Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean

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MessageSujet: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyLun 18 Déc - 19:38


SHADOW OF LOVE
◄flashback
Je me demandais encore comment on avait fait pour se retrouver en colle à seulement mi-septembre. Pourtant on avait pas fait grand chose pour une fois. On était juste en train de parler tranquillement avec Mackenzie devant les casiers pendant la pause quand une vieille prof est venue nous sermonner sur la taille de nos jupes. "Peut-être que monsieur machin appréciait ce genre de choses mais maintenant que je suis là ça va pas se passer comme ça..." bla bla bla. En plus on était super contentes de les mettre, elles étaient rouge & bleue, nos couleurs quoi. Et, ouais, elles leur manquaient pas mal de centimètres. Mais apparemment "quand on est que de jeune freshmen on porte pas ce genre d'immondices", et "[on a] eu de la chance de pas se retrouver directement dans le bureau du proviseur". Ouais, c'est ça... Même moi je trouvais que c'était injuste, pourtant Mackenzie avait pas bronché, et je trouvais ça super bizarre. D'habitude, elle aurait tapé un scandale et aurait même insisté pour aller pleurer devant le proviseur. Elle m'avait dit qu'il fallait qu'elle se le mette vite dans la poche pour les années à suivre. Mais non, c'était silence radio, et aujourd'hui on était là. Un samedi. Au lycée.

Autant dire que j'avais aucune motivation quant à ce que je devais écrire sur le respect du dress code du lycée, qui était une violation du règlement et qui était censé me faire réfléchir sur les valeurs d'Aster Cove High. Rien que ça. Personnellement, je ne me voyais pas comme une criminelle. De notre point de vue, c'était plutôt la jupe de la prof qui méritait un jour au trou. Erk, ça me fait encore mal aux yeux sans la voir.
Alors j'étais là, à fixer l'horloge qui tournait... lentement... laissant ma tête se reposer sur ma main accoudée, sans prêter un regard à la feuille vierge qui n'attendait que mon écriture résignée. Ou je jouais avec ma broche en forme de papillon accrochée à ma légère veste en jean. Il faisait encore bon à cette période de l'année... et il faisait beau... un samedi en colle. C'était l'enfer. J'espérais au moins aller au drive-in ce soir, s'il y avait pas de soirée. Et le pire dans tout ça, c'est que j'étais même pas venue avec une jupe beaucoup plus longue que celle qui m'avait mis dans cette situation aujourd'hui. Mack non plus. Encore moins. Et le surveillant avait rien dit. Bullshit, cette colle. Si elle pensait que j'allais lui pondre un pavé bien lavé du cerveau, elle rêvait, cette peau de vache. Je balayai la salle du regard. Tout le monde avait l'air à peu près dans mon cas, à part une fille avec de grandes lunettes qui griffonnait frénétiquement sur sa feuille. Qu'est-ce qu'elle faisait là, elle, de toute manière ?

Mon regard se posa sur Mack. Elle avait l'air de bosser autant que moi. Elle tarda d'ailleurs pas à capter ma tentative de communication télépathique. D'ailleurs, elle essayait vraiment de communiquer... elle me faisait un signe de tête derrière elle. Oh. Andrew était là ! Oui bien sûr qu'il était là, je l'avais regardé entrer dans la pièce comme je l'avais regardé un peu toute la soirée où il nous avait invitées le week-end dernier. Mackenzie l'avait bien vu et m'avait dit qu'il fallait que je tente quelque chose avec le riche beau gosse redoublant. Dit comme ça, ça aurait pu paraître péjoratif, mais une fois que vous avez regardé le visage d'Andrew Dean, c'est comme si tout ce qu'il faisait pouvait être pardonné. Moi je lui pardonnais volontiers. On avait bien rigolé à sa soirée, et même s'il s'était rien passé, bah... J'avoue, mon esprit était en train de se jouer des scénarios, surtout depuis que Mack m'avait affirmé qu'il pourrait être intéressé lui aussi. Je savais pas comment elle tenait toutes ses infos, mais bon, c'était Mack, elle était douée pour ça. Et si Andrew était un bon parti pour moi alors... j'allais pas dire non.
Soigneusement, je m'occupai alors à déchirer un bout de ma feuille en essayant de pas faire trop de bruit. Quelques regards se retournaient sur moi mais le surveillant semblait être dans un état de coma avancé, ce qui m'arrangeait plutôt bien. Avec mon stylo bleu préféré, je m'appliquai à faire ma plus belle écriture.

« T'es là pour quoi, toi ? »

Puis je dessinai un petit papillon dans le coin droit, si ça pouvait donner un petit indice de qui il s'agissait. Même si le code des broches étaient surtout connu de Mackenzie et moi, j'aimais bien laisser ma petite marque. Andrew était à une table de moi et je dus passer le mot au garçon à côté de moi qui me regarda avec de grands yeux. Immédiatement, je secouai la tête, gênée, avant de désigner Andrew d'un signe qu'il comprit aussitôt avant de ravaler son sourire. Je le remerciai en une petite moue un peu dégoûtée. Non, non merci. Mais je me penchai légèrement pour capter le regard d'Andrew qui venait de recevoir le mot. Je lui fis un petit sourire entendu, avant de faire mine de me concentrer sur ma feuille blanche, évitant soigneusement son regard pour lui donner envie de me répondre, et jouant avec une mèche de mes cheveux blonds.
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyDim 31 Déc - 2:42

Enfoiré de prof de math ! Il aura suffi qu’Andrew « oublie » de rendre un devoir pour que ce salaud lui colle une retenue le samedi, comme si le jeune héritier n’avait rien de mieux à faire de ses week-ends ! Andrew enrage lorsqu’il est forcé par le ton sévère de son père de quitter la maison tôt le matin, direction le lycée – bien malgré lui. Il claque la porte en sortant, persuadé d’être victime d’un complot de profs de math. Il faut dire que c’est à cause du précédent s’il se retrouve redoublant cette année.

Il foudroie d’un regard plus noir que les ténèbres tout ceux qui osent poser les yeux sur lui. Andrew ne supporte pas qu’on lui force la main. Il se sent perdant et à la merci d’un idiot qu’il va devoir supporter un an durant, minimum. L’enfer commence et l’on n’est qu’en septembre. Il soupire en arrivant devant la salle de retenue et ne daigne pas prononcer la moindre salutation à qui que ce soit, jusqu’à poser vaguement les yeux sur Mackenzie et Victoria. Déjà son expression change. Les sourcils froncés et la mâchoire crispée s’effacent pour laisser place à un air surpris et intéressé. Il n’a pas oublié la soirée du week-end dernier qu’il a passé en compagnie de la jolie blonde et de la belle rousse. Il n’a cependant pas le temps de dire quoique ce soit, déjà le surveillant lui passe devant et les pressent d’entrer dans la salle de prison.

Andrew se laisse tomber sur son siège avec une nonchalance provocante, mais le bourreau qui les surveille se venge en déposant devant lui le fameux devoir de math qu’il a précédemment ignoré. Ah ce salaud de prof ! Le jeune Dean est pris d’une furieuse envie de faire une boulette de papier avec la feuille pour l’envoyer à la tête de l’adulte. Le geste ferait de lui un martyr célèbre, c’est certain. Il fait pourtant l’effort de prendre le papier dans les mains pour en lire le titre. Lorsqu’il en arrive à la fin de la première consigne, c’est déjà trop d’effort. L’ennui profond l’accable, et il repose la feuille en soupirant. Il jette un coup d’œil sur la salle. Mackenzie lui tourne le dos, il ne peut pas capter ce qu’elle fait. Victoria quant à elle, semble toute absorbée par sa feuille blanche. Andrew en profite pour observer un instant son visage contrarié, qui lui arrache un léger sourire. Les journées sont encore belles à cette période de l’année, être enfermé ici c’est une vraie torture pour tout le monde. Alors que son regard se perd dans le vide, il imagine la journée qu’il pourrait passer avec la belle Vicky. Il pourrait lui offrir une glace au Dinner et ensuite l’entrainer au bord de la mer pour laisser passer le temps. Il se rappelle le rire cristallin de la jeune blonde et regrette de ne pas pouvoir l’entendre encore une fois. Les menaces de son père lui reviennent cependant en mémoire et chassent les douces visions d’une belle journée avec Victoria. Le jeune cancre soupire à nouveau. Les heures vont être longues.

Alors Andrew reporte à nouveau son attention sur la feuille. Il continue de la lire sans conviction, et découvre un QCM au dos. Voilà le type d’exercice qu’il a toujours préféré. Il attrape un crayon avec un air satisfait et, sans prendre le temps de lire les questions, coche des cases au pif. Il arrive à la fin de sa distraction lorsque son voisin de colle dépose un papier soigneusement plié sur le coin de son bureau. Aussitôt, le blond relève les yeux pour capter le sourire léger de Vicky. C’est un vrai coup de cœur. Andrew est charmé par cette nouvelle rencontre, d’autant plus en découvrant qu’elle a l’audace de lui envoyer un papier en pleine colle. Il abandonne complètement son intérêt pour le QCM en ouvrant le message signé d’un papillon bleu. Un sourire étire timidement ses lèvres en constatant que Vicky tente de lui faire la conversation, et il saisit à nouveau son crayon pour répondre aussitôt de sa plus belle écriture. « Une injustice. Le nouveau prof de math m’aime pas. Et toi ? » Il fait la moue en écrivant ces mots, mais replie avec soin le petit papier qu’il rend à son voisin, sans s’inquiéter de le déranger au passage. Contrairement à elle, il la fixe avec grand intérêt et sans aucune discrétion, pour s’assurer de capter ne serait-ce qu’un instant la couleur de ses pupilles pétillantes. Il patiente tranquillement pour avoir sa réponse, mais s’agace des contraintes silencieuses qui leurs sont imposées lorsque le papier lui revient. C’est de vive voix qu’il voudrait lui parler, et le jeune Dean n’est pas patient, voilà bien la dernière qualité que l’on pourrait lui trouver.

A peine à t-il lu la réponse de Victoria que déjà à son tour il découpe un morceau de sa feuille et y inscrit un peu plus hâtivement : « On se retrouve dans les couloirs ? » La belle a à peine reçu le papier entre ses doigts que déjà Andrew appelle le surveillant et demande à aller aux toilettes. Il jette un coup d’œil furtif à la jeune lycéenne avant de disparaître par la porte, et déjà un air de liberté illumine son visage d’un sourire nouveau. Il n’est pas certain que Victoria osera le suivre dans sa dernière note et il a été aventureux de sortir sans attendre sa réponse. Pourtant, le suspens rend l’attente plus excitante et Andrew ne regrette rien. Voilà un petit test qui décidera de la suite pour eux. Vicky sera-t-elle assez audacieuse pour leur laisser une chance ?
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyLun 8 Jan - 18:36


SHADOW OF LOVE
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Au final, c'était plus la nervosité qui me forçait à l'éviter du regard. S'il trouvait ça ridicule comme mot ? Ou pire, le fait de se passer des mots tout court ? C'était plus facile de cacher ça en faisant mine de n'avoir rien fait. Mais alors que j'espérais secrètement une réponse, le mot tant attendu atterrit sur ma table. J'essayais de ne pas sourire comme une collégienne, cependant, instinctivement, j'avais roulé mes yeux vers Andrew avant de lire ce qu'il m'avait écrit. Lui ne m'évitait pas au contraire, il me fixait avec son regard hypnotisant qui me coupait progressivement le souffle, je le sentais. Ça enserrait mon cœur qui battait plus fort pour s'en sortir, mais c'était un piège agréable. Mes lèvres ne purent s'empêcher de s'étirer sans que je le leur ordonne, et mes joues devaient probablement rosir en cadence. Quand je me trouvai incapable de soutenir son regard plus longtemps au risque d'avoir l'impression d'exploser, je dépliai le papier. Je sentais quand même son regard sur moi comme un magnétisme.

« Une injustice. Le nouveau prof de math m’aime pas. Et toi ? »

C'était drôle de lire son écriture. Ça me faisait le sentiment de le connaître sous une autre dimension, une dimension spéciale. Mais c'était probablement stupide. Sans trop attendre, je m'appliquai à déchirer soigneusement un autre morceau de ma feuille avant de continuer la conversation épistolaire la plus courte et la plus intense de ma vie.

« À bat les profs. La mienne a pas aimé ma jupe. Trop courte. » je dessinai un petit bonhomme ironiquement triste à côté de ma phrase.

