the problem of the other minds [ASGO]

Les mains profondément enfoncées dans les poches de son manteau de laine, dont la face extérieure est peinturlurée de carreaux rouges et noirs, Ash fronce les sourcils, observant la mer sauvage qui vient s'écraser sur les murs de la crique. La nature est belle, et impitoyable. Elle peut décider de nous ôter la vie, si elle le souhaite. D'un geste habile de la main, le brun aux yeux d'azur retire la cigarette de ses lèvres, crachant la fumée, la regardant se mêler au vent avant de disparaître. Un faible sourire éclaire son visage, avant qu'il ne secoue doucement la tête, jetant à ses pieds le mégot de sa cigarette, écrasant ce dernier sous la semelle de sa grosse chaussure, ses rangers en cuir foncé qu'il aime tant porter en ce moment. Il faut dire qu'elles sont pratiques, considérant son travail. Alors, doucement, sans attendre plus longtemps, Ash reprend sa marche le long de la crique, marchant presque au bord, comme si le moindre coup de vent pouvait le faire chuter et lui ôter la vie. Cela n'arrivera pas, mais c'est amusant de le penser.

De temps en temps, ses yeux clairs se lèvent vers le ciel, observant les nuages, la couleur grise de ce ciel qui laisse parfois apparaître un peu de bleu, et quelques nuages blancs. Ce qu'il aime le ciel, la nature. Il aime les éléments, la vie sauvage. C'est d'ailleurs pour cela que son métier semble, pour une fois, lui correspondre parfaitement. Qui aurait cru qu'il se retrouverait à Aster Cove après tant d'années, lui, l'orphelin abandonné de tous ? Secouant doucement la tête, Ash se redresse tout à coup, ayant remarqué un détail intéressant. Un homme, un peu plus loin. Il l'a déjà vu, à l'église. C'est un prêtre. Enfin, il est loin d'être en tenue, alors, c'est amusant. Sans hésiter, le brun s'avance doucement vers l'objet de sa convoitise, se plantant droit devant lui, un étrange et amusant sourire éclairant ses lèvres. « Bonjour. Vous êtes le prêtre. » Il sourit largement, amusé, les yeux pétillants de malice.

Le vent qui souffle en ce jour est plutôt doux. Agréable, même, bien qu'un peu frais. Et c'est avec un ennui profond que le jeune homme sort de l'église d'Aster Cove, le regard lasse, son habit le grattant. S'il avait su que voler la place à un prêtre serait aussi ennuyant, sûrement aurait-il trouvé une autre idée. Pour autant, désormais, le garçon apprécie grandement sa vie ici. Il est libre et profite parfois dans le parloir, pour apprendre de nombreux secrets sur certains habitants. Il pourra s'en servir contre eux, si un jour, ils apprennent pour sa véritable identité. Il faut savoir jouer avec toutes les pierres que le destin nous tend, après tout. Fermant les yeux, humant l'air, Diego se demande s'il devrait passer la journée au lit. Bien-sûr, il sait qu'il devrait faire pareille chose, pour ne pas prendre le risque d'être démasqué, mais il a également besoin de se dégourdir les jambes, de passer du temps dehors, à l'air libre.

Ainsi, l'ancien trafiquant d'armes rentre tranquillement jusqu'à sa petite maison de ville allant prendre une douche, enfilant ensuite un boxer ainsi qu'un sweat-shirt et un vieux jean troué qu'il ne veut pas jeter. Il est temps pour lui d'aller faire un petit tour à la Crique de la ville. C'est la fin de journée, ainsi, il ne risque pas d'y avoir grand monde, par ces températures d'automnes. Mais cela ne l'empêchera peut-être pas de prendre son temps et d'apprécier la vue.

Le beau brun arrive finalement à destination, après avoir marché durant de longues minutes, sa capuche cachant son visage, à l'aide de lunettes de soleil. Hors de question qu'on le remarque, habillé de la sorte. Une fois sur les hauteurs de la Crique, Diego sent parfois ses chaussures glissées, rappées, contre la roche mouillée. Il vaudrait mieux pour lui d'éviter de tomber à l'eau. Continuant sa marche, l'adulte s'arrête finalement, lorsqu'il juge être assez loin. Il se pose doucement, regardant les vagues qui s'écrasent contre la Crique, les oiseaux marins, qui ne peuvent s'empêcher de plonger pour capturer entre leurs becs, un poisson malchanceux. Mais la tranquillité n'est pas longue, pour son plus grand malheur. Car une quinzaine de minutes plus tard, Diego se redresse, crispé, alors qu'il entend la voix d'un homme l'interpellé. « Bonsoir. » C'est un mot, simple, rapide, allant en contradiction avec le bonjour du jeune homme, qu'il a déjà aperçu à de nombreuses reprises, à l'Église, lui ayant déjà dit de ne pas écraser ses mégots contre les murs de son lieu de travail. « Et vous, vous ne devriez pas être ici. Vous êtes trop proche du bord. » Indique-t-il. Une seule menace et il pourrait le pousser, l'envoyer tout droit vers une mort certaine.

Fixant ses pieds tandis qu'il marche doucement, le long du bord de la crique, Ash prend une grande bouffée d'air frais. Qui aurait cru qu'il reviendrait ici, dans cette ville qui l'a vu naître tout en lui ôtant ses origines, d'où il vient. Cet endroit qui l'a mentalement détruit avant qu'il ne s'en évade, pour mener une vie incertaine et vagabonde, avant que ses pas ne le ramènent ici, encore et encore. Il ne comprends pas comment c'est possible. Pourquoi est-ce qu'il est revenu ici, dans ce village qu'il déteste tant ? Pour se cacher. Pour ne pas être retrouvé, pour disparaître aux yeux de la société. Il soupire et enfonce ses mains dans ses poches avant de secouer la tête, continuant de marcher auprès du bord lorsqu'un individu attire son attention. C'est le prêtre ! Ce bel homme fortement amusant, et attirant.

