de lui prouver qu’elle n’est pas qu’un monstre à la démente brutalité. Reflet de ses carnages, à l’image de sa destruction orage. « Tu ne vas pas le croire, mais j’ai une grande expérience en fuite de cabine. »  Il la fait sourire encore, de ce petit rictus discret, de ce bonheur volé. Instant rare pour la poupée hagard. Et les lèvres se déposent innocemment sur le haut de sa mâchoire. Baiser léger, habitude bien ancrée mais offerte à quelques privilégiés. Billie elle démontre sa jeunesse dans cette ivresse. Gestuelle particulière, mouvement de dentelle. Et la conscience qui hurle à la calomnie, qui cherche à rattraper la gamine avant les délits.
Barres toi d’ici.

Mais elle résiste la jolie et elle se justifie pour la nuit. Soirée passée mais confrontation déplacée envers lui. Face à la peur et la hantise qu’il découvre ce qu’elle est vraiment. Qu’il sente la déformation de son dos. Mais il ne serait pas ici s’il savait ce qu’elle cachait. Au fond, ça la rassure l’ordure. D’avoir encore sa couverture. Masque bien accroché à son visage poupin. Et il ne dit rien. Comme s’il ne voulait pas de ses excuses à l’usure. Curiosité piquée dans le silence oppressant, puis il repart l’inconscient. Rattrapant son sac et sortant ses clés de voiture, il l’entraine l’errant avec quelques mots en échos. « Je te dépose quelque part ? »  Et elle hésite Billie. Pour la première fois de sa vie. Adrénaline dans ses veines serrées et palpitant déchainé. Elle qui se berce à chaque opportunité dans le danger, elle reste pour une fois en retrait. Le regard abaissé au sol et une boule dans sa gorge. « Ça nous laissera le temps de discuter… et j’en profiterai pour découvrir ce que tu faisais dans ma cabine. »  Et cet intérêt, l’excuse qu’elle va devoir trouver. Autre que je ne peux pas me montrer. Réfléchis poupée, réfléchis. Pensées confuses et hésitation diffuse. Elle ne le voit pas s’avancer le gamin mais quand elle révèle son regard vers lui, y’a ses yeux qui la scrutent, qui l’invitent à s’incruster dans sa vie. Et elle ne se retient pas ce coup ci. Merde. Elle le suit avec un sourire timide et les phalanges s’entrechoquant sous le malaise évident. Parce que les risques sont présents. Et qu’elle cherche la jolie à entretenir un contact, à s’attacher à quelqu’un pour ne se sentir plus si seule. Triste vérité et réalité fataliste. Mais y’a toujours cette barrière de sécurité, du moins c’est ce qu’elle essaie de se persuader. Quand dans un murmure, elle soupire un « Je veux bien. »  Début de la fin. Condamnation prématurée. Car ça va dérailler. Elle le sait.

Puis elle monte dans la voiture, s’asseyant doucement quand son regard divague tout autour pour éviter de le scruter lui. Maladresse si peu clémente et hésitation persistante. Tu peux toujours partir. Mais sa voix résonne dans la carcasse métallique, impose le mutisme à sa conscience sadique. « Et je crois que j’ai fait une crise de panique, je suis un peu agoraphobe sur les bords du coup j’ai voulu m’échapper mais j’avais pas prévu que la cabine d’à côté soit occupée. »  Elle ment l’ignorante, comme une arrache dent. Car elle ne peut pas lui dire la vérité, obligée à brouiller les pistes et les questions en suspens. Et ils se tiendront sans doute à ça. Aux non dits et aux compromis. Aux mensonges éreintants tout en se découvrant.
Que du vent…


 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyDim 2 Déc - 9:44


But there's nowhere to go
and there's no way to slow
≈ Billie
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Proposition de la déposer. Proposition qui n’a rien de raisonnable. Il pourrait être un assassin, un violeur, un voleur. Il pourrait l’emmener au milieu de nulle part et l’abandonner après l’avoir écorchée vive. Il pourrait être n’importe qui, n’importe quoi. Elle aussi, elle pourrait être n’importe qui. Elle lui a déjà dévoilé plusieurs facettes. Elle s’est déjà faite féroce, timide, audacieuse, silencieuse. Elle n’est qu’instabilité, que changement. Et violence. Quand elle se bat. Quand elle repousse les gens. Elle pourrait l’avoir suivi dans la piscine pour le piéger. Tisser une toile autour de lui, le manipuler, lui tendre un piège. Elle pourrait. Mais il est bien loin de ces considérations, Theo. Il se laisse porter par le moment. Il se laisse guider par son instinct, ses valeurs. Peut-être aussi guidé par un peu de naïveté. Et ça l’amène à se retourner pour voir si elle suit, Billie. Avec ses joues rougies. Son regard fuyant. Son sourire timide. “Je veux bien.” Aveu lancé dans un soupir, dans un murmure. Comme si elle lui concédait une faveur. Comme si elle le faisait pour lui faire plaisir. Il pivote vers la voiture pour cacher son sourire. Ça aurait été dommage. De se quitter là. De devoir lui dire au revoir ou adieux, sans savoir s’ils se reverront. Il a encore beaucoup de choses à apprendre sur Billie. Des secrets bien gardés. Peut-être même quelques surprises bien cachées. Alors oui, il aurait été déçu que tout s’arrête ici. Enfin, tout. C’est relatif. Qu’est-ce qu’un tout quand ils ne se sont rencontrés que deux, qu’ils n’ont échangé que quelques mots et qu’ils n’ont pas passé plus de vingt minutes ensemble ? Un tout bien vide.

Il déverrouille la voiture, Theo. Son antre. Son vaisseau qui l’emmène partout. Son navire qui l’accompagne depuis trois ans. Une vieille carcasse qu’il trimballe, bricole et répare. Une voiture anglaise sans prétention de près de quinze ans. Une vieille voiture à l’arrière de laquelle il balance son sac avant de glisser derrière le volant. Laisser Billie monter dans le véhicule peut sembler anodin. Pourtant, c’est un peu comme la faire entrer dans sa vie, lui dévoiler une partie de son histoire. C’est qu’il y a passé des nuits entières dans cette voiture, avant de trouver un studio. Et puis, c’est là qu’il peut laisser aller tous ses espoirs, tous ses rêves. Vitesse maîtrisée. Paysage défilant. Fenêtres ouvertes. Sourire aux lèvres. À peine installés dans la voiture, il y a ce moment de flottement entre eux. Comme deux adolescents gênés. Comme deux inconnus qui commencent à peine à se connaître. Il ne démarre pas tout de suite. Comme s’il s’attendait à ce que Billie ouvre précipitamment la porte et se jette en dehors de la voiture. Mais rien. Elle reste. Sagement installée dans son siège. “Et je crois que j’ai fait une crise de panique, je suis un peu agoraphobe sur les bords du coup j’ai voulu m’échapper mais j’avais pas prévu que la cabine d’à côté soit occupée.” Est-ce qu’elle dit la vérité ? Aucune idée. Il a envie d’y croire. Il a envie de la croire. Elle n’a aucune raison de lui mentir. À moins d’être une perverse qui adore surprendre les hommes nus. Un coup d’oeil sur le côté le rassure sur ce point. Elle n’a pas la tête de la perverse. En même temps, quelle tête peut bien avoir une perverse ? Aucune idée, là encore. Sûrement de la bave à la commissure des lèvres, le regard fiévreux. “T’en fais souvent, des crises d’angoisse ?