C'était curieux comme mot, à vrai dire, ça n'arrangeait pas l'état dans lequel ses yeux fixés sur moi me mettait, mais ça me faisait reprendre un peu le contrôle de la situation. Au final, cette vieille peau arrivait à me faire parler d'à quel point je montrais mes jambes au garçon qui me plaisait. C'est fou la vie, n'est-ce pas. Je tendis le papier plié entre mes deux doigts à l'intermédiaire avec un regard espiègle à l'attention de ce cher Dean... Mais au lieu d'un geste, j'eus un murmure.

« Vous avez pas bientôt fini ? Je suis pas facteur ! fit le garçon, exaspéré.

- Désolé... fis-je en affichant une fausse moue larmoyante, ce qui le fit prendre le papier dans un soupir.

Mackenzie aurait tellement approuvé mon move, j'en rigolais intérieurement. Il fallait absolument que je lui raconte une fois que la colle serait finie. Je voyais Andrew s'empresser de répondre. Je me pinçai les lèvres. Soit il avait adoré le détail, soit il voulait en finir au plus vite. Je jouai nerveusement avec mon stylo, attendant que la réponse soit carrément jetée sur ma table, cette fois-ci. Je ne me fis pas prier pour déplier ce que j'attendais presque plus que le week-end.

«On se retrouve dans les couloirs ? »

Je mis ma main sur ma bouche pour cacher mon sourire bien trop enthousiaste. Je pensais être rose, je devais être carrément rouge maintenant. C'était par rapport à mon mot ou juste comme ça ? À peine eus-je le temps de me retourner vers lui qu'Andrew demandait déjà la permission de sortir. Je le suivis du regard, la main derrière ma nuque, sans savoir quoi faire d'autre à part un sourire qui trahissait ma surprise. Bien sûr que j'avais envie de le suivre, à ce moment, même si c'était complètement ridicule, il aurait pu m'amener jusqu'au bout du monde. C'était mal de faire ça, mais c'était drôle aussi, et Mackenzie approuverait sans doute. Je pouvais pas demander d'aller aux toilettes moi non plus... il fallait que je trouve quelque chose. J'attendis un peu... à peu près cinq minutes, ce qui me parut une éternité. Jusqu'à ce que l'illumination me vint. Je m'empressai de lever la main.

- Monsieur ! Il faut que j'aille aux toilettes moi aussi, c'est urgent !

- J'ai déjà donné le pass à ton camarade, attend qu'il revienne.

Je me mordis la lèvre avant de me lever de ma chaise et d'aller le voir à son bureau, ce qui le fit soupirer. Je m'approchai de façon à lui parler tout bas.

- S'il vous plaît, je fais pas exprès, ça tombe mal... problèmes de filles, vous savez.

Je n'eus qu'un regard suspicieux, non, incroyablement dubitatif en retour. Bon... le meilleur moyen d'avoir l'air gêné c'était de dire quelque chose de gênant...

- Ça vient de m'arriver là, je m'y attendais pas... chuchotai-je. Je veux pas repeindre ma chaise en rouge...

Ça y est, la moue dégoûtée était là. Je me retenais de ne pas sourire triomphalement. Le surveillant fit claquer sa langue et plissa les yeux. Assurément, c'était une information qu'il n'aurait pas voulu avoir. Mais il l'avait cherché. Puis il finit par me fusiller du regard.

- Très bien, allez-y. Mais si j'apprend que vous avez traîné avec Dean, vous allez pas passer qu'un samedi ici, je vous préviens.

- Oui, monsieur, répondis-je le plus angéliquement possible.

Il venait de prédire mon futur, mais à ce moment je m'en fichais pas mal. Je retournai à ma table pour prendre mon sac - je fis d'ailleurs comprendre au tuteur d'un signe de tête que j'en aurais besoin dans mon faux périple aux toilettes, ce à quoi il secoua la tête pour ne pas en savoir davantage. Le garçon à côté de moi me regardait comme si j'étais la pire espèce de la planète, ce à quoi je répondis par un autre sourire innocent. Je croisai enfin le regard de Mackenzie, et effectivement elle avait l'air d'approuver ce plan. Je lui fis un discret clin d’œil avant de sortir en vitesse.
Andrew m'attendait dans le couloir. Mon visage s'illumina à sa vue. Je m'empressai d'aller vers lui, et quand j'estimais être assez loin de la porte pour qu'on ne m'entende pas, je me mis à rire, de manière à moitié contrôlée.

- Me voilà ! Tu aurais vu comment j'ai embobiné le surveillant, je pense que je mérite une médaille.

En même temps j'aurais voulu qu'il voie ça, en même temps c'était quand même très embarrassant. Je replaçai mon sac sur mon épaule avant de regarder Andrew droit dans les yeux. Ça me faisait encore le même effet. J'essayais de ne pas trop minauder, mais c'était pas facile de ne pas répondre aux signaux. J'arrivais pas à m'en défaire. J'en avais peut-être pas envie non plus.

- Alors, tu as prévu quelque chose après m'avoir tirée de l'enfer ? » demandai-je avant de pincer lentement mes lèvres.
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyDim 18 Fév - 2:46

"Ne soyez pas trop long." Le surveillant tend le pass à Andrew qui traverse la salle en quelques pas seulement.

"Oui Monsieur." Répond Andrew en acquiesçant, pass en main. Et sans un regard derrière lui, il disparaît par la porte. Compte sur moi. Il ne peut pas s'empêcher de penser en retenant difficilement un sourire en coin. Oh il n'a aucune intention de revenir aujourd'hui. Au contraire, il compte bien s'enfuir dans les minutes qui suivent, en entraînant une belle avec lui - pour ne rien arranger à son cas.

Une fois dans le couloir, il atteint le statut de prisonnier en fuite, mais celui d'évadé est encore à venir. Il fait quelques pas pour mimer une trajectoire vers les toilettes le temps de jeter un coup d’œil autour de lui. Banco, l'endroit est désert ! Le concierge et le service de nettoyage ne sont pas là pour lui pourrir la vie. La vie commence à reprendre son sens après un samedi qui avait si mal démarré.

Quelques minutes passent, Andrew tue le temps en lisant les affiches collées sur le tableau de publication près de lui. Il n'a pas le temps de venir à bout de sa lecture que la porte de la salle maudite s'ouvre à nouveau un peu plus loin. Pendant un instant, il craint que le surveillant ne passe la tête dans le couloir et regrette de ne pas être allé attendre Vicky plus loin. Trop tard ! Enfer et damnation, il se voit déjà contraint et forcé de retourner terminer cette colle de l'enfer.

Par chance, c'est la belle Victoria qui apparaît quelques secondes plus tard. Quand leurs regards se croisent, un large sourire satisfait chasse aussitôt l'air désespéré que le cancre venait de prendre. Il laisse Vicky venir à lui, et lorsqu'elle le rejoint en s'auto-congratulant, elle lui arrache un rire léger. "Bien joué, il avait pas l'air marrant aujourd'hui." Il approuve avant d'ajouter, un peu cynique : "Mais bon c'est le début de l'année, les pions sont encore un peu naïfs, faut en profiter." En profiter, mais à quel prix ? A ce stade, on peut affirmer avec conviction que Victoria et Andrew vont passer beaucoup de samedis ensemble, en colle. Ça n'est peut-être pas le rendez-vous idéal, mais voilà qui donnerait de multiples occasions au fils Dean d'inviter la jolie blonde au Dinner pour se remettre de leurs émotions.

En attendant, il était temps de profiter de ce petit sursis. Alors que Vicky le questionne, Andrew fait mine de réfléchir un instant avant de répondre par l'interrogatif. "Tu as déjà fait du bateau ?" Par cette belle journée de fin d'été, il eut été dommage de ne pas profiter de la mer. Et quoi de mieux lorsqu'on est en fuite que de prendre le large ?

"Allez viens, Mackenzie pourra toujours nous rejoindre quand elle aura fini ses lignes." Andrew se moque gentiment en entraînant Vicky vers la sortie du lycée - même si rira bien qui rira le dernier. Il fait tourner les clés de sa voiture sur le bout de son doigt en glissant le pass du lycée dans sa poche. S'il ne le retourne pas le lundi suivant, il risque d'avoir des ennuis encore plus gros que ceux qui l'attendent déjà.

Lorsqu'ils atteignent la voiture d'Andrew sans avoir été interpellé, ils gagnent enfin le statut d'évadés. Andrew en est si heureux, qu'il se risque même à complimenter la jupe de Victoria. "Elle est très bien ta jupe ! Tu es tombée sur une vieille peau jalouse, c'est pas de bol." Il commente avec une fausse mine attristée avant de démarrer pour ne pas perdre davantage de temps sur le territoire ennemi.

Il laisse la tâche de la gestion radio à Vicky et conduis tout droit vers le dinner. "Ça te va si on fait un premier arrêt pour emporter des milk-shakes jusqu'au port ?"
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptySam 24 Fév - 0:19





SHADOW OF LOVE

« We built a shadow of love in our hearts where the future should be. »


C'est en le voyant sourire et même rire à ce que je lui disais que je savais que je ne regretterai pour rien au monde l'affront que je venais de faire au lycée, en ce bon début de première année. Stupide, non ? Mais sur le coup, pas tellement. Pas à mes yeux, en tout cas. Je m'efforçais de pas être hypnotisée par le regard clair et perçant de mon compagnon de fuite, mais c'était pas vraiment facile. Même quand on allait se mettre à marcher par la suite, j'esquisserai de légers coups d’œil, de légers mouvement de tête vers lui sans pouvoir me contrôler. On pouvait le dire, à ce moment là, j'étais ensorcelée.

« Tu as déjà fait du bateau ?

La phrase eut le don d'ouvrir un peu plus mes yeux. Du bateau ? Je restai perplexe un instant, ne sachant pas trop ce qu'il avait en tête. Il avait un bateau ? Ouais bon, vu la taille de sa maison c'était pas étonnant. Mais j'avais été tellement surprise par la proposition faite si naturellement que je ne pus afficher un petit sourire confus mais ravi pendant quelques secondes. Avant de secouer la tête innocemment. Mais je ne pus trop bégayer quelque chose de faussement confiant car Andrew me pressait déjà de partir. Il n'avait pas tort. Si quelqu'un nous voyait ici, ça pourrait foirer tout notre petit plan qui commençait à devenir si parfait.

- Allez viens, Mackenzie pourra toujours nous rejoindre quand elle aura fini ses lignes.

Je ris légèrement à son ton désinvolte et quelque peu moqueur, avant de placer machinalement une mèche de cheveux derrière mon oreille.

- Je sais pas si elle nous rejoindra, tu sais... fis-je à moitié sérieuse. Mais je me repris bien assez tôt. Repas de famille ou quelque chose du genre.

Je n'en savais foutrement rien à vrai dire, j'étais partagée entre deux choses qui me faisaient dire ce mensonge. D'un côté, j'avais l'impression que si je mêlais Mackenzie à mon escapade avec Andrew, elle allait décliner. De l'autre, je n'avais pas non plus envie qu'elle soit là... C'était égoïste, mais je voulais rester seule avec lui, au moins pour cet après-midi. Et, alors qu'on sortait tous les deux des murs du lycée, en me retournant vers la salle qu'on abandonnait tels des évadés de prison, le sourire aux lèvres, je me rendis compte que ça n'allait sûrement pas être le dernier. Mackenzie n'aurait pas l'occasion de revenir un samedi après-midi, à moins de faire d'autres frasques. Andrew et moi, si. Et je savais qu'il ne fallait pas que je m'imagine sortir avec lui de cette manière tous les samedi de septembre et peut-être d'octobre, son grand bras sur les épaules, m'emmenant aux confins d'Aster Cove. Ouh, non, ma vieille, tu rêves un peu trop, le moment présent est pas censé te passer sous le nez.

Les portes du pénitencier se ferment et Andrew ne tarde pas à m'amener à sa voiture, dont il fait nonchalamment tourner les clés autour de son doigt. Je commençais à aimer n'importe quel petit geste qu'il faisait, ça relevait du n'importe quoi. Mais c'était agréable, alors pourquoi arrêter d'y songer ? Et puis quelle voiture... je l'avais déjà vu venir avec depuis le début de l'année, mais elle donnait vraiment envie de monter dedans. Franchement j'aurais pas pensé pouvoir y aller un jour, tiens...

- Elle est très bien ta jupe ! Tu es tombée sur une vieille peau jalouse, c'est pas de bol.

