Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 « You shout and no one seems to hear » Sandra&Evans

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MessageSujet: « You shout and no one seems to hear » Sandra&Evans   « You shout and no one seems to hear » Sandra&Evans EmptyDim 5 Aoû - 0:00


You shout and no one seems to hear


Je regarde ma main avec toujours cette espèce de fascination mêlée à la peur. J'ai peur, peur de mal me souvenir ou de trop me souvenir, je sais plus trop. C'est un peu comme revoir Liz, en fait. Toute cette ville est folle et n'amène qu'une folie après une autre. Ma tête cogne constamment depuis cette fameuse nuit, comme si un truc voulait en sortir, peut-être que c'est moi, qui veux m'en sortir.

Voilà quelques semaines maintenant que les incidents se sont produits. Quelques semaines à rester enfermé entre l'appartement et le laboratoire. Défaire mes points de suture pour prélever des échantillons, aggraver l'état de ma main pour la science et déchiqueter mes vêtement pour celle ci aussi. Je soupire alors que je touche doucement les côtés encore gonflés, partout autour des points, faits, défaits et refaits. Si je retourne à l'hôpital les médecins vont m'assassiner, c'est certain. Probablement pour ça que je n'y retourne pas, d'ailleurs. Au lieu de ça, j'observe mes notes qui s'accumulent sur mon bureau. Des théories plus farfelues les unes que les autres. Des joutes verbales avec mon esprit, des rayures, me traitant de fous et élaborant une théorie encore plus folle derrière.

Je n'ai pas foutu les pieds en ville, du moins pas réellement ou pas à des heures improbables depuis le soir de l'attaque. Je n'ai revu aucune de mes connaissances, incapable de savoir comment en parler et pire encore, peureux de révéler mon secret. Secret de merde, en plus, vu où il m'a mené. Comme s'ils avaient fait exprès de nous laisser de côté avec Oksana, ne pas tout nous donner pour qu'on se fasse bouffer nous aussi. Ou alors je deviens encore parano. Peut-être un peu des deux.

Il faut que je vois des gens, que je parle à autre chose que mon reflet. Mais je suis pas prêt, pas vraiment prêt à affronter le monde, la réalité, les questions et la pitié dans le regard des gens. Alors j'hésite, je tourne en rond comme un lion en cage pendant de longues minutes. J'énumère la courte liste de gens à aller voir. Pas Oksana, je n'en peux plus de l'entendre me parler de cette nuit là, de vouloir décortirer mon crâne ou ma main. Pas Liz, trop tôt, trop bizarre. Sandra, alors. Pourquoi pas Sandra ?

Un coup d'oeil à l'horloge et j'enfile une veste pour cacher ma main encore bien trop abîmée malgré les semaines écoulées. Je marche, seul, tête baissée, encore dans mes pensées. Et si un de ces trucs apparaissait, là, maintenant ? Ou alors un des disparus ? Un truc étrange ?

Mais c'est le crâne ensanglanté de Penelope qui finit par prendre la place dans mes pupilles. Je soupire et arrive devant le Dinner un peu tremblant, le poing valide serré et qui m'évite un peu de trembler. J'ai plus qu'à rentrer. Passer la porte. Entendre le bruit horrible qui signifie ma présence et m'asseoir à la table habituelle. À l'heure qu'il est il ne doit plus y avoir grand monde de toutes façons, l'établissement ne va pas tarder à fermer ses portes. Alors qu'est-ce qui me retient ? Pourquoi je fixe la porte sans être capable de la franchir ? J'ai trop peur, j'ai la tête trop en vrac, le cœur à la ramasse.

J'abandonne, baisse les bras et laisse gagner l'angoisse. Lentement, je me décale de l'encadrement pour venir m'asseoir le long du mur du restaurant. Je ferme les yeux, l'arrière de ma tête cognant contre la batisse et me laissant dans le noir, éclairé seulement par les néons et les reflets de l'intérieur encore éclairé. Les minutes passent à nouveau, le temps défile sans que je n'ouvre la bouche, ne cherche à me lever, rien. Je reste là, muet et incapable de bouger. Seul face à mes pensées mais avec l'air de dehors pour m'accompagner. Puis finalement, la porte s'ouvre et laisse ce bruit horrible s'échapper. Mes yeux se relèvent par réflexe stupide pour observer la personne qui en sort.

Sandra. Je l'avais presque oubliée, oublié pourquoi j'étais là. Je me relève difficilement pour finalement un peu mieux l'observer. Ma gorge se serre et mes yeux s'embuent. Mais aucune larme ne coule, rien ne m'échappe. Je suis heureux, au fond, un peu. Heureux de la voir ici, savoir que je n'ai pas rêvé, qu'elle est bel et bien en vie. Alors je m'avance, l'air désolé, fatigué, paumé. « Sandra. » Que j'articule comme je peux, la voix qui déraille un peu. « Je... je suis désolé de pas être venu avant. » Mais je pouvais pas, pas parler, pa bouger, pas sortir de mes pensées. Et même là, c'est dur, si tu savais. J'ai mal à un point tu sais. « Je... comment tu vas ? T'as déjà repris le travail ? » C'est banal, ça montre pas la moitié de ce qui traverse mon cœur, le mélange de peur et de reconnaissance. Mais c'est le maximum que j'arrive à assimiler. Alors on va commencer par ça. Pas s'effondrer, pas péter un plomb et parler. Parce qu'elle est là, Sandra. Mon premier repère en ville, un des seuls piliers ici. Elle est en vie, face à moi. Et ça, c'est déjà plutôt pas mal, n'est ce pas ?
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Sandra Karcy
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Sandra Karcy
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MessageSujet: Re: « You shout and no one seems to hear » Sandra&Evans   « You shout and no one seems to hear » Sandra&Evans EmptyLun 20 Aoû - 17:20