La prochaine fois, il essayera de ne pas être sur son chemin. De ne pas occuper la cabine juste à côté de la sienne. Pour ne pas l’importuner. Pour ne pas la gêner dans sa crise. Et en même temps, il commence à apprécier. Ces échanges surnaturels. Ces rencontres saugrenues. Cette curiosité grandissante. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas été intrigué de la sorte. Bien trop longtemps. “Tu sais qu'il y a plein d’endroits magnifiques pour te baigner et où il n’y a jamais personne ? Comme la crique ou le lac Osbalt. Les nuits où le ciel est dégagé, on peut même voir les constellations.” Il prend un ton rêveur, Theo. Il songe à toutes ces nuits passés à scruter le ciel. À la recherche d’une vérité qui échapperait à tout le monde. À la recherche du sens de la vie. Pour le moment, c’est un échec total. Mais il n’est pas là pour rêver, Theo, alors il redescend sur terre. Il met le contact pour finalement réaliser qu’il fait un très mauvais chauffeur de taxi. Pas étonnant qu’il ne le soit pas devenu. Pas étonnant qu’il n’ait même pas essayé de le devenir. Pas encore, en tout cas. “Où est-ce qu’on va ?” C’est qu’il a le temps. Encore quelques heures de liberté, mais peut-être pas Billie. Sans compter qu’il ne compte pas l’enlever, la retenir prisonnière jusqu’à ce qu’il doive aller travailler. Ce petit bout de femme a sûrement des choses à faire. Des têtes à fracasser. Des gens à surprendre à moitié nus. Des choses à faire. Bien plus intéressantes que de discuter avec lui.


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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyDim 2 Déc - 13:08


“ but there's nowhere to go ” L’inconscience en flagrance, elle suit la jolie cet interdit. Besoin d’adrénaline dans les veines creusées, de se rattraper au danger. Sans s’en soucier ou penser aux répercussions damnées. Juste s’exiler pour quelques minutes ou quelques heures loin de l’horreur. S’offrir un peu de liberté pour apprendre à s’amadouer. Billie elle s’immole dans cette folie, et lui il n’a pas idée de la nature de cette calomnie. Un sourire caché sur ses babines retroussées pendant qu’elle s’efface sur le dossier. Voiture aux airs de prison d’un autre temps, rafistolée et rouillée mais au charme particulier. Plus d’échappatoire une fois le cul posé. Et plus le désir de s’enfuir sans se retourner. Paralysie soudaine des instincts primaires. Puis cette confession amère, mensonge précaire pour sauver les apparences, pour reprendre le contrôle dans cette situation. Besoin de maintenir les fils, de gérer sa réalité la poupée. De ne pas se faire berner pour mieux cracher le morceau, pour retenir les maux. Car Theo il doit avoir déjà assez d’échos, de préjugés bien ancrés face aux apparitions à répétition. Entre violence et incohérences. Entre rejet et surprise prématurée. Elle apparait la beauté dans sa vie comme ça. Fracas soudain qui brise la routine, petit éclat qui inflige ses dégâts. S’imposant sans réfléchir aux antécédents. Aux risques pris et aux non-dits. Alors elle baratine, pour voiler les idées préconçues, pour moins avoir l’air perdu. Pourtant, elle est complètement paumée la môme. Tétanisée à ce qu’elle pourrait abandonner face au regard secret.
Car y’a cette lueur qu’elle reconnait.
Cette douleur passée mais qui ne s’oublie jamais.


« T’en fais souvent, des crises d’angoisse ? »  Et le mensonge prend. Facilement. Cruelle gamine qui tire les ficelles.  « C’est raisonnable. »  Vérité biaisée, quand souvent la nuit elle se cache dans son lit. Le corps replié, le front humide et la respiration saccadée. La peur l’attrapant avant Morphée. Hantise impossible à effacer, peur qu’on la démasque et qu’on la fracasse. Elle avale silencieusement sa salive la jolie, la gorge nouée et le regard abaissé. J’ai pas décidé d’être comme ça. Je suis née avec ça. Culpabilité dans les songes et fatalité depuis la naissance. Origines de la déchéance. « Tu sais qu'il y a plein d’endroits magnifiques pour te baigner et où il n’y a jamais personne ? Comme la crique ou le lac Osbalt. Les nuits où le ciel est dégagé, on peut même voir les constellations. »  Puis lui il la rattrape en plein vol. Il l’enlève à ses pensées moroses, pour lui confesser une part de lui. Les rêveries en pleine nuit. L’espoir au milieu des astres noirs. Les prunelles se posent sur le visage doucement, mémorisent les traits apaisés. Beauté insolente et personnalité clémente. Pourquoi t’es comme ça toi ? Conscience qui aurait préféré qu’il soit un connard plutôt qu’un gars normal. Elle s’alerte face à la tendresse qui s’échappe du faciès poupin, au sourire qui brûle les lèvres fines. Ne pas s’attacher, se préserver.
Billie ne te laisse pas aller.

Puis le contact retentit. Début des conneries. « Où est-ce qu’on va ? »  Et il lui laisse la liberté de choisir entre raison et frissons. Un peu d’aventure ou le choix de l’usure. Elle n’hésite pas ce coup ci Billie. Envie de s’amuser, d’apprendre un peu plus sur ce gamin paumé. Ses mots s’empressent, ivresse de l’instant.  « Le lac Osbalt. »  Parce que moi aussi je veux rêver. Elle arrête de jouer avec ses phalanges l’ange. Plus sûre d’elle, avant d’arriver au point de non retour. Face à la réalité et ce temps gris. Ciel nuageux mais pas assez pour détruire les enjeux. Et il démarre l’orphelin pour les ramener à cet endroit mirage, loin des regards indiscrets et des messes basses. Fissure loin de ce patelin, paradis loin des interdits. Et elle regarde la jolie les paysages qui défilent. Kaléidoscope d’images. De cette nature orage quand la pluie s’engage. Bruine légère qui traverse l’air. Et au bout de quelques minutes, ils arrivent à destination tandis que la fascination sort avec précipitation. Attrapant son sac, elle se rue la jolie pour observer le lac et le calme. Puis elle s’extirpe de son pantalon, virant ses baskets pour mettre les pieds dans l’eau. Un sourire toujours bien ancré sur sa bouche rosée, elle se retourne vers le brun pour le provoquer. « Tu viens ? »  Petite lueur d’espoir dans ses prunelles claires, légère envie de s’amuser sans réfléchir.
Car ils n'ont qu'une vie alors autant en abuser tant qu'ils peuvent respirer.