Je clignai des yeux sous la surprise de la remarque, mais je finis par sourire. Le genre de sourire en coin que l'on fait pour cacher des joues rouges dangereusement proches. Mais j'accompagnai l'illusion d'un regard pénétrant, à mon tour. Il n'était pas le seul à pouvoir faire ce petit numéro. Bien que sa petite moue faussement triste ne me laissai pas indifférente et finit même par me faire rire une nouvelle fois. Quelque chose me disait que j'allais beaucoup rire aujourd'hui.

-  Te moque pas de moi ! répondis-je en souriant de toutes mes dents.  Mais contente qu'elle te plaise.

J'ai pensé à toi quand je l'ai mise. Non, non, Vicky, t'es folle. J'allais presque faire un clin d'oeil, mais je me ravisai. Il fallait que j'y aille petit à petit, enfin dans la mesure du possible. Alors je me contentai de m'installer sur le siège passager, posant mon sac à mes pieds et laissant faire l'artiste. C'était plaisant de se faire emmener loin du donjon par un prince charmant en décapotable, après tout. En plus j'avais le droit de choisir la musique. Quoi de mieux ?

- Ça te va si on fait un premier arrêt pour emporter des milk-shakes jusqu'au port ?

Eh bien, ça de mieux, alors ! J'étais en train de changer les stations alors qu'Andrew nous éloignait du lieu maudit lorsqu'il me proposa ça. Mon visage s'illumina presque aussitôt.

-  Vous avez encore des idées géniales comme ça, monsieur Dean ? fis-je avant d'avoir mon attention directement accaparée ailleurs.

Je venais de trouver quelque chose ! Duran Duran venaient de commencer leur concert privé dans le radio-cassette de notre carrosse pour mon plus grand plaisir. La chanson, la voiture d'Andrew qui conduisait à côté de moi, l'évasion de la colle... Tous ces sentiments portaient en moi un tel bonheur que je me posai quelques secondes pour le savourer. Je me sentais légère... si légère que... j'avais toujours voulu faire quelque chose dans une décapotable ! C'était même peut-être la première fois que je montais dans l'une d'elles. Peut-être allais-je passer pour une folle aux yeux de mon Clyde, mais Bonnie avait un élan de spontanéité qu'inspirait la jeunesse. D'un élan, je m'assis au-dessus du dossier du siège. Surélevée, je n'avais plus qu'à sentir le vent s'engouffrer dans mes cheveux. Ouvrant les bras à la route, je ne m'étais jamais sentie aussi libre. Je me mis à rire sous la sensation beaucoup plus géniale qu'à laquelle je m'étais attendue. Damn... Je regrettais pas.

-  Voilà, c'est comme ça qu'il faut passer un samedi ensoleillé ! criai-je presque avant de me glisser le long sur dossier pour reprendre ma place.

Une fois redescendue sur terre et sur le siège prévu à cet effet, je me recoiffai légèrement et sortit des lunettes de soleil de mon sac. C'était pas pour dire, mais il tapait ce soleil, et ça faisait du bien. Puis mon attention fut très vite reportée sur Andrew, continuant mon échange rempli d'innocent flirt.

-  Alors comme ça tu as un bateau ? demandais-je en espérant ne pas être trop stupide pour croire une des blagues qu'il pourrait me faire. Ce à quoi j'ajoutai,  enfin j'imagine. Je suis pas encore prête pour en voler un et devenir une pirate.

Je retroussai mon nez pour agrémenter ma blague avant d'afficher un air qui semblait avoir eu une illumination.

-  Oh je sais ! Je vais deviner quelle est ta saveur de milkshake préférée. Si j'ai juste, tu me paies le mien ! cette fois-ci je ne retins pas le clin d'oeil. Shit...

Je fis mine de réfléchir quelques instants, affichant une moue plongée dans une réflexion intense. Puis je finis par donner mon diagnostic.

-  Ok, je vais rester classique. Vanille ? »

J'anticipai sa réponse en un rictus incertain, aspirant l'air entre mes dents. Je savais pas pourquoi je faisais la maligne, j'avais peut-être à peine de quoi m'en payer un, mais bon. Soit je gagnais et je serais fière de moi. Soit je perdais mais il faisait son gentleman et me le payait quand même. Soit je lui afficherais une moue triste et dégoûtée devant mes misérables cents qui le feraient rire. Dans tous les cas, je n'étais pas là pour être sérieuse. Tant qu'à faire, après s'être enfui de colle, pourquoi continuer à être raisonnables ?

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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptySam 24 Fév - 22:22

Voilà, ça c'est un vrai samedi de fin d'été comme il se doit. Victoria semble d'ailleurs lire dans les pensées d'Andrew : juste après avoir choisi la musique qui marquerait le rythme de leur escapade, elle se dresse sur son siège pour profiter du vent, en hurlant ces mêmes mots que le fils Dean venait de penser. Il ne peut pas s'empêcher d'en rire. Un rire léger et salvateur pour sa journée qui avait si mal commencée. S'enfuir du lycée avec Vicky, c'est comme mordre dans le fruit défendu. Il y aura de lourdes conséquences, mais ça en vaut la peine. Se laisser entraîner par cet appel rebelle irrésistible avec elle, c'est comme recommencer les vacances d'été. Il regrette d'ailleurs que Mackenzie ne les ait pas présentés plus tôt.

Et puis la jolie blonde revient sur son siège, avec son sourire radieux et son air ravi. Andrew regrette de devoir regarder la route plutôt que ce beau visage. Il aimerait pouvoir l'observer des heures, comme une oeuvre d'art qui vous inspire des heures durant au beau milieu d'une exposition. De manière inattendue, elle vous surprend et vous coupe le souffle. Le moindre détail vous semble parfait, et vous vous efforcez d'en mémoriser chaque trait pour ne jamais l'oublier quand elle ne sera plus là - à votre grand regret. L'idéal serait de la faire votre.

"Ouais, t'inquiète pas on va pas se mettre la police à dos en plus du directeur du lycée." Andrew sourit à nouveau alors que Victoria vient de suggérer un vol de bateau. Il se demande quelle genre d'image elle a de lui, sans s'inquiéter pour autant. La miss MacNamara l'a suivi au-delà des règles de son plein gré. Elle l'a aussi, l'esprit rebelle qui résiste à tout ceux qui imposent. Cette constatation le rend plus ravi encore. Il le sent, ils vont faire de grandes choses ensemble. Voilà de nombreuses années qu'il ne s'est pas senti aussi heureux et libre de toute contrainte. C'est comme une bouffée d'oxygène après une longue apnée. Il est pris d'impatience, de hâte de voir ce que l'avenir lui réserve. Chaque seconde qui passe avec Victoria fait croître son envie d'en avoir un peu plus. Alors il espère que cette journée ne finira jamais. Il fera en sorte de la faire durer pour toujours, et que personne ne les retrouve jamais.

Et puis il y a ce moment d'effervescence qui agite Victoria. Andrew lui jette un regard surpris lorsqu'elle s'exclame, et sourit sans donner le moindre indice lorsqu'elle se lance un défi à elle-même. Le clin d’œil qu'elle lui adresse ne lui a pas échappé, et son sourire s'est élargi encore. De toute évidence, le petit tour de charme d'Andrew marche à merveille. Pour ne pas être définitivement distrait, il reporte son attention sur la route en la fixant avec insistance. Il conduit un instant dans le silence, avec ce même sourire content et joueur qu'il ne peut plus quitter. Mais lorsque la jolie blonde livre enfin une réponse, il éclate carrément de rire. Un rire franc qui vient du cœur, parce que Victoria ne pouvait pas plus se tromper.

"Je déteste la vanille." Il explique en se retenant de rire à nouveau face à la déception de Vicky. De tous les parfums, il avait fallu qu'elle choisisse celui qu'il ne prenait jamais. "Celui qui ne me déçoit jamais, c'est à la mangue." Il dévoile finalement pour mettre fin au suspens. "Et toi, tu aimes chocolat !" Il affirme avec assurance mais dans un complet hasard, pour rester aussi classique que Victoria. Il l'interroge ensuite du regard pour qu'elle lui livre à son tour son secret, au moment où ils arrivent au fameux dinner.

Le fait d'avoir délibéré sur les meilleurs parfums de milk-shakes sur la fin de la route lui a clairement ouvert l'appétit. Alors qu'il se glisse à l'intérieur jusqu'au comptoir en entraînant Vicky avec lui, une voix l'interpelle une fois leur commande passée. "Hé Andrew ! T'es pas censé être en colle ?" La voix est moqueuse mais le ton un peu surpris. Andrew se retourne sans quitter son sourire pour autant. "T'inquiète Tony, je le serais la semaine prochaine." Et sur ces tristes paroles, il tend son milk-shake à Vicky en lui offrant. "Tiens, pour me faire pardonner nos futures heures de colle." Il mime une petite moue désolée, bien qu'il ne le soit absolument pas, et enchaîne en désignant le dit-Tony un peu plus loin qui ricane fort avec une bande. "Bon on a qu'à aller directement au port, ceux là ils sont lourds."

En réalité, Andrew n'a aucune envie que qui que ce soit se greffe à leur escapade maritime. Tout se passe si bien jusqu'à présent, qu'il en voudrait comme jamais à la moindre personne qui vient perturber cette ambiance parfaite, rien qu'entre eux deux. Alors ils fuient le dinner aussi vite qu'ils sont arrivés, comme de vrais fugitifs une fois le ravitaillement effectué.

Le jeune Dean jette un œil à sa montre. A cette heure-ci, le pion a déjà du prévenir son père de sa fugue. Si celui-ci à le malheur d'avoir l'idée de venir le chercher du côté du port, tout son plan de rendez-vous improvisé parfait risque de tomber à l'eau. Alors dans une théorique course contre la montre et potentiellement contre son père, Andrew conduit un peu plus vite.

Lorsqu'ils arrivent, Andrew bondit hors de la voiture, entraînant Vicky avec lui dans sa course comme s'ils étaient poursuivis par les services secrets. Il la presse en ricanant, comme si chaque recoin cachait un pion prêt à les ramener en prison, mais passe très calmement devant le responsable du port, en le saluant de la plus naturelle des façons. Le pauvre gars n'y voit que du feu, avec la petite gueule d'ange que lui sert Andrew très poliment, et rapidement les deux lycéens se retrouvent à parcourir les allées remplies de bateaux.

L'héritier Dean, qui se croit malin, s'arrête devant une barque qui prend à moitié l'eau et déclare avec son air le plus sérieux possible. "Voilà ! Il n'y a qu'une seule rame, mais l'autre doit virer l'eau qui entre dans le bateau avec le seau pendant qu'on avance." Il explique à Vicky en désignant les ustensiles qui gisent au fond de l'embarcation. Mais lorsqu'il redresse les yeux vers elle pour croiser son regard, il est incapable de garder son sérieux. Non vraiment, il ne se lassera jamais de la regarder.

"C'est là, désolé." Il désigne un bateau bien plus convenable, en ricanant à moitié, et ouvre la grille qui mène au navire élu avec la clé que lui a confié le chef de port. Son milk-shake en main, il saute à bord et tend celle qui lui reste de libre à Victoria pour l'aider à monter, en bon gentleman qu'il est. Il lui prend la main avec toute la douceur dont il est capable,
et s'attriste de devoir la lâcher aussi vite. Néanmoins, il compte bien sur les remous de la mer pour jeter Victoria contre lui - plutôt deux fois qu'une. "Ça tangue un peu à l'arrêt, mais on s'habitue vite." Il commente avec un sourire pour anticiper les éventuels problèmes d'équilibre de la belle blonde, et s'affaire aussitôt à larguer les amarres. Hors de question de traîner davantage à la merci de son père.

Lorsqu'enfin ils ont quitté le port, il se tourne vers Victoria et lui demande avec son plus beau sourire : "Tu veux conduire ?"
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyDim 25 Fév - 23:58





SHADOW OF LOVE

« We built a shadow of love in our hearts where the future should be. »


« Je déteste la vanille.

Oh noooonn !! Je cachai mon visage derrière mes mains, signe de mon glorieux échec, mais le rire d'Andrew était communicatif, et je n'arrivais pas à garder mon sérieux malgré mon fail cuisant. Son hilarité et le fait d'avoir totalement merdé aussi rapidement eurent quand même raison de moi, et je finis par laisser tomber mes mains pour dévoiler un franc fou-rire, parfois silencieux tellement j'étais pliée. Littéralement, je commençais à en avoir mal au ventre, mais ça faisait paradoxalement un bien fou.

