Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 Where angels fear to thread

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MessageSujet: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyMar 9 Oct - 8:55



where angels fear to thread
@Ange Delacourt
(GUESTSTARRING @Andrea Ferretti as HIMSELF)


C'est idiot, ce trac. C'est d'autant plus idiot qu'il a connu des scènes silencieuses où l'on n'attendait plus que son violon, sous l'oeil critique de professionnels respirant, mangeant, buvant musique du petit matin jusqu'aux heures tardives de la nuit, devant des partitions complexes, des chefs d'oeuvre exigeant une touche subtile, des nuances de l'âme humaine difficilement déchiffrables du haut de ses douze, quinze, vingt ans. C'est peut-être ça, justement : Camden n'a aujourd'hui ni partition, ni mélodie bien rodée, ni pratique intensive pour appuyer sa tranquillité olympienne. Il reste calme, en apparence, comme il est resté calme durant ses expériences de racket, violence, abus divers ; si elle était à quelqu'un d'autre, son agitation serait considérée comme légère, anodine. Mais pour Camden qui traverse l'existence avec le même air vaguement ennuyé barbouillé sur la figure, c'est un cas à part entière.

Il va juste au Disqu'ère, et sur le chemin tient simplement à faire un signe, dire qu'il va écouter des vinyles en passant devant le Sweet Tea. Ne pas s'arrêter. Juste regarder. Être poli. Repartir.

Ce doit être parce qu'il fait jour -le jour le rend toujours un peu mal à l'aise, avec son soleil, sa clarté. Le jour... Camden pousse devant sa mauvaise foi évidente un léger soupir : pourquoi ne pas mettre la faute sur le groupe de lycéennes dont les gloussements et les rires résonnent jusque dans les notes de son Walkman ? Sur celle de l’octogénaire qui lui a fait une remarque sur son bouton de chemise défait, sa tenue de sale gosse mal peigné, et son reniflement dédaigneux de grand-mère irréprochable ? Ces choses d'ordinaire lui tirent un bref haussement d'épaules, qu'il soit interne ou littéral. La faute n'est pas aux autres, ni cette fois ni jamais vraiment : la cause première, il le sait, c'est lui. Alors il hausse les épaules, littéralement cette fois, sans raison apparente, et se défait de l'inquiétude, des peut-être, du souci de cette mèche rebelle qui lui revient régulièrement dans les yeux.

Il ralentit ses pas devant la vitrine, et cherche des yeux la grande silhouette du pâtissier, parmi les tables, les clients, les couleurs pastel de la boutique. Il voit la patronne, occupée à sourire, discuter, avec une énergie douce qui tranche avec celle, brute, de sa propre mère ; et ne tarde pas à repérer le fils, occupé au service, réplique en un peu plus grand, en un peu plus expressif, de la propriétaire. Camden sort une main de ses poches et quand il relève la tête, lui fait un signe. Bien sûr, qu'il lui sourit. Le violoniste le regarde un instant, immobile -rien que pour le plaisir de regarder- puis il détourne les yeux pour mettre Du Pré sur pause, et pousse la porte de la boutique.

Il la voit alors qu'il entre, relève le nez de son Walkman : elle s'active, s'agite, déjà se lève et va pour doubler Camden dans son dos, sur les quelques pas qu'il a à peine fait dans le Sweet Tea.

Au moins ne fait-elle pas semblant de ne pas s'enfuir. Ange reste honnête même dans ses fuites.
Camden l'imite : il ne fait pas semblant de ne pas chercher à la retenir.

« Ange. » Avec sa tranquillité légendaire, à peine un peu plus pressée dans l'urgence de la situation, il la suit et avant qu'elle ne sorte, pose doucement sa patte, une légère pression pour lui dire qu'il aimerait qu'elle l'écoute mais à laquelle elle peut se soustraire si elle le souhaite vraiment : « Ange, répète-t-il pour accrocher ses yeux célestes, qu'elle lui oppose autre chose qu'une nuque fuyarde, un visage incliné, attends un peu ». Et il continue, après un bref silence, avec un calme qui ne reflète en rien ce qui se trame à l'intérieur : « Est-ce que je peux t'offrir un thé ? »


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyMar 9 Oct - 23:14

¤ Where angels fear to thread ¤
@Camden McKinnon @Andrea Ferretti






Le problème, avec le passé, c’est qu’il ne disparaît jamais pour de vrai. Il reste collé à tes vêtements comme une vieille odeur de tabac froid. Au début, c’est désagréable, t’as beau le passer à la machine, ça reste, ça persiste au point que t’en as les larmes aux yeux, comme si la fumée de ta clope pouvait encore te piquer la rétine. Mais le temps te fait oublier les mauvaises choses, pas trop mais un peu quand même. C’est toujours là, t’y fais juste plus attention et quand tu t’en rappelles, t’as un pincement au coeur. Mais tu gardes ta peine à l’intérieur, tu fais comme si rien ne pouvait t’atteindre parce que les coups sont déjà assez difficile à supporter.

Le petit Andy avec ses bouclettes folles et ses yeux qui pétillent. T’étais un peu comme ces filles qui gloussent dès qu’il leur fait un compliment, sauf que t’avais un minimum de tenue. Tu te contentais de sourire en battant des cils quand il déposait la jolie pâtisserie sur ta table. Un moment de répis, un serveur qui n’hésite pas à prendre ta commande, qui n’hésite pas à te complimenter quand tu te fais toute belle, qui est vraiment gentil. Oui, les garçons gentils, ça avait toujours été ton point faible. Un sourire, de belles paroles innocentes, une goutte d’affection te mettait en transe. L’ignorance avait du bon, parfois. Mais Ange, gares à toi. Après tout, tu te souviens, la dernière fois que tu n’as pas dit la vérité à un garçon. Qui te ramasseras à la petite cuillère quand son regard horrifié se posera sur mon corps rachitique ?

Le problème avec le passé, c’est qu’il revient toujours quand on s’y attend le moins. L’origine de cette odeur de tabac porte le nom de McKinnon. Faciès indifférent, souvenirs de soirées passés à rire, dans l'inconscience de l’adolescence, Jonah, lui et toi. Fantôme aux cheveux désordonnés qui n’a jamais su se classer dans ton esprit si ordonné. Ennemi ou allié, poison ou antidote, Camden portait en lui l’aura de la confusion. Les sourires interrogateurs d’Andy le beau serveur ne suffisent pas à détendre ta silhouette figée. Le masque de confiance s’effrite et le souvenir de la rupture déchire ton âme comme un cancer.

Tu t’empourpres, tu t’agites, l’élégance de tes gestes s’envole, tu arrives à peine à bredouiller des excuses pour l’italien. Les pièces de tes poches tombent maladroitement sur la table alors que tu saisies ta veste. “Euh .. J-Je, désolé, Andy, je dois- .. Je-Hum .. Merci pour le gâteau, je crois que je dois y a-aller. Bonne journée, soirée, peu importe.”. Tu peines à tenir sur tes talons alors que la voix de Camden résonne dans tes oreilles. Tes joues prennent la couleur de ton rouge-à-lèvres, tu n’oses plus t’enfuir comme avant. Parce que toi et moi, on a changé, maintenant.


... C’est d’accord, Cam.