 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyDim 2 Déc - 17:55


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Toujours cette inquiétude. Une inquiétude déplacée. Quand il la questionne sur la fréquence des crises. “C’est raisonnable.” Il lève un sourcil, Theo. Parce qu’elle semble cacher quelque chose. Elle compte ses mots. Pour ne jamais trop en révéler. Pour ne pas trop en dire. Pourquoi ? Parce qu’elle est une fugueuse d’asile, prête à lui sauter à la gorge au moindre déclic ? Parce qu’elle a peur de révéler un secret enfoui depuis trop longtemps ? Ce serait plus raisonnable de lui demander de descendre de la voiture, de la laisser ici. Après tout, on ne sait pas quel danger peut représenter une inconnue. Sans compter qu’il n’a personne, Theo. Personne pour s’inquiéter. Personne pour le chercher. S’il disparaissait, personne ne s’en soucierait, personne ne s’en apercevrait. Il fait la cible idéale pour tout sociopathe. Mais son manque de bavardage peut aussi être la preuve d’une méfiance, d’une inquiétude. Ne pas trop en révéler à l’inconnu qui vous emmène chez vous. Ne pas trop en dire à l’inconnu qui vous pose des questions. Comportement rassurant, tout compte fait. Un comportement que Theo aurait enseigné à sa soeur. Si seulement était encore dans les parages. Dans tous les cas, ce n’est pas ici, sur le parking de la piscine municipale, qu’ils vont faire quoique ce soit. Sûrement pas.

Le lac Osbalt.” Il hésite. Les secondes passent. Comme un regret d’en avoir trop dit. Comme une inquiétude d’en avoir trop dévoilé. Le lac, c’est son paradis, c’est son coin à lui. Il ne veut pas le partager. Pas avec n’importe qui, en tout cas. Il ne veut pas y trouver des intrus. Il ne veut pas gâcher ses moments de tranquillité. Et puis, le pied enfonce l'embrayage, la main s’empare du levier de vitesse. C’est parti. Pour lui faire découvrir ce lieu si précieux. Pour lui dévoiler l’un des trésors cachés d’Aster Cove. Pour lui montrer un secret caché. Pour lui attribuer un peu plus de confiance. Encore plus. Il a le regard qui s’égare pendant la conduite. Concentration volatile, alors qu’il conduit une étrangère. Regard vagabond, alors qu’il s’intéresse à ces mains, à cette nuque, à ce profil tourné vers la fenêtre. Concentration volatile, avant d'être rappelé à l'ordre par le temps. C’est sous le ciel gris qu’ils partent. Dans le silence complice de deux gamins prêts à vivre des aventures plus grandes qu’eux. C’est sous les larmes des nuages que la voiture s’engage dans un chemin un peu terreux. Essuies-glaces couinant. Phares éclairant. C’est à l’abri d’un arbre que le véhicule est garé. Moteur arrêté. Billie n’attend pas plus longtemps. Elle sort. Une enfant à la veille de noël. Enthousiasme dans les traits. Joie dans les gestes.

Theo sort à son tour. Il se laisse aller contre le capot. Bras croisés. Yeux observateurs. À l’abri du mauvais temps. À l’abri de tout. Alors que Billie scrute le lac pour y voir la beauté que Theo lui a décrite. Mais peut-être qu’elle ne la voit pas. C’est que cette poésie naturelle ne se dévoile qu’à ceux qui le méritent, ceux qui prennent le temps de voir, ceux qui vivent le moment de présent. Le moment présent, elle semble le saisir, Billie, parce qu’elle commence à se défaire de son pantalon. Elle se sépare de ses chaussures. Et elle s’avance. Insouciante face aux gouttelettes. Insensible à la température. De l’eau. De l’air. “Tu viens ?” Envie de dire non. De rester sagement dans son coin, de retrouver sa solitude chaleureuse. Envie de ne pas sortir de sa zone de confort. Alors que le palpitant accélère face au défi. Alors que l’appréhension monte face à la provocation. Il grimace, Theo. Il secoue la tête de droite à gauche, Theo. “Naaan, je crois que je vais rester là. Elle doit être froide à cette période de l’année… d’ailleurs, elle doit l’être froide toute l’année.” Se raccrocher aux faits. S’y raccrocher avec force et vitalité. S’y raccrocher pour ne pas succomber. Mais il y a quelque chose dans son sourire, dans son regard, qui l’empêche de refuser. Qui l’incite à sourire à son tour. Qui l’oblige à se délester de ses baskets, de ses chaussettes, de son jean, sa veste. Il s’avance. Il s’offre aux gouttes qui lui arrachent un frisson. “Je viens, mais seulement pour ne pas que tu te fasses dévorer par les énormes poissons du lac. On ne sait jamais ce qui peut se cacher sous l’eau.” Sauve la face, Theo. Fais le chevalier servant, Theo. Pour ne pas montrer que t’es sensible. Pour ne pas que tu te laisses avoir. Par des sentiments. Par de beaux sourires. Par de la légèreté. La chute n’en sera que plus facile. Ou difficile.

Il s’avance. Premiers pas dans l’eau. Le froid vient lécher sa peau. Intransigeante. Violente. Vivifiante. Regard mutin quand il pointe quelque chose au loin, un arbre au-delà du rivage. Regard mutin quand il prend la parole. “Normalement, si tu regardes bien les feuilles de cet arbre, tu peux y voir un lapin.” Dès que l’attention de Billie est détournée, il pousse. Coup de hanche décoché, corps propulsé sur le côté, alors que le visage se fait innocent, que les mains sont enfoncées dans les poches. Innocence fausse du gamin qui provoque. Innocence feinte du gamin qui cherche les problèmes. Innocence qui cache une préparation mentale, physique. C’est qu’il sait de quelle énergie, de quelle force Billie peut faire preuve. Une puissance camouflée sous une frêle carrure. Les pires adversaires car, on ne sait pas de quoi ils sont capables, de quoi ils sont faits.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyLun 3 Déc - 7:55


“ but there's nowhere to go ” Invitation à reculons, précipitation dans les décisions. Les deux enfants s’accrochent à cet instant. De liberté, d’insouciance, d’innocence… Besoin de respirer, de se couper de cette société. Sans redouter le lendemain ou les conclusions hâtives. Risques corrosifs et déboires acides. La poupée elle veut juste s’amuser sans songer. A ses banalités, à cette vie damnée… A toujours vouloir se détruire pour comprendre ce délire. Cette vie trafiquée, ce corps insensible aux plaies. Pousser les limites pour se couper dans le vif. Peut être qu’elle a besoin de saigner Billie pour comprendre qu’elle vit. Mais y’a que de la douceur dans ce piège d’apesanteur. L’anxiété et l’appréhension mutant en observation. L’inquiétude se taisant pour laisser place à la quiétude. Impression d’être au calme face au mirage. Face à la découverte de l’opposé, face aux sourires étrangers. Ils se contemplent les mômes sans oser, une certaine timidité dans leurs prunelles édulcorées.

