Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 City Lights, Empty Space {Stan

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MessageSujet: City Lights, Empty Space {Stan   City Lights, Empty Space {Stan EmptyJeu 29 Nov - 18:38


Take me, pull me all around, break me, I'm yours.
Le Blue Jupiter, sa façade décrépie et ses néons qui clignotent. Ses lumières attirent mon regard cerné du noir d'un mascara dégoulinant, témoin accusateur de l'état pitoyable dans lequel je me trouvais. Des mèches éparses s'échappaient du chignon pourtant si parfait que j'avais coiffé ce matin avant de me rendre au travail. J'avais rageusement quitté mon collant chair quelques heures auparavant et les premiers boutons de mon chemisier avaient été arraché en un geste rageur tandis que je me battais pour retrouver ma respiration quand j'avais appris la nouvelle. Pourtant, la sensation de me noyer ne m'avait pas quitté. C'était comme être perdue sous l'océan et en même temps être enterrée vivante. Et mon apparence extérieure devait sans doute refléter l'intérieur. Perdue, dévastée, à la dérive.

J'étais un canot qu'on avait jeté en pleine mer et on m'avait progressivement retiré une rame, puis une autre, mon gilet de sauvetage. Cette fois, le canot prenait l'eau et plus rien ne pourrait me sauver. Il était temps de plonger à la rencontre des flots qui m'ouvraient leurs bras depuis trop longtemps. Ô, je ne chercherai pas l'oubli définitif comme mon père. Je n'étais pas si lâche. Je ne pouvais pas abandonner Braden. Surtout maintenant. Non, mais la promesse de l'oubli, pour quelques heures au moins, était déjà alléchante.

Oublier la morsure cruelle de la trahison. Un poignard dans le dos n'aurait pas fait plus mal. Une cicatrice que je croyais depuis longtemps fermée avait été ré-ouverte et ma blessure était à vif. Infectée par les  révélations récentes. Se marier. Cette garce allait se remarier. Et elle vivait à vingt bornes d'ici. VINGT PUTAIN DE BORNES. Depuis combien de temps ? Ce chiffre, cette inconnue, me déchirait les tripes. Je voulais savoir depuis combien de temps elle était si proche. Et en même temps je ne voulais pas le savoir car ce serait admettre qu'elle n'en avait jamais rien eu à foutre de moi. Et puis, il y avait ces quelques noms. Ces lettres alignées sur le papier journal. Sur ce papier que j'avais arraché des mains de mon oncle tandis qu'il tâchait de le mettre hors de ma vue. Comme si j'allais renoncer alors qu'il s'était figé comme s'il avait vu l'antéchrist durant sa traditionnelle lecture du journal lors de sa pause midi. En quelques minutes de lecture, j'avais retrouvé ma mère et découvert un futur beau-père et des demies sœurs. Apparemment, ces dernières l'avaient suffisamment satisfaites pour qu'elle ne plie pas bagage. Est-ce que je devrais leur envoyer une carte de félicitation pour ça ? Qu'ils aillent tous se faire foutre. J'avais attrapé mes clés, laissé ma veste et j'étais rentrée chez moi. Pas de Braden pour tenter de me consoler. Il était sans doute sorti. J'avais tourné en rond comme un lion en cage pendant des heures. Explosé les derniers souvenirs de ma mère que j'avais réussi à préservé du courroux de mon père jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. Mon tumulte intérieur n'avait pas cessé pour autant.

Je m'étais donc servi un verre de whisky mais son goût de cendres m'avait très vite dissuadé. Me saouler me demanderait trop d'efforts. Je n'avais même pas la tête à ça. C'est alors que je conduisais sans but depuis un moment que j'avais pris ma décision. Tout oublier. D'une façon qui ne me ressemblait pas. Aller du mauvais côté de la ville. Voir si l'adrénaline réveillerait les particules de mon cœur qui venait d'exploser. Et oublier aussi. Ouais, tout ça était à porter et je savais exactement où aller.