- Celui qui ne me déçoit jamais, c'est à la mangue.

Je me calmai un peu en prenant mentalement note, essuyant quelques larmes qui commençaient à perler derrière mes verre teintés. La mangue... J'aurais jamais deviné la mangue, tiens. Je crois même que j'avais aucune idée que le diner en proposait à la mangue ? J'avais jamais vraiment fait gaffe, j'imagine. Amusée, j'imaginais qu'Andrew était le seul qui connaisse le menu secret des milkshakes. Un garçon mystérieux avec des goûts obscurs. Rien que ça suffisait à m'intriguer.

- Et toi, tu aimes chocolat !

Je fermai immédiatement la bouche et me tournai vers lui, incrédule. Il avait fait comment ? Purée, ça m'enfonçait encore plus, mais c'était tellement drôle que je ne pus m'empêcher de pouffer une nouvelle fois.

- En plus d'être à côté de la plaque je suis complètement prévisible, ma parole ! Dans le mille, très cher.

Je sortis un dernier petit rire avant de me reposer contre le siège. Aïe aïe aïe, ça faisait à peine quelques minutes qu'on étaient sortis et j'avais déjà failli mourir de rire dans sa voiture. La sortie promettait tellement, j'avais envie que le temps s'arrête. Qu'on nous laisse tous les deux, à fuir en racontant des blagues. À se regarder furtivement, mais quand nos regards s'accrochaient l'un à l'autre, tout semblait ralentir et tout semblait à la fois plus facile et difficile en même temps. Difficile de contenir une telle émotion, une émotion qui venait avec le plus grand des naturels. Ou peut-être était-ce juste moi. Mais mon impression me disait le contraire. Peut-être qu'Andrew avait remarqué que j'étais plus rouge qu'à l'ordinaire, que je souriais quasi constamment, et que mon regard brillait et crépitait à sa simple vue. Parce que j'avais remarqué le doux intérêt dans son regard, ses commissures qui se relevaient quand il croisait le mien, et tout me disait qu'il voudrait bientôt la même chose que moi. C'était ce que j'aimais espérer. Je crois qu'on devait appeler ça l'attirance.

- Note à moi-même : ne plus jamais faire de paris, ou je vais très vite finir sur la paille, ajoutais-je avec une fausse moue boudeuse, ramenant mes mains jointes sur mes jambes.

On fut bien vite arrivés après ça, et je regrettais presque que le trajet ne soit pas plus long. De plus, notre entrée au diner fut remarquée par un groupe que je n'avais pas l'air de connaître.

- Hé Andrew ! T'es pas censé être en colle ?

- T'inquiète Tony, je le serais la semaine prochaine.

Je regardais l'échange avec une certaine curiosité (souriant au passage à la dernière remarque qui me concernait évidemment), me demandant où Andrew avait pu connaître ces gars là. Assurément, j'avais beaucoup de choses à découvrir sur mon date improvisé. En tout cas c'était pas le genre de groupe qu'on allait voir de gaieté de coeur mais bon... qu'est-ce que j'en savais. Très vite, mon milkshake chocolat fut devant mon nez.

- Tiens, pour me faire pardonner nos futures heures de colle.

Il me tuait avec ses mimiques. Il savait ce qu'il faisait, et ça marchait bien trop avec moi. J'allais me mettre à sourire malicieusement à sa remarque, mais je réalisai bien vite qu'il me payait ma boisson malgré ma défaite inoubliable. Mon visage s'illumina de surprise mêlée de gratitude.

- Oh, t'es sur ? demandais-je un peu timidement.

Techniquement j'étais censée lui payer aussi. Mais peut-être avait-il senti la dèche qui régnait dans mon porte-monnaie. Inutile d'insister, Andrew avait déjà payé et attendait de sortir impatiemment.

- Bon on a qu'à aller directement au port, ceux là ils sont lourds.

Je commençai à siroter la paille en plastique tout en haussant les épaules. Si tu le dis. Finalement, il n'avait pas l'air de les apprécier plus que ça. Je jetai un coup d'oeil au groupe, la paille toujours coincée entre mes lèvres, tout en sortant de l'établissement. Certains me regardaient, mais je n'arrivais pas trop à déchiffrer leur expression. Peu importe, l'aventure m'attendait avec quelqu'un de beaucoup plus intéressant.
Hop, ni une ni deux, mes fesses rencontrèrent une nouvelle fois le siège de la voiture d'Andrew. Ca m'allait bien, j'aimais de plus en plus m'installer dans ce véhicule, et j'aurais bien aimé en faire une habitude. Dès qu'Andrew eut remis le contact, c'est cette fois la belle voix de Freddie Mercury qui détonnait dans les enceintes. Clyde roulait vite, et Bonnie aimait ça. Sirotant inlassablement l'irrésistible goût du chocolat, je montais ma main libre en l'air pour sentir le vent la pousser dans un sens puis dans l'autre. Je me sentais libre, je me sentais forte, je ressentais le sentiment que les jeunes ont lorsqu'ils se sentent invincibles. Surtout à deux. À nous deux, j'avais l'impression qu'on pouvait faire n'importe quoi et surpasser n'importe qui. J'étais pas encore assez en confiance pour chanter les paroles qui faisaient sentir n'importe qui plus puissant que l'univers, mais j'en étais pas loin. Je me sentais tellement bien avec Andrew, j'avais l'impression bizarre et stupide que ma place dans sa voiture m'était destinée. L'odeur iodée du port me fit enfin retirer la paille de ma bouche et j'esquissai un léger sourire satisfait. L'été ne finirait jamais et on serait jeunes pour l'éternité.

Andrew se gara et me pressa immédiatement, ce qui me fit rire, profondément amusée. On était des gamins, et la spécialité des gamins c'était de fuir les responsabilités. Le faire ensemble dans un bateau sous le soleil, c'était juste l'idéal. Le surveillant nous laisse entrer sans difficultés; deux ados aux têtes les plus innocentes du monde (mon coup du sirotage de milkshake couplé à un petit sourire d'enfant était assorti à la belle gueule d'Andrew à qui on pardonnait facilement à peu près tout), qui étaient là un samedi ensoleillé c'était d'autant plus normal. Rentrant comme dans une cour de récréation, Andrew finit par s'immobiliser et je l'imitai.

- Voilà ! Il n'y a qu'une seule rame, mais l'autre doit virer l'eau qui entre dans le bateau avec le seau pendant qu'on avance.

Il était en train de me montrer... une barque à moitié coulée. Une épave, je dirais même. Il blaguait, c'était sûr. Mais en même temps, il disait ça avec une telle assurance que j'avais un sérieux doute et j'en devenais presque inquiète. La paille fit un petit *pop* lorsque je la retirai pour m'exprimer... eh bien... comme je le pouvais.

- Euuuuuuuuh...

J'avais bugué comme une vieille borne d'arcade, mais quand je croisai les yeux d'Andrew, celui-ci se mit à rire et je compris qu'il se payait ma tête. La mienne, elle, avait l'expression des gens qui venaient de se faire arnaquer, mais qui aimaient toujours la personne qui se moquait gentiment en face. Faussement irritée et extrêmement amusée, je lui donnai une petite tape inoffensive sur le bras.

- Je le savais !! Je t'avais dit de pas te moquer de moi, t'abuses ! lui dis-je avant de rire en cadence. Mais bonne blague, il fallait la faire, je te l'accorde.

Te moque pas de moi, mais fais-le quand même, j'adore ça. On était un peu con les filles, des fois. Qu'est-ce qu'on disait pas pour paraître mignonnes. Mais ça m'allait, ça sortait tout seul, surtout avec Andrew. Oui, on voulait précisément qu'Andrew Dean nous trouve mignonne, drôle et adorable. Moi, je le voulais. J'étais sûrement pas la seule mais, eh, j'étais là.

- C'est là, désolé, me dit-il en me montrant le véritable bateau.

Ma bouche s'ouvrit et je ne put retenir un Wooaah... à peine murmuré. J'avais certainement pas l'habitude qu'on me propose de monter dans un de ceux qu'on regarde toujours lorsqu'on se balade au port. Andrew monta dedans et me tendit la main, que je pris sans me faire attendre, ravie, après avoir switché le milkshake pour lui tendre celle avec laquelle je prendrai appui. Sa main était grande et chaude, et j'avais grandement sous-estimé la sensation que ça allait me faire. C'était con, c'était juste un contact tout bête comme ça, mais dans ma tête c'était tout l'univers. Ça a duré deux secondes à tout casser mais j'en ai eu des frissons, ça faisait presque peur. Puis c'était terminé comme c'était venu. J'étais sur le bateau. Un peu surprise, parce que c'était pas aussi stable qu'un sol ordinaire, mais moins pire que dans mon imagination - pour le moment.

- Ça tangue un peu à l'arrêt, mais on s'habitue vite.

Ou peut-être que je me débrouillais pas si bien que ça finalement, haha. Tant pis, ça lui donnerait une raison de me rattraper et de prolonger notre poignée de main intense, si l'envie lui prenait. Sur ce, j'allai m'accrocher à un des rebords avec la grâce de Bambi sur la glace et le port finit par commencer à s'éloigner. La sensation était vraiment surprenante mais vite agréable. Je retrouvai vite mon sourire. Andrew aussi... Ah, c'était pas facile de se retenir de soupirer, mais qu'est-ce que j'étais niaise.

- Tu veux conduire ?

L'aspiration de mon gobelet fit un bruit de fin qui me surprit autant que sa question. Conduire ?! Je venais à peine de monter sur un bateau pour la première fois de ma vie et... Haha ! Bon, c'était pas trop le moment de faire ma poule mouillée (haha) devant Andrew Dean. J'avalai ma dernière gorgée de milkshake. Rah la honte, j'avais déjà tout bu alors qu'on venait à peine de décoller. Mais après tout, s'il me proposait de mener la barre, j'en aurais plus besoin, donc tant mieux.

- Excuse moi, je suis un véritable gouffre à chocolat. dis-je en posant le gobelet presque vide à mes pieds, avant de me rapprocher vers Andrew. Effectivement ça avait l'air plus stable qu'à l'arrêt. Merci pour le milkshake en tout cas. Je ferai plus souvent des paris avec toi si tu me laisses gagner même quand je perds.

Le sourire que je lui offrit était tout sauf innocent. La lueur dans mes yeux non plus. Doucement, je vins progressivement le remplacer aux commandes de l'engin mystérieux. Et... ouais, bah je pouvais plus prétendre grand chose, là.

- Il va falloir que tu me montres comment faire, j'ai aucune idée de comment ça marche. Je me retournai vers lui, l'oeil espiègle. J'espère que vous n'avez pas peur de me confier votre vie, Monsieur Dean. »

J'haussai un peu les sourcils, attendant de voir ce qu'il me réservait. Je savais plus si Bonnie & Clyde s'enfuyaient en bateau, mais si c'était pas le cas, ils auraient dû.

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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyJeu 1 Mar - 23:56

Andrew est captivé par Victoria. Il l'adore, et réalise ce fait alors qu'il n'y a plus qu'elle et l'océan. Déjà le week-end précédent, il était tombé sous le charme de son rire cristallin. A chaque fois qu'il l'avait entendu, il n'avait pu réprimer un sourire. Chaque éclat de rire était communicatif, et chassait les angoisses les plus tenaces. C'était comme si il n'y avait plus que ce moment de joie qui comptait. Et puis il y avait ce regard. Des yeux pétillants et plein de vie. Des pupilles qui transpercent l'âme et qui vous font quelque chose même en se posant sur vous ne serait-ce qu'une seconde. Andrew adore s'y perdre, mais il ne s'y risque pas encore plus qu'un bref instant. Il pourrait bien en perdre ses moyens, et quelle image de lui renverrait-il alors ?

L'hériter Dean trouve alors la parade idéale : il garde les yeux rivés sur l'horizon, l'air concentré, à la manière des grands marins de haute mer. Pendant un instant, le silence s'installe. Un intervalle de calme qui ne le gêne pas. Il organise ses idées et profite du moment. Sans la regarder, il sent Victoria à ses cotés, et il s'autorise quelques rêves secrets d'un futur idéal, bercé par le rythme des vagues qu'ils traversent.