Puis la jeunesse revient frapper. Dans la folie de la jolie. Dans cette danse sous la pluie. Quand elle s’enfuit Billie. Pour mettre les pieds dans l’eau, pour se frigorifier la peau. Sous la température glaciale et le vent bestial. Puis la provocation. L’air mutin de la gamine qui veut voir de quoi il est constitué le gamin. Allez viens. Envie de s’amuser sans regretter. D’apprendre un peu plus sur l’inconnu. Mais il reste en retrait la cohue, déclinant l’invitation pour garder ses restrictions. La tête bougeant de droite à gauche, les lèvres déguisés en grimace. « Naaan, je crois que je vais rester là. Elle doit être froide à cette période de l’année… d’ailleurs, elle doit l’être froide toute l’année. » Et le sourire s’éteint un peu sur la bouche rosée, tandis que la poupée dévisse son regard pour se perdre sur la beauté de la nature. Mais vite, il se ramène le brun, se déshabillant à proximité pour la rejoindre la môme éparpillée. Rictus discret et fierté déplacée. « Je viens, mais seulement pour ne pas que tu te fasses dévorer par les énormes poissons du lac. On ne sait jamais ce qui peut se cacher sous l’eau. » Puis le sourire s’agrandit face à l’ironie, l’image de chevalier servant qui lui vend.  « Mmh mmh bien sur. » Sarcasme présent et taquinerie béante. Elle le cherche Billie pour voir si elle peut elle aussi maquiller ses traits de rougeurs ahuries. Puis il s’invite dans l’eau lui aussi, trempant ses pieds à côté de la beauté. Air complice sur leurs visages poupins. Liberté si proche de leurs phalanges serrées. Et il se venge la gueule d’ange. Le doigt pointant un arbre lentement, elle se concentre la jolie sur l’endroit indiqué.

« Normalement, si tu regardes bien les feuilles de cet arbre, tu peux y voir un lapin. » Concentration démesurée pour voir l’animal décrit puis le coup d’hanche qui la dérange. Elle manque de se vautrer la gamine quand elle ouvre sa bouche dans une mine choquée. Amusée par l’insolence de ce dernier, quand il reste décontenancé, l’air de rien. Comme un enfant, pas vu pas pris. Alors tu veux jouer ? Et elle ne se fait pas attendre la beauté, car elle aussi elle veut s’amuser. Elle revient près de lui, pour mieux s’abaisser et lui envoyer de l’eau en pleine gueule. Le trempant tout entier, en riant comme une enfant, un  « vengeance ! » au bord des lèvres. Avant de s’échapper pour éviter les représailles. Petite môme qui oublie l’ennui. Qui se joue de lui sans mépris. Elle brille Billie de cette joie éphémère, de cette innocence merveille. Puis elle glisse, son corps se retrouvant en entier dans l’eau, frissons qui remontent jusqu’à son échine face au choc glacial. Pull trempé et mèches sur son faciès caché. Et la panique légère face à sa peur primaire. Car elle ne sait pas nager la poupée. Mais vite elle se rend compte qu’elle a pied et elle se met à rire sous l’absurdité.  « Un peu d’aide s’il te plait ? » Elle lui tend la main Billie, feintant le besoin et lorsqu’il lui prend la paume elle le tire rapidement vers elle le serein. Un sourire malicieux sur ses lèvres quand il se retrouve à son tour trempé et qu’elle n’a aucun regret. Un « oups» innocent sous ses babines retroussées, besoin de le chercher.
Envie de le trouver.



 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyMar 4 Déc - 8:15


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Les pieds dans l’eau. Transformés un peu plus en glaçons à chaque seconde écoulée. La bonne humeur dans les veines. Il n’en faut pas plus pour régresser, pour rajeunir. Pour goûter à l’innocence volée par les coups, par le malheur. Alors, il bouscule. L’air de rien. Sûrement le vent qui a percuté, poussé, déséquilibré Billie. Sûrement pas Theo et son visage angélique. Sûrement pas Theo et ses vingt-cinq ans au compteur. Sûrement pas Theo. Nooon. Il est bien trop concentré sur un point invisible pour avoir commis ce crime. Concentré pour rester sérieux, stoïque, innocent, alors que l’hilarité le gagne, qu’elle vient chatouiller les commissures de ses lèvres. Un défi compliqué. Un défi encore plus compliqué quand, du coin de l’oeil, Billie semble vaciller et manquer de tomber. La guerre est déclarée. Il a répondu à ses provocations, en adversaire peu avisé, en adversaire impulsif. La contre-attaque est aquatique. Une vague d’eau propulsée dans sa direction. Trempé en moins de dix secondes. “Heeeey !” Déjà, il sent l’humidité traverser les vêtements et contaminer sa peau de sa fraîcheur. Déjà, il sent la chair de poule le gagner. “Vengeance !” Et elle rit, Billie. Comme une enfant. Elle a le visage détendu. Elle a les épaules relâchées. Elle n’a plus rien de la créature violente, fuyante. Et il observe ce changement, Theo. Entre une protestation et un rire. Porté par le moment.

Mais déjà, l’évidence lui saute aux yeux : cette attaque ne peut pas rester impunie. C’est impensable. Alors, plutôt que de s’inquiéter de la pluie qui colle les cheveux sur son front, qui plaque ses vêtements contre son épiderme, il tente d’attraper Billie. Mais elle s’échappe. Elle glisse. Elle chute. Elle éclabousse son environnement de son rire et de gouttes. Il rit, lui aussi. Face au ridicule de la chute. Face à la maladresse renversante. Et bon sang, ça fait du bien. De rire. De sentir son corps se détendre. D’avoir mal aux zygomatiques. De sentir cette bonne humeur palpable. “Un peu d’aide s’il te plait ?” Pas de seconde d’hésitation. Il fonce, Theo. Tout droit dans le piège. Un piège qui se referme sur lui dès qu’il cueille la paume dans sa main. Ça en est fini de lui. Il est attiré vers le sol. Vers Billie. Trop tard. Il ne peut rien faire pour empêcher sa chute. La carcasse s’effondre, à côté de Billie. Avec l’élégance d’une pierre balancée à la poubelle. “Oups.” Il hausse les sourcils. Oups ?  Elle ne doit pas être avocate avec une défense pareille. Ou si elle l’est, ses clients ont toutes les raisons de s’inquiéter. Et de changer d’avocate. Il se redresse pour échapper à la morsure de l’eau. Il avait raison. Elle est froide. Beaucoup trop froide. Elle est intransigeante. Elle ne fait aucun quartier, aucune distinction. Elle s’en prend à tous les nageurs. Sans exception. Il regrette. D’avoir parlé de ce lac à Billie. Il aurait dû parler d’un endroit chaud, confortable, à l’abri. Trop tard, j’imagine.

Il tente de se remettre debout, avant de se laisser retomber presque immédiatement. “Aïïïïe !” Visage tordu de douleur. Cheville entourée de ses mains. Il a mal. Terriblement mal. Du moins, en apparence. La vengeance de la vengeance est en marche. Et elle va être cruelle. “Ma cheville ! Je crois que je l’ai tordue !” Il lève un regard inquiet, désespéré, vers Billie. À la recherche d’un peu d’aide, d’un peu de compassion, d’un peu de soutien. C’est qu’il souffre terriblement. Il hésite à user des larmes. Pour en rajouter une couche. Mais ce n’est pas la peine. La pluie s’en charge déjà. Elle vient déjà parsemer son visage de quelques gouttes naturelles. De toute manière, son attention est ailleurs. Elle est tournée vers Billie. Dans l’attente du moment. Le moment parfait pour offrir le final de sa vengeance. Et lorsqu’il juge le moment idéal, les mains se séparent de la cheville. Elles recueillent de l’eau pour l’envoyer sur Billie. Juste avant que Theo ne reprenne la parole avec joie. “Ah non ! Ça va mieux !” Il a le sourire, Theo. Parce qu’ils jouent. À des jeux d’enfants. Gamins perdus au milieu de nulle part. Loin de tout. Loin des adultes. Sans aucune surveillance. Ils peuvent être eux-même ou d’autres. Ils peuvent s’amuser, rire, hurler, parler. Personne ne les juge. Personne ne les regarde.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyMer 5 Déc - 10:25


“ but there's nowhere to go ”
Bonheur éphémère, sourire précaire. Les visages se révèlent sous la légèreté et l’amusement. Divertissement particulier de deux enfants. Adolescents qui se cherchent sans songer aux conséquences. Instant volé loin de l’anxiété. Des banalités et de la morosité. Ils se découvrent sans les encombres de cette société, loin des regards indiscrets. Juste dans cette bulle. Petite parenthèse dans un monde voilé par les abus et la cohue. Joie qui risque de vite s’effondrer si la nature vient à se découvrir. Corps martyr et sourire d’apparence. Le masque peut se craqueler à chaque seconde dans cette danse sans interférences. A cause de ce même secret. De cette difformité bien enterrée.

