A nouvelle journée égale nouveaux clients reloues et très casse-c...pieds. Casse-pieds, restons polis. Non pas qu'ils méritent un tel respect, mais bon, malgré tout ce qu'il peut en dire, Aaron tient à ce job (ça évite d'avoir à gratter du fric à ses parents, déjà). Donc il se tait et tient sa langue, tout en prenant son temps pour apporter les commandes toutefois, faut pas pousser non plus. La plupart des cliens va et viennent, discutant de tout et de rien, prétendant que tout va bien dans le meilleur des mondes, tout en se préoccupant des prochaines élections présidentielles comme si leur vie en dépendait. Ah ! Aaron, il leur rit au nez, sachant pertinemment qu'il y a des trucs plus inquiétant qui rôde la nuit, et qu'il faudrait peut-être commencer à s'en soucier, plutôt que d'organiser le prochain gâteau d'anniversaire de Ninon. Et puis, sans déconner, c'est quoi ce prénom tout droit sorti d'un dessin animé ? "AARON ! COMMANDE EN TABLE SIX !" Ca va, ça sert à rien de hurler, il est pas sourd ! Il lève les yeux au ciel, s'empare de la commande, et vient servir la table six, donc. Composée d'un couple aux visages austères, et d'une gamine qui s'est foutue du chocolat partout sur la gueule. Apprends à manger petite, sérieux. Voilà à quoi se résume son quotidien. A courir à droite à gauche, pour servir le repas de personnes qui ignorent tout du monde qui les entoure et qui, PAR DESSUS-TOUT, osent le regarder de haut comme s'il était cinglé et irresponsable. Qui rira bien, qui rira le dernier ! Heureusement qu'il est bien payé et que le patron l'aime bien. Sinon, bah, il serait probablement en train de dévaliser tout le compte en banque de ses parents pour subvenir à ses besoins. Ce qui est pire que d'avoir à affronter un de ces trucs chelous qui hantent les bois.
Quand soudain, un rayon de soleil apparaît ! Sans doute le seul point positif de sa journée ! Primo, ou bien son pote de flipper (qui, accessoirement, fut également son professeur il y un an de ça - mais ce n'est qu'un détail). Délaissant ses commandes, il se rue à ses côtés, sourd aux protestations de ses collègues de boulot. C'est pas comme s'ils avaient pas l'habitude, à force. "HAHA ! Te revoilà ! Tu me sauves la vie, mon pote !" Oui, parce qu'aujourd'hui - évidemment - le Diner déborde de clients. Mais Aaron, lui, délaisse ses devoirs et laisse tout ça aux autres, s'installant aux côtés de Primo, un énorme sourire aux lèvres. Et ça sert à rien de râler les autres serveurs là, vous le savez comment ça marche ce genre de chose. Et puis, le patron n'ira jamais le virer, donc, zou, allez voir ailleurs ! Bien évidemment, dés le moment où ils commencent à discuter, tous les regards se rivent sur eux. Lui, parce qu'on n'a jamais réussi à le cerner précisément, et Primo parce que... et bien parce qu'une telle proximité entre (ancien) élève et professeur est assez étrange et, soyons honnêtes, mal vu. A la bonheur ! Ron ne s'est jamais soucié de ce que pensent les commères du quartier. "Prêt à te faire botter les fesses, encore une fois ?" Oui oui, il parle bien de botter les fesses de son ancien professeur de français. Et honnêtement ? Il est bien plus doué pour les jeux et les conneries que pour les langues étrangères.
Invité
Invité
Sujet: Re: Bring it on ! (Primo) Jeu 19 Oct - 16:06
Invité
Invité
Sujet: Re: Bring it on ! (Primo) Mer 1 Nov - 19:11
Tu me brises le coeur Bridgestone, moi qui pensait avoir été ton élève favori. Comment oses-tu ainsi affirmé que mes copies aient été aussi déplorables ? Un air faussement outré sur le visage et la main sur le coeur, comme si un tel commentaire avait eu pour effet de le vexer au plus haut point. Mais le fait que le français ne l'avait jamais intéressé. Les cours ne l'avaient jamais intéressé tout court. Lui, le fauteur de troubles. Elève moyen durant toute sa scolarité, il s'était contenté de toujours garder une moyenne convenable pour ne pas se faire renvoyer et satisfaire ses parents, sans pour autant chercher à obtenir les meilleurs notes. Les meilleurs scores aux jeux, oui, mais les meilleures notes en cours ? Non. Si seulement il avait mis autant de volonté dans ses cours que dans les jours, sans doute aurait-il pu intégrer une grande école, comme sa soeur. Comme Rosie. La pensée même lui donne envie de vomir. Il est très bien ainsi, à servir des milkshakes et des steak-frites. Aucun besoin de changement, aucune ambition illusoire. Seulement la triste et réconfortante banalité du quotidien.
Pas sûr que tu aies le moral de les corriger une fois que je t'aurais battu à plate couture et que tu pleureras comme une petite fille. Primo et Aaron, ils aiment se taquiner, comme deux gosses de dix ans. Alors qu'ils sont légalement des adultes dignes de ce nom. Mais entre ce qui est écrit sur des papiers, et l'âge mental, il y a un énorme fossé. Et, qui sait, si je suis gentil, à l'issue de cette soirée, je pourrais graver ton nom sur ta table là-bas, histoire de faire comprendre à tous les autres parasites que c'est ta place. Il avait bien remarqué les deux amies arriver quelques minutes plus tôt, et Primo les dévisager en les voyant installées à sa place habituelle. Aaron s'est contenté de lever les yeux au ciel. Aucune place n'est jamais réservée ici, et puis, le patron a toujours sa lubie de changer la disposition des tables tous les six mois. Mais s'il le faut, Aaron est prêt à le faire. A s'emparer d'un couteau dans la cuisine, et à graver Primo en gros sur la table. Quitte à rendre le propriétaire totalement livide et enragé. Ca ne lui a jamais fait peur jusqu'à présent.
Bon, allez, on n'a pas toute la nuit. Show me what you got ! Aaron se positionne devant le flipper, déjà bien plus concentré et motivé qu'il ne l'a jamais été au travail. Les jeux sont lancés, que le meilleur gagne. En l'occurrence, que le flipper soit squatté toute la soirée par deux adultes au comportement totalement puérile, sous le regard abasourdis pour la plupart, blasés pour certains, et accusateurs pour les autres.