Et puis avant de s'égarer tout à fait, il s'efforce de revenir à lui en brisant lui-même le mutisme tranquille installé sur le bateau. Lorsqu'il propose à Victoria d'essayer de conduire le bateau, la tête qu'elle fait en réponse n'a pas de prix. Par dessus le marché, elle s'excuse d'avoir fini son milkshake si vite. Andrew retient un rire et répond sur un ton léger en secouant la tête : "T'excuse pas, le chocolat c'est l'un des meilleurs." Puis il la laisse venir à lui alors qu'elle promet de renouveler l'expérience des paris. "Je suis pas sûr de montrer autant de clémence la prochaine fois." Il déclare en lui renvoyant le même regard qu'elle lui offre. Pourtant il sait en la voyant si proche qu'il ne lui résistera pas. Il sait aussi que d'avoir la faiblesse de céder à la belle blonde à chaque fois ne sera pas moins plaisant que de lui tenir tête. En cet instant là, c'est une certitude. Il est tout à elle, serviteur de ses moindres désirs, comme ensorcelé.

Il lui cède la place du capitaine sans s'éloigner pour autant. Lorsqu'elle réclame quelques explications, Andrew explique en désignant chaque partie du tableau de bord concerné. "C'est assez simple, en fait. Tu diriges avec le volant, tu accélères en poussant cette manette, et tu freines en la tirant vers toi. Aussi il faut toujours vérifier que cette ligne dépasse pas la limite rouge, sinon on va s'échouer." Il se penche vers le tableau de bord pour désigner le cadran si important, frôle Vicky au passage, puis se redresse et s'empare de son milkshake qu'il n'a pas eu l'occasion de terminer aussi vite que son accompagnatrice. Maintenant qu'elle est fin prête, il sirote une gorgée de mangue et manque de s'étouffer alors qu'elle lui sert du Monsieur Dean.

Malgré l'impression de respirer du milkshake et d'avaler de l'air, Andrew s'efforce de ne rien laisser paraître et de remplir son rôle de gentleman jusqu'au bout. "Je suis certain que vous en prendrez soin, Madame." Il lui sert le même petit jeu qu'elle, en plongeant son regard droit dans les pupilles ensorceleuses de Vicky. Leur proximité soudaine lui donne l'occasion de lui voler un baiser. Il hésite une seconde et résiste à la tentation vibrante de l'instant. Il est encore trop tôt, les choses commencent si bien qu'il se refuse à les gâcher par un geste d'impatience. L'attente du bon moment est une agonie délicieuse dont le grand blond ne se lasse plus.

Il se détourne finalement de l'enchanteresse pour désigner une direction vers la terre. "Par là il y a une plage sauvage où l'on n'accède qu'en bateau. C'est la cachette idéale pour deux évadés comme nous." Andrew suggère en livrant à Vicky l'emplacement de son refuge favori. Depuis qu'il a appris à conduire ce bateau, le fils Dean a toujours apprécier venir s'isoler de temps en temps sur ce petit bout de terre inconnu du grand public. "A bâbord toute ! Si vous le voulez bien Capitaine. L'eau clair et le sable fin nous y attendent pour profiter d'un VRAI samedi de fin d'été." Andrew déclare sur un ton victorieux en guidant sa dame blonde jusqu'au repaire. Il ne prend pas la peine de préciser que c'est aussi le dernier samedi de cette fin d'été qu'ils vont passer en extérieur. Raison de plus pour le rendre unique et parfait.
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyLun 5 Mar - 0:27





SHADOW OF LOVE

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C'était pas facile, vraiment pas facile et pourtant si naturel que j'en comprenais pas grand chose. Mais il se passait un truc là, du genre s'il se passe rien après je serais sûrement assez déçue pour pleurer dans mon lit le soir sans rien dire à personne. Ouaip. C'était dangereux, mais j'avais envie de m'y engouffrer dedans sans regarder en arrière. C'était même irrésistible, un vertige attirant auquel j'étais complètement soumise. On jouait, on se regardait puis on détournait les yeux dans un ballet manipulateur, regarde moi, je ne céderais pas, et pourtant je reviens à chaque fois... C'était un mélange d'angoisse et d'excitation qui me poussait à continuer et qui ne rendait jamais le jeu inintéressant ou trop difficile. C'était un balancement. Un fragile équilibre. Tellement fragile qu'il allait bientôt perdre pied, ça se sentait, mais le moment était incertain. C'étaient nos œillades fuyardes qui s'effleuraient à mi-chemin entre la timidité et l'envie de s'ouvrir. C'était le regard espiègle et le sourire mutin que je lui avais envoyé quand il m'avait répondu avec la même intention :

« Je suis pas sûr de montrer autant de clémence la prochaine fois.

Je fondais et je voulais qu'il fonde aussi. Et je soupçonnais qu'il veuille la même chose. Au fond du crépitement de mes pupilles, je le lui disais, que ça marchait. Ça marchait, sur moi, ça marchait. J'essayais d'y voir la même lueur dans ses yeux clairs. Mais parfois, c'était comme regarder le soleil et le rayon m'aveuglait jusqu'à ce que je doive me forcer à détourner le visage sur l'horizon plate. Les yeux d'Andrew étaient comme le reflet de l'eau qui avait une âme. Magnifique et terrifiant. Heureusement qu'il finit par me donner autre chose sur quoi essayer de me concentrer avant que je ne me transforme en eau plongée dans des reflets trop profonds.

- C'est assez simple, en fait. Tu diriges avec le volant, tu accélères en poussant cette manette, et tu freines en la tirant vers toi. Aussi il faut toujours vérifier que cette ligne dépasse pas la limite rouge, sinon on va s'échouer.

J'étais un peu trop concentrée sur le son de sa voix, je n'avais pas retenu toutes les infos. Mais, effectivement, ça semblait logique et mon cerveau ne tarda pas à tout recouper. Même si sa dernière phrase m'avait fait avaler ma salive un peu difficilement. On va s'échouer ? Mmmh... Il avait raison de me faire confiance sur ce coup là ?... Peu importe, Vicky. C'est pas le moment de faire ta mauviette. De toute façon la proximité d'Andrew m'empêchait de ressentir trop d'anxiété à ce sujet. J'étais dans une bulle, douce et illusoirement invincible. Alors mes mains s'agrippèrent au volant du bateau. J'essayais de répéter tout ce qu'il m'avait dit dans la tête juste après avoir sorti ma phrase d'invitation à l'espièglerie maximale. J'entendis un drôle de bruit et compris qu'il avait manqué l'étouffement par milkshake à la mangue. Je réprimai un rire alors que mes lèvres s'étiraient en un sourire incontrôlable. Cependant, Monsieur Dean se reprit bien vite et ne prit même pas la peine de tousser.

- Je suis certain que vous en prendrez soin, Madame.

C'était ce que ça lui avait fait ? Parce que mon petit rictus gentiment moqueur s'était rapidement métamorphosé en sourire timide, ou plutôt fasciné. L'hypnose était totale, et dans ma tête, je me souviens m'être dit que je n'avais jamais ressenti quelque chose d'aussi fort avec quelqu'un auparavant. C'était probablement débile, c'était probablement rien... C'était probablement tout. Il n'y avait rien de plus frustrant ni de plus grisant que de marcher sur une corde raide. Cependant, elle menace de céder, et nos regards se détournent presque au même moment, m'arrachant un petit raclement de gorge. Mon cœur tambourinait jusque dans ma gorge. Le bateau, oui, le bateau. J'étais censée conduire le bateau.

- Par là il y a une plage sauvage où l'on n'accède qu'en bateau. C'est la cachette idéale pour deux évadés comme nous, fit Andrew en me montrant la direction avec son bras.

Une plage sauvage ! C'était génial ! Mon visage s'illuminait rien qu'à cette idée. Ça se voyait qu'Andrew avait vécu ici toute sa vie (enfin, c'était ce que j'imaginais), il en connaissait des trucs ici. Des trucs, des personnes, des moyens. Il me paraissait comme un magicien qui avait eu envie de me montrer les merveilles qu'il cachait au monde entier. Je n'aurais pas pu me sentir plus privilégiée, sans savoir que j'aurais de plus en plus envie de découvrir ce que cette magie dissimulait.

- A bâbord toute ! Si vous le voulez bien Capitaine. L'eau clair et le sable fin nous y attendent pour profiter d'un VRAI samedi de fin d'été.

Après avoir ri, je me pris au jeu et me redressa, regardant l'eau à travers mes verres teintés en soulevant fièrement le menton.

- Vos idées ne cesseront de m'étonner, mon fidèle second, répondis-je faussement solennelle. Je vais essayer de nous amener à bon port, même si j'ai bien peur que ce Capitaine là ait passé plus de temps à boire du rhum dans sa cabine qu'à diriger le bâtiment, continuais-je en gardant de moins en moins mon sérieux, pour finir dans un petit éclat de rire.

Ok, bon, il était temps de s'y mettre. J'essayais de mettre la petite angoisse de côté pour agir et me lancer. Un peu incertaine, je poussai la manette comme Andrew me l'avait indiqué, et le bateau se remit à ronfler comme lorsqu'on venait de s'enfuir. J'avais l'impression d'avoir réussi un cent mètres à moi toute seule vu l'expression enchantée qu'affichait mon visage à ce moment. On avançait doucement, puis légèrement plus vite, à vitesse de croisière alors que je tournai soigneusement le volant vers la direction de la petite plage, un petit bout de langue concentré sortant de mes lèvres. Une fois bien droite, je laissai la sensation de contrôle envahir mon corps tel un antidote parant toute peur. Je me retournai une fois vers Andrew, même si le reste du temps, j'étais concentrée sur la trajectoire.

- C'est trop bien ! m'exclamais-je à son intention, façon de lui dire merci, en quelque sorte.

Je laissais alors la brise marine et la vitesse me caresser le visage et les cheveux, rapidement ravie d'avoir endossé le rôle de Capitaine. Je commençais même à prendre de la confiance, me mettant à chantonner légèrement Another One Bites the Dust qu'on venait d'entendre avant d'être arrivés au port. And another one gone, and another one gone, another one bites the dust, eh. Hey, I'm gonna get you too. Another one bites the dust. mumurmais-je presque, en rythme. J'avais dit qu'elle donnait du pouvoir, cette chanson. Un peu trop peut-être ?

La plage se rapprochait plus vite que je ne l'avais prévu, et même si j'étais contente d'atteindre la prometteuse suite que nous réservait l'aventure, la ligne que je surveillais constamment depuis le début commença à se rapprocher lentement du rouge. Ma panique aussi. Merde. Comment je fais pour ralentir ? Il faut que je freine, ouais, c'était logique mais sur le moment mon cerveau s'était éteint deux secondes. Je tirai donc la manette, et la ligne se rapprochait moins vite, mais se rapprochait quand même. Shit... j'arrivais pas à tirer plus loin. Je savais pas si j'aurais le temps de tester ma force sur ce coup là, et je finis par me tourner vers Andrew avec le visage le moins à l'aise du monde. Mon rire en fut totalement déformé, par ailleurs.

- Ahem... je crois que le Capitaine est dans une mauvaise passe, m'sieur. Un coup de main ?

J'osais pas lâcher la manette même si mes doigts blanchis par l'effort ne faisaient pas vraiment avancer la situation. Pendant quelques secondes, j'espérais sincèrement ne pas devoir repayer un bateau à Clyde. Bonnie était fauchée et pleine de honte.

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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyMer 7 Mar - 23:52

Victoria est rayonnante, et à ses côtés, cette impression de bien-être total est contagieuse. Chaque mot qu'elle prononce arrache un sourire à Andrew. Il ne peut pas s'empêcher d'échapper un rire léger lorsqu'elle se fait passer pour un capitaine incompétent, et trouve place dans un fauteuil passager malgré tout. Elle s'en sortira, elle est parfaite. Avec toute la volonté du monde, il n'aurait tout de même pas pu lui trouver le moindre défaut.

Et puis maintenant que toute son attention est accaparée par la conduite du bateau, Andrew peut l'observer à son aise. C'est un petit malin. Confortablement installé dans son siège, il savoure son milkshake en profitant du spectacle. Elle semble si heureuse que le lycéen prie pour que l'instant ne s'arrête jamais. Il en mémorise les moindres détails pour s'en souvenir toujours et se repasser la scène en boucle lorsqu'il serait à nouveau seul chez lui. Car il peut le deviner d'avance, Victoria va hanter un certain nombre de ses nuits. Jamais il ne se lassera de penser à elle. On le reprendra souvent, le regard perdu dans le vide en plein milieu d'une conversation inintéressante ou d'un cours peu passionnant. Cette journée est la meilleure qu'il passe depuis de long mois - voire années. Rien que pour ça, il est reconnaissant envers Mack de lui avoir présenté Vicky. C'est probablement la meilleure chose qu'elle ai faite pour lui.