Mais Billie elle tait ses insécurités sous les provocations à répétition. Ne voyant pas le danger ou préférant le noyer sous ce bonheur. Sous cette drogue jamais éraflée. Elle se libère des préjugés, elle s’amuse sans penser. Cherchant à le comprendre ce môme timide, à décrypter les données derrière ce visage marqué. Ses traits insolents qui arrivent à la berner par moments, qui la pousse à érafler la vie pour quelques instants. Sans cachets ou clopes entre ses lèvres pincées. Sans cette adrénaline rêvée, sans ressentir ce besoin de s’échapper. Liberté différente. Emprise clémente. Alors quand il s’approche pour se venger de quelques flots glaciaux, elle courre la beauté loin du damné. Oubliant même le fait qu’elle ne sait pas nager. Et elle s’explose dans l’eau, chute précipitée face à la maladresse. Ivresse sous les instincts primaires. Puis la détresse face à la réalisation, la peur dans les échos. Les pieds cherchant un équilibre, à trouver la terre sous son corps échafaud. Et la pression qui s’efface et le rire qui prend place. Rire partagé, bonheur communicatif. Elle le contemple Billie lui. Avec ses grands yeux écarquillés et son sourire léger. Mais vite, la vengeance revient la rattraper comme l’envie de le taquiner.

Alors elle joue la poupée. A celui qui abandonnera le premier. Joueuse compulsive, môme addictive. Elle feinte la vulnérabilité pour voir s’il se laisse piéger. Et la paume rejoint ses phalanges dans une aubaine fantasmée. Puis le coup rapide, elle l’attire la jolie avec elle, dans cette eau froide. Admirant la chute aussi élégante qu’hilarante. Un air malicieux au milieu de ses traits. Un soupçon de j’ai gagné dans ses prunelles ambrées. Quand résonne au creux de ses lèvres un oups absolument ironique face à la fierté sadique. Mais il se relève Theo en un sursaut, morsure démente de l’eau. Haussant les épaules, n’avalant pas une seconde l’excuse pourrie de la folie. Il rentre dans le jeu, pour contrer les enjeux. Et elle ne voit rien arriver la poupée. Quand il se met à couiner, pour mieux se laisser tomber, la douleur déformant son visage sous le carnage. « Aïïïïe ! »  Elle s’approche bien trop vite Billie, l’inquiétude et la culpabilité la perçant de chaque côté. « Ma cheville ! Je crois que je l’ai tordue ! »  Et le bonheur s’efface quand elle voit cette douleur. Souffrance qu’elle n’a jamais ressenti. Malédiction d’inertie. Et le désespoir qui se lit dans son regard. Panique soudaine, anxiété cruelle. Elle l’attrape doucement le môme entre ses doigts, choppant sa mâchoire pour le rassurer, cherchant à l’aider sans savoir vraiment comment réagir face à ses responsabilités. Babillant des excuses comme une enfant, tremblant de temps en temps. Elle ne sait pas la beauté comment faire, les yeux divaguant de tous les côtés. Et elle ne réalise pas qu’elle est beaucoup trop près, elle ne réalise pas la fragilité qui peint ses traits. Trop préoccupée pour se soucier de ses propres reflets. « Je suis désolée, je voulais pas te faire mal. »  La voix glisse un peu, une main abandonnant son visage pour se glisser à sa cheville et l’effet s’inverse. Quand elle se fait arroser la bouche ouverte, la surprise face à sa défaite. «  Ah non ! Ça va mieux ! »  Et elle met un peu de temps avant de réagir la martyr. Encore abusée par les effets de cette peur panique et de cette culpabilité cynique. Ses phalanges glissant sur son visage pour enlever les mèches collées, elle le scrute pendant de longues secondes, analysant ses émotions avant de le frapper doucement ce con. « Tu m’as vraiment fait peur connard. »  L’insulte n’est pas brutale, qu’un surnom bancal, familiarité bien trop utilisée quand elle s’attache à des étrangers. Puis elle ne s’écarte pas vraiment face à la réalisation de cette proximité, les rougeurs grignotant ses joues immaculées. Gêne face à la maladresse, face à cet aspect de sa personnalité. Envie de se reculer mais désir de voir si elle lui fait le même effet.
Elle tente la poupée.
De creuser la vérité.


 
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyLun 10 Déc - 18:49


But there's nowhere to go
and there's no way to slow
≈ Billie
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Jouer la comédie. Entrer dans la peau d’un autre. Interpréter un rôle. Sans faillir. Sans trembler. Sans se tromper. Sans se trahir. Il faut des années pour y parvenir. Ça tombe bien, Theo les a eues. Il a pu parfaire son expression. Celle du gamin qui réussit les études, qui brille dans l’équipe de foot de l’école, qui profite de la vie. Alors qu’au fond, il n’était qu’un gamin maltraité, en quête d'une vie meilleure. La confiance volatile sous les coups réguliers. Il s’est débarrassé de ce masque ces dernières années. Du moins, il le croit. Il pense être plus sincère, plus honnête, plus confiant. C’est qu’on ne se débarrasse pas de toutes ces années de mensonges en un claquement de doigts. On oublie qui on est à force de se cacher derrière des faux-semblants. Mais cette maîtrise de la comédie, il peut la mettre à profit aujourd’hui. Dans un contexte léger. Dans un jeu sans conséquence. Juste pour taquiner, pour culpabiliser, pour s’amuser. Simple réponse à une attaque joviale. Il y parvient, Theo. À tromper son monde. À faire croire à Billie que sa souffrance est réelle. Peut-être qu’il y parvient un peu trop. Parce que déjà, elle se rue sur lui. La panique dans les gestes. Le désespoir dans le regard. Elle le frôle de ses doigts froids, elle le trouble de ses yeux inquiets. Mais le jeu continue. Encore quelques secondes. Jeu devenu presque cruel.

