Nous, tout ce qu'on veut c'est être heureux | Jolene
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Sujet: Nous, tout ce qu'on veut c'est être heureux | Jolene Sam 8 Sep - 10:35
Nous, tout ce qu'on veut c'est être heureux
Jolene
« The black sheep are the ones you want to get to know. »
Je m'étais toujours senti chez moi dans les ruelles crasseuses d'Aster Cove. J'aimais mon statut de charmant marginal et la crispation des ménagères quand elles tombaient sur mes cheveux décolorés et le cuir qui agrémentait la plupart de mes tenues. Après tout, pourquoi le gosse qui vivait sur un terrain de caravane voudrait se plier aux carcans d'Aster Cove et rentrer dans le moule ? Adolescent, j'avais été mal vu. J'étais la racaille qui risquait de contaminer leurs enfants. C'était limite si les mères de famille ne changeaient pas de trottoir. Maintenant, les choses étaient différentes. Je n'étais pas seulement le garçon des caravanes. J'étais le vendeur de chez American Eagle Outfitters. Celui qui les faisait se sentir jeunes et désirables à grand renfort de sourires et de badinage léger. C'est fou comme un simple job vous faisait gagner en respectabilité. J'étais toujours abasourdi de voir ces femmes qui m'évitait comme la peste il y a quelques années être prêtes à me donner rendez-vous chez elles en l'absence de leurs maris. J'en avais profité pendant un temps. Mais, ça ne m'amusait plus. Mon travail de vendeur non plus ne me suffisait plus. Après avoir vu mes créations portées par les amies de Claire, le déclic c'était fait. C'était ça que je voulais. Que mes tenues soient portées, mon travail apprécié. Je ne voulais pas vendre les créations des autres, je voulais mettre en avant les miennes. Mais, par où commencer ?
Cela faisait des jours que cette question tournait en boucle dans mon esprit. Maintenant, alors que je rentrais d'un pas traînant vers mon quartier, j'avais un début de réponse. Il me faudrait des appuis financiers. Ce n'était pas avec mon salaire de vendeur que je pourrais faire grand chose. Je n'avais même pas de quoi remplacer les pièces de ma moto qui avait été bousillée lors de cette fameuse nuit à Lost Pine. J'essayais au maximum de ne pas repenser à cette nuit là et aux yeux remplis de terreur de Diana avant que la vie les déserte. Ce serait un poids que je garderai pour toujours sur la conscience mais je n'avais pas de regrets. Après tout, sans cela, c'est peut être moi qui serait mort.
Le lourd vrombissement d'une voiture me tire alors de mes pensées. Alors qu'elle ralenti, je me retourne, sur mes gardes avant d'être ébloui par les phares. Il me faut quelques instants pour que les tâches noires causées par la lumière disparaissent et que je puisse apercevoir le chauffeur du véhicule. Un lent sourire m'échappe alors. Jolene.
(c) DΛNDELION
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