Ton coeur pourrait faire trembler les murs tellement il cogne contre ta maigre poitrine. Pourquoi fallait-il que le premier garçon ayant découvert notre secret se pointe à l’endroit où tu étais avec le seul garçon de la ville à ne pas connaître mon existence ? Je sais, Ange. Je sais que c’est dur d’être prisonnière de mon corps. Mais je fais partie de ton histoire. Et le passé, on ne peut pas s’en défaire aussi facilement. N’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyJeu 11 Oct - 11:14



where angels fear to thread
@Ange Delacourt & @Andrea Ferretti


Camden reste calme, en apparence. Reste maître de ses gestes, tranquilles en apparence, et regarde Ange, la terreur sur ses traits lisses et l’angoisse dans la gorge, avec un air paisible - en apparence. Sa mère lui dit souvent que c’est là son plus grand talent, après (ou avant, fait-elle semblant de douter en haussant un sourcil) le violon : il traverse les malaises, les confrontations, les embûches sociales avec une impassibilité royale, comme s’il tirait d’une vie antérieure ou de Dieu, de l’univers ou de son ADN une force intérieure d’un roc qui a vu plus d’une tempête. Ou alors, c’est qu’il est complètement à côté de la plaque (ça, c’est plutôt sa soeur qui le lui rappelle). Et au devant de l’air effarouché d’Ange, sous le regard doré d’un Andy dont il trouble l’espace de travail sans même avoir encore pu le saluer, c’est comme ça qu’il se sent, Camden : à côté de la plaque. Il lui semble avoir raté un train, quelque part, pour qu’Ange avec qui il a passé tant de temps, dont il a cru comprendre un peu de la peine sans jamais le formuler vraiment, le regarde comme un prédateur, se tienne déjà une main sur la porte de sortie, haletante d’une fuite déjà avortée. Il lui semble perdre un peu de son équilibre, à devoir faire une scène, si discrète et silencieuse soit-elle, en vitrine du Sweet Pea.

Et puis il y a Andy.

Ange est d’accord. Camden, fidèle à lui-même, ne soupire pas plus qu’il ne sourit : le soulagement se lit dans son regard, un léger pincement des lèvres : « Merci. » Ange semble vivre une peur constante, une angoisse perpétuelle, qu’on la confronte, qu’on soulève le voile fin qui la sépare de son ancien elle ; avec Jonah Camden a été témoin et vu ses craintes fondre, se muer en un bonheur simple. Et puis, avec Jonah, il a vu le chagrin revenir de plein fouet, et raviver d’un souffle sa terreur tue par un été trop bref.

Ils vont devoir, cette fois, affronter le fantôme qui pèse sur leurs rapports.

Si seulement Jon n’avait pas été con…
Si seulement Jon n’avait pas été si banalement con… Qu’il réagisse comme tous les autres a sûrement causé à Ange plus de chagrin que tout le reste.

Camden, devant la promesse qui vient de se conclure, peut se permettre de détourner un instant le regard qu’il portait sur Ange. La table qu’occupait Ange se trouve à deux pas d’un trio de lycéens qui se prennent en photo, s’esclaffent, lancent des regards, les yeux en coeur, au serveur du Sweet Tea.
Andy. Ce dernier fait semblant ne pas le faire, mais il les observe, en débarrassant un coin de table. Quand Camden et Ange s’asseyent à la table où trône encore le gâteau à peine entamé, Andy s’approche, et des murmures, ponctué d’un gloussement significatif, se font entendre chez leurs voisins peu discrets. « Andy, salut.  », fait Cam avec un semblant de sourire. Ceux d’Andy sont apparemment assez contagieux pour venir chatouiller le coin de sa bouche d’ordinaire boudeuse. « Vous vous en sortez, aujourd'hui ? », demande-t-il devant les tables bien remplies du salon. Il voudrait ajouter quelque chose, rebondir, reprendre le cours de leur flot semblerait-il ininterrompu de discussion, de regard, de silence, mais Ange est là, et semble glisser dangereusement vers le bord de sa chaise. La promesse est éphémère, et risque de se rompre maintenant qu’ils sont au coeur du Sweet Tea. « Qu'est-ce que tu veux boire ? », lui demande-t-il en reportant sur elle son regard clair (après, tout de même, un dernier à Andy et ses yeux d'or). Il se rend compte qu’il espère, et qu’au coeur de ses espoirs, Ange reste, qu’Andy ne se révèle pas être prompt aux malentendus, rapides à juger, et surtout pas être, comme tant d’autres avant lui, un sombre crétin valsant sous ses airs solaires au gré des préjugés.



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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyLun 15 Oct - 21:38

 « Ange ? Tu pars déjà ? Tout va bien ? » Andrea ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe. Il regarde Ange se lever et se diriger, incertaine mais rapide - pas assez rapide - vers la porte du Sweet Tea. En temps normal, il ne se serait pas mêlé de ce qui ne le regarde pas, mais Ange est une gentille fille avec qui Andy aime bien discuter, quand elle passe au salon de thé. Même s’il la suit des yeux - et s’inquiète de la voir trébucher tant elle se presse -, il met un moment à comprendre d’où vient le problème. Il ne peut pas imaginer, il ne peut pas saisir, comme ça, instinctivement, que le souci se nomme Camden - Camden à qui il vient d’adresser un signe et un grand sourire, Camden qu’il est bêtement content de voir enfin au salon. Camden qu’il a attendu, ces derniers temps, sans vraiment vouloir l’admettre quand sa mère lui a demandé pourquoi il ne cessait de tourner autour de la porte d’entrée. Et puis, subitement, Andrea se rappelle qu’il ne les connaît pas, pas vraiment ou pas beaucoup, et qu’il est encore ignorant de tout un passé qu’il pressant, pourtant, là, quand les deux silhouettes s’interceptent.

On l’appelle et il se détourne, obligé de servir le thé qui commence à refroidir sur son plateau. Sa curiosité s’éveille et quelque part, Andrea aimerait bien savoir ce qui se trame, là, dans l’entrée du Sweet Tea. Il aimerait savoir pourquoi, comment Camden et Andrea se connaisse ; savoir pourquoi la simple vision du violoniste la fait fuir, pour ce dernier, derrière son air impassible, semble presque contrit, ou inquiet, il ne saurait dire. Mais ce n’est pas son histoire. Ce n’est pas à lui de demander, d’espionner, même s’il les regarde, du coin de l’oeil, en débarrassant les restes d’un autre goûter. Quelques instants à peine s’éclipsent avant qu’ils ne s’installent et Andrea est obligé, un bref instant, de se rendre en cuisine. La curiosité, peu à peu, recule face à l’inquiétude - l’air paniqué d’Ange lui passe devant les yeux et s’ajoute à la légère appréhension qu’il ressentait déjà de voir Camden débarquer. Il est content, pourtant, vraiment content qu’il se soit décidé, mais le moment ne lui appartient plus vraiment.

Ajoutant une assiettes de cookies encore chauds à son plateau, Andrea quitte la cuisine et se dirige vers leur table, un sourire au visage. Les adolescent-e-s gloussent et caquettent sur son passage et, d’ordinaire, il s’en amuserait, mais son attention est toute portée sur les deux étranges clients de la table d’à côté. « Camden ! C’est chouette que tu sois venu », lâche-t-il par-dessus les gloussements et les discussions plus ou moins discrètes. Andrea jette un coup d’oeil autour de lui, balayant la salle du regard, s’attardant sur sa mère, occupée derrière le comptoir - il aimerait bien lui présenter Camden, mais ce ne sera pas pour aujourd’hui, il le sait, alors il se tourner à nouveau vers eux et leur sourit largement. « C’est un peu chargé mais on ne va pas s’en plaindre. C’est l’heure qui veut ça.  » Andrea dépose l’assiette de cookies entre eux et passe, un instant, d’un pied à l’autre - il n’est pas mal à l’aise, ou peut-être un peu, entrant en terrain inconnu, un pied dans un passé qu’il ne comprend pas. « Tu veux que je t’apporte l’habituel, Ange ? Sinon on a reçu un très bon thé anglais au caramel. On propose également, aujourd’hui, un milkshake à la framboise, et un gâteau au chocolat, inclusion de chocolat blanc. » Il sourit toujours, quand il prend leur commande, ne prenant pas la peine de la noter - sa mémoire est pliée par l’habitude -, les regarde, tour à tour, puis observer les tables alentours. « Je vais demander à vos voisines de se calmer un peu. Je vous apporte votre commande dans un instant. » Et il s’exécute, avec un sourire plus chaleureux que rassurant, mais rassurant tout de même. Sur le chemin du retour, Andy s’arrête, s’accroupit à la table entourée de lycéennes, et discute quelques instants avec elle. Il n’en faut guère plus pour que le volume sonore baisse sensiblement. Il leur a promis des cookies, à elles aussi.
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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyLun 15 Oct - 23:20


¤ Where angels fear to thread ¤
@Camden McKinnon @Andrea Ferretti






Camden, il avait l’aura d’un souvenir qu’on ne veut pas lâcher. Un truc qu’on se répète dans sa tête en se disant qu’on a foiré quelque part, sans vraiment savoir où ni comment. C’est encore si frais, dans ton esprit. Ces soirées interminables sur la crique, le feu de camp qui crépite, la main de Jonah dans la tienne, le son du violon de Cam qui réchauffe les coeurs. Les deux garçons étaient inséparables, quand on en aimait un, il fallait aimer l’autre et tu l’avais compris dès le début. Ça ne t’avait jamais dérangé. Jonah était si gentil, Cam était d’agréable compagnie. C’était peut être trop beau, pour être vrai. Vous trois. C’était de la poudre aux yeux. Tu avais cru que vous trois, ça allait marcher. Mais il fallait se rendre à l’évidence. Quand on cache la vérité, jamais rien ne peut fonctionner. Et toi, tu avais été assez naïve pour croire qu’au contraire, ça rendait les choses plus simples.