Et me revoilà aux néons. Je me détachais enfin de leur éclat et des réminiscences de cette journée infernale. La nuit commençait à tomber, elle arrivait de plus en plus tôt maintenant. La faune que je cherchais ne tarderait plus à se montrer. Elle était peut être même déjà là car un bruit dans mon dos attira mon attention. Enfin, l'oubli était à portée. Je me retournais, prenant un air assuré bien qu'en fait, j'étais totalement anesthésiée. Ni peur, ni espérance, juste le vide. Le choc peut être. Choc. Ce n'était pas ce qui me manquait alors que je reconnaissais la silhouette. La colère pris rapidement le pas sur toute autre chose et je lui tournais rageusement le dos en soupirant bruyamment de dépit avant de me mettre en marche pour voir si le trottoir n'était pas plus vert à l'autre bout de la rue.

Je n'avais vraiment ni la force ni l'envie de me prendre la tête avec ce rebut de la société ce soir. Ce que je voulais c'était m'évader de cette ville de merde. De cette vie pourrie et rêver d'un ailleurs où les enfoirés de toute nature ne feraient plus partie de ma vie.
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MessageSujet: Re: City Lights, Empty Space {Stan   City Lights, Empty Space {Stan EmptyLun 14 Jan - 5:21


City Lights, Empty Space
River O'Leary

Cette salope de Benedetta m'avait réellement foutu à la porte, et cette fois-ci pour de bon ! Que m'avait-elle reproché déjà ? Hum... Harcèlement, trafique de drogues . Tant d'activités que je continuerai inlassablement de perpétrer. J'espérais fortement avoir légué un héritage glorieux pour les prochains rois d'Aster High. De futurs leaders, capables de fermer la gueule à tous ces pauvres moutons révolutionnaires... Franchement, que souhaitait cette connasse de mère en m'envoyant seul dans la rue ? Que je me repentisse . Que je trouve refuge dans cette putain d'église vomitive, baignée par la lumière des saints fils de pute . Non, évidemment... Elle aggraverait mon cas, pour mon plus grand bonheur ! Plus aucune restriction. Un terrain de jeu illimité dans lequel étendre mon influence... Clairement, j'étais à la fois dans une merde intense et dans une joie libertine. Je pouvais désormais me permettre d'assurer mon trafique sans aucun souci. Plus de barrière, plus de billets !

Ce soir, c'était vers l'un de mes meilleurs lieu de vente que je me rendais. Les consommateurs là-bas égalaient fièrement ceux du lycée... Mais mieux que dans mon ancien établissement scolaire : les gens avaient du fric ! Nul besoin de réduction de toutes sortes pour ces péquenauds-là ! Le Blue Jupiter était le palace de la drogue. Avec le passé douteux du bâtiment, il fallait bien s'en douter en même temps... Quelques putes continuaient parfois à rendre visite à des clients dans les chambres d'hôtels. Le lieu avait quelque peu perdu de son charme, mais il n'en restait pas moins un parfait spot !

Il ne me fallut que peu de temps avant de trouver le bar de l'établissement. c'était véritablement là-bas que toute la vie nocturne s'orchestrait ! Les joueurs de poker, les alcooliques et les camés se réunissaient tous en une fête magnifique. Une fête dans laquelle je nageais comme un véritable poisson... Les premiers arrivants venaient par ailleurs tout juste d'arriver. Je pouvais d'ores et déjà apercevoir le barman, l'un de mes premiers consommateurs... Sans grande gêne, je vins à sa rencontre, un petit paquet en main. Oh, nul besoin de se cacher ici, tout le monde connaissait les activités de tout le monde... Quelques beaux billets en poche, et me voilà reparti pour un petit tour de salle !

Mon oeil de faucon balaya rapidement le lieu, reconnaissant sans grandes difficultés la silhouette si haïssable de cette trainée de River ! Comme quoi, cette fille était véritablement partout... Loin d'imaginer qu'elle m'avait suivi cette fois-ci, je m'approchais d'elle, heureux de voir la misère naissante dans le coeur de cette pauvre petite fille.