Je suis désolée, je voulais pas te faire mal.” Ça en est trop. Plus besoin de jouer. Plus besoin de feindre. Alors, il interrompt les gémissements. Il détend ses traits d’un sourire. Et il reprend avec une voix guillerette. Enfant fier d’avoir arraché des frissons d’horreur à un adulte. Enfant capricieux cherchant à attirer l’attention. Puis, il y a le silence. Quelques millièmes de seconde. Pourtant, ils suffisent à insuffler le doute. Il se demande, Theo. S’il n’est pas allé trop loin. S’il n’a pas été méchant. S’il n’a pas brisé cet instant. Il l’observe. Retirer les mèches mouillées, collées. Il l’observe. Le dévisager, se questionner. La réponse arrive, finalement. Par un coup. Réponse violente à la peur violente. Réponse physique à l’inquiétude née du vide. C’est qu’elle est douée de sentiments, Billie. Elle peut se faire du souci pour les autres. Plus que pour ceux qu’elle frappe de sa colère. Quand les gens sont gentils, elle n’est pas que furie ou fuite. Elle est aussi empathie et bienveillance. Et c’est attendrissant. Terriblement attendrissant. “Tu m’as vraiment fait peur connard..” Il n’y a pas la haine. Il n’y a pas la colère qui, normalement, devrait accompagner l’insulte. Il n’y a que l’envie d’exprimer un agacement, une affection blessée. Il n’y a que le besoin d’exprimer son désappointement.

Comme si elle tenait déjà à lui. Comme si elle s’inquiétait déjà. Alors qu’ils ne se connaissent pas. Ils ne partagent que des rires, des conversations futiles, des instants éphémères. “Je suis désolé...” Il murmure. Plates excuses chuchotées pour que seule Billie puisse les saisir. Seulement adressées à elle et pas à la nature qui les entoure. Pas aux oreilles animales qui les surveillent peut-être. Juste à elle. Parce que c'est elle qui s'est fait du souci. L'une des rares dans cette ville. Pourtant, on ne meurt pas d’une douleur à la cheville. Pas plus que l’on ne meurt en chutant du haut d’un trottoir. Mais il ne peut pas s'empêcher de demander pardon. Pas plus qu’il ne peut empêcher son coeur de se ramollir face aux rougeurs de Billie. Petites touches colorées sur des joues. Sûrement causées par le froid. Peut-être provoquée par la timidité. Il n’en sait rien. Les doigts quittent l’eau. Ils viennent trébucher sur la beauté de Billie. Sur ses joues rougies. Sur sa peau glacée. Les derniers centimètres de distance sont réduits à néant quand les lèvres viennent capturer celles de Billie. Baiser léger. Baiser offert. Comme un baume sur un coeur trompé. Comme un pardon sincère. Secondes suspendues dans l’espace-temps. Avant de s’écarter, un peu, juste un peu, et de reprendre. “... vraiment désolé.” Il laisse sa main retomber. Reprenant doucement ses esprits. Réalisant ce qu’il vient de se passer. Ce qu'il vient de faire. Sans ressentir une inquiétude quelconque. Sans se soucier des répercussions.

Je ne recommencerai plus. Promesse qu’il se fait à lui-même. Mais ne plus recommencer quoi ? De l’effrayer en simulant une blessure ? De se jouer d’elle pour attirer sa compassion, sa culpabilité ? De l’embrasser ? Peu importe. Il sait qu’il ne recommencera pas.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyMer 12 Déc - 2:48


“ but there's nowhere to go ” Douce panique, tendre panique qui l’encercle et l’habite. Implosion face à cette émotion, peu habituelle, explosion face à cette douleur solennelle. La réaction est démesurée face à l’ampleur de la souffrance, mais elle ne sait pas la poupée ce que ça fait. De ressentir son corps, de ressentir tout court. Ces fissures dans la chair, ces meurtrissures face au calvaire. Alors elle se paralyse sous l’inquiétude, elle tente une ouverture. Diversion pour que le môme se concentre surs ses traits plutôt que sa cheville blessée. Tentative désespérée de le calmer pour mieux le soigner. Ou du moins essayer… Puis les phalanges s’accrochent à la gueule d’ange, étreinte tendre au bord des doigts pour évincer l’effroi. Les mots découlant de la bouche pincée, excuse discrète et muette. Et le jeu s’arrête… Précipitamment. Sous ce sourire qui s’étend. Bonheur béant de voir l’enfant dans tous ses états. Plaisir de l’avoir foutu en éclats. Attention désirée et récompensée par ses émotions en ébullition. Et ce silence à la con. Quiétude amère face à la réalisation. Requiem morbide face à l’incompréhension. Frêle hésitation quand elle se mélange dans ses envies Billie. Entre le besoin de l’engueuler et de se protéger. Mais finalement c’est son poing qui vient s’écraser sur le torse, légère violence face à sa propre démence. Car elle n’aime pas le fracas. Qu’on la voit comme ça. Trop habituée à tout garder en elle, plutôt qu’à s’exprimer. Pour mieux forger cette carapace de dureté. Seulement elle ne peut pas mentir la martyr. Face à ses expressions, face à ce con. Et peut être qu’il le comprend Theo dans les échos. Peut être qu’il cerne un peu plus le maux. Parce qu’il baisse sa garde lui aussi face à la jolie. Dans son murmure étourdi, maladresse pour contrer la détresse. « Je suis désolé… » Paroles soufflées dans le vide, dans le creux de leurs deux visages. Comme un secret. Et ce petit sourire qui s’étire sur les lèvres rosées, qui cache la frustration et l’anxiété. D’avoir dévoilé un peu trop à cet étranger. Car ils ne se connaissent pas encore ces opposés. Et pourtant, y’a cette animosité dans leurs yeux écarquillés, cette confiance à moitié donnée malgré tous les mensonges récités.
Défaillance dans la sécurité.
Abandon des conséquences.

Et elle apparait ces conséquences dans le manque d’espace. Dans ce piège d’audace, quand les corps restent à leur place. Pas de recul ni de distance. Juste le silence dément sous la pluie qui s’écoule lentement. L’ambiguïté qui s’immole dans les rougeurs et la peur. Il ose le brun la toucher de ses doigts glacés. Poupée éraflée, intimidée par le toucher. Les mains se dessinent sur ses joues doucement, et elle ne bouge toujours pas l’enfant. Tiraillée par ses envies délabrées. Et c’est lui qui vient la tirer de ses rêveries. Les lèvres pillant tendrement la bouche fine en une poignée de secondes sous les grands yeux écarquillés. Saveur acidulée sur le palais et chaleur dans les entrailles retournées. Elle tremble un peu Billie sous cette folie. Effervescence de son premier baiser. Plaisir de la chair inconnu, cohue. Les frissons remontent l’échine sous le contact pressant. Et elle tombe un peu l’adolescente pour cet errant. Sans s’en rendre compte vraiment. Du danger qu’elle étend en ne le repoussant pas. Mais il se dégage Theo de l’écho. Délicatement et sans rapides mouvements. Les cils papillonnant encore sous la surprise, elle le contemple l’insoumise. « .. vraiment désolé. »  Puis les rougeurs noient ses joues et elle ne peut plus assumer. Impossible d’abandonner sa sécurité. Et elle panique la gamine. Le corps se reculant, la bouche se fermant sèchement, le regard dérivant. « Je peux pas faire ça. »  Elle sort Billie de l’eau, laissant la brise glacer sa peau. Et elle attrape ses fringues rapidement, se concentrant sur sa fuite plutôt que sur les possibilités. « Est ce que tu peux me ramener ? »  Puis elle ne lui laisse plus le temps de se justifier ou de s’excuser. Elle veut juste se barrer la poupée.
Loin de lui.
Loin de son déni.
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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyLun 17 Déc - 18:31