Tu reposes ta veste sur le dossier de ta chaise, pas sereine pour autant. Chaque fois que tu le regardais, ça te faisait mal. Il manquerait plus que Jonah passe le pas de la porte et tu pouvais te pendre avec ta perruque. Bras rassemblées contre ton faible buste, jambes croisées sous la table, tu sembles impatiente. Tes yeux ne lâchent pas Cam du visage, quand il parle, tu mets un temps avant de répondre, devancée par la proposition d’Andrea. Tu adresses un faible sourire à l’italien. Un milkshake. Une chose de plus qui te rappelle tes sorties avec Jonah, au dinner.


Je vais prendre le milkshake à la framboise. Merci, Andy.


Ta voix si guillerette semble éteinte. S’il n’y avait pas la gentillesse du serveur pour t’arracher un sourire, ton visage resterait probablement fermé à toutes formes de lumières. Tu regardes le beau serveur s’éloigner, tu ne le lâches pas du regard, comme plongée dans des pensées douces amères. Ce n’est que lorsqu’il disparaît de ton champ de vision que tu te reconcentres sur le violoniste. Tes doigts fragiles saisissent à peine un des cookies apportés par Ferretti.


... Hum. Je t’entend jouer parfois, quand je passe près de chez toi. Je suis contente que t’aies pas arrêté. C’est … Chouettos.


Les passionnés de musique t’avaient toujours fasciné. Ils pouvaient y passer leurs vies. Toi, tu jouais un peu de piano, sans plus. Cam et toi n’avez pas eu assez de temps pour jouer ensemble, malheureusement. Vous n’avez pas eu de temps pour tellement de choses, après tout. Un été, c’était court. Trop court pour ce que c’était.

Tu avais envie de parler de lui, pas vrai ? Tu avais envie de savoir ce qu’il s’était passé entre Cam et Jon, il y a deux ans. Tu avais envie de savoir s’il avait réussi ses études, s’il avait réussi au moins une chose dans sa vie. Car, quand bien même il t’a piétiné le coeur, quand bien même il a fait ce que tu n’aurais jamais cru capable venant de lui, tu l’avais aimé comme tu n’avais jamais aimé personne. Son bonheur t’importait, encore aujourd’hui. Le sien, et même celui de Camden.


Écoutes, si tu veux parler de … lui … fais-le. Débarrassons-nous de ça le plus vite possible. On est plus des gamins, cette histoire est derrière nous, maintenant, non ?


Ta voix tremble, au fond de ta gorge. Tu mens. Oh, Ange, tu mens tellement mal que ça se voit gros comme une montagne. Oui, c’était de l’histoire ancienne mais à qui tu voulais faire croire que t’étais passé au-dessus ? Parce que Cam n’était pas dupe et ça, tu le savais très bien.

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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyMar 16 Oct - 10:55



where angels fear to thread
@Ange Delacourt & @Andrea Ferretti

La valse est étrange, entre Ange, Camden et le poids d'un été qui lui paraît de loin peser comme des années, et puis avec eux Andrea et le Sweet Tea qui s'esclaffe, se délecte, sur un air joyeux qui contraste avec leur équation déséquilibrée. Camden sent pourtant, que la présence du serveur aide à leur faire reprendre pied, ancre Ange qui menaçait encore quelques instants plus tôt de s'envoler. Sans pouvoir comprendre ce qui se joue entre eux, Andy leur offre néanmoins son sourire et sa bonne humeur, la douceur de cookies encore chauds, que Camden considère un bref instant avant de revenir à Ferretti Junior, et puis Ange à nouveau très vite -il n'est plus là pour faire bêtement la conversation à Andrea ou dire bonjour à sa mère, et en dépit du regret qu'il sent poindre dans son torse, il est quelque part soulagé que la situation se soit renversée de manière si inattendue, si radicale. Ni Andy ni le Sweet Tea ne risquent de disparaître, ou du moins l'espère-t-il, et Ange semble s'éloigner, se fondre loin de lui, au fil du temps et des souvenirs qui lentement se délitent. Un milkshake. Camden est rassuré de voir qu'Ange ne semble pas avoir changé ses habitudes, malgré la voix éteinte, malgré la panique qui immobile et fige les traits blancs de la jeune fille. « Je vais prendre le thé anglais », fait-il sans savoir vraiment dans quoi il se lance, faisant pleinement confiance à l'expertise d'Andy. Il ne se rappelle pas avoir bu de thé depuis que sa grand-mère les a quittés, rompant brutalement le rituel incompréhensible de la collation de cinq heures. « Merci. » Le regard du violoniste s'accroche un bref instant aux traits aimables d'Andrea, comme pour se gorger de sa chaleur, et il lui offre un sourire avant qu'il n'aille négocier la paix avec leurs bruyants voisins d'à côté.

Camden revient à Ange, qui regarde rêveusement Andy. Il y a un air de regret sur son visage, comme si elle regardait s'éloigner la légèreté évanouie de ce début d'après-midi. C'est évident, qu'elle a le béguin pour lui ; Camden voit dans sa miette de sourire l'écho de ceux qu'elle a pu adresser à Jonah avant lui.

Il attend patiemment qu'elle lui revienne, en résistant à l'envie de jeter un œil, lui aussi, et prend un cookie. Camden s'immobilise tout juste un instant en sentant les saveurs chocolatées du biscuit ; c'est un délice, et oubliant ses Cheetos, ses Pepsi, ses régimes liquides, il reprend sa mastication en considérant le plat généreux que leur a apporté Andy. Gâter autant les clients pourrait risquer de leur faire faire faillite, mais avec une telle saveur, il voit déjà les becs sucrés de la ville en commander une autre fournée à leur sortie.

Ange tourne à nouveau la tête vers lui. Camden accroche à nouveau son regard, écoute, ne dit rien tout de suite. Ce n'est que dans le léger silence qu'il répond, un cran en retard : « Merci. » Il n'ajoute rien, car ce n'est pas ce qu'ils veulent se dire ; il attend qu'Ange parle, s'habitue à sa présence, reprenne de son fameux courage qui lui a fait dire merde tant de fois aux enflures d'Aster Cove, prêt à la rattraper si le silence s'étire, si sa bravoure s'étiole sous l'inconfort de ce fantôme encore trop visible. Elle parle enfin, et Camden finit son cookie. Il l'étudie, un bref instant, voit le trouble sur ses traits, dans sa voix, qu'elle cherche à effacer comme elle cherche encore sûrement à effacer Jon de sa vie. C'est idiot comme une si jolie rencontre a pu laisser derrière elle autant de bêtise et de blessures. « Jon et moi on ne se parle plus vraiment depuis que vous vous êtes quittés », commence-t-il. Il ne veut pas lui montrer qu'il n'est pas dupe ; ils le savent très bien, elle comme lui. « Il était triste à en pleurer, et très en colère... Je lui ai dit qu'il était con, que s'il avait un semblant de jugeote... » Et un semblant d'amour pour elle ; mais il n'allait pas employer tous les mots qui fâchaient tout de suite. Il ne termine pas sa phrase, laisse planer un autre silence en regardant Ange, et reprend, tout aussi tranquille : « Il est allé à la fac, comme prévu. » Il reprend un autre cookie, qu'il ne porte pas tout de suite à ses lèvres. Il n'a pas encore complètement fini ; ne sait pas vraiment quel ordre emprunter, comment lui dire les choses sans la blesser. « Tu as eu des nouvelles ? » Il se doute que non. Il se demande surtout si elle sait, qu'il est de retour en ville.


