Dans la petite ville d'Aster Cove, des choses étranges se passent...

 
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 pas de deux + anneliese

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MessageSujet: pas de deux + anneliese   pas de deux + anneliese EmptyMar 20 Mar - 6:49


pas de deux
The prettiest in crowd that you had ever seen, ribbons in our hair and our eyes gleamed mean; a freshmen generation of degenerate beauty queens. And you know something? They were the only friends I ever had. this is what makes us girls
Le silence était venue l’enrober de sa sensation étrange, chaleur et effroi mêlé dans un même sentiment de vague malaise. Elle n’avait jamais vraiment été à l’aise dans l’absolu du rien. Elle aimait l’agitation, elle se nourrissait de la présence des autres, instinct grégaire profondément ancré dans ses gênes. Mais jamais elle ne brillait par ricochet ; du moins pas autrefois. D’autres temps, d’autres rêves, d’autres étoiles. Passé perdu et avenir en lambeaux, table rase forcée, il lui fallait tout recommencer. Dans ce petit studio qui désormais lui appartenait, elle enseignait, puisqu’elle n’avait plus que cela.

Un instant, elle s’immobilisa, regard d’encre qui caressait la perfection lisse du plancher, qui accrochait dans l’immense miroir couvrant le mur sa silhouette frêle et nerveuse. Grand échalas dont le moindre mouvement semblait pourtant habité d’une grâce involontaire, comme si plutôt que marcher, elle avait choisi de flotter dans ce monde. Elle observa le vide autour d’elle, les petits pas hésitant de ses dernières élèves de la journée se dissipant dans l’oubli. Beauté étrange que l’innocence incertaine de ces enfants qui commençaient à effleurer le rêve difficile qu’était le ballet.

Soudain, prise d’un élan incontrôlé de son corps, elle ouvrit la boîte qui contenait ses cassettes d’opéra. Verdi. Aïda. Sa favorite. Elle enfonça le petite boîtier à dans le lecteur et enclencha la machine. La bande roula, grésilla, puis retentirent les premières notes. D’abord timides, comme engourdies par ce silence étouffant, elles vinrent bientôt l’habiter, flottant dans l’air comme des parcelles de lumière. Elle portait sa tenue de cours, cheveux serrés près du crâne à s’en arracher les racines, body et collants de ballets, pointes usées par l’entraînement. Elle inspira profondément, laissant la musique l’habiter, l’animer, l’inviter. Un, deux, trois, quatre. Lentement elle se déploya, comme un oiseau ouvrant ses ailes ; et le plancher se fit sable, comme Aïda l’éthipienne dansant sur les dunes du désert égyptien. Le prélude était sa partie favorite. L’insouciance d’Aïda, l’amour interdit, le jugement des prêtres qui la condamnent indirectement à la mort. Allégorie amère et cruelle, prophétie qu’elle n’avait pu comprendre.

Elle vola, flotta, tournoya, laissée à l’euphorie de sa solitude musicale, les notes tracées par Verdi des décennies plus tôt la caressant de leur beauté, soutenant cette danse violente et fragile à laquelle elle s’abandonnait. Il y avait dans ses mouvements une sincérité obscène, elle qui prenait toujours garde à ne pas trahir ce qui la tourmentait en dedans. Mais dans ces moments d’intimitié solitaire, alors seulement elle pouvait oser se confier par le seul moyen dont elle était capable : la danse.

Un craquement, soudain, interrompit l’instant de grâce. Fausse note dans la symphonie, rupture de sa solitude, intrusion dans sa mise à nu ; elle s’immobilisa, statue posée sur ses pointes, qui lentement laissa ses talons toucher terre. « Je suis désolée, nous sommes fermés pour ce – » sa voix mourut dans sa gorge en même temps que l’agacement qui la teintait. Elle s’était retournée, croisant avec stupeur un regard qu’elle n’avait plus vu depuis New York, un regard qu’elle croyait appartenir à un passé révolu. Chevelure flamboyante, yeux de biche et bouche en cœur, elle aurait reconnu ce visage entre tous. Son cœur se serra, et elle se trouva incapable de déterminer si c’était de joie ou de haine ; peut-être les deux.

Et pourtant elle souffla, incrédule : « Lili ?! » Elle se maudit pour la tendresse presqu’enfantine que prit sa voix. C’était involontaire, car il y avait dans son cœur autant d’amour que de rancœur ; Lili et Nina, les inséparables, séparées d’une décision du sort sans que son amie de toujours ne semble le moins perturbée par sa disparition. Le souvenir amer de son plus grand regret la rasséréna, et la surprise céda la place à son assurance presque suffisante, et quiconque la connaissait savait que c’était celle qui venait toujours quand elle se défendait. Avançant à pas mesurés vers le lecteur de cassettes, elle fit taire l’Aïda d’un geste sec, ajoutant avec une insupportable pointe de sarcasme « Ravie d'apprendre que tu te souviens finalement de moi... »

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MessageSujet: Re: pas de deux + anneliese   pas de deux + anneliese EmptyVen 15 Juin - 17:47









Reunion.



