Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 Le chant du cygne | Deuxième disparition.

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JSWKEWRAS
JSWKEWRAS
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MessageSujet: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyMar 16 Oct - 11:38




Il fait nuit noir. La nouvelle lune a établit ses quartiers et il n'y a que les lumières artificielles des habitations pour jeter un peu d'éclairage sur la ville endormie. Aster Cove sommeille paisiblement, sans se douter que des choses se préparent dans l'ombre. Mais dans la petite maison des McKinnon, quelqu'un ne dort pas. Camden McKinnon, âme esseulée, joue de son violon une mélodie qui paraît presque vivante tant elle vous prend au cœur. Encore et encore, les notes s'égrainent et la nuit se tait, à l'écoute. Il y a quelque chose dans sa musique, quelque chose qui prend vie lorsqu'il se saisit de son archer. Mais cette virtuosité s'envole, résonne par delà les mondes et attire l'attention de quelque chose qui n'aurait jamais dû être appelé. Ce n'est pas d'ici. C'est une ouverture, un portail vers un ailleurs que le commun des habitants de cette ville n'a fait qu'entrevoir. Mais Camden ne se rend compte de rien pour le moment et la mélodie égrène ses notes plaintives. Encore et encore.

Jusqu'à la fausse note. Un accroc dans l'enchaînement des notes. Quelque chose d'indigne de lui. Brûlure sur ses doigts, la corde du violon vient de sauter et sa musique meurt dans un gémissement indistinct qui a tout l'air d'une supplique. Le chant du cygne.

Et alors il réalise. Le monde s'est subitement tu. Un silence lourd et pesant qui l'enveloppe comme une chape de plomb. Envolée la mélodie des cordes sous ses doigts, le cliquetis placide de la maison autour de lui et la rumeur de la ville au dehors. Camden n'entend rien. Et ça le saisit à la gorge, brutalement. Le silence d'abord et puis le noir qui l'entoure, l'enlace. Il ne voit ni ne perçoit rien mais ça s'en vient pour se saisir de lui. Quelque chose lui remonte le long de la cheville, toujours plus loin, prêt à l'étouffer. Il y a quelque chose dans l'ombre mais les cris du jeune homme ne seront jamais entendus. Le silence encore, oppressant pour lui qui n'a vécu que pour la musique. Et puis la présence fini par l'encercler pour de bon, l’enlacer dans une étreinte qui lui donne la sensation d'étouffer.

Et puis plus rien que le maelström de ses pensées folles qui tournent en boucle dans son esprit devenu aveugle et sourd. Camden a plongé dans le néant et c'est un voyage sans espoir de retour qui l'attend.


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Disparition de Camden (1)
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Invité
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MessageSujet: Re: Le chant du cygne | Deuxième disparition.   Le chant du cygne | Deuxième disparition. EmptyMar 23 Oct - 10:07

La lune est noire, et un vent léger apporte les premiers accents de fraîcheur. L'automne s'invite silencieusement dans la chambre de Camden, dont la fenêtre est immanquablement ouverte. C'est sa porte sur le monde, son œil sur l'univers, dont la paupière ne se clôt que rarement même en hiver. Camden préfère enfiler trois pulls et se coucher dans un lit glacé plutôt que de rabattre le seul battant qui lui permet de faire respirer sa musique.

C'est pour elle, la musique, qu'elle puisse entrer comme bon lui semble, repartir, transportée sur ses notes, transposée dans leur monde. Elle s'invite parfois soudainement, et Camden se rend compte parfois lorsqu'il se saisit de son violon qu'il était en train de l'attendre. Ce soir, elle s'est fait attendre. Il ne s'est pas étonné de ne pas la voir dans le jour : elle s'y invite plus volontiers au printemps ou pendant l'été, quand le soleil grimpe, entraînant avec elle des notes claires, légères, entraînantes. Avec Septembre la musique tarde, calme et tranquille, souvent au coucher du soleil, pour accompagner le début de l'automne. C'est quand la soirée s'est avancée qu'il a eu ses premiers doutes, et il a arrêté de faire ses cordes, regardé quelques étoiles se lever, leur lumière voilée par l'absence de lune. Parfois, il n'y a pas l'air d'avoir de raison, sur le coup ; parfois elle ne vient pas, et c'est tout. Mais aujourd'hui, Camden sent, qu'il y a quelque chose, comme un obstacle dans le cours de la rivière, l'empêchant de venir jusqu'à lui. Il a un sourire qu'il laisse lentement investir ses lèvres, seul face à la nuit. Il croit comprendre. Andy le distrait en s'invitant dans ses pensées, d'ordinaire tranquilles, depuis qu'il lui a demandé la veille s'il voulait aller voir un film avec lui. Il n'y a pas d'ambiguité possible, le pâtissier lui a dit, les joues roses, un sourire embarrassé aux lèvres, le regard pourtant fixé sur lui. Just you and me.

Il se redresse sur son lit, repose le livre qu'il était en train de lire.
Elle arrive.

Il se lève, prend son violon de nouveau, appose son archet sur les cordes, et certain que sa mère et son grand-père dorment, rôdés à ses concerts des petites heures de la nuit, se met à jouer un de ses airs favoris.

Les notes glissent, et les caprices de Paganini filent ; tout semble aller, d'abord, mais Camden sent, sous ses doigts, à ses oreilles, une lourdeur dans l'atmosphère. Le silence résiste, ne se déchire pas si souplement qu'il le fait, d'ordinaire, complice, se laissant submerger par le souffle de la musique. Au contraire, il semble même, s'épaissir.

Camden sent. Le silence croit, autour de lui ; et il rouvre les yeux, sent son cœur s'accélérer non plus de liesse, mais de malaise. Ses doigts ne semblent plus l'écouter, ils suivent cette force qui se déploie, et son archet dérape, accroche la seconde corde dans un geste qui ne lui ressemble pas, une erreur qu'il n'a pas commis longtemps.

Une note discordante, résonne dans le silence.
Une note qu'il n'a jamais entendue, jusqu'à présent. Une note qui n'a rien à faire là, entre ses doigts, de ce côté du monde. Elle s'écrase avec violence, et Camden a un brusque frisson.

La corde casse, l'univers flanche, une ombre s'empare de sa jambe ; elle cavale jusqu'à ses hanches, son torse, enserre sa gorge, et quand Camden ouvre la bouche, le silence avale gloutonnement son cri, dérobe son souffle, l'étouffe, l'attrape et l'attire contre lui.

Camden est entraîné en arrière, et tombe, chute, englouti dans une noirceur oppressante.
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