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyMar 16 Oct - 23:05

¤ Where angels fear to thread ¤
@Camden McKinnon @Andrea Ferretti






Dans cette ville, tu n’avais pas le droit d’aimer les garçons. Dans cette ville, tu n’avais pas le droit d’être ce que tu étais. Depuis Jonah, tu te retenais. Tu te retenais tellement fort. Pas trop d’attache, les béguins étaient à peine autorisés, sinon ça devenait trop dur à gérer. Il suffisait que ça dérape pour que ton coeur se brise et vu les conséquences de sa dernière chute, ton myocarde ne se remettrait pas d’un autre accident de cette ampleur. Alors tu regardais les garçons de loin, les garçons comme Andréa, trop parfaits pour toi. Tu restais dans l’ombre, et plus la lumière qui émanait d’eux était puissante, plus tu t’enfonçais dans l’obscurité. Attention, Ange. Si tu t’approches trop près, tu risques de te brûler les ailes. Et tu es bien placée pour savoir à quel point c’est difficile de réparer ce genre de choses.

Tes doigts brisent lentement le cookie encore chaud apporté par Andrea. Les miettes dégringolent entre tes mains, la douce chaleur culinaire s’échappe du gâteau pour réchauffer l’air. Tu grignotes une demi-lune sucré mais l’appétit n’est pas vraiment au rendez-vous. L’annonce de la rupture crispe ta mâchoire. Tu ne dirais pas que “vous vous êtes quittés” mais plutôt qu’il t’a salement largué. Tu revoies parfaitement la scène. Lui et toi, face à face, au dinner. Il t’a regardé inquiet. Tu lui as dit la vérité, un long récit d’une bonne dizaine de minutes, que tout ça ne devait durer qu’un été, que tu comptais lui dire bien avant mais que tu ne pensais pas que tu te serais autant attaché. Il avait tripoté ses mains, nerveusement, avait froncé ses sourcils, l’air incertain. “J’ai besoin d’y réfléchir”. Pas tant que ça, puisque le lendemain, quand tu étais venue le retrouver chez lui, il t’avait presque chassé. “Je ne peux pas être avec un garçon.”. Ces mots ont sûrement été les plus tranchants de toutes les horreurs qu’on avait pu te sortir depuis que tu habitais à Aster Cove. Ils étaient gravés au fer rouge contre ton coeur en décomposition.

Cam ne termine pas sa phrase, tu laisses échapper un sourire triste. Ton ongle vernis tapote en rythme contre la table, tu le reprends, dans un murmure.


S’il avait eut un semblant de jugeote, il aurait su plus tôt que j’étais un garçon, c’est ça ?


Tu prends, un peu malgré toi, un ton cinglant. Finalement, un soupire détend ton visage, tu passes une main fragile dans tes cheveux synthétiques. C’était plus fort que toi. Tu ne pouvais pas prendre les choses simplement. Même quand ça venait de Cam. Encore plus, quand ça venait de lui, finalement.


Cam’, tu penses vraiment qu’il a envie de me donner de ses nouvelles ? La dernière fois qu’on s’est parlé, c’est limite s’il ne m’a pas traité d’erreur de la nature. Tu te doutes bien que ça donne pas envie de rester en contact …


Non, tu ne sais rien, Ange. Tu ne sais pas qu’il n’est pas aussi loin que tu le penses. Tu ne sais pas que sa vieille chambre de geek, où vous passiez des heures, a retrouvé son propriétaire. Tu ne sais pas non plus que la boutique de comics où il t’avais convaincu de venir deux ou trois fois le comptait à présent parmi ses vendeurs. Tu ne sais rien de tout ça, et tant mieux. Le lycée est terminé, aujourd’hui. Tu reprends ta vie en main, tu deviens la femme que tu as toujours rêvé d’être et il était hors de question que Jonah Allen te fasse replonger avec son sourire craquant et ses yeux magnifiques. Jamais.


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyVen 26 Oct - 11:02



where angels fear to thread
@Ange Delacourt & @Andrea Ferretti

Camden regarde Ange, quand elle plante ses griffes dans sa phrase laissée en suspens. Ce n'est pas ce qu'il voulait dire, elle le sait bien ; il la regarde passer en silence une main dans ses cheveux, pousser un léger soupir, laisser filer de cette pression qu'elle semble contenir à l'intérieur depuis trop longtemps. Elle était déjà là, quand ils se sont rencontrés, sous sa peau blanche, sous ses sourires, visibles parfois même dans les regards qu'ils s'échangeaient sans un mot, par-dessus les cafés à trois et les rires. Ange est... Un garçon ! C'est ce qu'a dit Jonah, pâle de rage et d'incompréhension, d'un peu de dégoût sur sa bouche tremblante. Un garçon... Camden l'a regardé, un instant : ah bon ? Ce n'est pas le terme qu'il aurait employé, voulait-il lui dire ; il aurait aussi voulu ajouter qu'Ange était Ange, qu'elle pouvait bien être ce qu'elle voulait, qu'elle s'appliquait seulement à remettre en ordre ce que l'univers lui avait donné à l'envers -mais Jonah s'est borné à ne voir que la forme, à rester en surface, laissant éclater sa colère en insultes, en horreurs, qui sans le savoir ont également touché Camden.

Erreur de la nature, c'est bien comme ça qu'il s'est senti lui aussi à l'époque, une seconde, avant de pincer les lèvres, avant que le cours d'eau tranquille qui le berce d'ordinaire ne s'érige en une haute vague de colère. Jonah n'a connu des histoires de son meilleur ami que quelques bribes ; toujours féminines, toujours comme il fallait aux yeux d'Allen. Si ce dernier a un jour eu des soupçons, il n'en a jamais rien dit. Ils s'en sont tenus aux amours éphémères et aux passions variables, distrayantes, de cet idiot de Jon, en faisant comme si de rien n'était. Il a dû savoir, se dit Camden.

« Oui », oui il comprend, ils se sont tous deux quittés avec moins de violence et pourtant Camden n’a pas cherché vraiment à reprendre contact avec Jonah. Il croque finalement dans son deuxième cookie, sans continuer tout de suite. Quand il discute, il semble lui falloir un délai, le temps de trouver le verbe adéquat à ses pensées. C'est d'autant plus vrai que chacun de ses mots risque de faire couler ce navire qu'il tente de remettre à flot, avec Ange ; alors il reprend, de sa voix calme, basse, calfeutrée aux oreilles curieuses par le bruit de fond redevenu tranquille du salon. « Ange », fait-il après avoir avalé sa première bouchée de biscuit -un délice, encore, et la chaleur du sourire d'Andy semble en imprégner chaque pépite. « Je ne veux pas essayer de réparer les pots cassés, avec Jon. C’est votre histoire. » Il repose le biscuit qui lui reste, imitant sans le voir les gestes d’Ange. « Ce que je voulais te dire, c’est que tu n’étais pas obligée de m’éviter tout ce temps. » Ce n’est pas un reproche, et Camden la regarde avec la même douceur ; le chocolaté du cookie sans doute qui lui monte dans les yeux. Il continue : « Tu es une amie maintenant, avec ou sans Jon. On aurait pu se parler toi et moi, continuer à sortir… Au moins se demander des nouvelles, de temps en temps. » C’est aussi ce qui l’avait peiné, après leur rupture : qu’Ange repousse brutalement toute tentative d’approche, et le maintienne, comme le dernier des zinzins, à distance.


