(f) Adelaide Kane - les mains libres

Jane Scully Shaw : La première fois qu'elle voit Scully elle sait que c'est elle, à cet âge elle se donne les plus bêtes excuses; c'est sa coupe de cheveux ou bien la forme de sa bouche qui plait, c'est ses yeux où l'on se noie sans trop chercher... et puis très vite c'est pour l'accent qui découle de sa bouche avec hésitation, la nerveuse façon dont elle répond aux profs, les bords de ses joues colorés quand elle s'énerve au self, les sourires qu'elle renvoie le soir quand elles rentrent des cours. Ou peut être que c'est la première fois où elle se prennent par la main, chaleur humaine addictive, les mots qui dégoulinent de sa bouche quand elle essaye de reprendre son souffle... ou quand elle dit qu'elle est trop bête, trop ceci, trop cela... Au fond pourquoi est-ce Scully, pourquoi tant d'attache pour une seule personne ? C'est terrifiant, une fois, sa bouche fait collision avec la sienne et on en parlera plus. Tant pis, trop tard, maintenant le lycée c'est fini, c'est des années plus tard, on oublie les promesses, les délicatesses... et puis il y a Bill, Bill qui depuis le début froisse les jupes de Marceline, tatoue des micro-bonheurs sur ses tempes, lui donne des amours, après tout pourquoi chercher plus loin, Scully n'a jamais ouvert la bouche, pas un 'je t'aime', pas un, que des lâchetés au final.