Vicky interpelle le blond rêveur dans sa contemplation. Elle s'éclate, et il la conforte dans ses débuts de grand capitaine. "Ouais, tu te débrouilles bien !" La bouille concentré qu'elle fait en contrôlant le tableau de bord tout en gardant un œil sur sa trajectoire achève Andrew. Il termine son milkshake d'une traite sans s'en rendre compte. Cerise sur le gâteau, la jolie blonde se met à pousser la chansonnette tout en conduisant. Elle a l'air si heureuse qu'elle efface toute forme de regret qui pourrait être lié à cette sortie illégale. Le lycée comme son père pourront bien lui faire subir tout ce qu'ils veulent, jamais Andrew ne se sentira désolé pour ce qu'il a fait ce matin. En fait, il lui vient même l'idée stupide de garder le pass du lycée en souvenir, qu'importe que cela lui attire encore plus d'ennuis pour rien. Il faudrait être vraiment abruti pour trouver cette idée géniale, mais le jeune Dean n'est plus capable de la moindre réflexion aux côtés de Vicky.

Il est rendu si distrait qu'il en oublie que Victoria ne sait pas conduire. Alors qu'ils approchent dangereusement de la plage, elle appelle timidement à l'aide. Andrew prend tout de même le temps d'en rire, malgré la déception de devoir s'arracher à ce moment tranquille. Se laisser guider par la belle lycéenne sur l'océan lors d'une journée ensoleillée comme celle-là, c'était à envier. Le grand blond s'arrache donc de son siège à regret, mais trouve vite consolation en se glissant juste derrière elle. "Tu essayes de me faire le coup de la panne ?" Il se moque gentillement en jetant un coup d’œil sur le tableau de bord par-dessus l'épaule de Victoria, avant de poser sa main sur celle de la jolie capitaine pour lui venir héroïquement en aide dans le ralentissement du bateau. "Tu ralentis comme ça, et tu tournes légèrement par là." Il la guide sans s'inquiéter, profitant largement de la situation pour oser se rapprocher encore.

La tentation fait battre son cœur plus fort. Il se voit un instant passer ses bras autour de la taille de Victoria pour la serrer contre lui. Il se voit lui murmurer des mots doux à l'oreille et se pencher encore un peu pour lui glisser un baiser joueur dans le cou. A la place, il se contente d'annonce d'une voix un peu moins neutre qu'il ne l'aurait voulu : "Tu es parfaite." Elle pensera certainement qu'il commente sa conduite, mais ces trois mots ont une toute autre signification pour lui. C'est un premier risque qu'il prend. Un semi-aveu. Il aimerait s'abandonner à elle même si une peur idiote le retient encore à la limite. Lui qui affiche pourtant toujours une confiance en soi sans limite, le voilà rendu timide !

Andrew s'en veut de ne pas avoir un meilleur contrôle de lui, alors il s'arrache soudainement à Victoria pour s'occuper de l'abordage du ponton. Il espère qu'en rompant le contact, il romprai le charme. Pauvre naïf ! Le voilà frappé par l'amour. Désespéré, il saute sur la terre ferme et tend encore une main à sa belle. Le jour arrivera bientôt où il n'aura pas à lâcher cette main douce une fois l'équilibre de la jeune MacNamara rétablit. Andrew s'en fait la promesse intérieure. Cette fille, elle n'est pas comme les autres. Elle lui torture l'esprit et il en redemande. "Bienvenue au Paradis." L'héritier Dean déclare en désignant la petite plage inconnue du grand public, bien décidé à lui sortir le grand jeu. L'eau est claire, le sable est fin, le soleil brille et tout est parfait.

"Je te parie un milkshake que je suis dans l'eau avant toi !" Il déclare soudain sans prévenir, avant de partir en courant vers la plage tout en se débarrassant de ses premiers vêtements. Dans sa hâte, il abandonne tout dans le sable et fait quelques pas de course dans l'eau en caleçon avant de s'étaler de tout son long dans l'eau en riant. Comme un grand gamin, il ne se lassera jamais de ce jeu.
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyLun 12 Mar - 0:05





SHADOW OF LOVE

« We built a shadow of love in our hearts where the future should be. »


Mon coeur battait dans l'anxiété grandissante. J'espérais qu'Andrew vienne vite à ma rescousse et surtout celle de son bateau s'il y tenait, ou le choc allait être brutal, je pouvais le sentir. Mes dents se serrèrent, anticipant l'accident qui allait heureusement pouvoir être évité. Andrew, lui, ne semblait pas inquiet du tout, en tout cas c'était ce que je me disais, et je ne savais pas ce qu'il devait en être alors.

« Tu essayes de me faire le coup de la panne ?

Il trouva tout de suite quoi dire pour me faire rire et dissiper le nuage de peur qui m'entourait la tête. Quand je disais qu'il était magique. D'un coup, la pression s'échappa de ma poitrine. Mais elle ne fut pas remplacée par une totale sérénité car Andrew était vraiment, vraiment très proche de moi. Mon coeur s'emballa très vite, et très différemment d'il y a quelques instants. J'avais limite peur qu'il l'entende tellement les battements tapaient jusque dans mes oreilles. Instinctivement, je m'étais redressée, tendue mais dans une manière des plus agréables qui soit, ce qui était vraiment bizarre. Sa main se posa sur la mienne et à ce geste, ma bouche s'entrouvrit et je luttai pour ne pas respirer trop fort. Je n'arrivais plus bien à utiliser mes poumons, bloquée entre le souffle coupé et l'expiration trop bruyante et saccadée. C'était clairement pas une situation dans laquelle j'étais à l'aise, mais curieusement je n'avais jamais envie qu'elle s'arrête. Je n'étais absolument pas contre ce rapprochement, au contraire, je m'efforçais simplement de me contenir. Parce que c'était presque devenir accro à une drogue à ce stade. Presque ou pas, d'ailleurs. J'étais vraiment en train de succomber. Je ne luttais même pas. Pourquoi l'aurais-je fait ?

- Tu ralentis comme ça, et tu tournes légèrement par là.

J'écoutais sa voix délicieusement proche et le laissait guider ma main sans résistance. Si ça continuait, j'allais me mettre à vouloir des cours. Et n'importe qui me connaissant m'aurait cru folle de prendre un cours de quelque chose. Apparemment, si le professeur s'appelait Andrew Dean, je ne répondais plus de rien. Je n'attendais rien à ce moment, mais je savais pertinemment que s'il faisait un geste de plus, j'étais totalement à lui. Un seul petit geste d'attention et il avait gagné une Vicky. Encore plus facile que d'attraper une peluche dans une machine à pince. Mais le joueur était spécial. Très spécial.

- Tu es parfaite.

Mon coeur rata un battement. Je sentis mes joues s'empourprer et brûler ma peau. Je savais que ça n'avait rien à voir avec le soleil. À ce moment, le soleil était juste derrière moi, contre moi si j'osais me l'avouer, et me sussurait une phrase qui avait fait tomber mon palpitant de plusieurs étages. Wow... Il me carbonisait doucement, mais à la manière d'Icare, j'étais totalement aveugle et je voulais m'en rapprocher encore plus. Ca ne voulait peut-être rien dire, mais je ne voulais pas y croire. C'était dangereux, c'était tellement dangereux. J'adorais ça.
Je me risquai à tourner doucement mon visage vers lui, rien que pour capter son expression. J'en mourrais d'envie. Mais dès que mes yeux approchèrent de son visage, Andrew se détacha. Je ne pus m'empêcher de légèrement sourire, espérant secrètement que ce moment ne serait pas le seul de la journée. Cependant quelque chose me disait que ça recommencerait certainement. C'était peut-être tout simplement de l'espoir de jeune fille. Il pouvait être puissant.

Encore fébrile et le coeur battant, je venais à peine de remarquer qu'on avait finalement accosté. Tu fais un super capitaine, Vicky, bravo. Je suivis Andrew et le laissai m'aider à descendre dans un autre contact auquel je ne m'habituais toujours pas. C'était presque si j'en venais à regarder ma main quand elle touchait la sienne. J'atterris en faisant de petits moutons de sable autour de mes pieds dans un bruit mat.

- Bienvenue au Paradis, fit Andrew en me présentant la plage.

Mes yeux observèrent l'endroit, ravis, derrière mes verres colorés. C'était surréel. Une plage pour nous tous seuls, effectivement c'était le paradis, je n'avais pas d'autre mot. J'avais envie d'y courir d'un bout à l'autre et me rouler dans le sable dénué de toute trace humaine. Que mon magicien n'arrête pas de me montrer d'autres tours ! Enfin, je ferais mieux de faire attention à ce que je souhaite, bientôt il allait réussir à faire disparaître nos vêtements.

- Je te parie un milkshake que je suis dans l'eau avant toi !

Ha ? Je tournai ma tête vers lui, curieuse. Mais il avait déjà pris de l'avance le bougre et était en train de se déshabiller en courant. Je pouffai d'abord, ne croyant pas ce que je voyais. C'était génial de voir que même Andrew pouvait avoir des accès de folie comme ça. Dans un sens un peu stupide, je me sentais plus proche de lui dans ce moment là. Mis à part le fait qu'il venait de me mettre misère à un autre défi. Mais au début, j'étais bien trop prise par le fait qu'il n'avait plus de t-shirt. Non, ça ne m'avait pas échappé, et j'avais bien du mal à détacher mes yeux de cette vision alors que ma lèvre inférieure avait trouvé refuge sous mes dents. Oh, Vicky, reprend-toi ! Tu te fais complètement avoir par ce... ce footballeur d'Andrew Dean, faut pas rester plantée là ! Je baissai la tête. Et je réalisai. J'allais me mettre en sous-vêtements devant lui, là, maintenant.

...

Ok. Ok, non pas que ça déplaise mais j'avais pas pensé que ça allait arriver avant... je sais pas mais en tout cas peut-être pas pendant les premières heures de notre rendez-vous interdit. Mes yeux s'écarquillèrent derrière mes lunettes de soleil et les joues recommencèrent à me piquer. Aïe aïe aïe aïe aïe aïe aïe, BON ! C'est bon Vicky, pas de quoi paniquer. Il a beau être hm super canon toi aussi t'es une pom pom girl et t'es bien quoi, pas. De. Panique. Aie l'air confiante. Toute ta vie t'as été entraînée pour ce moment précis, go go go. Je soufflai d'un coup pour me donner de l'encouragement et commençai à enlever ma veste et ma jupe. J'essayais de me dépêcher pour aller donner la râclée que ce sacré Dean méritait, mais le fait d'avoir déjà perdu et la peur que j'essayais de rejeter me ralentissaient un peu. Je pris juste soin de couvrir ma précieuse broche papillon entre deux plis de ma veste pour qu'elle n'ait pas trop de sable sur elle et hésitai à garder mes lunettes de soleil. Mais je sentais qu'on n'allait pas que se tremper les pieds, donc je les posai sur ma pile de vêtements. Bon. Mes sous-vêtements étaient pas du tout coordonnés, mon soutien-gorge était bleu et ma culotte grise mais bon au moins elle était pas trouée ni rien. Ca pourrait être pire, ça pourrait être pire... Respire. J'attrapai le gros chouchou bleu à mon poignet - un crunchie c'était aussi important qu'une broche dans la Triade - et procédai à attacher mes cheveux blonds en queue de cheval alors que j'observais Andrew barboter joyeusement dans l'eau. Un sourire malicieux s'afficha sur mes lèvres alors que je me mis à courir vers lui dès que ma coiffure fut en place. Ah, il allait voir !

- Alors ça c'est pas juste ! criai-je avant d'arriver en grands splotch splotch à côté de lui, restant debout.

Je croisai mes bras en faisant mine de bouder, même si mon sourire me trahissait par moments.

- Tu te venges de tout à l'heure, c'est ça ? Je pensais pas que t'envisageais de tricher, quand même !