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyMer 31 Oct - 19:05

Andy les observe, de là où il se tient. Le salon vient de se calmer - les lycéens parlent doucement, à présent, quelques rires éclatent de temps en temps, mais rien de vraiment dérangeant. I la du mal à ne pas laisser ses yeux traîner vers leur table toutes les deux minutes, mais il se dit qu’ils sont au courant, de toute façon - ils doivent le sentir, qu’il est inquiet et qu’il attend. Andrea ne veut pas déranger. Ce qui se discute, là, à cette table, ce ne sont pas ses affaires. Bien sûr qu’il se demande ce qu’il se passe, si quelqu’un est décédé, s’ils ont des parents, des amis en commun, mais encore une fois, il n’en dit rien et essuie, d’un coin de son tablier, une tasse tout juste lavée. Il ne sait pas vraiment qui des deux est le plus tendu : de là où il se tient, il dirait Ange, mais il est peut-être biaisée. Il a souvent l’impression que quelque chose pèse sur les épaules de la jeune fille sans qu’il ne puisse vraiment identifier le fardeau - non pas qu’il irait lui demander, refusant de la mettre mal à l’aise en sa présence maintenant qu’elle lui adresse des sourires dès qu’elle est installée.

Il leur a laissé un peu plus de temps que prévu - le service est rapide, en général, mais il avait peur de déranger. Sur son plateau, il place la théière chaude et la tasse, le milkshake frais - sur lequel il dépose une framboise -, et de quoi grignoter. Personne ne remarquera, qu’il se dit - il ne fait pas des largesses à tous les clients, mais il aime bien Ange et Camden et il a toujours tendance à se dire que les douceurs aident à faire passer les malheureuse comme les mauvaises nouvelles. On lui a déjà dit, oui, que c’était un peu simpliste, mais il persiste, persuadé qu’il pourra un jour apporter des preuves à son argument.

Au moins se demander des nouvelles, de temps en temps. La phrase lui parvient, lorsqu’il s’approche, et Andrea affiche un sourire d’excuses. « Un thé bien chaud - fais attention Cam’, il est brûlant - et un milkshake minute. » Il ne veut pas commenter ce qu’il a entendu, ni l’interpréter. Il déposé, à la suite des boissons, l’assiette de gourmandises - bouts de gâteaux soigneusement découpés, chocolats et autres choses qu’il ajoute parfois sur les soucoupe des cafés. En dernier, avec un sourire en coin, Andrea ajoute une coupelle remplie de framboises roses et encore fraîches. « Ce n’est pas vraiment la saison, mais parfois je fais des miracles. » Puisqu’il leur reste quelques traces de cookies, il ne touche pas à l’assiette et jette un coup d’oeil à la salle redevenue calme. « Si jamais vous voulez plus d’intimité, faites-moi signe, je vous trouverai un coin en cuisine. Pareil si vous voulez commander autre chose. » Et sur ce, il est bien obligé de les laisser, leur adressant tour à tour un sourire avant de disparaître.
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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyDim 4 Nov - 0:03

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@Camden McKinnon @Andrea Ferretti






Tu n’avais jamais autant pleuré de ta vie que le jour où Jonah t’a quitté. Tu étais tout bonnement inconsolable, incapable de te rendre à ces endroits que vous aviez tant fréquenté, tous les trois. Obligée de l’éviter dans les couleurs de peur de te mettre à chialer si tu le fixais plus de trois secondes. Jon, c’était ton premier amour. Ton seul et unique amour. Il y avait bien eu des crushs, après lui, mais aucun d’eux n’arrivait à sa cheville. Personne n’avait son sourire, cette petite fossette au coin de sa bouche. Personne n’avait ses petites boucles folles auxquelles tu aimais mêler tes doigts. Personne n’avait son rire adorable qui résonnait dans la pièce. Personne n’avait cette façon de t’embrasser comme si tu étais la plus délicate des fleurs du jardin d’Eden. Et surtout, personne n’avait le pouvoir de te briser le coeur sans même t’adresser un regard aussi bien que lui.

Jonah Peter Allen était un gentil garçon. Tu l’avais toujours su. Et naïvement, tu t’étais mise en tête que les gentils garçons ne brisaient jamais le coeur des jolies filles. Les filles comme River préféraient les Bad-Boys, les garçons peu fréquentables, le genre à faire pâlir papa, maman. Et pourtant, ce n’était définitivement pas eux qui attiraient le chaos dans l’esprits des demoiselles, les dégâts venaient toujours des plus innocents. Les soirs de brouillard, tu avais eu pendant un temps la pensée étrange que, peut être, tout se serait mieux passé si tu étais tombée amoureuse d’un garçon comme Camden. Mais le coeur ne choisit pas ses victimes, et les conséquences sont irréversibles.

Camden McKinnon était sans doute ton tout premier ami garçon, dans cette ville. Le plus calme, silencieux et énigmatique, il te rappelait parfois les artistes des quartiers avant-gardises de Tokyo où tu te cachais quand Aoki refusait tes “fantaisies transformistes” comme elle dit. Tu t’étais toujours sentie à l’aise avec lui, comme une aura de confidence qui l'entourait sans qu’il ne s’en rende compte. Tu aurais voulu lui dire toi-même, pour moi. Mais quelque part, tu te doutais qu’il le savait déjà.

Les paroles de ton ancien ami t’atteignent comme des coups de couteaux. Comment lui dire ? Comment lui dire que même son visage lui rappelait les souvenirs heureux qu’ils avaient partagé tous les trois ? Comment lui dire que lui parler, encore aujourd’hui, était trop douloureux ? Tes prunelles le fuient, ta voix se brise avant même de sortir, tu commences à répondre, hésitante.


Cam .. C’est juste que-”. L’intervention d’Andréa te coupe, ta langue se noue instantanément. Tes yeux vitreux se posent alors sur le bel italien et son sourire si craquant. Bientôt, tes prunelles se mettent à scintiller si fort qu’on pourrait y tailler des diamants. C’est un rire surpris qui s’échappe d’entre tes lèvres, t’arrache un sourire. “Mais c-comment ? C’est trop, Andy ! Tu me gâtes ! M-Merci.


Mais le serveur s'éclipse aussitôt qu’il est venu, laissant sa proposition faire travailler ta petite tête. Un moment de silence à contempler les jolies fruits roses avant de finalement affronter le regard de Camden.


Je-Je pense que tu as raison. Tu ne méritais pas mon silence, c’était injuste. Tu … Tu veux qu’on en discute dans un endroit plus calme, comme l’a proposé Andy ?



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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyDim 11 Nov - 11:35



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@Ange Delacourt & @Andrea Ferretti

Le souffle d'Ange s'élève tout juste qu'Andrea et son sourire reviennent à leur table. Camden relève invariablement le nez vers lui, profitant de son aura solaire -est-ce qu'il a entendu ? Est-ce que ça lui importe ? Le doute, léger, disparaît aussi vite : c'est une bouffée de fraîcheur, plutôt qu'une présence parasite, qu'il leur apporte avec leur commande, chassant la lourdeur de l'air qu'infuse leur discussion sérieuse, plombée par de longs mois de non-dits et d'absence. Ange si elle s'interrompt ne paraît pas s'étrangler de sa nouvelle intervention, au contraire ; le regard de Camden revient à elle pour constater le pétillement éclairer ses yeux immenses, et dans une autre situation où les sourires seraient de mise, il se serait permis d'en accrocher un discrètement à ses lèvres. Ange et ses béguins étaient réputés, source de plaisanteries légères dans leur petit cercle -Jon lui-même avait fini par en rire.

Camden récupère prudemment, d'un geste pourtant sûr, le thé par la coupelle : « Merci. » Les framboises suivent, roses et fraîches, et le violoniste relève vers Andy un regard surpris alors qu'Ange en rit -radieuse, cette fois. Il n'y a pas qu'avec les fruits qu'Andy fait des miracles, semblerait-il. « Ce Si jamais vous voulez plus d’intimité, faites-moi signe, je vous trouverai un coin en cuisine. Pareil si vous voulez commander autre chose. » « Merci, Andy. » Cette fois, Camden lui décoche un sourire, discret, assez pour exprimer sa gratitude. Ils ne se connaissent pas depuis longtemps, et s'il soupçonne Ange d'être une habituée depuis l'ouverture, Camden l'imagine mal avoir raconté ses histoires de cœur à son béguin fraîchement déclaré. Andy pourtant, semble avoir compris, et dévoile une douceur désintéressée qu'il retrouve dans le parfum sucré de son thé. Il y a une chaleur salvatrice, chez Ferretti, le pouvoir d'adoucir les mots d'un souffle seulement.