« J'préfère ça O'Leary ! On assume enfin sa condition de prostituée. » Un bon gros clin d'oeil bien lourd avait suivi mes propos.
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MessageSujet: Re: City Lights, Empty Space {Stan   City Lights, Empty Space {Stan EmptyLun 14 Jan - 11:05


Take me, pull me all around, break me, I'm yours.
Finalement, il y avait peut être une force supérieure. Simplement pas celle que j'avais toujours imaginé. Une puissance née du chaos qui s'amusait à vous rendre encore plus misérable quand vous étiez déjà au plus bas. J'avais eu beau espérer de toutes mes forces que le connard en chef ne me remarque pas, c'était peine perdue. Non mais sérieusement, il avait un radar pour me repérer quasi instantanément comme ça ? C'était quoi ça ? L'instinct du bourreau avec ses victimes ? Je ne voulais pas être une victime, mais j'étais bien trop fatiguer pour lui expédier mon genou là où il le méritait ce tocard. Sa remarque ne le sortait pas de son ordinaire, à croire que m'imaginer en prostituée faisait fantasmer ce malade. Je ne me souvenais pas d'une seule fois où il m'est adressé la parole sans que ce mot revienne sous une forme ou une autre. Je poussais un profond soupir. Si Stan était ici, ce n'était sûrement pas pour jouer aux dames et donc qu'on venait de me voler mon échappatoire. Parce que bien sur, il était hors de question que je lui achète quoi que ce soit.

« Putain Stan, j'en ai rien à foutre de ce que tu préfères. J'ai ni l'énergie, ni l'envie pour tes conneries d'enfoiré frustré. »

Non mais franchement, vu le lieu, il y avait plein de vraies prostituées qui serait sans doute ravie de s'occuper de son haricot alors pourquoi il fallait qu'aujourd'hui il décide de m'emmerder ? C'était plutôt l'inverse qui se passait ces derniers temps en plus. Ma phrase contenait tellement de jurons qu'elle aurait sans doute fait sursauter l'intégralité des membres du clan O'Leary. J'évitais en général d'utiliser devant eux un vocabulaire trop fleuri. Déjà qu'ils s'étaient à peine fait à mes vêtements et mes nouvelles fréquentations, j'essayais de ne pas les traumatiser.

Je fis un petit signe au barman avant de commander un whisky. Un double. Sec comme ce qui restait de mon cœur après les révélations de la journée. Sauf que comme rien n'allait, évidemment le barman tirait une drôle de tronche.

« Écoute ma jolie, je peux pas servir la petite nièce de Declan. Ce serait pas bon pour le business. »

Et voilà. Tout ça parce que l'autre abomination n'avait pas été capable de fermer sa grande bouche. Est-ce qu'il avait fait exprès de balancer mon nom de famille comme ça dans ce tripot ? Mon oncle bossait pour le shérif – je devais reconnaître qu'il pouvait faire peur quand il voulait - et pour mon malheur, mon nom de famille était plutôt connu en ville vu le nombre de ses membres qui avaient porté l'équipe de foot d'Aster High.

« C'est une blague ?! Sur la table là bas il y a une partie de poker clandestine, je suis presque sure d'avoir vu un type se piquer et c'est CA, qui vous inquiète ? »

J'étais furieuse après Stan, ce qui me rendit un peu de ma combativité. Je me tournais donc vers lui, le regard furibond.

« Tu crains franchement. Tu t'es pas dit que j'avais peut être envie d'oublier, pour une soirée que je suis une putain de O'Leary ? Mais non, de toute façon tu t'en fous, ya que ton petit ego de merde qui t'intéresse. »

Bon, clairement, si je ne pouvais avoir ni drogue, ni alcool, je n'avais plus rien à faire dans ce bouge. Je préférerais me découper la peau avec un couteau à beurre – si, si – que de supplier Stan de me vendre quelque chose pour oublier que mes parents étaient ou avaient été des enfoirés de première. Ce serait vendre mon âme au Diable. Je n'étais pas prête à ça. Non, non, pas du tout. Ou bien peut être. Nom de Dieu, mais pourquoi j'étais encore là?
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MessageSujet: Re: City Lights, Empty Space {Stan   City Lights, Empty Space {Stan Empty

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