Sans attendre plus longtemps, Ash attire l'attention sur lui, un grand sourire malicieux sur les lèvres et les yeux pétillants. Penchant doucement la tête sur le côté, il regarde un instant le ciel, se demandant si il est déjà si tard que ça pour que l'homme lui souhaite un bon soir. Se retenant de soupirer, Ash sautille du bord, le rejoignant en souriant de plus belle. « Et qu'est-ce que ça fait, si je suis trop proche du bord ? T'as peur que je crêve ? En tant que prêtre, tu devrais pas avoir de la mort ou de celle des autres, hm ? » Il sourit, charmeur et le fixe dans les yeux un instant avant de marcher à ses côtés, s'allumant un bon joint. Qu'est-ce que c'est agréable. Il fume doucement avant de le lui tende avec un sourire. « T'en veux ? C'est quoi ton prénom ? » Il sourit, amusé.

Diego, il n'est pas très à l'aise. Il a les mains qui tremblent et le cœur battant un peu trop rapidement à son goût. Parce qu'il a peur, le con. Peur de se faire chopper, d'être retrouver par ceux qui désirent sa mort plus que toute autre chose depuis qu'il a jouer avec le feu. Pour autant, le beau brun ne regrette pas. Il a pu s'éloigner, de la frontière mexicaine, mais également de tout ce merdier dans lequel il a mis les pieds quand il était plus jeune. Jouer les petits chiens pour des gangsters, cela va un moment. Mais il va de soit que lorsque l'on possède un caractère aussi dur et impulsif que le sien, il vaut mieux s'éloigner, pour ne pas finir avec une balle entre les deux yeux.

Pour autant, cela ne veut pas dire que son passé ne le rattrape pas, parfois. Il lui arrive d'avoir l'impression d'être suivit, épié. Il ne voudrait pas qu'un habitant de cette ville ne découvre son secret. Notamment cet imbécile, qui lui sourit d'un air narquois. Il ne connaît pas son prénom. Son nom, oui. Chamberlain. Un p'tit abruti comme il en a connu, des tas, dans sa première vie. Quand on l'appelait encore Noàm. « Il vaut mieux prévenir que guérir, vous savez. Mieux vaut un homme vivant, que mort. » Indique-t-il, tendant de ne pas le menacer pour qu'il déguerpisse. C'était pourtant le seul moment où il pouvait se retrouver un peu seul avec ses pensées, avec l'air marin, et la légère brise agréable.

Le beau brun sourire d'un air charmeur, avant que ce dernier ne s'allume quelque d'attirant. Quelque chose lui titillant les narines, si bien que Diego est obligé de tourner la tête pour essayer d'oublier l'envie de le cogner pour en profiter un peu. Il grogne, secouant la tête. « C'est nocif. Vous ne devriez même pas toucher à une chose pareille. Il faudra venir vous repentir pour ce pêché. » Il fixe le beau brun, tiquant légèrement, se doutant qu'il n'est pas spécialement un très bon acteur avec la fatigue. « Diego. Et vous ? » Il demande, feignant la curiosité, bien qu'une seule envie lui démange le corps ; partir loin de toute cette tentation.

Le regard fier, hautain, Ash observe la mer, le ciel, tout ce qui l'entoure sur la petite crique de cette ville mystérieuse, Aster Cove. Déjà, quel nom étrange. Il n'aurait pas pu naître à Philadelphie, San Francisco ? Ce genre de belles et grandes villes ? Non, il faut qu'il soit coincé ici, condamné à y revenir encore et encore. Soupirant longuement, il remarque un peu plus loin ce bel homme, dans une tenue plutôt découverte par rapport aux jours de messe. Le prête. Un sourire en coin, carnassier se dessine sur les lèvres du Chamberlain, avant qu'il ne se décide à s'approcher doucement, lentement, descendant du rebord comme un bon petit élève quand ce dernier lui dit qu'il risque sa vie. Tant mieux, d'un côté. Il aime les probabilités, et celle qu'un coup de vent trop poussé puisse lui ôter sa fragile petite vie. « C'est mignon, très pieu, ce que vous dites. Vous n'aimez pas les hommes morts ? » Il rit doucement, conscient de sa stupidité et secoue doucement la tête avant de s'étirer.

Il doit le déranger. Et c'est amusant, de voir que de simplement venir lui parler semble l'agacer à ce point, ce beau prêtre. Il est bien plus beau ainsi, sans son horrible tenue de cérémonie. S'allumant un joint par la suite, Ash prend quelques bouffées de ce doux poison avant de le tendre au brun, un sourire charmeur sur les lèvres. « Arrête de me vouvoyer, on doit avoir le même âge. Tu veux pas en fumer un peu ? Ca va sûrement t'ôter ton balai dans le cul. » Il rit doucement, le trouvant ridicule à parler ainsi. Bon sang, on est pas à l'église, après tout. Et heureusement, d'ailleurs, car il n'aime pas traîner dans cet endroit de malheur. « Ash. C'est court, sympa non ? J'aime bien Diego, ça sonne espagnol. » Il sourit doucement, lui lançant un clin d'œil avant de s'approcher doucement de lui. « Et qu'est-ce que tu viens faire par ici, Diego ? » Il sourit, le fixant de son regard malicieux.

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