Le serveur à nouveau s'éloigne, emportant avec lui les sourires et les regards brillants. Ange a l'air songeuse, Camden l'observe, patient, en attendant qu'elle reprenne. Andy fait des miracles, oui ; elle qui était sur la défensive semble plus détendue, comme si elle avait lâché prise quelque part, à l'intérieur. « C'est injuste », lui dit-elle, et lui ne peut s'empêcher de se dire qu'il aurait dû insister plus, aller vers elle, affronter sa colère et sa révolte. Il l'a, lui aussi à sa façon, laissée seule. « C'est peut-être mieux », fait-il alors que de nouvelles clientes entrent dans la boutique, armée de sacs aux marques onéreuses, et parmi elles, Annalee King. Il ne fait jamais bon d'être dans le chemin de l'élite d'Aster Cove quand on est transgenre et ermite. Camden tourne la tête à la recherche d'Andy, le trouve derrière le comptoir ; il se lève prestement, et se glisse jusqu'à la vitrine où sont exposés les gâteaux de la maison. « Andy », fait-il discrètement par-dessus la vitrine. Le serveur redresse la tête, et Camden, après un très bref instant -ce sont les boucles brunes, et l'or de son regard- continue calmement : « Est-ce que le coin en cuisine est toujours disponible ? » Un souffle, rajoute avec l'ombre d'un sourire, presque gêné : « Les cookies sont à tomber, merci. »


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyMar 20 Nov - 14:04

 « Mais non, mais non, elles traînaient dans un coin du frigo, c’est tout. » Andy ment ouvertement et ne tente pas de le cacher : ses lèvres s’étirent en un sourire mi-enfantin, mi-goguenard, un drôle de mélange dont il a appris la recette très tôt - pour faire passer ses soit-disant extravagances. Ange n’a pas plus le temps de protester que le jeune homme les a servi et s’en est allé, bien décidé à leur laisser un peu d’intimité. C’est étrange, de se trouver au milieu d’une conversation qui ne nous regarde pas, remarque Andy, à part. C’est étrange parce qu’on veut savoir et qu’on veut préserver, tant qu’on le peut, la discrétion de ceux qu’on connaît. Une sorte de bulle a englobé le salon, les minutes précédentes, comme si la journée se résumait à deux silhouettes - Camden et Ange, évidemment -, réduction drastique face au virevoltements habituels du Sweet Tea. Andrea ne veut pas admettre que ce gros plan ne peut avoir lieu uniquement parce qu’il s’agit d’eux - d’eux, et de lui, même s’il n’en fait pas vraiment partie, comme un passant qui regarderait la salle se dérouler depuis l’autre côté de la rue, parfaitement contenté de son poste d’observateur. Non, Andy n’est pas encore prêt à admettre que Camde veut dire quelque chose, dans son langage personnel, et qu’Ange est un petit point de tendresse au milieu d’une ville parfois trop sombre.

Ils parlent à peine - du moins c’est ce qu’il observe, du coin de l’oeil, alors que d’autres clients l’interpellent, qu’il les sert, qu’il fait la conversation. Ils parlent à peine, mais ça ne l’étonne pas vraiment. Peut-être que c’est déjà beaucoup pour eux ; peut-être qu’Ange est plus réservée qu’il ne l’imagine pas ; peut-être que Camden s’exprime autrement - avec un violon, ou de longs silences ponctués de regards perçants. Le mouvement lui échappe - un habitué lui fait la conversation et Andy n’aime pas accorder aux gens seulement la moitié de son attention. C’est presque une surprise d’avoir Camden là, juste là, quand il se tourne à nouveau. Le jeune homme se penche par-dessus la vitrine et il lui semble oublier un bref instant ce qu’on lui demande. Puis il secoue la tête, secouant les boucles aveugles, et se réveille. « Évidemment, je vais vous installer. » Qui est en cuisine ? Personne, normalement, aujourd’hui - les gâteaux sont prêts, Teodora est à l’école, Julia est à la maison, en train d’inventer une nouvelle recette ou de préparer, au calme, de futures commandes. Andy s’apprête à contourner le comptoir, tout à sa réflexion, quand le compliment l’attrape sous sa garde et lui fait battre des paupières. Sa tête de chiot, comme dirait sa soeur. « Je t’en préparerai d’autres. » Est-ce qu’on peut sentir la retenue dans sa phrase ? Non pas qu’elle ne soit pas agrémentée d’un sourire ravie et qu’il n’ait pas envie de préparer des cookies pour Camden, au contraire, il veut le faire. Mais il aurait aussi voulu lui proposer de passer chez lui pour les manger, ou de passer après la fermeture, quand le salon et vide et qu’ils peuvent enfin parler. Il n’en dit rien pourtant car Ange attend, et Andy ne veut pas la laisser patienter.

D’un geste de la tête il indique à Camden de lui suivre. Il ne lui faut qu’un instant pour ramasser les boissons et les douceurs, pour les installer sur son plateau et pousser d’une épaule habituée la porte de la cuisine. Tout y est calme et étrangement tiède - comme la chaleur d’un four que l’on a laissé entrouvert ou que l’on vient tout juste d’éteindre. « On a toujours une table qui traîne pour mettre le café, le matin. Installez-vous, installez-vous. » Si la cuisine n’est pas grande, les murs offrent une intimité nouvelle, coupée du bruit de l’extérieur, de la salle et des lycéens. Andrea dépose les boissons une nouvelle fois, après avoir passé un coup de chiffon rapide sur la surface pourtant brillante. Il vérifie, du dos de la main, que le thé de Camden soit encore chaud et que le milkshake d’Ange n’ai pas fondu. « Cette fois vous serez tranquille. Je repasserai dans un petit moment si vous avez besoin de quelque chose. » Et cette fois, après un regard à chacun, Andy tire sa révérence, laissant retomber la porte de la cuisine derrière lui.
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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyDim 25 Nov - 18:21

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La silhouette de Camden s’envole, laisse derrière lui un air de déjà vu sans que tu ne parviennes à mettre le doigt dessus. Tes yeux le suivent, ton regard caresse ses expressions et tu te surprends à découvrir son sourire adressé au serveur. Tu pinces tes lèvres, en silence. Cam, t’avais appris à le connaître, à cerner ses mimiques, ses gestes, ses expressions et quand bien même vous n’étiez plus aussi proches qu’avant, certaines choses étaient gravés dans ta mémoire. Tu le savais, que le violoniste ne faisait pas ce genre de sourire à tout le monde. Alors tes yeux se posent sur Andy, et tu te dis qu’il doit être bien plus spéciale que tu ne l’aurais cru.

Tes doigts saisissent ton cookie entamé pour le terminer tandis que Miss King fait son entrée dans le salon de thé. Ton instinct de survie se mets en alerte. Tu pouvais supporter les gros bras mais pas les parents de glace. Bien heureusement, Andy et Cam volent à ton secours en déplaçant les collations vers cet abris de carrelage. Tu couvres tes épaules avec ta veste, suivant silencieusement le serveur en faisant bien attention de ne pas trop attirer l’attention des autres clients.

Merci, Andy.

Tu souffles, murmure entre tes lèvres roses, la porte se referme lourdement derrière toi. Il y a dans cette cuisine une atmosphère rassurante que tu n’arrives pas à expliquer. Tu y fais quelques pas, songeuse, les prunelles épousent chaque recoin en imaginant la silhouette de l’italien, les joues couvertes de farine et les cheveux désordonnés. Cette pensée t’arrache un sourire et bientôt, il n’y a plus que Cam et toi dans cette pièce. Un silence te prend à la gorge, le sujet a du mal à revenir sur ta langue alors tu ricanes, l’air curieux.