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C’est un moment comme on en fait peu, comme il en vit peu. Un moment de légèreté. Un moment de tranquillité. Un moment d’insouciance. Il n’y a plus rien qui compte. Ni le passé, ni le futur. Juste l’instant présent. Là, les fesses dans l’eau, le regard tourné vers cette parfaite étrangère. Il se laisse porter par ce moment présent, Theo. Il l’enveloppe, il l’embrasse, il l’adopte. Il lâche prise. Totalement. Comme rarement il l’a fait. Et ça fait du bien. Peut-être qu’enfin, il se sent en accord avec son âge, avec qui il est. Mais à trop se laisser bercer, on se brûle les ailes. Et Theo, il se les brûle en capturant les lèvres étrangères. Il se les brûle en pensant que l’attirance est partagée. Il ne s’en rend pas compte, Theo, alors qu’il goûte à ce pêcher, qu’il laisse ses sentiments s’exprimer. Quand il s’éloigne, il croit encore à la beauté du moment. Il s’imagine encore dans cette légèreté ambiante. Pire, il sourit. Heureux d’avoir faire ce pas. Et puis, tout s’écroule quand Billie s’éloigne. Quand son corps semble s’échapper devant cette présence masculine non désirée. Quand le regard devient fuyant. Quand le visage n’exprime plus aucune joie. Il ne comprend pas tout de suite, Theo. Enfant qui ne sait pas ce qu’il a fait de mal. Enfant qui a du mal à réaliser son erreur.

Je peux pas faire ça.” Billie l’abandonne dans cette piscine géante. Alimentée par la pluie omniprésente. Il lui faut une seconde. Pour comprendre qu’il a eu la prétention de croire qu’elle était attirée comme il pouvait l’être. Prétention d’espérer une autre réaction. Un peu plus positive. Comme si cette envie avait été partagée. Claque dans la tronche quand elle annonce ne pas pouvoir. Uppercut dans le ventre quand elle rassemble ses affaires. C’est ce qu’on appelle merder sévère. “Attends, Billie.” Il est dépassé par la situation, Theo. Parce qu’il ne l’a pas vu venir. Ce refus. Cette fuite. Il a été trop imbu de lui-même pour s’imaginer déplaire à quelqu’un. Et maintenant, il se retrouve comme un con, à moitié nu dans un lac. Et il veut juste que Billie ralentisse, qu'elle le laisse digérer le vent. “Est ce que tu peux me ramener ?” C’est définitivement fini. Ce moment si léger, si innocent, si insouciant. À cause de lui et de son petit coeur qui fond pour un oui ou pour un non. Sentiment d’avoir dépassé les limites, d’avoir brisé quelque chose. La partie est terminée. Et il a perdu. “Oui, bien sûr...” Il répond, Theo, sans grande conviction. Enfant gêné pris en train de voler. Il se remet sur ses pieds et il enchaîne les pas jusqu’à ses affaires éparpillées. Des pieds alourdis par des poids invisibles. Il lui semble qu’il traîne des kilos derrière lui. Pourtant, il n’en est rien. Ce n’est que le poids de la culpabilité, de la connerie, des remords. Il jette à peine un regard dépité à ses baskets trempées, à son jean mouillé. Il se contente de se rhabiller rapidement. Le plus vite possible pour mettre fin à cette situation. Et déjà, il retourne dans la voiture. Il pousse le chauffage à fond pour tenter de sécher toute cette humidité. Vaine tentative, il s’en doute déjà. Mais il s’en fiche. Parce qu’au moins, cette chaleur artificielle peut effacer la froideur de la tension.

Le chemin inverse se fait dans le silence, au rythme du pouce tambourinant sur le volant. Nervosité chez Theo. Colère contre lui-même. Agacement dirigé contre lui. Il se sent nul. Il se trouve nul. Con, aussi. Très con. Pour l’instant, il n’a que ce battement régulier pour se défouler. En attendant de trouver un moyen de se défouler. Ce n’est pas le même silence qu'à l'aller. Celui-là est pesant. Un silence qui vous met face aux faits. Un silence qui sent la fuite. Un silence imposé parce qu’ils n’ont pas le choix. Il est seulement entrecoupé par les indications de Billie. Co-pilote de qualité qui ne se perd pas dans les rues, qui ne se trompe pas dans les directions. Pour ne pas faire durer ce moment plus longuement. Ce n’est pas la peine. De toute manière, le chemin est suffisamment long. Theo a le temps de se rejouer la scène. De s’imaginer dix autres scénarios différents. De se traiter d’imbécile. Finalement, la voiture est garée le long du trottoir. Et Theo, il n’ose même pas tourner le regard vers Billie. Il n’arrête même pas le moteur, les mains ne quittent même pas le volant. Il est prêt à décoller d’ici dès qu’elle aura quitté la voiture. Il ne traînera pas plus longtemps. Histoire de se réfugier chez lui pour se traiter de tous les noms.

Parfois, le célibat a du bon. On ne se pose pas des milliers de questions. Et ça, il l’avait oublié l’espace de quelques minutes. Il l’avait oublié en se perdant dans les rétines de Billie. Mais il ne peut pas se résigner à finir cette journée comme ça. En silence. “On peut discuter deux secondes de ce qu'il s'est passé ?” Il a besoin de dire quelque chose. Il a besoin d’exprimer ses regrets. Sauf qu'aucune phrase magique ne sort. Et ça s’entend quand les syllabes s’entrechoquent, quand les mots s’alignent sans sens. “Parce que je ne voulais pas t’imposer quoi que ce soit... 'fin je croyais... je ne sais pas...” L’embarras dans le regard qui se tourne vers Billie. L’embarras dans les joues qui se colorent. Il cherche ses mots. Il essaye de donner un sens à sa phrase. Mais il ignore totalement quoi dire. Il est perdu, le gamin. Trop conscient de la bêtise commise. Trop inconscient de la façon de réparer le mal. “... je me suis trompé… je ne pensais pas que...” Wow, il est nul pour capter quand Billie est intéressée. Il est tout aussi nul pour s’excuser auprès d’elle. Quel crétin. Face à ce constat, il rompt tous ses efforts. Il les écrase d'un lourd soupir, laissant ses épaules retombées. Impuissance totale. Incapacité complète à réparer la situation. “... désolé.” Au moins, le message est clair. Et il aura fallu un cafouillage mémorable pour en arriver là. Piètres excuses, mais elles existent. Elles sont là. Billie n'a plus qu'à les saisir, à les garder ou à les lui renvoyer à la gueule.