Anneliese referma son livre tout en lançant un coup d’oeil à travers la fenêtre. Sa chambre donnait sur un cerisier, dont les bourgeons fleurissaient à peine, offrant au monde leurs jolies couleurs. Cela réjouissait la danseuse, elle en aurait presque oubliée la solitude qu’elle ne semblait pas parvenir à combler. Elle ne pouvait même pas rejeter la faute sur son arrivée récente en ville, ça avait toujours été plus ou moins comme ça. Au final, elle avait juste quitté une cage dorée pour une autre. Au moins, la porte de celle ci n’était pas verrouillée.

Mais, si elle pouvait sortir quand bon lui semblait, ce n’est pas pour autant qu’elle en profitait. Elle ne connaissait rien ni personne ici, et partir à l’aventure à l’aveuglette, ça ne la rassurait pas tellement. Même si, c’était toujours mieux que de rester enfermée ici. Ce n’était juste… Pas ce qu’elle avait imaginé. Anneliese joua distraitement avec l’alliance de son annulaire gauche. Elle ne savait même pas à quoi elle s’attendait.

Après tout, elle savait que John travaillait beaucoup, et tard le soir. Qu’il ne serait pas souvent là. Et ça ne la dérangeait pas. Quand ils étaient encore à New York. C’était un détail important pour elle, mais, peut être qu’elle y aurait réfléchi à deux fois si elle avait su qu’au retour de Paris, c’était ici qu’elle poserait ses valises. Qu’elle se retrouverait totalement désoeuvrée. Un mari absent c’est une chose, dans une ville inconnue, sans personne à part Plum, son lapin, et sans occupation autre que ses livres, c’en est une autre.

Elle n’avait même pas trouvé de pièce assez vide pour danser convenablement. Elle avait bien pensé à une des chambre d’amis, mais il aurait fallu la vider pour ça, et elle ne se voyait pas commencer à déménager des meubles seule sans mêmes en parler d’abord à son mari. Alors elle faisait ce qu’elle pouvait dans sa propre chambre. Elle n’était pas malheureuse, il y avait tout de même de la place, mais c’était loin d’être idéal.

Il fallait qu’elle trouve mieux. Elle avait bien entendu d’un studio de danse dans la ville mais elle n’en savait pas plus. Elle n’avait aucune idée de s’il y avait plusieurs salles ou si, si il y n’y en avait qu’une, un créneaux serait disponible pour qu’elle la loue. Mais qui ne tente rien n’a rien après tout, et puis, c’était l’excuse qu’il lui fallait pour se motiver à sortir. Peut être se ferait elle des relations comme ça… Un espoir naif, certes, mais qui lui ressemblait. Elle enfila donc ses chaussures pour se mettre en route rapidement, à pied, malgré les protestations de son chauffeur qui devait s’ennuyer au moins autant qu’elle.


Peut être n’avait-ce pas été le bon choix, puisqu’en arrivant à destination, elle trouva le studio de danse fermé. Elle se mordit la lèvre, zut. Ses plans partait en fumés. Mais, elle entendait de la musique à l’intérieur. Mh. Peut être que le studio n’était pas réellement fermé, juste qu’il n’y avait pas de cours pour le moment. Et ça, ça n’empêchait pas qu’il y ait quelqu’un à l’intérieur pour la renseigner ! Prenant son courage à deux mains, Anneliese décida d’entrer et de suivre la musique, pour mieux tomber sur une danseuse qu’elle connaissait bien.

Kahina.

La rouquine s’immobilisa. Elle en aurait presque pleuré. Son amie qui l’avait abandonné était là, juste devant ses yeux. Elle avait l’air surprise de la voir, mais pas en colère. C’était presque comme ça qu’Anneliese s’attendait à la trouver. Après tout, elle devait avoir eu une bonne raison de disparaître sans même l’appeler ou la prévenir, et Lili avait juste assumé qu’elle lui en voulait, qu’elle avait fait quelque chose de mal. Ou juste qu’elle ne l’aimait plus. Par contre, elle ne s’attendait pas à ce que son amie, ou ex amie, rejette la faute sur elle.

Sa bouche s’entrouvrit de stupeur, tandis que son estomac se tordit de rage. Les larmes lui montèrent aux yeux, et l’espace de quelques secondes, elle se retrouva incapable de réagir tant les émotions se bousculaient en elle. C’était injuste ! Ce n’était pas elle qui était partie, qui l’avait laissé toute seule !

« Que je me souviens finalement de toi ?! C’est toi qui est partis du jour au lendemain ! Tu es partie, tu m’as laissée toute seule, sans laisser d’adresse ou de numéro de téléphone ! J’ai du aller chez tes parents pour apprendre que tu avais déménagé sans dire ou tu allais, que t’as tout laissé tomber, la danse, moi, notre rêve et toi tu es là et tu… »

Elle n’arrivait même pas à finir sa phrase. Elle n’avait jamais su gérer ses émotions, à la moindre petite goutte de colère ou de tristesse, elle s’effondrait et devenait pitoyable. Incapable d’argumenter convenablement. Au moins, si ses yeux étaient humides, elle contrôlait tout de même ses larmes. Anneliese croisa les bras et baissa la tête pour détourner le regard. Peut être ferait-elle mieux de partir…




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