Vous avez l’air plutôt proches, Andy et toi. Ça faisait longtemps que je t’avais pas vu aussi … accessible. J’me fais des idées, peut être ?

Ange, tu es vraiment une tricheuse. Inclure Andrea dans la conversation, c’est vraiment de la triche. Le pire, c’est que tu sais que tu es mauvaise joueuse. Attention, tu risques de perdre des plumes.




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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptySam 8 Déc - 9:43



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Il ne dure qu'un bref instant, mais il y a ce quelque chose qui prend Camden de court, dans le regard, le sourire, la promesse imprécise d'Andy. Il n'en fait rien et se contente de le garder contre lui : ce n'est pas le moment, et ils l'ont tous les deux senti. Le violoniste suit le serveur jusqu'à leur table, et l'aide à dégager leur table, de gestes moins rapides que ceux de Ferretti. Leurs mains se frôlent quand ils manquent de saisir la même assiette, et Camden reprend son geste pour se saisir simplement de sa veste, sans relever les yeux vers lui. Ange est là. Flirter sous son nez quand ils viennent tout juste de se retrouver, serait d'un mauvais goût condamnable.

Camden jette un regard à la cuisine -petite, Andy les prévient, mais ce qui lui saute aux sens sont les effluves douces qui embaument l'espace. « Merci, Andy », fait Ange, et Camden ajoute : « Merci. » Andy leur offre un regard, Camden un léger sourire qu'il voudrait bêtement reconnaissant pour la faveur qu'il leur accorde, et la porte se referme derrière lui, les coupant, Ange et lui, du reste du monde. Il inspire une bouffée du parfum de cette cuisine, où s'opère une magie vieille comme le monde -il sent ses muscles se détendre, la pression retomber légèrement sur leurs retrouvailles inattendues.

Ange reprend la conversation sur une note singulière. Camden, légèrement pris au dépourvu par l'une de ces remarques justes, honnêtes, incisives parfois, dont elle a le secret, l'observe, avec son air curieux, mâtiné semble-t-il d'un peu d'amertume. Observatrice Ange, et il avait presque oublié à quel point ils pouvaient se connaître. La communication entre Jonah et Camden se faisait par les mots, le concret, les poussant à s'exprimer plus, à se régler sur leurs longueurs d'onde différentes. Avec Ange, c'était autre chose : des regards au-dessus des feux de joie, des silences évocateurs, la sensation d'être compris sans avoir à dire quelque chose. Camden a vu clairement le doute un jour troubler la lueur heureuse dans les yeux d'Ange rivés sur Jonah ; l'instant d'après elle souriait de nouveau, laissant Camden à cet éclat inquiet, relégué aux ombres. Ils auraient dû en parler, déjà à l'époque. Il aurait peut-être dû lui en parler, lui, sortir de son silence observateur pour élimer la vague qui fondait déjà sur eux.

« On ne se connaît pas depuis longtemps. » Camden détourne les yeux, tire la chaise de la petite table pour s'y asseoir. Son expression semble être la même, mais y flotte une nuance nouvelle de gêne, un souffle seulement. Il sent le regard d'Ange posé sur lui et il sait qu'elle n'en perdra pas une miette. « Il est... Sympa. » C'est peu pour exprimer toutes les nuances d'Andy, ses sourires et sa chaleur. C'est même un peu insultant. Camden a relevé les yeux vers Ange, glissant ses mains fraîches près de sa tasse de thé. Ce n'est pas le moment, pour Andy ; celui-ci est à Ange, pour l'instant. « Alors, comment tu vas ? », commence-t-il, toquant doucement contre ce silence long de trois ans. « Comment tu vas depuis la dernière fois, Ange ? »


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyDim 23 Déc - 11:53

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@Camden McKinnon @Andrea Ferretti






Tu l’avais toujours trouvé imperméable à l’amour, Camden. Très secret, très distant, il t’avait fallu du temps avant d’apprendre à saisir cette douce lumière d’intérêt qui brillait occasionnellement dans les yeux de ton ami. Un sourire particulier, cette fossette discrète, gestuelle à peine chaotique, les doigts qui effleurent les mèches désordonnés du violoniste. Tu avais cette fascination de l’amour, le vivre, l’admirer, le sentir jusqu’au bout de tes ongles. Les démonstrations les plus satisfaisantes restaient celles des coeurs les plus secrets. Ce bourgeon discret qui n’éclot qu’en présence de la Reine des abeilles, offrant sans concessions son nectar pure et délicat.

Le claquement de tes talons contre le sol résonnent dans toute la pièce, comme le battement d’un myocarde égaré. Camden, il esquive, ton sourire ravage ton visage, tes yeux débordent d’une curiosité presque malsaine. La distance entre vos silhouettes meurt en silence, tes doigts se glissent sur le col du garçon, une fausse envie d’arranger sa dégaine. Le rire éteint de tes provocations franchit à peine la muraille de tes lèvres, tu le regardes.


Sympa, c’est le mot. C’est exactement ce que je me suis dit … quand j’ai rencontré Jon. C’est marrant, non ?”. Ange, tu es vilaine. Avec ton regard faussement moqueur, tu le fixes sans rien dire, laissant les sous-entendus faire leur effet d’eux-même. Un silence s’installe un instant avant que tu ne ris, l’écart se creuse de nouveau entre vos corps. “Comment je vais depuis que Jon m’a plaqué, tu veux dire ?


On dit que le temps guérit les blessures. Mais on dit également que les garçons ne peuvent pas mettre de robe, alors tu as arrêté de croire ce que les gens disent. Jon, il était là, dans un coin de ton coeur, à ronger ton organe comme un parasite. Incapable de te défendre, tu te laissais simplement dévorer par le passé, camouflant les dégâts avec un peu de rouge à lèvres.


J’ai fait des choses dont je ne suis pas fière, Cam. J’ai essayé de l’oublier, je te jure. J’ai vraiment essayé. Mais j’y arrive pas. Tu sais, il avait cette petite fossette quand il souriait, cette fossette tellement craquante. Puis son rire idiot, vraiment, il avait l’air bête avec sa tête, oui, il avait l’air d’un imbécile à chaque fois qu’il riait mais, je pouvais pas m’empêcher de trouver ça adorable, ce rire, oui, haha.” Tu te mets à rire, la gorge qui serre mais les larmes qui ne viennent plus. Le silence de nouveau, puis ta voix incertaine qui s’envole dans un murmure. “Pourquoi tu n’as rien dit, Cam ? Tu le savais, pas vrai ? Tu le savais, que j’étais un garçon ? Tu t’en doutais ? Je le sais. Je le sens.


Les framboises d’Andy fondent sur ta langue, acidité sucrée qui taquine ton palais, tu n’oses plus le regarder. Parfois, tu te sentais tellement petite au milieu de ce monde. Chose fragile portée par les événements, les coups qui te baladent d’un point à un autre, hasardeux et douloureux, cela fait bien longtemps que tu ne regardes plus le chemin mais seulement la destination. Tes prunelles s’accrochent finalement aux siennes, l’air désolé.


Je n’arrivais plus à te voir sans penser à lui et ça me faisait mal. Je ne savais pas quoi penser, j’avais juste besoin d’être loin de tout ça et je me rends compte que j’aurais dû te laisser une chance. Je suis vraiment désolée, Camden. Tu ne méritais pas de subir mon égoïsme.


Quand tu y penses, s’il n’avait pas insisté, aujourd’hui, tu aurais probablement emporté cette confession dans ta tombe. Quand cesseras-tu de te laisser guider par cette putain de fierté, Ange ?