J'allais même jusqu'à fermer les yeux en détournant mon visage, déployant mes talents d'actrice. Puis un de mes yeux s'ouvrit en sa direction et, reprenant mon sourire mutin, je jetai soudainement mes bras dans l'eau et l'aspergea d'une bonne grosse vague. Eh quoi, j'étais en position de force, fallait que je m'en serve. Je me mis à rire sans pouvoir me contrôler et m'éloignai immédiatement (pas très loin non plus, l'eau c'est pas le top pour la rapidité) telle une gamine qui venait de faire la meilleure farce. Puis je fis volte face et le regardai se remettre de ses émotions tout en replongeant mes mains dans l'eau, préparée à toute attaque - ou presque, s'il se jetait sur moi j'étais carrément morte par contre. Mes yeux brillaient d'une espièglerie non cachée. Il voulait du défi, il allait en avoir !

- Allez, viens chercher ton milkshake, Dean ! »

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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyDim 25 Mar - 21:43

Dans son élan, Andrew n'a pas laissé le temps à Victoria de comprendre ce qui se passe. Il est rendu surexcité par cette liberté tout récemment retrouvée et fonce déjà tout droit vers l'océan en abandonnant ses vêtements superficiels dans le sable. Le temps magnifique que leur offre la journée laisse croire que l'été ne fait que commencer. C'est comme un rêve éveillé. Andrew se fait la réflexion alors qu'il vient de s'affaler dans l'eau en riant. Tout semble parfait, et rien ne peut venir perturber cet instant en duo. La seule chose qui les menace, c'est le réveil qui marquera le dur retour à la réalité. Un moment qui semble encore si loin au grand blond qu'il ne pense pas un seul instant à s’en préoccuper. En fait, c'est la ville entière qui semble trop éloignée pour exister dans son esprit. A la place, il a le regard fixé sur sa lycéenne préférée alors qu'elle s'approche à grands pas en affichant une mine clairement mécontente.

Elle est mignonne quand elle s'énerve en sous-vêtements. Le jeune Dean ne peut pas s'empêcher de se faire la réflexion en répondant à ce froncement de sourcil soudain par un sourire joueur. Il est touché en plein cœur par les pupilles faussement furieuses de Victoria qui s’avance droit vers lui en tenue légère. La mimique qu'elle fait en croisant les bras étire encore ses lèvres, et la difficulté que la jolie blonde à pour retenir ses sourires en mimant la colère le fait carrément fondre. Il suit et mémorise le moindre geste de Vicky comme s'il s'agit de sa plus grande idole. « Et moi je pensais pas que tu étais mauvaise perdante ! » Il réplique à l’accusation de tricherie en se moquant gentiment. Et puis il se laisse paresseusement flotter sur les vagues tranquilles de la plage sauvage en s’approchant doucement pour venir quémander un pardon. Vicky lui donne une impression de déesse marine mécontente. Il pourrait presque en oublier de flotter et se noyer dans ce fond d’eau.

Il n’en a pas le temps cependant. C’est au tour de Vicky de le prendre au dépourvu, et la colère divine s’abat sur lui avant qu’il n’ait le temps de se faire pardonner. Il subit l’attaque éclair de plein fouet. L’eau le submerge comme un tsunami. Dans la surprise, il s’agite brutalement, manque de boire la tasse, et se redresse sur ses pieds comme si une méduse vénéneuse venait de lui piquer la fesse gauche. « Et c’est toi qui parle de tricherie !! » Il s’exclame en passant une main sur son visage pour en chasser l’eau de mer. C’est à lui de mimer l’air scandalisé alors qu’il se dresse de toute sa hauteur en promettant les pires tourments à Victoria en un regard. Pour avoir perturbé sa flottaison pacifique avec une telle violence, la vengeance de Dean sera sans pitié. La pauvre McNamara doit déjà se voir noyée. Ses yeux ensorceleurs pétillent pourtant d’une facétie sans limite, et elle trouve même l’insolence de provoquer son ennemi en l’incitant à l’assaut.

Il n’en faut pas plus pour Andrew. Se vengera bien qui se vengera en dernier, alors il fonce droit devant en fermant les yeux pour palier à une probable seconde grosse vague d’eau de mer. Rendu aveugle par son offensive menée de front, le jeune blond est guidé par son instinct. « T’es foutue ! » Il prévient alors que ses réflexes de joueur de football américain lui viennent en premier. Il enserre Victoria par la taille, la soulève sans la moindre difficulté, et la jette à l’eau toute entière en lui tombant dessus au passage. Il a à peine le temps de réémerger qu’il éclate d’un rire victorieux en jetant ses cheveux en arrière d’un geste de la main. Il n’a fait preuve d’aucune once de pitié, mais il faut dire que la petite blonde l’a bien cherché. Il espère cependant qu’elle ne sera pas trop vexée d’avoir été si platement vaincue, alors pour se racheter il se prépare à faire docilement le sous-marin en se laissant couler si Vicky contre-attaque. Le pauvre mortel qu’il est a beau être plus fort, il n’en est pas moins à la merci de la belle créature marine qui lui fait face. « Et maintenant j’ai gagné ? » Il demande pourtant avec un air fier de lui qu’il ne parvient pas à retenir. Il est près d’elle. Trop près. Et il essaye de ne pas y penser pour ne pas perdre la face. Se laisser berner par le charme de Victoria en baissant sa garde, se serait perdre l’éventuelle prochaine manche beaucoup trop facilement. Il est pourtant beaucoup trop absorbé par elle pour prêter attention à la voix de son père qui grésille doucement à travers la radio du bateau. Andrew ! hsssss Andrew tu me reçois ? Tu es où ? hsssss La voix n’a clairement pas l’air contente et ne laisse rien présager de bon, mais pour l’instant le fameux Andrew est occupé à nager autour de Victoria. McNamara est avec toi ? hsss La voix ne perd pas espoir d’être entendue, et visiblement le père voit déjà clair dans le jeu de son fils. Le temps qu’il reste au paradis s’égraine doucement mais sûrement alors que la réalité cherche déjà à se faire un chemin jusqu’aux deux jeunes en fuite.
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyLun 26 Mar - 21:10





SHADOW OF LOVE

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Moitié terrifiée, moitié hilare, j'observai Andrew se remettre de ma petite surprise, et c'est vrai que c'était drôle même si je savais que j'allais morfler juste après. Mais ça valait le coup. Rien que pour voir le bond qu'il avait fait, et l'expression de surprise sur son beau visage. Je ne pus m'empêcher de rire (en même temps, qui n'aurait pas ri) en l'imaginant ne pas croire que je pouvais faire une chose pareille. Mince alors.

« Et c’est toi qui parle de tricherie !!

Son intervention ne parvint pas à chasser mes gloussements, au contraire. On était des enfants croyant en la jeunesse éternelle. J'avais aimé son geste quand il avait passé sa main sur son visage. Tout son corps ruisselant brillait au soleil, et j'étais totalement perdue dans ma vision. Merde, il était vraiment beau... Est-ce qu'il savait qu'il était beau comme ça ? Mais ma contemplation fut interrompue quand je croisai ses yeux. Mes sourcils se levèrent. Oups, ça sentait vraiment pas bon. Mais en même temps... je n'allais pas m'enfuir pour autant. Une Vicky ça n'avait pas d'instinct de survie quand un Andrew la regardait intensément comme ça, même si elle savait qu'elle allait se faire dévorer. Alors il plongea sur moi.

- T’es foutue !

Ah ça oui, pour sûr j'étais foutue ! Je savais déjà que je faisais pas le poids. Je sentis ses bras m'entourer la taille avec force et, même si le contact n'était pas désagréable, je commençai à pousser un cri strident lorsque je sentis mes pieds se décoller du sable. La seconde d'après, l'eau me submergeait et rentrait dans mon nez, et Andrew m'écrasait par dessus le marché. Damn, heureusement que c'était dans l'eau mais je le sentais son poids de footballer. Et je sentais aussi les grains de sable s'enfoncer dans ma peau, le sel de l'océan picotant les microscopiques plaies. Remontant à la surface dès que possible, j'avalai l'air d'un coup mais portai bien vite mes mains à mon nez, les sinus brûlants. Il m'avait mis KO, j'étais dans un sale état, mais j'avais quand même envie de rire. Je soufflai pour retirer l'eau passée par bon nombre de mauvais endroits.

- Et maintenant j’ai gagné ?

Tout ce que je pus lui répondre fut une toux iodée remplaçant mon esclaffement, mais bientôt je pus continuer à me tordre comme convenu. Il m'avait bien eue, c'est clair. Je réfléchirais à deux fois avant d'embêter Andrew Dean, mais... après tout ça ne me faisait pas peur non plus.
Mon oreille fut attirée par un bruit provenant du bateau derrière moi. Un grésillement incertain que je n'arrivais pas à déchiffrer d'ici.

- Qu'est-ce que c'est ? demandais-je en me retournant.

Impossible de savoir. J'entendais juste des krrsch krrssch indéchiffrables. L'air interrogateur, je me replaçai pour refaire face à Andrew.

- Tu crois qu'on devrait aller voir ?

Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Je posai cette autre question en haussant lentement les épaules. C'était bien hasardeux comme décision, je sentais qu'on ne savait pas trop sur quel pied danser, ici. Mais on finit quand même par se lever, par principe. C'est en faisant ce mouvement que je me rendis compte que ça ne pouvait pas être bon. J'avais presque oublié qu'on était pas du tout censés être ici. Si c'était quelqu'un qui essayait de nous appeler ?... Quand mon regard se posa sur le rivage, une peur grandissait en moi telles les vagues qui roulaient jusqu'au sable à quelques mètres. Non, je ne voulais pas que ça se termine. Et pourtant c'était le pressentiment que j'avais. Il fallait que je fasse quelque chose. Un truc. N'importe quoi. J'avais encore de l'eau presque jusqu'aux genoux. Je ne voulais pas aller plus loin. Je m'arrêtai net.

- Andrew ? appelai-je assez fort pour qu'il reste proche et m'écoute.

Mon air inquiet alla rencontrer ses pupilles claires alors que je replaçai une mèche mouillée sur le côté de mon visage. Sans trop réfléchir, je m'avançai vers lui et finit par placer mes mains sur ses épaules. Même autour de son cou. Impossible qu'il ne m'écoute pas.

- Je veux pas partir... on vient juste d'arriver, lui dis-je, presque plaintive. Presque désespérée.

Mes yeux de chien battu semblaient faire leur travail, voulant éclipser les mauvaises ondes qui émanaient du bateau, de la terre ferme, de la réalité. J'avais choisi ma réalité. Elle était les pieds dans l'eau avec un lycéen à peine plus vieux que moi.
Puis mon air suppliant se transforma soudain en un sourire victorieux. Mes yeux avaient changé d'éclat. Ils criaient Je t'ai bien eu. Si Andrew avait su montrer ce qu'était un plaquage en bonne et dûe forme, moi je pouvais lui enseigner un petit tour de pom pom girl. Eh, il fallait pas embêter une guêpe, après tout. D'un coup, je bondis sur mes pieds et balançai mon corps en avant, collant mes jambes repliées à la taille d'Andrew pour qu'il bascule en arrière. Bingo, l'effet de surprise avait sûrement fait 50% du job, mais c'était le principal. Plotsch. Retour à l'eau, mais pas assez pour se faire submerger, cette fois. Andrew était juste tombé sur le dos et c'était à moi de me retrouver au-dessus, et, évidemment, de rire victorieusement. J'avais planté mes mains dans l'eau au dessus de ses épaules à l'atterrisage et était restée comme ça depuis.

- Vicky, 2. Andy 1. J'attend la suite. » provoquais-je avec un malicieux sourire en coin.

Sourire qui finit par s'estomper à mesure que je me rendais compte de notre proximité et de l'hypnotisme que je subissais par ses grands yeux parfaits. Les grésillements du bateau, je ne les entendaient même plus, je venais de les repousser aussi loin que l'horizon. En même temps, à quoi d'autre pouvais-je penser alors que j'étais à califourchon sur Andrew Dean et que je n'arrivais pas à me détacher ? Mes lèvres s'entrouvrirent légèrement mais je ne dis rien. Je sentais ma pression artérielle bouillonner dangereusement, faisant palpiter mon organe vital tellement fort que je suspectais qu'un coucou sorte de ma poitrine et sonne l'heure. L'heure où j'étais tombée amoureuse d'Andrew Dean. Oui, c'était sûrement à cette même seconde. Ça ne faisait plus trop de doute. Pauvre de moi ! Rougie par l'effort et l'émotion, j'étais happée par un délicieux et terrifiant vertige. Avais-je seulement la sensation d'être attirée par le visage d'Andrew tel un aimant ? Je ne savais pas trop. Mais le rapprochement était périlleux. Très périlleux.

