✎ IDENTITY CARD.
Bonjour à vous. Je m'appelle Joaquin Ortega de Sanluis mais on s'en tient généralement à Joaquin Ortega sinon c'est beaucoup trop long et je suis âgé de 27 ans. Je suis né un certain 5 février, à Valparaiso, au Chili. Je suis pêcheur, mais c'est le temps de trouver mieux, même si ça fait déjà 6 ans, ce qui fait que mon compte est assez alarmant d'après ma banquière. On dit de moi que je suis débrouillard, serviable, autonome mais aussi solitaire, beaucoup trop attaché à son chat, de mauvaise foi. Sinon je suis célibataire. Je pense que c'est tout. Oh, vous ne trouvez pas que je ressemble à Clément Sibony ? ?
✎ LIFE IS LIFE.
Il y a les souvenirs d'une vie meilleure dans un pays meilleur. Où il fait beau, où le Soleil brille tellement plus fort et où tout est si coloré. Les rues faites d'escaliers qui mènent droit de la montagne à la mer. Ou Joaquin est un adolescent normal de seize ans qui joue avec d'autres adolescents normaux de seize ans. Papa et maman sont aimants, normaux eux aussi.
Et un jour, tout le monde a peur, tout le monde est inquiet. Dans les rues,
l'armée, dans les visage de l'inquiétude. Les militaires sont là, mais pas pour protéger et servir. Ils sont là pour Pinochet, et 17 ans de dictature qui ne font que commencer.
Ce soir-là, papa n'était pas rentré à la maison. Disparu dans le coup d’État, et pas un mot sur le sujet de la part de maman, seulement le silence. Et très vite, des valises, des passeports et une nouvelle maison dans un nouveau pays.
A New York, tout était bizarre. Il faisait froid, les gens étaient pressés, désagréables. Tout était beaucoup trop grand, sauf l'appartement de maman où une seule pièce servait de salon, de cuisine et de chambre. Seule la salle de bain était à part. Et les gens parlaient une langue bizarre, que Joaquin n'avait entendue qu'au collège, un jour par semaine.
Heureusement, il y avait d'autres enfants du Chili à New York, des rescapés de Pinochet eux aussi. Ils faisaient de bons camarades, et ne demandaient pas que l'on parle anglais. C'est eux qui lui firent découvrir que brûler des choses c'est quand même vachement marrant... Eux le faisaient pour s'amuser, mais lui pouvait passer de longues minutes les yeux rivées sur les flammes qui ondulent et dévorent tout.
Joaquin finit malgré tout par apprendre la langue, juste à temps pour rencontrer beau-papa.
David était un homme grand, fort, qui ressemblait beaucoup à papa. Cela faisait presque deux ans que papa était parti, si bien que Joaquin avait fini par arrêter de poser des questions à sa mère. Et évidemment, David n'était pas le vrai père de Joaquin, qui ne ratait jamais une occasion de le lui faire savoir. C'était les joies de la crise d'adolescence. Comme exutoire de sa crise d'ado, il avait donc David, et les trucs auxquels il mettait le feu, en douce la nuit. Parfois des poubelles, parfois des simples morceaux de papier. Il faisait attention quand même, mais c'était si beau et si chaud, les flammes.
Puis, ne se rendant compte de rien, maman (qui s'appellait Maria, au passage) emménagea avec David, dans son appartement, déjà pas mal plus grand, et où Joaquin avait sa propre chambre, où il pouvait brûler des mouchoirs dans sa poubelle et regarder le feu dévorer tant de choses qu'il finissait par mourir de faim.
Et deux ans après être arrivés à New York, pile pour les dix-huit ans de Joaquin, un autre déménagement. La mère de David était malade (cancer, la saleté) et il devait s'occuper d'elle, donc rentrer dans le village natale duquel il s'était pourtant si bien enfui. Et c'est comme ça que Joaquin, petit enfant chilien de la ville entre la mer et les montagnes, s'était retrouvé dans ce patelin au fond du Maine. Lui qui parle avec un accent plus ou moins discret, et qui travaille sur le bateau de pêche familial (du côté de David, donc) sans réelle perspective d'avenir, car inutile de dire que pour un enfant déraciné de la sorte, les études n'avaient jamais été une priorité...
Mais il rêve d'être chanteur, musicien, rockstar, et s'enferme dans sa chambre pour gratter sa guitare qui sent à la fois le poisson et le feu de bois.
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✎ DERRIERE L'ECRAN.Vous pouvez m'appeler Jules, j'ai soufflé 2 bougies, une en forme de 2 et une en forme de 0. Je suis arrivé à Aster Cove en autostop depuis la ville de Bazzart. J'aimerais ajouter que J'adore l'idée derrière ce forum,je cherchais quelque chose de similaire depuis que j'ai été voir Ca au cinéma et que mon personnage aimerait intégrer le groupe Like a virgin
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Il faut absolument que tu me réserves un lien. Je suis ton tigre préféré après tout non? (Comment ça non?)
