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Aller mon amour, tu y es presque.La jeune femme blonde allongée dans le lit paraissait au bord de l’évanouissement, et pourtant elle souriait. D’un sourire rêveur et remplit de joie à la fois. C’était sans doute le plus beau jour de sa vie, plus beau même que celui de son mariage avec l’homme, dont à l’instant précis elle broyait littéralement la main. Lui aussi avait un grand sourire aux lèvres. Il allait être là, enfin ! Après neufs longs moins d’attente, il pourrait enfin voir son petit bout. Dans un dernier hurlement Jade Goldcrown mis au monde son premier enfant.
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C’est un petit garçon , hurla la Sage femme qui emballait déjà le nourrisson dans une serviette.
Félicitations ! Son collège se chargea de déposer le nouveau né dans un berceau et de noter la date et l’heure de la naissance. 14 juillet 1970. 23h30 Dehors, la nuit était tombée sur Aster Cove. Le ciel était particulièrement beau ce soir, on pouvait y voir des millier de petites étoiles scintiller. Un sourire radieux aux lèvres, l’Infirmière déposa délicatement le nourrisson dans les bras de la jeune femme allongée dans le lit.
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Vous avez fait un très beau travail, il est vraiment magnifique, mais dîtes moi comment allez-vous l’appeler ? La mère et le père échangèrent un regard complice et reportèrent leur attention sur leur enfant. Wilhem posa un léger baiser sur le front de sa femme avant de glisser son doigt dans la petite main de son fils. Il murmura un simple : «
Franz-Joseph Goldcrown.» Sa femme qui n’avait pas quitter le petit garçon qu’elle tenait dans ses bras du regard sourit gentiment.
- Franz-Joseph Wilhem Goldcrown. La sage femme sourira à son tour, touchée par la petite famille.
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Bienvenue parmi nous Franz... Life is beautiful
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Pleure pas papa… La petite main de Frane vint de poser sur le genou de son père. Ce dernier plongea ses yeux dans ceux de son fils un instant avant de détourner le regard. Le petit Franz frotta le genou de son père avant d'enlever sa main et de s'appuyer contre le dossier de la chaise en plastique très inconfortable. Ça devait bien faire trois longues heures qu'il attendait ici, qu'ils poirotaient comme deux idiots et ça faisait bien trop longtemps que son père pleurait. Franz n'avait d'abord pas compris pourquoi tout le monde s'agitait autour de lui, pourquoi il n'avait toujours pas pu voir sa mère et que son père s'était mis à pleurer. Il y a dix minutes une gentille infirmière l'avait prit avec lui pour laisser son père seul un moment et lui expliquer ce qu'il venait de se passer. A six ans on savait ce que la mort c'était soit parce que Joe, notre poisson rouge était mort ou parce que Sam, notre ami avait perdu son grand papa. Pourtant, ce n'était ni un poisson ni le grand-père d'un ami que la famille Goldcrown pleurait aujourd'hui. C'était ce cadeau du ciel, cette chose que la cigogne aurait dû il y a déjà bien longtemps déposer sur le palliassions de leur grande maison. C'était ce petit frère ou cette petite sœur qui ne verrait jamais le jour. Franz s'était déjà tout imaginé lorsque ses parents lui avaient annoncé avec des sourires réjouis qu'il allait être grand frère. Et ça n'allait pourtant pas être pour aujourd'hui.
Dans un dernier effort désespéré, le petit garçon se blotti contre son père qui le serra dans ses bras sans dire un mot. C'était décidé, plus jamais Franz ne ferait de vœux à ses anniversaires et plus jamais il ne ferait confiance aux cigognes.
The Life is a game
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Déstresses, ça doit être un écureuil ou un lapin ! » Franz poussa un petit soupire et se laissa tomber sur son lit. La tête dans les coussins il soupira bruyamment avant de se retourner comme une crêpe pour être allongé sur le dos et passa ses mains derrière sa tête. Son regard balaya les murs de sa chambre. Tout était identique depuis des années. La peinture, les posters et les affiches, les deux trois photos de ses proches, ses amis et de sa mère et lui. Le regard bleu acier du jeune homme se posa sur une photo à laquelle il était particulièrement attaché. Louis et lui, tout sourire, âgés de dix ans tout au plus. C'était d'ailleurs les jours qui suivaient leur virée dans la forêt et c'était là que le garcon qu'il était avait sortie cette phrase.
Franz ne savait pas vraiment pourquoi ni comment cette phrase lui était revenue en mémoire alors que cinq années s'étaient écoulées. Cinq années et les deux dernières durant lesquels les amis fidèles qu'ils étaient s'étaient séparés. Le jeune homme ne voyait plus Louis et honnêtement il était totalement paumé. Lorsqu'il pensait à lui, il ne savait plus si il était toujours l'amie qu'il avait eut depuis toujours où si ces sentiments étaient bien plus fort que de l'amitié. Le soir même de leurs adieux ils avaient failli s'embrasser et c'est là qu'il avait ressortie cette fichue phrase . Parfois, il pouvait vraiment agir comme un idiot. Peut-être aurait-il dû l'embrasser plutôt que de trop réfléchir .
Le jeune homme poussa un nouveau soupire en grognant tout à la fois lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit gentiment et que sa mère entra un petit sourire en coin aux lèvres.
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Tu vas bien mon Franz ? Elle utilisait son prénom entier plutôt que d'utiliser les affreux surnoms qu'elle avait inventé depuis sa naissance... Elle devait être persuadée que quelque chose n'allait pas et vu le regard qu'elle lui lança elle devait être persuadée que ça concernait son père... Franz s'assit sur son lit, se passa la main dans les cheveux avant de faire un petit sourire à sa mère.
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Bien sûr maman, pourquoi ça n'irait pas ? Bon... dis-moi, on mange quand, parce que tu sais, je meurs de faim ! Le jeune homme se leva et suivi sa mère jusque dans la cuisine. Cette fois-ci elle avait tort. Les histoires avec son père n'importaient plus vraiment à Franz même si une partie de lui voudrait toujours essayer de le satisfaire. Non cette fois-ci ce n'était que des sentiments nouveaux qui le troublait.