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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptySam 7 Avr - 1:42

Andrew a presque pitié de Victoria quand il la voit remonter à la surface en toussant pour chasser l’eau de mer qui est mal passée. Il y est allé un peu fort, emballé par l’euphorie du moment. Alors il guette la réaction de la jolie blonde d’un œil attentif pour s’assurer qu’elle ne va pas lui hurler dessus ni se mettre à pleurer, ou quoi que ce soit d’autre qui pourrait tuer l’ambiance. Par chance, elle n’a pas l’air spécialement troublée par cette défaite profonde. Vicky est bonne joueuse, mais le lycéen a à peine le temps de s’en réjouir que le sourire de la jolie blonde est chassé par un air surpris. Elle se détourne de lui pour regarder furtivement le bateau et l’interroge en même temps.

Andrew est ainsi enfin libéré du regard envoutant de Victoria. Libéré du charme, il daigne enfin prêter attention au reste du monde. Ça lui fait l’effet d’un réveil inattendu au beau milieu d’un beau rêve. Il est un peu perdu, surpris et déçu aussi par ce changement de sujet soudain. Malgré tout, il tend l’oreille, rendu curieux par ce qui a bien pu capter l’attention de sa petite sirène. Il n’a pas de mal reconnaître les bruits de la radio, et s’enfonce aussitôt un peu plus dans l’eau. Qui que ce soit à l’autre bout des ondes, Andrew n’est pas assez responsable pour le préférer à Victoria – d’autant plus qu’il se doute du contenu du message. Imaginer passer le reste de la journée à subir le blâme de son père furieux le fait déjà soupirer. Il se laisse flotter en regardant le ciel lorsque la jeune McNamara s’inquiète d’aller écouter de plus près ce que leur dit la radio.

Damn, la voilà soudainement transformée en petit ange obéissant. Andrew se redresse. Il n’est pas emballé par l’idée, mais Vicky semble inquiète. Ils risquent déjà une sacrée remise des pendules à l’heure, l’entraîner dans davantage d’ennuis pourrait la convaincre définitivement de ne plus traîner du tout avec lui pour se préserver des adultes rabat-joie. Ce simple risque de la perdre l’incite à s’extirper totalement de l’eau. « C’est probablement mon père qui s’excite. » Il soupire en haussant les épaules, mais regagne tout de même la plage sans se précipiter. Les choses se passaient trop bien et il est déçu qu’elles se terminent déjà. Le temps est passé trop vite. La compagnie était trop bonne. Andrew le sait déjà, ce début de journée va lui manquer pendant longtemps. Il prend alors un air plus renfrogné tandis qu’il prend conscience de la conversation qui l’attend à la radio, puis à la maison pour le reste de la journée. Néanmoins, il sait qu’il ne regrettera rien. Peu importe de quoi les adultes l’accableront, toutes ses pensées seront tournées vers le souvenir de la belle Victoria souriante, de son rire franc et claironnant, et de cet instant si spécial qu’ils ont partagé tous les deux. Le grand blond acceptera la punition qu’on lui assignera – aussi grande soit elle – avec nonchalance. Rien ni personne ne saura le convaincre qu’il aurait dû rester dans cette salle moisie au lieu de suivre son instinct pour manquer cette fin d’été magique.

L’eau lui arrive à peine aux chevilles et il est résigné lorsque la voix douce de Victoria l’appelle. « Mh ? » Il se retourne aussitôt vers elle, l’air encore un peu pensif, et l’interroge du regard alors qu’il la laisse marcher jusqu’à lui silencieusement. Elle lui a servi un regard qui l’a cloué sur place en replaçant une petite mèche de cheveux rebelle. Alors il se contente de la suivre du regard sans ajouter un mot. Son regard se fait plus intense lorsqu’elle fait pose ses mains sur ses épaules pour les faire glisser dans sa nuque. Ce soudain rapprochement inattendu et hors contexte radio le prend au dépourvu. La confession qu’elle lui fait juste après sur le ton de la plainte – presque de la supplication – le fait craquer complètement. Il pose ses mains sur les hanches de Vicky avec une douceur qu’on pourrait presque croire timide, et la rassure en étirant un large sourire. Il est ravi de constater que la belle lycéenne est aussi peu pressée que lui de rentrer à bon port. « Mais on n’est pas obligés de rentrer tout de suite. » Andrew réplique avec ce sourire narquois qui lui est propre lorsqu’il brise une règle en toute connaissance de cause.

Il a à peine achevé sa phrase que le regard de Victoria change. Elle ne lui laisse pas le temps de l’attirer tout à fait contre lui pour lui avouer combien il aime être avec elle. La vérité, c’est qu’elle était probablement convaincue qu’ils allaient rester avant même qu’elle ne lui passe les mains autour du cou. Andrew a juste le temps de comprendre ça par la lueur du regard qu’elle lui lance que déjà il est déséquilibré et s’étale dans le fond d’eau de mer. Il la gratifie d’un regard choqué alors qu’elle s’esclaffe, visiblement fière d’elle. Par-dessus le marché, elle fait les comptes et l’encourage à surenchérir. La voir repousser les limites la rend un peu plus parfaite et le rend un peu plus accro. En plus de ça, elle lui sert ce regard malicieux qui lui fait oublier de rester raisonnable. Comment résister à cette fille ? Et puis le surnom qu’elle lui a donné ne lui a pas échappé non plus. Andy. Ça lui plait bien. Son sourire s’agrandit aussi alors qu’il reste étalé dans les fins de vagues.

« Tu m’as eu, c’est toi la grande gagnante. » Il admet en rigolant à moitié. Que ce soit sur le plan de leur bataille maritime ou de leur petit jeu de flirt, Andrew est vaincu. Touché en plein cœur et convaincu par leur proximité soudaine, il ne peut plus retenir l’évidence. Victoria occupe toutes ses pensées. Il n’y a qu’elle, rayonnante, au-dessus de lui. C’est le coup de foudre.

Et puisqu’elle attend la suite, il se redresse d’une main à sa hauteur tandis que de l’autre, il vient chercher la joue de Victoria pour finir son geste en posant doucement ses lèvres sur les siennes. Le contact affole son cœur mais il ose à peine bouger, par crainte de faire fuir la belle lycéenne. « Reste avec moi… » Il demande d’une voix presque murmurée. Aujourd’hui, demain, et tous les jours d’après, il la veut près de lui. Il n’aurait peut-être pas dû être aussi direct. Elle pourrait prendre peur ou s’agacer et le gifler presto. Mais Vicky est spéciale. Andrew la désire comme il n’a jamais désiré les autres. Penser simplement à elle fait battre son cœur un peu plus vite. Il se sentirait démuni si elle ne l’avait pas suivi jusqu’ici, jusqu’à ce moment. Et maintenant, il ne peut plus la laisser partir.
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MessageSujet: Re: Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean   Shadow of love ◄ feat. Andrew Dean EmptyVen 20 Avr - 23:25





SHADOW OF LOVE

« We built a shadow of love in our hearts where the future should be. »


« Tu m’as eu, c’est toi la grande gagnante.

Je souris sans avoir la force de lui répondre quelque chose. Oui, apparemment ça avait l’air de signifier que j’aurai le droit à un autre milkshake, mais pour être franche, mes pensées étaient très loin des boissons au lait servies au diner. Le visage d’Andrew était bien trop proche pour que je puisse me concentrer sur quoi que ce soit d’autre. Véritablement… il brillait plus que le soleil, et c’était fou de voir que c’était possible. La suite, je la laissais se passer sans aucune résistance. La sirène glissait consciencieusement dans les filets du pêcheur.

Lorsque Andrew se redressa, mon réflexe fut de garder mon visage en face du sien. Je ne réfléchissais pas du tout, mais il s’avérait que j’eus bien fait. Le frisson que me procura sa main sur ma joue et son regard intense m’était indescriptible. Alors imaginez la suite. Mon souffle se coupa quand Andrew finit par poser ses lèvres sur les miennes. Et en même temps, c’était comme si je recevais une bouffée d’air frais, mystérieusement. Sans trop me rendre compte, j’avais attendu ce moment depuis le début de l’après-midi. Depuis la dernière soirée, même ? Oh mon Dieu… Il n’y avait pas que le soleil qui était en train de brûler mes joues. Mais je ne voulais pas qu’il s’arrête, au grand jamais. Paradoxalement, je ne m’étais pas vraiment préparée à deviner quel goût avaient les lèvres iodées de mon Clyde, mais j’étais loin d’être déçue. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, y compris mon premier baiser avec Andrew Dean.

- Reste avec moi…

Il avait fini de m’achever avec cette phrase à demi murmurée. J’en avais presque oublié de respirer, mais le coup fatal me fit expirer d’un coup. Il y avait sûrement une explication scientifique qui faisait que ma respiration était altérée par la simple vue de ce garçon, non ? J’avais à peine rouvert mes yeux du rêve dans lequel il m’avait plongé quand il m’avait dit ça… Plongeant mon regard sorti de délicieuses limbes dans les siens, presque innocente, je mis un temps avant de répondre.

- Aussi longtemps que tu voudras… répondis-je sur le même ton que lui, esquissant un sourire bien trop niais.

Je me serai bien foutue de ma propre gueule vu de l’extérieur, mais de mon point de vue, j’étais juste au paradis. Et la dernière chose que je voulais faire, c’était de m’éloigner de lui. Mon coeur se brisait d’avance rien qu’à cette pensée. J’aurais peut-être dû prendre cet avertissement plus au sérieux, mais jamais je ne regretterai cet instant. Lors de ce court moment, ses lèvres étaient devenue mon obsession. J’en voulais plus, et je ne pouvais pas me contrôler. Je ne le voulais pas non plus, de toute façon… Lentement, comme si je savais parfaitement ce que je faisais alors que seul mon désir me guidait, je glissai mes doigts dans ses cheveux au-dessus de sa nuque, puis ce fut à mon tour de l’embrasser à nouveau. Je n’en avais pas fini, et j’osais espérer que lui non plus. Je mettais tout mon coeur dans cet échange, reflétant la passion que j’éprouvais pour lui à ce moment. Le genre d’émoi qui vous donnait envie de dire je t’aime alors que vous savez très bien que c’est une mauvaise idée. Je le lui transmettait sans rien lui dire. Un secret salé par l’océan.
Lorsque je finis par me détacher, j’enlevai doucement ma main, et seulement à cet instant je commençais à me rendre compte de ce que je faisais. Je rougis et décalai mon regard sur le côté, bien qu’affichant un petit sourire, presque désolée de ce soudain élan. Presque.

La dernière vaguelette qui atteint nos peaux me fit frissonner, mais pas de la manière dont Andrew savait faire. La chair de poule parcourut mes bras, mon corps essayant de me dire que j’en avais assez de rester assise dans l’eau malgré la chaleur. J’aurais voulu le signaler à Andrew, mais on n’avait pas emmené de serviettes avec nous. Il en aurait probablement sur le bateau. Le bateau qui crachait peut-être encore une réalité bien trop présente. Je ne voulais absolument pas qu’on y retourne, aussi cachai-je mon état comme je le pouvais. Cependant, on n’était pas obligés de rester dans l’eau non plus.

- Tu veux pas qu’on aille sur le sable ? » demandai-je timidement.

Croiser le regard d’Andrew me rappelait immédiatement que nos visages s’étaient joints il y a quelques secondes. Je n’avais pas lâché mon sourire, et finit par faire disparaître ma lèvre inférieure en la mordillant légèrement. Je sentais l’agréable tension entre nous, elle était différente de celle qu’on avait eue tout le long de cette escapade, mais je ne l’aurais échangée pour rien au monde.

EDIT CLÔTURE : Et dans ma tête, ce souvenir s'arrête ici. Parce que le retour au sable, c'était bel et bien le retour à la réalité. On n'a pas pu l'éviter. Je ne veux pas penser au moment déchirant où nous avions dû partir de notre paradis. À
l'engueulade d'Andrew et de son père. Même si, au final, c'était plutôt marrant. Je chéris cette mémoire. Mon premier baiser. Mon premier amour. La suite, après avoir eu du mal à lâcher sa main pour rentrer chez moi lorsqu'il m'a raccompagné, après les heures de colles à rattraper, après les dates, le drive-in, la décharge, les pleurs, les embrassades, les premières fois. Trois ans. C'était le début de trois ans. Aussi chaotiques que merveilleux. C'était le début de la fin. Mais ça, je préfère ne plus y penser. Plus tard, je n'aurai même plus envie de penser à ce début parfait. Mais je ne pourrai pas.

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