« Et un double cheese' pour la onze avec une bière. C'est ton dernier verre, Bradley, t'en as déjà trop avalé. »

Le concerné lève le pouce en l'air, le nez perdu au fond de sa boisson précédente. Alcoolisée, évidemment. Le quadragénaire qui fixe le destin du monde dans de l'alcool est l'un des habitués de Sandra. Deux grands yeux humides, entourés par des cheveux éternellement gras, un sourire fatigué et des valises en guise de cernes sont la meilleure description que l'on puisse faire de Bradley. Un chic type, malgré ses verres en trop, qui a l'alcool triste, d'ailleurs. Sandra ne comprend pas le plaisir qu'il a à boire, mais elle suppose qu'il cherche à oublier le départ de sa femme qui l'a quitté cinq mois auparavant pour un voisin. Parfois, il lui rappelle Hugh, Bradley, et ces fois-là, Sandra se demande ce que son ex-mari a pu devenir. Elle se demande si lui aussi vient hanter les dinners puis les bars, afin d'oublier un peu plus ses problèmes. Un soupir quitte ses lèvres tandis qu'elle file préparer le burger commandé par son unique client. Rien ne sert de penser à tout ça. Elle est là pour tout reconstruire. Balayer les fondations branlantes était la première étape. Désormais, il lui faut en construire de nouvelles.

« Et voilà pour toi, Bradley. C'est bientôt l'heure de la fermeture, je te laisse finir pendant que je range le reste.
- T'es cool, Sandra. Merci...
- Pas de quoi, tu sais que tu es le bienvenu ici. »


Bradley hoche la tête et replonge aussitôt le nez dans son verre. Sandra soupire discrètement et retourne en cuisine sortir de quoi nettoyer les tables. Une fois le produit dans une main et le chiffon dans l'autre, elle se dirige vers le fond de la salle. Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu'elle retire la nappe et la jette au sol. Après des mois à travailler ici, la jeune femme se rend compte qu'elle a fini par développer ses petites habitudes. Lorsqu'elle fait la fermeture, elle procède toujours de la même manière. Et s'il n'y avait pas eu l'Incident, le mois dernier, Sandra se serait prise à imaginer une vie paisible à Aster Cove.

Oui, mais voilà. Le mois dernier, quelque chose d'impossible s'est produit dans la forêt de Lost Pine. Le mois dernier, des monstres, tout droit sortis de ses cauchemars, ont fondu sur ses illusions et ont arraché son innocence. Le mois dernier, des monstres l'ont mordue si fort que son bras est toujours bandé après un mois. Son reflet dans le miroir le lui rappelle chaque jour. De même que les visites à l'hôpital. Cela lui fait d'ailleurs penser qu'elle n'y a jamais croisé Aristotle, contrairement à tous les autres. Un instant, Sandra s'inquiète.

Un soupir quitte à nouveau l'enceinte de ses lèvres, mais Sandra n'aura pas le temps d'y penser très longtemps. À l'autre bout du restaurant, la voix de Bradley résonne dans l'air du soir.

« Sandra, j'ai fini... Je te laisse la monnaie sur la table.
- Ne me gâte pas trop en pourboire, cette fois. Compris ?
- Oui, oui...
- Sinon je le déduis du prix de ta prochaine commande !
- C'est ça, je les connais par cœur, les prix. Bisous. Fais attention à toi en rentrant ! »


Bradley dépose l'argent sur sa table et file dans un dernier salut. Sandra lui répond et passe les prochaines minutes à nettoyer l'entièreté du restaurant. Une fois cela fait, elle attrape son sac, ses clés et celles du dinner. Un dernier regard pour vérifier que tout va bien, puis elle quitte les lieux.

Mais Sandra n'ira jamais plus loin que le pas de la porte. Devant elle, Aristotle. Deux grands yeux humides, un sourire disparu, des valises en guise de cernes et-... Evans est pâle à faire peur. Sa main, qu'elle devine dans la semi-obscurité du lien, cicatrise visiblement bien plus mal que son bras. Une moue inquiète s'imprime immédiatement sur ses traits, venant distancer la surprise qui les a drapé quelques secondes auparavant. C'est à peine si elle l'entend s'excuser. C'est à peine si elle entend ses questions. Il est là, face à elle. Et il ne va pas bien. C'est tout ce qu'elle retient. Dans un réflexe pur, elle le prend immédiatement tout contre elle et lui offre une étreinte pleine de cette affection qu'elle réserve à ceux qui ont su gagner son cœur d'une manière ou d'une autre. L'étreinte dure, dure de longues minutes, pendant lesquelles elle refuse de le lâcher. Au terme de celles-ci, alors qu'elle consent enfin à s'éloigner, elle lui adresse un sourire.

« Idiot... »

Est le seul mot qu'elle parvient tout d'abord à prononcer. Doucement, elle prend sa main valide et le guide dans le lieu qu'elle vient pourtant tout juste de quitter.

« J'ai repris le boulot il y a quelques temps, déjà. Mon bras me lance, mais c'est toujours plus pratique qu'une main ou une jambe. Toi. Ça va ? »

Sans lui laisser le temps de répondre ou de refuser ce qu'elle s'apprête à faire, elle l'entraîne à l'intérieur.

« Installe-toi, je vais nous faire des burgers. L'habituel, pour toi ? »

Hors de question qu'elle le laisse repartir. Ils ont beaucoup à dire, et Sandra voit bien qu'il ne va pas fort.
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