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MessageSujet: Re: but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo)   but there's nowhere to go and there's no way to slow (theo) EmptyVen 21 Déc - 6:49


“ but there's nowhere to go ” La fuite en prédilection face à l’agitation, l’échappatoire dans la panique et l’égoïsme sadique, le calme se défait sous les interférences. Besoin de fuir avant de répondre aux questions martyrs. Le t’approches pas de moi dans le regard froid, y’a tout qui se détruit en l’espace de quelques secondes. Cassure entre la complicité et l’ambiguïté. Arrêt formel avant les justifications et les interrogations. Plus d’hésitation, plus de confrontation. Billie elle s’enfuit. La peur dans le ventre et  l’horreur dans les pensées. Face à sa propre connerie prononcée. Ouverture qu’elle a laissé, proximité qu’elle n’a pas cassé. Puis les conclusions prématurées. La saveur des lèvres encore imprégnée contre sa bouche. La chaleur qui la déroute. Elle tremble la poupée sous la bruine légère, ses bras encerclant sa maigre carcasse alors qu’elle s’encrasse. De ses émotions nouvelles, de cette culpabilité amère. Et de ce poids éreintant qui retombe précipitamment sur ses épaules. Charge lourde de sentiments perturbants, de cette sécurité qu’elle a compromis juste pour se sentir en vie. Gamin qui ne sait pas pourquoi elle réagit comme ça. Il avait encore un sourire naïf après son geste corrosif. Presque fier d’avoir oser. D’embrasser le vide sans songer aux conséquences livides. Il ne sait pas le fracas. Que c’était sa première fois. Première fois à s’épancher sur le plaisir de la chair, à se laisser faire. Petite poupée hermétique qui a toujours vécu dans une prison fermée. On ne l’a jamais touché, par hantise qu’elle se brise sous les doigts, qu’elle se décompose sous l’effroi. Et elle a tout fait pour accentuer ce mythe, ou pour l’arranger. Conte d’une beauté qui mord avant de ressentir des remords. Brute qui défend plus qu’elle ne prend le temps. De réfléchir, de s’attendrir, de s’ouvrir. On ne l’approche pas et c’est mieux comme ça. Car elle est l’architecte de sa propre destruction. Préférant s’écorcher seule, que de ressentir pour deux. Et elle ressent là bien trop. Entre la tentation d’y retourner, de ressayer à l’embrasser, de s’excuser pour ce rejet, de se noyer dans les mensonges bien trop récités. Pauvre môme perdue dans ses pensées, dans ses émotions en ébullition. Elle préfère laisser le sujet clos. Laissant le gamin dans l’eau avec ses propres échos. Abandon facile plutôt que de lutter contre les responsabilités livides.

« Attends, Billie. »  Puis le rappel, la tentative vaine. Quand elle attrape ses affaires, qu’elle se rhabille sans l’observer, de la terreur dans son regard abaissé. Je voulais pas, je te promets. Mais elle ne dit rien, elle s’enferme dans son silence malsain. Car si elle ose se confesser, tout deviendra bien trop compliqué. « Oui, bien sûr… » Et il acquiesce Theo face à l’obligation et cette condamnation. Acceptant cette situation à l’envers, cette fuite de travers. Puis tout s’enchaine alors que les prunelles s’évitent et que le néant s’immisce. Plus d’échanges, plus de nuisances. Juste les songes emmêlés et les crânes bousillés par les questionnements en suspens. Entre les est ce que je lui plais vraiment et les tu devrais t’excuser maintenant, elle est paumée la poupée. Alors elle fait ce qu’elle fait de mieux : se défiler. Rentrant dans la voiture, le regard se concentre sur la route puis le ronronnement mécanique alors qu’ils quittent cette bulle percée pour retrouver leurs repères familiers. Elle le guide la jolie, contenant le plus d’informations possibles dans sa voix tremblante. Gauche et droite s’enfilant dans le silence pesant. Et les minutes s’écoulent lentement, sous la gêne partagée et les pensées enflées. Billie hésitant à le scruter, se contenant pour ne pas faire plus de conneries. Plus de sourire sur ses traits poupins, plus de joie dans cet effroi. Et y’a l’arrêt soudain face à sa prison. Maison délabrée où elle a vécu tant d’années en pensant à tout ce qu’elle vivrait si seulement elle pouvait sortir.
Maintenant qu’elle l'avait fait.
Est ce qu’elle voulait vraiment y retourner ?

Mais Theo il s’oppose à cette interrogation, il tente avec hésitation. « On peut discuter deux secondes de ce qu'il s'est passé ? »  Et cette foutue culpabilité qui l’arrache toute entière la misère. Cette honte de devoir agir ainsi pour sa sécurité à lui (mais surtout à elle). Tu ne veux pas de moi, crois moi. Y’a cette affirmation dans son regard maladroit quand elle le scrute difficilement, ses phalanges se serrant, se triturant. « Parce que je ne voulais pas t’imposer quoi que ce soit... 'fin je croyais... je ne sais pas… »  Et il continue l’éperdu d’enfoncer le couteau, de faire saigner la poupée. Quand elle n’a que ses yeux pour pleurer. Car putain oui qu’il lui plait. Et qu’elle voudrait juste l’embrasser sans regretter. Juste avaler ses mots entre ses lèvres pour compenser les maux. Puis le regard se perd dans ses prunelles et elle les voit ses émotions trop féroces. Cette culpabilité qu’il ressent lui aussi alors que c’est de la faute à la folie. Theo il se perd dans les syllabes compliquées et le besoin de se justifier. Theo il rougit. Et bordel elle en peut plus la jolie. De cet effet démuni. De cette envie. « ... je me suis trompé… je ne pensais pas que… »  Dis pas ça. Je te jure que je simulais pas. Mais elle ne dit rien, elle ne fait rien. Paralysée. Bloquée. Face à des choix difficiles à choisir. Face aux éventualités, face à sa putain de vulnérabilité. « ... désolé. »

Et c’est trop pour l’écho. Trop pour qu’elle reste ainsi dans son inertie. L’envie prenant le pas, le corps se mouvant contre l’éclat. Elle abandonne Billie la lutte pour aujourd’hui, elle rétablie la vérité. Quand elle lui grimpe dessus avant d’attraper son visage entre ses doigts. La respiration courte et le regard tremblant. Puis elle écrase toute la sécurité, elle capture sa bouche dans un élan précipité. Juste pour ressentir cet effet martyr, juste pour se brûler encore de ce toucher. Son corps se réveille sous les tremblements des ressentiments. Chaleur soudaine dans le palpitant, et palpitations dans le coeur. L’excuse s’écoule contre ses lèvres, dans ce refus de se reculer, dans son regard paralysé. Qu’est ce que tu fais ?
Puis la réalisation.

La carcasse n’a pas bougé de place, le regard est resté de glace. Billie elle n’a rien fait. Elle a juste imaginé. Son désir, son envie. Fantasme de le toucher, de l’érafler mais pas le courage d’y accéder. C’était trop. Et elle ne peut pas l’éclat. « Ce n’est pas toi … »  C'est juste moi qui suis qu'une garce incapable de s'attacher à quelqu'un correctement. Et elle lui doit bien ça. Une justification, une solution. Un de ses mensonges qu’elle lui écorche la langue, car la vérité la démange. « Theo tu es vraiment un gars bien. T’es mignon et gentil. C’est juste que … »  Puis l’excuse. « … J’aime les filles. »  Et putain elle se donne envie de vomir la martyr. A trouver des alibis en carton pour le repousser. Elle n’arrive même plus à le regarder, de l’humidité montant à ses cils, quand elle n’arrive plus à contrôler ses émotions perfides. Alors elle sort le remord, murmurant « Je suis désolée. » , son corps se dégageant de la voiture pour mieux se ruer vers sa porte d’entrée.
Elle doit s’enfermer la poupée.
Juste dégueuler ses sanglots en songeant à ce qu’ils auraient pu avoir de beau.
Car Billie est laide.
Et Theo il n’aurait rien pu faire pour sauver cet écho.


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