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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyLun 31 Déc - 16:07



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@Ange Delacourt & @Andrea Ferretti

Acerbe, Ange, comme si ces deux années de silence n'avaient fait qu’exacerber sa blessure au lieu de l'en soigner. En connaissant la cause, Camden ne dit rien aux piques affûtées et se contente de lui rendre son regard en silence, alors qu'elle s'éloigne à nouveau. Il lui doit bien, encaisser les sursauts de colère alors qu'il vient triturer la plaie encore ouverte laissée par le départ brutal de Jonah. De tous les coups portés à son identité double, c'est certainement celui dont elle garde le plus de stigmates. Jonah et elle se faisaient confiance, assez pour partager leurs doutes et leurs déboires, retenus encore par cette nouveauté fébrile, cette incertitude aux premières semaines d'une relation toute nouvelle. C'est cette confiance, que Jonah a vu voler en éclat le jour de la révélation. C'est cette confiance, qu'Ange a vu s'écraser lorsque Jonah lui a craché les horreurs des autres au visage.

Camden attend, et recueille les confidences d'Ange. L'agressivité laisse place à une affection certaine, aux traces d'un amour enfoui sous une volonté de fer. Elle a dû faire, pour l'oublier -il a entendu des rumeurs peu flatteuses, lors d'une de ses sorties à l'orchestre, n'en a rien dit, accusant l'information en silence. Ange, si douce, aux contours révélés par la présence de Jon. Retombée, si bas, au départ brutal de ce dernier. « Pourquoi tu n’as rien dit, Cam ? Tu le savais, pas vrai ? Tu le savais, que j’étais un garçon ? Tu t’en doutais ? Je le sais. Je le sens. » Camden, comme au ralenti, hoche la tête. « J'ai été idiot », fait-il finalement. « Garçon ou fille, pour moi ça n'avait pas d'importance... Pour ça, je suis désolé. » Car pour elle, c'était d'une importance primordiale ; une épine dans la colonne, une lame entre les côtes à chaque pas fait sur Terre, et peut-être qu'Ange avait besoin d'en parler. « C'était égoïste de ma part. » Ce besoin de ne pas se mêler aux affaires des autres, même quand ils lui sont si proches. Est-ce que c'était ça, qui lui avait ravi Roxanne ? Qui lui avait empêché de voir la froideur d'Ambrose se creuser au fil des jours ?

Ange détourne le regard, et le ton dégringole. Camden a pris une gorgée de son thé, dont les délices s'envolent pour s'enrouler autour de la vision d'Ange, abaissant sa garde, chassant sa fierté pour souffler des excuses. « Je suis désolé, moi aussi », fait-il finalement, et il a un maigre sourire aux lèvres, plein d'une compassion sincère pour l'Ange. Elle lui a manqué, avec ses lèvres rouges et ses tenues impeccables, son style décalé, jugé peu orthodoxe dans les rues d'Aster Cove. Camden libère la tasse pour glisser sa main sur la sienne, la pressant doucement dans sa paume. « C'est passé maintenant... On n'a qu'à reprendre là où on s'était arrêté, non ? » Et le sourire s'étire comme un fil, à l'idée que peut-être, Camden vient aujourd'hui de retrouver Ange.


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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyDim 6 Jan - 18:38

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@Camden McKinnon @Andrea Ferretti






Ange, c’était la confiance incarnée. Ange, depuis ma plus tendre enfance, c’était ce symbole de fierté princière, la couronne dorée qui écrasait toutes ses répliques en carton. Ange, c’était la liberté, les plumes qui flottent dans l’air, l’immensité d’un ciel infini. Ange, c’était ma seule arme contre ce monde oppressant. Ange, c’était mon héroïne.

Tu t’es glissée en moi comme une évidence, car tu avais toujours été cachée ici, au fond de mon petit coeur, à attendre patiemment ton heure. Mes grands parents disaient que ce n’était qu’un jeu d’enfant, une innocence passagère, les hommes sont toujours curieux des coutumes féminines, encore plus quand le modèle maternelle est absent. Mais je le savais, tu le savais, que ça allait plus loin. Ce n’était pas qu’une histoire de talons trop grands pour les petits pieds d’un garçon de cinq ans. Ce n’était pas qu’une histoire de rouge à lèvres étalé sur les joues. Ce n’était pas qu’une histoire d’expérience. C’était ton histoire. La mienne.

Je trouvais cela tellement ironique que l’on sous-estime l’impact de la partie la plus confiante de ma personnalité. J’étais effacé, j’étais invisible et tu étais celle qui attirait tous les regards. Pourtant, dans ta quête de reconnaissance, les gens finissaient toujours par ne voir que moi, celui que tu tentais d'éclipser par tous les moyens. Mais Camden, il n’en a jamais fait une priorité. Il n’a jamais pu choisir entre toi et moi. A l’époque, tu y avais vu un affront, un rejet de ta personne. Tu n’avais pas compris. Et le voir ici, face à toi, le coeur ouvert, ça te rend toute honteuse.


Cam’, t’as rien fait de mal. C’est moi, l’égoïste. Je voulais tellement qu’on me voit comme la fille que je veux être que j’ai juste oublié qu’il existe des personnes pour qui ça n’a pas d’importance. Je … On est un duo d’idiots, c’est ça ? Haha.”.


Le rire de l’ange se fait amer, tu t’accroches à son regard alors que ton sourire s’étire avec douceur. Camden et ses silences qu’il comblait à présent d’excuses. Tu te sentais coupable. Coupable de laisser ses remords inonder sa jolie bouche alors que personne n’était réellement responsable, dans cette histoire. Sa question t’arrache un rire léger.


Ne sois pas si dramatique, McKinnon.


L’étreinte se fait naturellement, tu passe tes bras autour de sa taille, tes mains fragiles glissent le long de son dos alors que tes mèches coulent sur tes frêles épaules. Tu le sers fort, contre toi, un souvenir qui tâchait tes pensées s’est débarrassé de cette poussière grise pour retrouver la couleur des beaux jours. Tu murmures, tout contre lui.


Tu m’as manqué, Camden.






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MessageSujet: Re: Where angels fear to thread   Where angels fear to thread EmptyVen 8 Fév - 3:00



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@Ange Delacourt & @Andrea Ferretti

Camden referme ses bras sur Ange, accueillant l’étreinte avec douceur. « Tu m’as manqué aussi », répond-il simplement, et après l’avoir serrée contre lui une dernière fois il la relâche, Camden la regardant avec un léger sourire. Ange n’est plus une ombre sur le tableau des souvenirs pénibles et des amitiés inachevées : son sourire se dessine, lumineux, bien ancré dans son présent, en dépit du dernier fantôme qui les occupe, et les lie encore tous les deux. Jonah, ils devront s’en occuper un jour ou l’autre -et crever l'abcès à leur manière, chacun de leur côté. Camden espère le cueillir à son retour, définitif ou entre deux étapes d’une vie où ils sont en sourdine -ne serait-ce que pour les beaux yeux d’Ange, encore tristes à l’évocation de son ex petit ami.

Ils sortent de la cuisine une petite vingtaine de minutes plus tard, l’air autrement plus détendu après leur discussion presque anodine, loin des regards et des rires perçants d’Aster Cove qui fusent sitôt qu’ils repassent du bon côté du comptoir. Ils déposent les tasses et les assiettes vides -Camden a une moitié de cookie dans la main, l’autre dans celle d’Ange, dernier biscuit partagé avant la fin. Camden a un sourire en posant les yeux sur Andy -ils ont parlé de lui, brièvement, et le violoniste sur un souffle a mis pour la première fois les mots sur ce qui se tissait lentement. Il a dit à Ange qu’il ne voulait rien presser ni anticiper, en dépit du regard doré de l’Italien et de sa cote de popularité ronflante. Après tout, ils ont le temps, lui a-t-il dit d’un air faussement désabusé, trahi par le sourire en coin sur ses lèvres. « Merci beaucoup », fait-il à l’intention d’Andy. Sans lui, Camden n’est pas sûr qu’ils s’en seraient sortis dans le brouhaha animé du Sweet Tea. « Combien je te dois ? » Il s’efforce de détourner les yeux de l’Italien flanqué de son sourire, rencontre le regard insistant d’Ange, sort son portefeuille de sa poche. « C’était un délice », rajoute-t-il enfin, et comme pour appuyer son propos, enfourne la dernière bouchée de cookie.



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